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  • L’humanité en mouvement

    À bien des égards, ce sont les fourmis de la mondialisation, ses héros anonymes. Chaque année des millions d’hommes, de femmes et d’enfants parcourent la planète, à l’instar des flux d’images et de marchandises.
    La plupart (près de 60 %) restent au Sud. Ils partent chercher du travail vers des pays émergents plus « prospères », souvent de manière temporaire, ou fuient la guerre et vont alors gonfler les camps de réfugiés, comme au Darfour.
    Beaucoup, attirés par l’espoir d’un avenir meilleur tentent de franchir les frontières des pays développés. Mais ceux-ci dressent des barrières, au sens propre entre les États-Unis et le Mexique, au figuré pour la France et l’Europe qui durcissent leurs conditions d’accès en adoptant des mesures répressives.
    Partout, la perception de cette immigration se fait sur le mode de l’invasion, contre laquelle il faudrait se prémunir. Un discours très en vogue chez les responsables politiques et qui trouve écho auprès de populations inquiètes pour leur avenir, leur emploi.
    Pourtant, ces politiques de repli sont une aberration. Car les migrants sont une richesse pour les pays d’origine qui bénéficient de leurs retombées financières, contribuant au développement des populations restées au pays. C’est aussi une richesse pour les pays qui les accueillent, par leur participation au développement économique et par leur créativité culturelle. L’Europe a eu et aura encore besoin des immigrés, dans les secteurs économiques où la main-d’œuvre est indispensable, tels que l’agriculture, la construction, mais aussi la santé… Elle se doit d’améliorer les conditions d’accueil et d’intégration des migrants et de respecter leurs droits.
    Il est temps de regarder la réalité en face. La mobilité humaine, facilitée par les moyens de transport et de communication, est devenue une donnée permanente de l’humanité. Il est temps de replacer le débat sur l’immigration dans le contexte mondial et de répondre à ces questions : Comment mieux répartir la richesse dans le monde ? Quelle politique adopter pour favoriser le développement des régions pauvres ?
    Des questions que le CCFD entend porter dans les débats en France au cours des prochaines échéances électorales.

  • De l’immigration à l’émigration

    Une fois encore, l’immigration est au centre du débat dans la perspective de la présidentielle de 2007. Pourtant, le phénomène ne connaît pas d’ampleur nouvelle. Le regroupement familial, présenté comme une sorte de brèche (la fameuse « immigration subie »), ne concerne qu’à peine plus de 20 000 personnes chaque année. Le droit d’asile est accordé au compte-gouttes, la majorité des 40 000 demandes annuelles sont rejetées. L’immigration régulière a même diminué de 2,8 % en 2005 par rapport à 2004. Résultat d’une législation de plus en plus restrictive dont se félicitent les autorités, en toute incohérence, puisqu’il a pour revers l’augmentation de l’immigration clandestine qu’on prétend combattre, notamment par un nombre d’expulsions de plus en plus élevé. Quitte à saturer les centres de rétention au-delà de ce qui est humainement supportable. Pourtant 20 à 25 000 reconduites à la frontière par an, ne sont qu’une goutte d’eau, comparées aux 200 à 400 000 étrangers en situation irrégulière.
    Ce n’est sans doute pas la raison qui guide le discours politique, mais plutôt, la perception de l’immigration sur le mode de l’invasion, avec, pour corollaire, la tentation de complaire un électorat inquiet. Les émeutes dans les banlieues à l’automne 2005, les images des tentatives de passage des clandestins en Europe, la présence du monde pauvre dans notre société de consommation, la visibilité croissante de l’islam sur toile de fond de radicalisation politique de mouvements islamistes dans les pays musulmans… contribuent à donner de l’étranger une image inquiétante.
    Le débat sur l’immigration baigne dès lors dans la confusion entre des problématiques différentes : problème d’insertion sociale d’une génération de citadins pauvres et ghettoïsés, immigration clandestine, terrorisme, effets de la transformation du marché mondial du travail…
    La France n’a pas le monopole de cette perception. L’Europe peine à se penser comme une terre d’immigration, façonnée par des apports successifs de populations extérieures, confrontée au défi de trouver les modalités d’une coexistence entre populations de culture et de niveau social différents. Sur ce terreau prospèrent des tendances xénophobes de plus en plus assumées.
    Il semble plus simple de tenir à distance ceux auxquels on attribue ces difficultés, de développer des systèmes de surveillance en Méditerranée, de faire des pays du Maghreb les sentinelles de l’Europe. Ou à l’instar des États-Unis, de construire un mur réel sur la frontière du Mexique. Cette politique ne fait pourtant que déplacer le courant migratoire, rendre le voyage de plus en plus dangereux.

