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Accompagner le financement populaire, des itinéraires de formation pour les acteurs haïtiens du microcrédit

Publié le 18.01.2010| Mis à jour le 07.12.2021

En décembre 2009, le CCFD-Terre Solidaire organisait un séminaire en Argentine avec une trentaine de ses partenaires sur le thème « L’évolution des rapports entre les hommes et les femmes, pour plus d’égalité ». Le KNFP nous confiait ses projets pour 2010.


Le contexte

En Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, les projets de création de petite entreprise foisonnent. Le secteur du financement populaire irrigue ces projets en leur accordant les crédits nécessaires. Ce domaine d’activité connaît lui-même un essor sans précédant. Les institutions spécialisées dans l’octroi de microcrédit font face à des besoins importants de formation, émanant des membres des groupes de base et des salariés des institutions.

Le projet

Le KNFP s’est donné comme objectif de doter le monde rural de structures et services financiers adaptés afin d’encourager les initiatives de développement local. Le KNFP a créé L’Institut Mobile de Formation (IMOFOR) qui assure des formations auprès des acteurs du financement rural en microcrédit.

Les réalisations

• L’IMOFOR propose treize modules de formation : agent de crédit, animateur de base, etc. La pédagogie employée est basée sur l’expérience et la pratique des personnes.
• Le contenu des formations associe la connaissance des pratiques de la démocratie locale indissociables du financement populaire aux aspects plus techniques des mécanismes du financement populaire. Le programme des formations de l’IMOFOR est réévalué et planifié d’une année à l’autre.
• L’IMOFOR est aujourd’hui intégré au KNFP et travaille en relation avec l’Institut National de la Formation Professionnelle (organisme d’Etat en Haïti).

Pour le Conseil national de financement populaire (KNFP), il s’agit, en ce début d’année, de concentrer les efforts sur le développement du Fonds à l’investissement et au crédit solidaire. « Nous avons lancé ce programme, il y a un an, explique Carine Clermont, responsable du KNFP et chargée de projet au sein du Fonds de développement des nations Unies pour la femme (UNIFEM).

Notre objectif  est de financer un réseau d’organisations de microcrédit qui fonctionne surtout en milieu rural. Dans les années de guerre civile (2003 et 2004), ces organisations se sont en effet retrouvées confrontées à une réduction des subventions. Avec les intempéries qui ont ensuite touché Haïti, les bénéficiaires des crédits n’ont souvent pas pu rembourser leurs emprunts, ce qui a fragilisé l’ensemble du système. »

Comme toujours, le KNFP privilégie une « approche concrète », notamment lorsqu’il s’agit de projets montés par des agricultrices, comme l’achat de vaches pour la production de lait ou d’attelages pour le labour. « Ce sont des choses qui marchent, assure Carine Clermont. Car nous effectuons un suivi rigoureux de ces projets afin que les crédits ne soient pas investis à fonds perdus. » Dès le début de l’année 2010, le KNFP va également assurer la coordination du Programme de Développement Intégré Solidaire. Regroupant les élus locaux et des organisations de base de femmes, « cette expérience pilote a pour objectif d’intégrer les associations de femmes à un réseau bénéficiant de crédits et de soutiens pour la commercialisation de leur production, détaille Carine Clermont. Ce dernier point est extrêmement important, car on ne peut pas se contenter de travailler sur les seuls aspects  financement et production. » D’où la nécessité de prospecter de nouveaux marchés. « On va travailler sur le marché local, assure la responsable. Mais aussi dans le domaine du tourisme, notamment le tourisme de croisière qui redémarre en Haïti. Sans oublier l’exportation, à travers les réseaux de l’économie solidaire. » Un travail indispensable pour Carine Clermont, même s’il demande beaucoup de présence sur le terrain. « Ce n’est pas toujours facile compte tenu de l’état des moyens de communication en Haït. Mais les résultats sont satisfaisants et encourageants. »

