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En Egypte, l’écologie intégrale auprès des populations rurales
L’association IDAM (Integral Development Action of Mynia), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, intervient en Égypte, au sein de la province de Minya (Haute-Égypte) depuis 1986. Elle soutient les populations les plus vulnérables et démunies notamment les petits paysans. Depuis 2010, l’agriculture basée sur une approche écologique et humaine est devenue l’une des priorités des projets de l’association.
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Soutenir la participation politique des populations rurales en Haute-Egypte
Trois associations égyptiennes travaillent ensemble pour stimuler la participation et la représentation des populations rurales marginalisées de Haute-Egypte.
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Egypte
L’Egypte connait depuis 2011 une transition chaotique, dans laquelle le CCFD-Terre Solidaire soutient ses partenaires pour garantir un mieux vivre aux plus démunis, mais aussi permettre à chaque citoyen de participer au processus démocratique en cours et de construire un projet de société où figurent les valeurs de tolérance et de dialogue.
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Par Mgr Lahham Archevêque de Tunis
Paris, 8 juin 2011
« Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible… tout simplement », affirme-t-il dans un article publié sur le site de la Fondation Oasis, vouée à la promotion de la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans.
” Cela ne s’était jamais vu depuis que la Tunisie est Tunisie et la Libye la Libye. La Tunisie ne s’était pas encore relevée de son Tsunami politique et social, que la Libye voisine est entrée dans une rébellion armée que personne ne prévoyait. Et comme il y a des millions (on parle de trois millions) d’étrangers qui travaillent dans tous les domaines en Libye, on a assisté à un exode de masse vers la Tunisie et l’Égypte.
Entre 250 000 et 300 000 personnes ont passé la frontière tuniso-libyenne. Elles étaient de toutes les nationalités : Égyptiens, Tunisiens, Africains subsahariens, Bengali, Pakistanais, Érythréens, Somaliens, Chinois, Indiens. Les pays les moins pauvres ont pu effectuer le rapatriement de leurs citoyens, d’autres attendent depuis trois mois, surtout les Nigérians, les Somaliens et les Érythréens. Nous avons assisté à des scènes formidables de solidarité et d’accueil. Au début, l’accueil était spontané. Les habitants des villages près de la frontière portaient de quoi manger et boire. Ensuite, les ONG ont rejoint le mouvement, dont la Caritas Tunisie, France, Canada, Liban. La Croix rouge et le Croissant rouge tunisien, qatari et émirati se sont joints et on a fini par avoir des tentes pour tout le monde et la frontière tuniso-libyenne est devenue un lieu de passage pour ceux qui rentrent dans leurs pays et un lieu de résidence pour ceux qui attendent que la tempête passe pour revenir travailler en Libye, comme avant.
L’Église de Tunisie a envoyé dès les premiers jours un prêtre et trois religieuses pour aider les réfugiés. Il arrivait que les sœurs préparaient, avec d’autres volontaires, des repas pour 10 000 personnes chaque jour. Nous avons un prêtre nigérian dans le diocèse, et il visite régulièrement les camps ; il a même célébré la messe de Pâques dans une grande tente que les Érythréens avaient transformée en chapelle. Plus de 150 personnes ont assisté à la messe. Caritas Tunisie a présenté un projet d’urgence à la Caritas Italie et à la CEI. Des subsides sont arrivés et cela nous permet d’assurer les dépenses nécessaires au prêtre et aux religieuses.
Reste la grande question : combien de temps cela va durer ? La situation militaire en Libye s’enlise, la confrontation militaire entre les rebelles et les phalanges de Kadhafi continuent, les bombardements de l’OTAN n’arrivent pas à trancher. On vit dans l’incertitude la plus absolue. La situation actuelle à la frontière, d’après les religieuses présentes sur place, se présente comme suit : : entre 4000-5000 réfugiés africains ou asiatiques attendent des jours meilleurs pour retourner, soit dans leurs pays respectifs soit en Libye. Mais il y a aussi des milliers de libyens qui ont fui la guerre. Ces libyens sont de trois catégories : des gens aisés qui ont passé la frontière et ont rejoint l’Europe via l’aéroport de Djerba ; la deuxième catégorie constituée de libyens ayant des parents dans le sud tunisien qui les ont accueillis dans leurs maisons, et la troisième catégorie (on parle déjà de 50 000) sont logés dans les camps, ou hébergés dans des maisons que les habitants de la ville de Tataouine leur ont offertes gratuitement, ou dans des tentes. Le ministère de l’éducation nationale a donné des consignes aux écoles du sud tunisien pour intégrer les enfants libyens dans les écoles des divers gouvernorats.
Tout ceci s’est passé alors que des milliers de tunisiens sont arrivés à Lampedusa, avec toutes les problématiques que cela a causées. Je ne parle pas de la dimension juridique ou politique de ce phénomène, ce n’est pas de ma compétence. Mais je parle de la dimension humaine. Ce sont des jeunes au chômage (19% de chômage avant la révolution). Le tourisme occupait 450 000 jeunes qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, le contrôle des frontières s’était affaibli à cause de la situation politique et sécuritaire dans les grandes villes.
J’essaie de me mettre dans la mentalité d’un tunisien : 20 000 tunisiens sont arrivés dans une Europe, en crise peut être, mais riche tout de même, et ils sont mal reçus, alors que plus de 200 000 (dix fois plus) d’étrangers sont arrivés dans une Tunisie, pas aussi riche que l’Europe, mais surtout qui sort d’une grave crise politique, et les Tunisiens les ont reçus les bras ouverts, leurs ont ouvert leurs maisons, leurs écoles, et ont partagé avec eux leur pain quotidien.
Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible… tout simplement.”
Mgr Lahham, archevêque de Tunis
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Graves atteintes aux droits de l’Homme
L’ACAT-France et le CCFD–Terre Solidaire condamnent fermement les graves atteintes aux droits de l’Homme perpétrées ces derniers jours en Egypte par des agents de police et des manifestants pro-gouvernementaux
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Chrétiens d’Orient, des citoyens à part entière
Si les Chrétiens d’Orient représentent une minorité, il n’en reste pas moins qu’ils sont des citoyens à part entière de leur pays.
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Accès à l’éducation et à la santé pour les enfants des chiffonniers du Mokattam au Caire
Le quartier Mokattam du Caire abrite l’une des plus importantes communautés de chiffonniers. En 1999 la fermeture de l’usine à compost et le transfert du tri des déchets ont entraîné une amélioration substantielle des conditions sanitaires. Accès à l’éducation et à la santé pour les enfants des chiffonniers du Mokattam au Caire.
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Construire la paix inter-communautaire en Haute-Egypte
En haute-Egypte, la région de Minia connaît depuis plusieurs décennies des confrontations inter-confessionnelles. Dès le début des années 80, Monseigneur Antonios Naguib, patriarche des coptes catholiques a organisé l’assistance aux prisonniers et à leurs familles.
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Et si on écoutait les paysans ?
Le Sedelan, Service d’éditions en langue nationale, basée au Burkina Faso. Il propose un dossier sur la crise alimentaire.
L’introduction de Maurice Oudet, Président du SEDELAN.
« La hausse des denrées de première nécessité obéissent à des raisons extérieures au pays. Mais elles sont aussi la conséquence de vingt années de mauvaises politiques dans le pays. » Cette affirmation n’émane pas d’un des manifestants, mais du président René Préval de Haïti le 9 avril 2008. Mais elle décrit tout autant la situation des pays de l’Afrique de l’ouest qui ont vu des manifestations « contre la vie chère ». Je me propose de montrer comment ce jugement s’applique autant au Burkina Faso qu’à Haïti. Nous porterons principalement notre regard sur le riz.
Les raisons extérieures de la hausse des prix des aliments de base sont bien connues.
En voici quelques unes.
1. La croissance de la population mondiale, accentuée par le phénomène de l’urbanisation. En effet, au Burkina par exemple, le riz est surtout consommé en ville.
2. La réduction des stocks de riz, et la réaction de grands pays exportateurs comme l’Egypte, le Viet-Nam et l’Inde, qui pour préserver leur population, ont interdit toute exportation de riz.
3. La vague des agrocarburants qui, en 2007, a détourné 100 millions de tonnes de céréales de leur usage alimentaire.
4. Sans oublier la hausse des prix du pétrole : le mercredi 15 avril, le prix du baril de pétrole a atteint 115 dollars US. Et donc, avec elle, la hausse du prix du fret.
5. Les médias occidentaux imputent une responsabilité importante à la Chine et à l’Inde du fait de la forte hausse de leur consommation alimentaire liée à leur forte croissance économique. En fait la responsabilité principale repose sur les Etats Unis et l’UE. A ce sujet, lire l’analyse de Jacques Berthelot.
Que dire, maintenant, des mauvaises politiques ?Pour l’Afrique de l’Ouest je suis tenté de parler d’absence de politique, ou tout au moins d’absence de politique agricole digne de ce nom. Et cela depuis plus de vingt ans ! Dans les années 70, j’ai eu à interroger un candidat à la députation nationale. Je lui ai demandé quel était le programme de son parti envers les paysans ? Il m’a répondu : « 0h ! Les paysans, on ne les craint pas ! ». Par contre, nous voyons aujourd’hui combien les gouvernements craignent les débordements des manifestations urbaines. Cela explique, en partie, pourquoi la politique de nombreux états africains se résume à : « Nourrir la ville au moindre coût ! » Mais comment peut-on prétendre développer un pays dont la population est à 80 % urbaine, en laissant entrer tous les déchets du monde, comme du riz de mauvaise qualité à prix cassé, au risque de décourager ses propres producteurs. Ou encore, en bradant sur le marché du riz américain (qu’il soit offert par le Japon ou par le Secours Catholique Américain)? C’est ce qui s’est passé pour le riz.
Et le résultat, le voici :
Rendez-vous dans la plaine rizicole du Sourou, où l’état burkinabè à dépensé des milliards pour irriguer des centaines d’hectares destinés à produire du riz. Vous verrez qu’une grande partie n’est même pas exploitée. Que la plupart des paysans ont préféré faire des oignons… mais qu’ils n’arrivent pas à vendre leur production à un prix rémunérateur ! Et pendant ce temps, le riz est introuvable à Ouagadougou ! Quel gachis !
Pour un pays comme le Burkina Faso, pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, dont la grande majorité de la population est composée d’éleveurs et de paysans, avoir pour seule politique (politique non dite, mais bien réelle) : « Nourrir la ville au moindre coût », conduit aux situations suivantes :
• soit, par exemple, celle de 2003, où le prix du riz était très bas sur le marché mondial : les associations de producteurs de riz n’arrivaient pas à vendre leur riz à un prix rémunérateur : leurs magasins étaient pleins, mais ils ne trouvaient pas d’acheteurs.
• Soit celle d’aujourd’hui : les producteurs de riz, découragés par la situation antérieure, ont quitté leur terre, ou se sont tournés vers d’autres productions. Les acheteurs sont là. Ils sont prêts à offrir un prix rémunérateur, mais les magasins de riz sont vides.
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Dina Raouf Khalil Fahmy – Egypte
L’éducation est la clé de voûte du développement