    3 % de la population mondiale vit hors de ses frontières

    Lorsque l’on tente d’opposer à cette approche un discours d’ouverture plus humain, plus généreux sur la migration, on s’entend répondre « On voit bien que vous ne vivez pas en banlieue ! » Alors que les problèmes des cités proviennent davantage des politiques d’urbanisation des années 1960 et 1970 que de l’immigration clandestine actuelle.
    Plutôt que de parler du « problème de l’immigration », il serait plus judicieux de tenter de comprendre en quoi consiste le choix d’émigrer. Près de 3 % de la population mondiale vit hors de ses frontières (environ 200 millions de personnes). Se déplacer reste une nécessité pour acquérir ce que l’on ne trouve pas chez soi : emploi, ressources financières, sécurité politique, climat vivable…
    Les premiers à subir la migration sont les migrants eux-mêmes. Les résultats de la migration peuvent être bénéfiques, et il faut en avoir une perception positive pour trouver les réponses appropriées aux difficultés qu’elle pose aux sociétés d’accueil, comme aux sociétés de départ. Il n’est cependant pas pertinent de l’idéaliser. Émigrer reste une tragédie, une épreuve. Il n’est pas utile de la rendre plus traumatisante encore.


    Thierry Brésillon

    Paru dans Faim Développement Magazine n°218-219, janvier-février 2007

  • Mali. En quête d’eldorado

    “Nous sommes un peuple de voyageurs ! », aiment à rappeler les Maliens. Depuis longtemps tout l’ouest de l’Afrique est traversé par des hommes en mouvement : les commerçants sur les routes séculaires des caravanes entre les deux rives du Sahara ; les éleveurs nomades à la recherche de pâturages et de points d’eau ; les paysans des régions les plus arides, installés dans les grandes villes, à la saison sèche, pour y gagner de quoi tenir jusqu’à l’hivernage ; les Sahéliens pour lesquels l’Afrique côtière a longtemps fait figure d’eldorado…
    Pour les Soninkés de la région de Kayes (ou du Guidimakha voisin en Mauritanie), c’est même traditionnellement une stratégie : l’un des membres de la famille est chargé de constituer un capital avant de rentrer et d’ouvrir la voie à son successeur. Pour bien des Maliens, prendre la route, tenter l’aventure est chargé d’une valeur initiatique : « Celui qui ne part pas est un moins que rien ! ». Cet imaginaire sert de toile de fond à l’émigration aujourd’hui. Avoir un membre de la famille installé à l’étranger reste un honneur, un privilège convoité.
    Certes, la polarisation entre un continent pauvre et un continent riche explique l’existence et la direction d’un mouvement migratoire. Mais le lien entre pauvreté et émigration n’a rien de mécanique. Les paysans des régions cotonnières du Mali, par exemple, même rudement éprouvés par l’affaissement des cours mondiaux, ne rêvent pas d’exil. Ils croient encore au potentiel de leur terre pour peu qu’ils aient les moyens de la mettre en valeur. De même, on trouve peu de Gabonais parmi les migrants. La tradition du voyage, l’existence de réseaux familiaux ou personnels établis à l’étranger sont déterminants. Surtout, émigrer est avant tout un projet individuel, le produit d’une histoire personnelle dont aucune n’est semblable. Mais pour toute une génération de jeunes sans perspective professionnelle, le besoin de partir tenter sa chance en Europe est quasi-obsessionnel.