Propos recueillis par Jean-Claude Gérez 

Situation du KNFP, mercredi 20 janvier 2010

“Toute l’équipe du KNFP à Port-au-Prince (10 personnes) a eu la vie sauve. On avait un groupe de 20 personnes qui prenait une formation sur les MUSO sur la cour du bureau mais heureusement un  mur a effondré dans l’autre sens. Au niveau des membres de KNFP, je n’ai  pas toutes les nouvelles. Carine Clermont, la présidente est vivante et s’active à aider les gens. Je sais aussi que Francine Celestin de FHAF, a eu la vie sauve. Je n’ai pas de nouvelles de membres du CA ou de l’AG qui soient décédés.
Le local de KNFP  est sérieusement fissuré.  Les clôtures ont effondré. Nous devrons démanger  dans les plus brefs délais. En aidant à évacuer une dame malade dont le bébé de moins d’un an a succombé sous le froid, l’un de nos deux  véhicules a eu un accident. Il est sérieusement endommagé.
La crise nous a surpris en pleine période de vache maigre où nous négociions de nouveaux financements. Le bureau  joignait les deux bouts grâce à des offres de service notamment de formation. Maintenant ce n’est plus possible. Le peu de disponibilités que  nous avions sont pour des taches précises et contractuelles.
Toutes les banques à Port au Prince sont actuellement fermées mais elles devraient rouvrir à la fin de cette semaine ou en début de la semaine prochaine. Nous n’avons pas la capacité ni l’expérience des urgences. Carine qui  a cette expérience fournit de l’aide à travers  une autre organisation. Avec nos  deux véhicules (maintenant un seul) nous aidons les gens à évacuer ou à transporter. Nous  prêtons à quelques campements quelques unes de nos tentes que nous utilisions pour les foires. Moi, je partage  ces moments avec une trentaine de personnes sur un terrain à coté de mon église. Pour des besoins de communication, je passe aussi la nuit sur la cour du  bureau.
A un moment où le moral des gens est très affecté, l’avenir est à peine envisageable. Le moindre élément d’espoir est capital.
Quant au KNFP et son personnel, il est crucial de maintenir le flambeau. Les actions qui seront proposées vont dans le sens de maintenir le KNFP en vie, entretenir l’espoir et servir comme l’un des acteurs qui pourrait donner un coup de main ne serait-ce qu’informer. Il est important de garder  KNFP en  vie car après et pendant  l’urgence, il y a  la reconstruction et le développement.  Il est important de trouver un endroit sécurisé pour placer nos bureaux. Nous sommes à la recherche d’un local qui offre les garanties de sécurité mais il faudra des disponibilités financières. Il faudra aussi  faire vite car il va manquer  de bâtiments à louer. Ce local pourrait nous aider non seulement à continuer à fonctionner mais offrir un abri provisoire à quelques membres du personnel qui n’ont plus de maison. Il faudra au moins deux ordinateurs. Il sera difficile de déplacer tout le mobilier car cela risque de faire vibrer le bâtiment. Il faudra aussi faire réparer le véhicule. Il faudra faire un inventaire des partenaires sur place et leur situation et voir comment on peut exercer la solidarité. Il importe dans ce contexte de ne pas oublier le milieu rural qui n’a pas été  touché et les zones qui l’ont été. Le stock alimentaire national a beaucoup servi pour attendre l’aide internationale.
Actuellement beaucoup de gens sont retournés dans leur lieu d’origine généralement rural. Il faudra voir comment donner un nouveau dynamisme à l’économie rurale, augmenter la production agricole, assurer de meilleurs revenus aux producteurs. 
La solution durable passe par la réhabilitation et le renforcement des capacités de production agricole. Le KNFP peut jouer un rôle important au niveau de l’accompagnement des organisations de producteurs.”  

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Décembre 2009, Carine Clermont, responsable du KNFP

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