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Pérou : La mine empoisonne la vie des paysans andins
Classé parmi les principaux pays producteurs mondiaux d’argent, de cuivre et de zinc, le Pérou n’hésite pas à bafouer les droits des populations et à détruire l’environnement pour faciliter les investissements des multinationales dans le sud-andin. Quitte à employer la force pour imposer de nouveaux projets miniers.
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Liban : Tisser du lien avec les réfugiés syriens
La crise syrienne a entraîné l’exil de plus d’un million de réfugiés au Liban. Cet afflux massif exacerbe les tensions entre population hôte et réfugiés. Afin de faciliter les relations entre les deux communautés, une initiative soutenue par le CCFD-Terre Solidaire a été proposée à six villes. Du Sud-Liban à la plaine de la Bekaa en passant par l’Akkar, premier bilan d’un projet modeste par sa taille, mais ambitieux dans sa philosophie.
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Guinée : La patate chaude des paysans
Dans la région du Fouta-Djalon, le dérèglement climatique aggrave les difficultés des paysans, très dépendants de la culture de pomme de terre dont les semences sont importées de France. Tentatives d’adaptation et réflexions sur un système agraire précarisé.
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Pèlerinage oecuménique pour la justice climatique
La marche œcuménique pour la justice climatique faisait étape à Metz, les 14 et 15 novembre derniers. Lancée par les Églises protestantes et catholique d’Allemagne, en réponse à une invitation du Conseil œcuménique des Églises (COE), elle a pour but de sensibiliser les chrétiens aux enjeux de la COP 21 et de les mobiliser pour relever les défi s du réchauffement climatique.
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Faim et climat, une même urgence
Alors que le dérèglement climatique perturbe fortement l’agriculture des pays pauvres, les organisations de solidarité internationale bataillent depuis des mois pour que l’accord prévu au sommet COP 21 de Paris inclue l’enjeu de la sécurité alimentaire des populations.
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A Haïti, la démocratie locale à l’épreuve
Le projet Makon prend naissance en 2008 à Gros-Morne dans le nord d’Haïti. Une idée simple a priori : créer un espace de concertation réunissant les organisations de la société civile et les acteurs étatiques afin de favoriser le développement local. Un symbole fort : le « makon » en créole désigne les épis de maïs assemblés. Concrètement, la mise en œuvre représente un vrai défi … Enquête.
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Droit à l’alimentation et justice climatique, des défis indissociables
La COP 21, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, a pour ambition affichée la signature d’un accord mondial de lutte contre les changements climatiques. L’enjeu est que les États participant à cette conférence des Nations unies s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, pour limiter la hausse moyenne de la température mondiale en dessous de + 2 °C à l’horizon 2100.
Depuis un an maintenant, le CCFD-Terre Solidaire impulse, avec d’autres organisations, une dynamique pour sensibiliser le public aux enjeux d’une nécessaire transition écologique et sociale (voir Faim et Développement n° 286). Dans ce cadre, il a aidé à la création de la Coalition climat 21 qui coordonne l’ensemble des actions de la société civile. Le gouvernement français vient d’accorder à cette Coalition le label « Grande cause nationale », lui offrant ainsi un accès gratuit aux radios et télévisions publiques. Plusieurs millions d’auditeurs et téléspectateurs seront donc sensibilisés à travers des clips dont le slogan est : « si on ne fait rien, personne ne le fera à notre place ».
Dans cette dernière ligne droite, le CCFD-Terre Solidaire insiste pour que cet accord fasse le lien entre le droit à l’alimentation et les changements climatiques, ce qui n’est pas le cas dans le texte de pré-accord. L’ensemble de la communauté scientifique et les acteurs de terrain (comme la Fédération des paysans du Fouta-Djalon de Guinée, voir p. 24) font ce lien : réduction des terres fertiles, fréquence et intensité accrues des inondations et des sécheresses… Si les décisions politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux, 600 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir de la faim à l’horizon 2080. Et ce ne sont pas de « fausses » solutions comme les agrocarburants ou cette nébuleuse « Alliance mondiale pour l’agriculture intelligente face au climat » (Gacsa, voir p.16), qui vont relever ce défi.
Droit à l’alimentation et lutte contre le changement climatique doivent être pensés ensemble ! C’est ce que j’ai dit au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, lors d’une conférence publique en mai dernier, et au Président de la République, il y a quelques semaines, au cours d’un rendez-vous avec une dizaine d’autres représentants d’ONG. Le pape François l’affirme dans son encyclique Laudato si’ : « Il y a une grande variété de systèmes alimentaires ruraux de petites dimensions qui continuent à alimenter la plus grande partie de la population mondiale. […] Les autorités ont le droit et la responsabilité de prendre des mesures de soutien clair et ferme aux petits producteurs… » (§ 129).