    « On part pour laver la honte »

    D’autant que chacun connaît un frère, un cousin, un voisin qui a réussi, gagné, après quelques années, de quoi investir pour lancer son affaire, construire une maison, offrir à ses parents le pèlerinage à La Mecque ou mettre leurs vieux jours à l’abri du besoin… Jeune diplômé en économie, peintre en bâtiment, mécanicien, vendeur de disques à la sauvette, abonnés à la nécessité de trouver chaque jour les 1 000 francs CFA (100 franc CFA vaut 0,15 euro) pour leur pitance, tous reprennent le même refrain : « La solution à mes problèmes se trouve en Europe ! »
    « Notre but n’est pas de nous installer en France, explique ce conducteur de bus embauché au jour le jour. C’est de rassembler les moyens de travailler ici. Si je pouvais m’acheter un camion, je n’aurais pas de raison de partir. Mais je dois bien trouver le soubassement de la famille. »
    « Devenir un migrant, explique Mamadou Diakité (fondateur de l’association Aide), est d’abord un processus psychologique. Jour après jour, un jeune voit ses parents fatigués, sa famille dans le besoin. Il ne trouve que des petits métiers pour survivre. Dans la force de l’âge, il souffre de se sentir inutile. Il voit son pays gâté par le népotisme et la corruption. Tout cela le ronge. Alors, pour accomplir quelque chose, pour donner une valeur à son existence, il ne voit pas d’autre issue que de quitter le pays. » « On ne part pas pour la richesse, soupire un jeune migrant camerounais, mais pour laver la honte. Je sacrifie ma vie pour que ma famille ait à manger, pour que ma petite sœur n’ait pas à se prostituer. »
    Sacrifier sa vie ! Car choisir l’exil, c’est choisir d’entrer dans une longue succession d’épreuves. Pour ceux qui veulent croire encore dans la possibilité d’entrer légalement en Europe, il faut affronter la liste rédhibitoire de documents exigés pour obtenir un visa puis, la plupart du temps, l’humiliation d’un refus sans explication, même avec un dossier complet, constitué parfois par « coxeur », un intermédiaire, moyennant deux, trois millions de francs CFA.

    Affronter le désert

    Alors, il faut tenter le passage clandestin. D’abord, réunir les moyens de commencer le voyage. Emprunter à un parent déjà installé de l’autre côté. Vendre un terrain, ou bien épargner dur. Pour les plus commerçants, se constituer un stock de marchandises et le vendre à travers l’Afrique de l’Ouest. Passer quelques années à Libreville, à Abidjan pour faire fructifier une petite affaire.
    Puis monter à Gao et chercher le chemin vers l’Algérie et le Maroc. Ou bien vers le Niger et la Libye. Se mettre entre les mains de la filière de l’émigration clandestine. Un milieu interlope avec ses figures rocambolesques : rabatteurs, logeurs, transporteurs, passeurs, qui connaissent toutes les combines. Ils font fabriquer des faux visas, trouvent les tampons officiels, se ménagent la protection des autorités bien placées pour qu’on laisse passer leur convoi.
    Enfin, le migrant doit affronter le désert. « Traverser le Sahara, c’est la guerre ! ». Le racket à chaque étape du voyage. Les attaques par les bandes de brigands. L’accident qui vous laisse sans nourriture, sans eau – on raconte quelques histoires d’anthropophagie. Il faut parfois faire étape à Tamanrasset, ou à Alger le temps de reconstituer le capital pour continuer. Puis passer au Maroc.
    Enfin, si l’on a survécu, si l’on n’a pas été arrêté en route ou abandonné par son guide, laisser son passeport au passeur, et parfois tout l’argent qui vous reste, avant d’embarquer vers l’Espagne.
    Depuis que les enclaves de Ceuta et Melilla sont devenues quasi impénétrables, depuis que les systèmes de surveillance espagnols repèrent les embarcations dans le détroit de Gibraltar, les émigrants ont changé de routes. Ce sont les côtes de Mauritanie, puis du Sénégal qui ont vu affluer les clandestins en chemin vers les îles Canaries. Un trajet de plusieurs centaines de kilomètres sur des coques de noix. Entre janvier et juillet 2006, on estime à 24 000 le nombre d’Africains débarqués aux Canaries. Près de la moitié n’arriveraient jamais à destination. En clair, plusieurs milliers de personnes sont probablement mortes en quelques mois au large des îles espagnoles !
    Une fois passé en Europe, c’est un autre cauchemar qui commence. La vie dans l’illégalité. Le travail clandestin avec les papiers d’identité d’un autre auquel il faut reverser sa part. Vendre du maïs grillé dans la rue comme la petite fille de la plus pauvre des familles maliennes, faire le vigile, le livreur ou le manœuvre sur les chantiers avec parfois un diplôme d’université en poche. Dormir à quinze par chambre dans des logements insalubres. « Il faut savoir supporter tout ça. De toute façon, même clandestin, on gagne chaque jour ce qu’on met parfois un mois à gagner en Afrique ! »

