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Soutenir les déplacés
JRS organise le retour sur l’île de Pulo Aceh de 350 familles réfugiées dans des camps.
À Lamno et Langsa l’association travaille avec les écoles Dayah reconnues pour leur neutralité dans conflit. Elle construit des logements d’étudiants et une bibliothèque, fournit des manuels scolaires et développe des activités parascolaires pour les enfants.
À Meulaboh, JRS distribue des kits d’éducation, octroie des bourses d’études et aide à recruter des professeurs… -
Pour un développement intégral :
La Fédération nationale de paysans, FSPI anime une coordination d’urgence active sur Aceh : KSKBA. Elle distribue de l’aide alimentaire, achetée sur les marchés locaux, aux familles vivant hors des camps.
FSPI et KSKBA participent à la reconstruction de huit villages en intégrant toutes les dimensions du développement : construction de bateaux et d’écoles, désalinisation des terres, création de coopératives, organisation des communautés…
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Aider les familles de pêcheurs et de paysans – Cindelaras
Cindelaras réhabilite quatre villages de la région de Meulaboh. Il travaille en consultant les communautés et en s’appuyant sur le partenariat d’ONG locales.
Un centre médical a été crée, 240 maisons reconstruites, l’eau et l’assainissement installés.
La relance de l’activité économique se fonde sur l’agriculture biologique et la pêche durable…
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Encourager le dialogue et la paix, Forum inter-religieux de Yogjakarta
FPUB anime un réseau inter-religieux avec un institut d’étude islamique et un forum d’écoles musulmanes.
FPUB contribue à la réhabilitation d’un réseau d’écoles (les Dayahs) où l’enseignement religieux (islamique) promeut un islam tolérant. Il y organise des discussions pour promouvoir la paix à destination des enfants déplacés, dans un contexte particulièrement tendu…
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État des lieux
C’est à Aceh, en Indonésie, que le tsunami a été le plus destructeur
- Plus de 242 000 victimes, dont plus de 100 000 disparus.
- Plus de la moitié des 200 000 habitants de la capitale, Banda Aceh, sont morts.
- À Meulaboh, 60 000 personnes sont portées disparues sur 100 000 habitants.
- 600 000 survivants sans sources de revenus.
- 70% des bateaux détruits.
- 42 000 familles de pêcheurs sans ressources.
- 92 000 fermes ou micro-fermes endommagées ou détruites, employant auparavant 160 000 personnes.
- 40 000 hectares de terres agricoles affectées.
Aujourd’hui, on compte encore 500 000 déplacés dans les camps
- Près de la moitié d’entre eux vivent dans des camps d’urgence,
- 36% auprès de familles d’accueil,
- 17% dans des baraquements temporaires.
Documents joints
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Les enjeux de la reconstruction
Soutenir les efforts de paix
Le conflit sanglant opposant l’armée indonésienne au Mouvement Aceh Libre depuis 30 ans a pris fin avec l’accord du 15 août dernier. Les acteurs de la reconstruction après le tsunami sont satisfaits de la baisse des tensiosn sur le terrain, qui leur donne une plus grande liberté d’action avec les populatiosn affectées.
LireEncourager la démilitarisation
En mai 2005, les autorités ont levé l’état d’urgence entré en vigueur un an auparavant : il fallait faciliter le travail des acteurs de la reconstruction. Les ONG ont accueilli positivement ce signe fort, mais restent méfiantes : sur place, aucun changement concret ; les militaires sont très présents…
Impliquer les ONG locales
Les nombreuses associations indonésiennes ont accompli un formidable travail de solidarité. Mais elles sont peu consultées, ni par les autorités, ni par certains acteurs étrangers. Cette situation a généré des tensions.
Valoriser les partenariats avec les ONG locales est primordial : elles connaissent parfaitement le terrain, la culture, la langue, la religion…
LireDemander plus d’efforts au gouvernement
En mai, le gouvernement a créé le Bureau de coordination de la réhabilitation et de la reconstruction à Aceh. Il entend orchestrer les actions des différents acteurs humanitaires. Les ONG doivent s’y faire enregistrer. Son directeur a montré une attitude volontariste. Mais le BRR saura-t-il consulter, écouter ?
Défendre les droits des pêcheurs
Des pêcheurs sont relogés sur de nouveaux sites, leur ex-village faisant partie d’une « zone verte ». Ce cordon écologique doit vider la côte de ses habitants et servir à replanter des mangroves. Mais quelles sont les intentions réelles du gouvernement ? La préservation de l’environnement ou le développement d’activités côtières plus rentables que la pêche artisanale ?
S’approvisionner sur les marchés locaux
En 2004, l’état avait interdit les importations de riz : la province était autosuffisante. La production de 2005 suffira aussi pour nourrir la population. Mais les paysans redoutent l’entrée d’aides alimentaires extérieures. Cela menacerait leurs moyens de subsistance. Début janvier, les USA ont demandé une dérogation pour importer du riz dans le cadre de l’aide alimentaire.
LireAide alimentaire et production locale : qui va nourrir Aceh ?
Un article d’Isabelle Delforge en lien avec FSPI (partenaire indonésien du CCFD) – Lire
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L’aide contre la subsistance ?
Dans la province d’Aceh, des organisations locales ainsi qu’Oxfam donnent l’alerte : un apport massif d’aide alimentaire pourrait mettre en péril l’agriculture et la pêche qui font vivre la majorité de la population. Oxfam rapporte qu’avant le tsunami, Aceh produisait suffisamment de riz et d’aliments pour nourrir la totalité de sa population. Pourtant, les conditions de vie étaient déjà difficiles, notamment en raison des bas prix des denrées agricoles.
