Pourquoi s’engager publiquement sur le conflit israélo-palestinien

Publié le 24.01.2013| Mis à jour le 30.11.2022

On peut être tenté, ou au contraire avoir peur, de prendre parti pour l’un des deux peuples et se retrouver ainsi dans un camp « pro-palestinien » ou « pro-israélien ». Chacun serait ainsi sommé de choisir son camp, sans autre possibilité de lecture du conflit. Il existe pourtant d’autres manières d’appréhender la guerre : le droit international qui régit les relations entre les États en est un. Et le droit humanitaire, ou droit de la guerre, vient le compléter.


Depuis des décennies, la communauté internationale envoie de l’aide aux Palestiniens. Le Secours Catholique et le CCFD-Terre Solidaire, qui appuient des partenaires dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’emploi, sont bien placés pour en constater les limites. Que ce soit pour produire, commercer, se déplacer, étudier, travailler, se soigner, tous les domaines de la vie des Palestiniens sont gravement affectés par l’occupation. Aujourd’hui, les associations palestiniennes avec lesquelles nos organisations travaillent n’attendent pas seulement des Européens de l’aide humanitaire, mais un investissement politique plus fort pour desserrer l’étau de la colonisation en Cisjordanie et le blocus de Gaza.

Ce constat des limites de l’aide internationale et les demandes de nos partenaires engagés dans des actions de résistance non violentes et de dialogue entre les peuples nous conduisent à développer, pour le conflit israélo-palestinien, comme pour d’autres sujets, des actions de sensibilisation auprès de la population française et d’interpellation des pouvoirs publics.

On peut être tenté, ou au contraire avoir peur, de prendre parti pour l’un des deux peuples et se retrouver ainsi dans un camp « pro-palestinien » ou « pro-israélien ». Chacun serait ainsi sommé de choisir son camp, sans autre possibilité de lecture du conflit. Il existe pourtant d’autres manières d’appréhender la guerre : le droit international qui régit les relations entre les États en est un. Et le droit humanitaire, ou droit de la guerre, vient le compléter. Défini par les Conventions de Genève, ce dernier vise à limiter les effets des conflits armés sur les personnes ne participant pas aux hostilités et à définir les obligations des parties dans un conflit.

Ces règles internationales sont des références tant pour nos partenaires palestiniens qu’israéliens et fournissent une grille de lecture commune. Les Conventions de Genève rappellent clairement que la colonisation, qui signifie l’implantation de civils dans un territoire occupé, est illégale ; que les prisonniers ne doivent pas être détenus en dehors des zones occupées ; que les réfugiés ont le droit de rentrer chez eux ou d’obtenir une compensation financière ; et que les attaques contre des civils, qu’elles proviennent de forces armées ou d’attentats terroristes, sont des crimes de guerre…
En outre, la Cour Internationale de Justice a estimé, en juillet 2004 dans un avis consultatif, que la construction du mur est illégale et porte atteinte au droit international.
Le Comité international de la Croix-Rouge considère que le blocus de Gaza représente une sanction collective imposée à la population civile pour des actes dont elle ne porte aucune responsabilité, ce qui est une violation du droit international humanitaire.
En tant qu’organisations non gouvernementales, nous sommes témoins que les violations du droit international et du droit humanitaire rendent le conflit toujours plus inextricable et accroissent le ressentiment entre les deux peuples.

Les Palestiniens constatent une politique de « deux poids deux mesures » à leur égard. Alors que l’Union européenne avait suspendu ses relations diplomatiques et son aide à l’Autorité palestinienne suite à la victoire du Hamas aux élections législatives de 2006, ils considèrent que l’État israélien a toujours bénéficié d’une impunité totale malgré ses violations répétées du droit international. Beaucoup d’ONG israéliennes elles-mêmes considèrent que la communauté internationale doit effectuer davantage de pression sur le gouvernement israélien pour l’inciter à respecter ses engagements internationaux.

L’ensemble de ces constats nous poussent à interpeller les institutions européennes et la France, qui sont parties prenantes dans les négociations internationales. Il faut rappeler que l’Europe est un des principaux bailleurs de fonds des institutions de l’Autorité palestinienne qui ont fait l’objet de nombreuses destructions par l’armée israélienne. Et nous avons vu avec le vote de la France reconnaissant l’adhésion de la Palestine à l’Unesco en 2011, puis comme État observateur à l’ONU en 2012, à quel point notre pays peut jouer un rôle important.

C’est pourquoi nos organisations interpellent les autorités françaises et européennes, en coordination avec de nombreuses autres ONG européennes et françaises, depuis plusieurs années * :

– Pour qu’elles s’engagent activement en faveur du retrait israélien des territoires occupés, de la levée du blocus de Gaza, de la fin de la colonisation, des expropriations et des destructions de maisons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui sont des violations flagrantes du droit international et du droit humanitaire ;
– Pour qu’elles fassent preuve d’une plus grande transparence et réduisent leurs exportations croissantes d’armes et de technologies militaires vers Israël ;
– Pour qu’elles utilisent davantage les outils de négociation à leur disposition, en particulier l’accord d’association économique qui lie l’Union européenne à Israël, et qui est conditionné au respect des droits humains ;
– Pour qu’elles encouragent le processus de réconciliation interpalestinien.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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