    La hantise de l’arrestation

    Il faut vivre aussi dans la hantise de l’arrestation. Surtout en France. Être ramassé un matin en descendant acheter du lait à sa fille, ou dans un banal contrôle de métro. Ne même pas pouvoir aller récupérer quelques affaires. Conduit dans des centres de rétention surpeuplés aux conditions inhumaines, avant d’être expulsé. Et, au bout de la route, affronter la honte. Revenir comme un mendiant, passer pour un raté.
    Pendant que la France expulse, l’Algérie et le Maroc refoulent les clandestins par centaines pour maintenir les Africains hors de l’Europe. Tous les témoignages convergent pour décrire un calvaire où la dignité humaine est bafouée. Des refoulés Camerounais racontent : « Nous sommes jugés en arabe, on doit signer un procès verbal auquel on ne comprend rien, sous la menace des matraques. Pendant deux mois, nous sommes transférés à travers toutes les préfectures du pays d’Oran à Tamanrasset, dans des camions bondés, de cellule en cellule où l’on doit vivre parfois jusqu’à cent cinquante avec un sachet de lait et un pain pour sept. » La palme revient au commissariat d’In Salah, la terreur des migrants. « Là-bas, le commissaire nous avertit qu’il est le seul dieu ici. Il nous oblige à acheter ce dont on a besoin dans la boutique et il se paie sur notre argent avant de nous transférer à Tamanrasset. Quand le quota de refoulés est atteint, on nous expulse. On nous prend nos passeports et tous les biens qu’il nous reste et on nous met dans un camion, avec une baguette par personne pour deux jours. Enfin, on nous balance à Tinzawatine, à la frontière malienne. C’est un coin horrible. On n’a aucun moyen de partir de là. Certains meurent, d’autres deviennent fous. »
    Dans le no man’s land entre les deux frontières, s’est créé un petit monde, comme une île de pirates, avec ses « présidents » et ses « gouvernements » qui vivent de ce qu’ils prélèvent sur le trafic de l’émigration clandestine. Pour sortir de cet enfer, les refoulés doivent souvent marcher 150 kilomètres jusqu’à Kidal. Là, la police s’arrange pour qu’ils puissent parvenir à Gao. Le Mali est ainsi devenu un pays de blocage pour les Africains non-Maliens pris dans un piège à double mâchoire. D’un côté, cette « route de la mort » qu’ils n’ont de toute façon pas les moyens de reprendre. De l’autre, l’impossibilité de rentrer bredouilles, dans la honte, incapables de rembourser la dette contractée pour financer le voyage. C’est ainsi qu’à Bamako, on voit s’entasser par douzaines dans des chambres minuscules, des Camerounais, des Nigérians, des Congolais dont toute l’existence est dans une impasse.
    Cette tragédie alarme Mamadou Diakité. « Non seulement il y a une situation d’urgence humanitaire, mais j’ai peur pour nos fragiles démocraties dans un proche avenir. Pour l’instant, toute l’énergie de ces jeunes est consacrée à essayer de passer en Europe. Tenter l’aventure quitte à risquer la mort, c’est une forme de révolte et de suicide. Mais quand il sera clair que la route de l’Europe est fermée, il n’y aura plus d’exutoire. Que deviendra alors leur désespoir ? »

