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Côte d’Ivoire – Aux origines du conflit
Abidjan. Oubliés les traits d’humour légendaires et les grands éclats de rire, les visages sont graves. La vie quotidienne des habitants de la capitale économique du pays est rythmée par les contrôles militaires, les barrages et le couvre-feu. À la nuit tombée, des « hommes en treillis » se glissent dans les quartiers et procèdent à des exécutions sommaires. La peur s’installe. Nos interlocuteurs n’acceptent de s’exprimer que sous le sceau de l’anonymat. « Cette répression sans visage inquiète. Chacun est à la merci d’une possible délation d’un voisin mal intentionné », confie un avocat.
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Repères
Capitale : Yamoussoukro (Abidjan est la capitale économique et le siège des organes du pouvoir).
Superficie : 322 462 km2.
Population : 16,4 millions d’habitants, dont 5 millions d’étrangers (Burkinabés, Maliens, Nigérians, Guinéens…), parfois installés depuis plusieurs générations.
Indice de Développement Humain : 156e rang sur 173 pays.Une mosaïque ethnique
On dénombre une soixantaine d’ethnies ivoiriennes qui peuvent être rassemblées en quatre grands groupes. Les différences religieuses entre musulmans (38,6 %) – majoritairement dans le nord du pays –, animistes (15,4 %) et chrétiens (29 %) se superposent souvent aux clivages ethniques et régionaux.
Économie
La Côte d’Ivoire s’est affirmée comme le 1er producteur mondial de cacao (40 % du marché). Suite au conflit, la campagne 2002-2003 s’annonce médiocre : moins de 1 million de tonnes (au lieu de 1,2 million), moindre qualité des fèves. Les répercussions devraient être atténuées par la récente remontée des cours.
Autres secteurs en souffrance : coton et tabac (filières situées en zone rebelle), hôtellerie et services, le port d’Abidjan affecté par la fermeture des frontières avec le Burkina et le Mali.La « locomotive » de l’Afrique de l’Ouest francophone (40 % du Pib sous-régional) est en panne.
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Côte d’Ivoire – Un défi pour les partenaires
L’urgence est double : aider des dizaines de milliers de déplacés et apaiser les tensions.
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Côte d’Ivoire – Soutenir les forces de paix
Christophe Courtin,nouveau directeur des projets du Ccfd, estime, plutôt que de se laisser piéger par une vision stéréotypée du conflit, qu’il faut se montrer solidaire des acteurs locaux de la construction d’une démocratie.