Parallèlement à la COP 21, des organisations de la société civile porteront nos propositions à travers des conférences, un village des alternatives… et affirmeront que des solutions existent : agricultures familiales, agroécologie, agroforesterie. Nous y participerons avec une vingtaine de partenaires.
En amont de la COP 21, les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire organisent plusieurs dizaines d’événements, seuls ou avec d’autres, comme à Charleville-Mézières (voir p. 33). Je vous invite à venir nous rejoindre, en particulier pour la grande manifestation du 12 décembre à Paris. Ensemble, mobilisons-nous pour un monde plus respectueux de l’environnement et plus juste !
Cet édito est paru dans Faim et Développement, le magazine de reportage de la solidarité internationale, d’octobre 2015. Vous souhaitez lire les articles mentionnés, abonnez-vous à Faim et Développement.
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Colombie : Machisme et conflit, la spirale infernale
Si des avancées législatives significatives ont été conquises en Colombie pour les droits des femmes, ces dernières sont encore victimes de violences, d’assassinats et confrontées à de multiples formes de discriminations sociales et économiques. Une situation exacerbée par un conflit armé long de cinquante ans.
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Edito de notre magasine : Laudato Si, un texte fondateur
Comme le souligne Edgar Morin [[ Edgar Morin dans La Croix du 22 juin 2015]]. : « Cette encyclique est peut-être l’acte I d’un appel pour une nouvelle civilisation. » Explorons ensemble quelques ressorts des sept commandements de ce texte fondateur.
Refuser l’inacceptable. « Notre maison commune semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir. » [[ Les passages entre guillemets sont extraits de l’encyclique]]. Or, « Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale.» Les pauvres crient vers nous : ils en sont les premières victimes.
S’attaquer aux causes du fléau. Le pape appelle à ne pas pratiquer « une écologie superficielle qui consolide un certain assoupissement ». S’il salue les bienfaits de la science, François contredit ceux qui affirment « que les problèmes de la faim et de la misère dans le monde auront une solution grâce à une croissance du marché ». Des transformations sociales s’imposent.
Construire ensemble une stratégie politique. Le pape propose comme horizon une écologie intégrale. Chacun est appelé à déployer toutes ses capacités créatrices. En bon « latino », l’auteur n’oublie pas que le buen vivir (bien-vivre) est l’affaire de tous. « À la table de discussion, les habitants locaux doivent avoir une place privilégiée. » Le partenariat illustre cette démarche commune. La société civile « doit, à travers des organismes non-gouvernementaux et des associations intermédiaires, obliger les gouvernements à développer des normes, des procédures et des contrôles plus rigoureux ». Le plaidoyer sert la construction d’une « maison commune » où chacun trouvera sa place.
Inviter les plus riches au partage. «Il y a en effet une vraie dette écologique, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays (…). Il faut que les pays développés contribuent à solder cette dette, en limitant de manière significative la consommation de l’énergie non-renouvelable et en apportant des ressources aux pays qui en ont le plus besoin, pour soutenir des politiques et des programmes de développement durable. »
Relever le défi éducatif. Une éducation à la solidarité et une mobilisation citoyenne s’imposent. « Plus le cœur de la personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder, et à consommer (…). Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie. »
Agir à la lumière de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Le pape ne se livre pas à une démonstration théologique. Il fait sien le cri de tous les êtres vivants. Cri de joie et d’émerveillement devant la nature. Cri de détresse et appel au secours. Le message de la création de l’être humain à l’image de Dieu est un message de confiance et d’amour. «Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous. Le sol, l’eau, les montagnes, tout est caresse de Dieu. »
Marcher « en chantant » ! « Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance. »
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2015, une année charnière pour le développement
En 2015, une occasion historique de poser les bases d’un monde plus juste se présente avec trois événements majeurs : la conférence internationale sur le financement du développement, l’adoption par l’Assemblée générale de l’Onu des Objectifs du développement durable et la COP 21 sur les changements climatiques. La communauté internationale saura-t- elle s’en saisir ?
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Accueil des réfugiés syriens : Revivre après l’exil
L’association franco-syrienne Revivre, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, accueille les demandeurs d’asile syriens à Paris. Elle les guide dans leur parcours administratif et leur apporte un accompagnement humain adapté à leurs besoins. Étienne Marest, son secrétaire général, nous explique sa mission.