Les organisations paysannes locales, dont Fspi (partenaire du Ccfd) et Permata (Union des paysans et pêcheurs d’Aceh) craignent que l’arrivée d’aliments gratuits ne provoque l’effondrement des prix. D’où la nécessité de protéger et relancer les moyens de production, garants de l’autonomie des petits acteurs économiques.
Henri Saragih (Fspi) précise : « Tout le monde reconnaît le besoin d’aide alimentaire d’urgence. […] Mais nous demandons que les programmes d’aide s’approvisionnent autant que possible sur les marchés locaux ». Jusqu’à présent, le riz fourni par les Nations Unies provient de la compagnie d’Etat indonésienne et les importations de riz ne sont pas autorisées dans le pays. Mais l’ambassade des Etats-Unis a demandé à importer du riz dans le cadre de l’aide alimentaire… Une démarche qui, selon certaines organisations paysannes, pourraient amorcer l’ouverture du marché du riz et fragiliser encore plus les petits producteurs.
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Impliquer les ONG locales
En mai, le gouvernement a créé le Bureau de coordination de la réhabilitation et de la reconstruction à Aceh. Il entend orchestrer les actions des différents acteurs humanitaires. Les ONG doivent s’y faire enregistrer. Son directeur a montré une attitude volontariste.
Le gouvernement a rédigé un guide pour la reconstruction de la province, mais les populations n’ont pas été consultées et ce plan reste évasif sur les enjeux sociaux pourtant au coeur des problèmes de la province.
Crédibiliser les ONG locales qui connaissent parfaitement le terrain, la culture, la langue, la religion… et et leur donner du poids est donc primordial pour que les orientations de la reconstruction soient la base d’une reconstruction durable.
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Soutenir les efforts de paix
Le conflit qui déchire Aceh depuis 1976 a fait plus de 12 000 morts. Son issue est incertaine. La cinquième session de négociations entre les leaders exilés du Mouvement pour un Aceh libre (GAM) et les négociateurs gouvernementaux a abouti à la signature d’un accord de paix le 15 août dernier.
Le GAM a renoncé à ses revendications indépendantistes et doit rendre 840 armes avant la fin de l’année. Le gouvernement indonésien a libéré les membres du Gam qu’il détenait et s’engage à retirer une partie des militaires et policiers présents dans la province. Une mission d’observation conjointe de 240 hommes de l’Union européenne et de l’Asean (Assaociation des Nations d’Asie du Sud-Est) supervise la mise en oeuvre de l’accord sur le terrain. Le retrait des troupes, le retour des anciens prisonniers du GAM et la destruction des armes ss’est bien déroulée jusqu’à aujourd’hui. Mais tous les acteurs restent prudents : la construction de la paix à Aceh est un processus de long terme.
La paix à Aceh permet aux acteurs de la reconstruction de travailler avec plus de tranquillité et de liberté de mouvement, et d’atteindre des zones isoplées jusqu’ici par les affrontements. La réintégration des anciens rebelles du GAM dans les villages affectés par le tsunami est un défi supplémentaire, car il faut parvenir à aider tous ceux qui en ont besoin (familles déplacées par le tsunami ou affectées par le conflit civil, anciens membres du GAM sans travail) sans attiser les jalousies ou créer de nouvelles tensions. La participation actives des organisations locales acihaises est une des clés pour bien gérer cette complexité.
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Le contexte social et politique
Un conflit armé depuis 1976
Comme d’autres provinces indonésiennes, Aceh est le théâtre, depuis 1976, d’une rébellion, animée par le GAM (Mouvement pour un Aceh Libre), qui s’explique en partie par le sentiment des habitants d’Aceh d’être marginalisés par le pouvoir central de Jakarta et dépossédés de leurs ressources en hydrocarbures. Avant le tsunami, la province d’Aceh était complètement fermée à l’extérieur et contrôlée par l’armée indonésienne. En 2003, Jakarta y avait instauré la loi martiale et lancé une vaste offensive pour éradiquer le GAM. Le tsunami a changé la donne. Les deux parties au conflit ont repris les négociations et pourraient signer un accord de paix le 15 août prochain. Mais sur le terrain, les affrontements entre militaires et rebelles armés se poursuit depuis la catastrophe. Les militaires souhaitent garder la main-mise sur les opérations humanitaires. Pour la population, les multiples violations des droits humains et violences commises par les militaires et les séparatistes les discréditent fortement.Un contexte religieux sensible
Dans cette région fermée au reste du monde, l’arrivée soudaine d’acteurs étrangers a créé des tensions. Aceh est une province particulière, réfractaire au pouvoir central, réputée pour sa ferveur religieuse musulmane la province est très attachée à un islam strict et conservateur, mais politiquement modéré. Elle est si singulière que les ONG indonésiennes n’y interviennent qu’à travers des ONG locales. À la faveur de la situation post-tsunami, des groupes d’islamistes radicaux ont pris position à Aceh et utilisent l’aide pour rallier les populations à leur cause. Ils ont rejeté l’aide occidentale dénonçant le prosélytisme d’associations chrétiennes. Pas toujours sans fondements. Des organisations européennes et américaines ont commis quelques maladresses qui ont indisposé la conférence épiscopale indonésienne elle-même. Le conflit à Aceh Implications du conflit séparatiste d’Aceh pour les opérations de secours en IndonésieDocuments joints