    Thierry Brésillon

  • Mission catholique de Gao. La providence des refoulés

    Anselm Mahwera, jeune père blanc tanzanien, est devenu, depuis son arrivée à Gao en octobre 2005, l’un des personnages de l’univers de la migration transsaharienne. Dans tout le désert, on sait que les refoulés échoués à Gao peuvent aller voir « le Père ».
    « Quand j’étais en stage ici en 1997, se souvient-il, on ne voyait que des gens qui montaient vers l’Europe. Ils avaient de l’argent. Mais quand je suis revenu comme titulaire en 2005, la ville était pleine de nécessiteux qui n’avaient ni où dormir, ni de quoi manger et venaient quémander à la mission. Il ne suffisait plus de les soutenir spirituellement. Alors, avec les autres pères de la communauté et avec les chrétiens de Gao, nous avons décidé de leur venir en aide. »
    C’est ainsi que, presque chaque jour, arrivent à la mission des jeunes en haillons, au regard de bête traquée, débarqués en ville depuis peu. Ils sont originaires du Nigeria, du Sénégal ou du Cameroun, et racontent tous l’horreur du refoulement d’Algérie, l’enfer de Tinzawatine, la route jusqu’à Kidal et l’arrivée à Gao sans un sou en poche, sans papier d’identité. Tous moralement effondrés par l’échec de l’aventure à laquelle ils ont consacré toute leur énergie pendant des années, et qui portait tous leurs espoirs.
    « Nous avons été sensibles à cette souffrance, témoignent les membres de la petite communauté chrétienne de Gao. Nous avons toujours un pain à partager. Chacun de nous a hébergé des refoulés. Mais nos moyens sont limités. » La mission catholique a tenté d’organiser cette solidarité spontanée avec l’appui de la société des Missionnaires d’Afrique et de quelques financeurs étrangers dont le CCFD.

    Un coup de pouce décisif

    « Nous ne pouvons pas aider les refoulés à rentrer jusque chez eux, explique le père Anselm. Ce que je peux faire, c’est d’abord prêter mon portable pour qu’ils appellent leur famille pour se faire envoyer de l’argent. Le plus souvent, je paie le billet de bus pour Bamako, Mopti ou Niamey, et je donne de quoi manger en route. Ensuite, ils retrouveront des compatriotes, ils pourront trouver un travail et gagner de quoi continuer leur route. » Un coup de pouce décisif qui évite aux refoulés de devenir des voleurs par nécessité ou aux quelques femmes bloquées à Gao de tomber dans la prostitution.
    Mais s’insérer dans l’économie de la migration clandestine en fournissant une aide désintéressée peut être un jeu dangereux. L’assurance joviale du père Anselm est un viatique indispensable pour désarmer les tensions ou les malentendus avec la petite « mafia » locale.
    Mais il n’est pas toujours simple de discerner le refoulé de celui qui s’est fait tout simplement rouler par un transporteur, celui qui veut vraiment retourner chez lui, de celui qui prépare sa prochaine tentative. « Tout ce que je vois, c’est qu’ils souffrent » est le leitmotiv d’Anselm. Pas dupe pour autant.
    « Je sais bien que la plupart ne voient pas d’autre solution que de réessayer de passer en Europe. Tout ce que je leur dis c’est : “Tirez les leçons de votre souffrance. Expliquez à vos frères qui veulent partir ce que vous avez enduré. C’est la seule façon de me remercier.” »
    Mais les refoulés ne sont pas les seuls que le père Anselm veut sensibiliser. « Tous ces gens que le Maroc ou l’Algérie refoulent pour le compte de l’Europe, en réalité, ils ne sont pas ramenés chez eux. Ils sont envoyés en plein désert. Et un jour ou l’autre, ils deviennent un problème à Gao. Alors, c’est nous qui tendons la main à ces gens que la France rejette ».

    Thierry Brésillon

     
    En octobre 2006, le CCFD a accordé un soutien de 12 000 euros à la mission catholique de Gao pour l’aide aux refoulés.  

  • Pour une autre politique migratoire

    Face au durcissement des politiques migratoires, les associations et les Églises sont les seules à défendre les droits des migrants. L’an dernier, elles se sont fortement mobilisées face aux lois Sarkozy. En cette période électorale, le collectif Crid – dont fait partie le CCFD – questionne les politiques. Mais la plupart d’entre eux refusent de s’engager sur une question jugée à risques.

    (suite…)

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