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Edito de Faim et Développement sur la solidarité
Comme vous, je suis scandalisé par ces milliers de migrants et réfugiés morts en mer Méditerranée, devenue un vrai cimetière. Depuis le début de l’année, près de 2 000 personnes s’y sont noyées. Les tergiversations de l’Union européenne et des pays membres, sous prétexte d’un éventuel appel d’air, sont intolérables et irrecevables. Quand un homme, une femme, un enfant se noie, on se doit d’abord de le sauver, de lui donner des couvertures et de quoi manger. Après seulement, on organise la gestion de ces arrivées.
Il nous faut « réveiller nos consciences pour que ce qui est arrivé ne se répète pas », suppliait le pape François à Lampedusa le 8 juillet 2013. Avec le collectif Des Ponts pas des murs, auquel participe le CCFD-Terre Solidaire, nous avons demandé au président de la République de faire en sorte qu’une véritable opération de sauvetage en mer et qu’un mécanisme d’accueil sur la base de la solidarité entre États membres de l’UE se mettent en place. Il semble que la Commission européenne veuille avancer dans ce sens[[ Lors du Conseil européen prévu, le 25 et 26 juin, les États devront se prononcer, après consultation du Parlement européen, sur l’ensemble des propositions de la Commission européenne (voir page 12). Ce vote se fera à la majorité.]].
Le CCFD-Terre Solidaire, avec d’autres ONGs, porte des propositions concrètes pour la politique migratoire de la France. Dans nos rencontres avec les pouvoirs publics, nous rappelons que le droit d’asile est un droit fondamental et, qu’à ce titre, l’accueil de réfugiés ne peut pas se discuter. Ces hommes, ces femmes, ces enfants risquent leur vie en Syrie, en Irak, en Érythrée, en Somalie. Ils fuient la guerre et la répression.
L’an dernier, la France n’a accueilli que 14 512 réfugiés [[Selon les chiffres de l’Ofpra : statut de réfugiés et protection subsidiaire.]]. C’est très peu pour la patrie des Droits de l’Homme et bien moins que l’Allemagne ou la Suède. Et la réforme du droit d’asile en cours peut faire craindre de nouvelles restrictions.
Une fois encore, ce sont les pays du Sud qui se montrent les plus solidaires. La Jordanie accueille un million de réfugiés syriens, le Liban aussi, soit un quart de sa population !
Heureusement, en France, des associations comme le Service jésuite des réfugiés ou Revivre, et des familles, accompagnent au quotidien des réfugiés. Ils sont les témoins d’un peuple français qui sait rester solidaire. Nous leur donnons la parole dans ce numéro.
Sans solidarité pas d’humanité ! Hier, aussi, cette solidarité était à l’œuvre dans des combats différents. Mgr Oscar Romero, a été béatifié le 23 mai dernier à San Salvador en présence de 300 000 fi dèles. Alors que la répression et les violences politiques sévissaient au Salvador, il a pris la défense des plus pauvres, en particulier des paysans sans terre. Il n’a pas hésité à interpeller vigoureusement les autorités et l’armée. Il l’a payé de sa vie, assassiné par un « escadron de la mort », alors qu’il célébrait l’Eucharistie dans une chapelle. « Une Église qui ne s’unit pas aux pauvres, et à partir d’eux, ne dénonce pas les injustices commises contre eux, n’est pas la véritable Église de Jésus-Christ », disait-il.
Comme Mgr Romero, sachons garder notre capacité d’indignation devant les injustices et particulièrement devant ce scandale des migrants en Méditerranée. Appuyons les associations qui, comme le CCFD-Terre Solidaire, n’hésitent pas à interpeller les autorités pour leur rappeler leur devoir de solidarité et à leur faire des propositions concrètes. Chacune et chacun peut participer, à sa mesure, à la construction d’un monde plus juste et plus humain.
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Accueillir un demandeur d’asile chez soi
Le bien-nommé programme Welcome du Service jésuite des réfugiés (JRS) permet à des familles françaises d’héberger, pour une durée de deux semaines à trois mois, un demandeur d’asile. Alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à se retrouver à la rue, l’accueil en famille leur permet de reprendre souffle et de vivre de réelles rencontres avec des Français.
Rencontre avec une famille accueillante. -
Rapport : controverses de la politique française envers le Tchad
Le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, publie à la mi-avril un rapport qui revient sur dix années de politique française et européenne au Tchad. Signé par Roland Marchal, chercheur spécialiste de l’Afrique, rattaché au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et à l’Institut d’études politiques (Sciences-Po Paris), ce document devrait renouveler le débat sur la politique africaine de la France.