Le CCFD et l’urgence en Asie

Publié le 03.01.2005

Entretien avec Jean-Marie Fardeau, secrétaire général du CCFD


– Comment le CCFD réagit à la situation d’urgence ?

Nous sommes en lien depuis plusieurs années avec plus d’une cinquantaine d’associations locales et régionales : une trentaine en Inde, cinq au Sri Lanka, une dizaine en Thaïlande et en Birmanie, une quinzaine en Indonésie et quelques organisations régionales qui travaillent dans tous ces pays affectés par la catastrophe . Toutes sont aujourd’hui mobilisées sur les conséquences de ces raz de marée. Immédiatement dans la distribution d’aide matérielle mais aussi dans un travail d’observation des conditions de distribution de l’aide nationale et internationale afin que celle-ci bénéficie à tous, sans discrimination de groupes sociaux, de religion, d’âge, de sexe.

Plusieurs organisations envisagent dès maintenant leur action dans le long terme et souhaitent que la reconstruction et la réhabilitation se fassent avec la participation des communautés victimes de la catastrophe. Il faut éviter que des décisions clés pour l’avenir économique des régions dévastées soient prises de l’extérieur, au profit d’entreprises de pêche industrielle ou de promoteurs immobiliers et au détriment de populations qui seraient alors doublement victimes.

– Sans une aide logistique des Etats du G8, comment les pays locaux et les ONG pourront-ils gérer l’aide ?

Les pays de la région sont dans des situations très variées. Il est probable que l’Inde et la Thaïlande sont les mieux équipées pour faire face aux besoins de manière quasi autonome, sauf sur des points très spécifiques. Les autres pays ont sans doute besoin d’un appui logistique mais nous pensons vraiment qu’il faut au maximum s’appuyer sur les compétences locales très nombreuses dans ces pays. Un travail important de coordination est nécessaire compte tenu de la multiplicité des initiatives et la confusion, et pour que certaines catégories de population ne soient pas oubliées. Les ONG locales ont cette capacité et méritent d’être soutenues dans ce sens. Nous attirons également l’attention des pays donateurs sur le risque de récupération de l’aide, au profit de forces politiques ou de groupes de populations dans ces contextes sensibles.

– Sur le long terme, quels seront les principaux enjeux de la reconstruction ?

  • La relance des activités économique des artisans, des pêcheurs artisanaux, en lien avec les acteurs associatifs et les élus locaux dont le rôle dans le développement est déterminant.
  • La remise en route des services à la population : infrastructures sanitaires, éducatives, voies de communication.
  • La mise en oeuvre de programmes de développement spécifiques pour les orphelins et les veuves qui ont perdu tout moyen de subsistance.
  • Le respect du droit des populations à être mieux protégées des conséquences de telles catastrophes naturelles.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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