-
L’environnement
Le respect de la Création et la préservation de l’environnement ont aussi été pris en compte par la pastorale de l’Eglise.
• Dans une perspective de développement durable, le lien est fait avec les autres pastorales, celles de la terre et des Indiens en particulier, car les pauvres sont souvent les premières victimes du pillage des ressources de la planète.
• En juin 2006, dans une déclaration œcuménique, des évêques et des pasteurs catholiques, anglicans et protestants latino-américains rappelent que « la préservation de l’environnement est un impératif éthique . Il est de notre devoir de protéger et restaurer la diversité (…) des écosystèmes de la planète, en vivant de façon « soutenable », en promouvant et adoptant des formes de consommation, de production (…) qui respectent et sauvegardent les droits de tous et de toutes »
Document Les pauvres possèderont la terre
-
La pauvreté
Centrées sur le respect des droits économiques et sociaux, aujourd’hui les plus bafoués en Amérique latine, elles recoupent souvent les autres pastorales, en milieu rural ou urbain.
• Certaines impliquent surtout les mouvements d’action catholique, comme la pastorale ouvrière qui a joué un rôle important dans le développement des syndicats.
• D’autres types d’action pastorales ont été mises en œuvre pour faire face aux situations d’extrême pauvreté, comme celles des enfants des rues et des femmes victimes de violences : création de centres d’accueil, d’éducation et de formation, aides sociales et juridiques…
• Ces initiatives sont soutenues par des services de l’Eglise, notamment ceux relevant de la Caritas, qui aident aussi à la création de coopératives alimentaires, de centres de santé, de productions agricoles ou artisanales dans le cadre du commerce équitable…
-
Les indigènes
Les pastorales indigènes doivent beaucoup à Mgr Proaño (Equateur), « l’évêque des Indiens ». Avec l’aide d’agents pastoraux indiens, les « délégués de la parole », il a créé un important réseau de communautés de base dans les communautés quichuas. En développant des écoles, des centres de soins, de formation chrétienne et sociale.
• Un exemple suivi
Au Brésil où l’épiscopat crée, en 1972, le Conseil indigéniste missionnaire (Cimi).
Au Mexique, par Mgr Samuel Ruiz, évêque de San Cristobal de Las Casas, avec les populations mayas du Chiapas…• En 1985, les lignes directrices de ces pastorales sont rappelées par la Conférence des évêques latino-américains (Département des missions du Celam, septembre 1985).
En réponse « au cri des peuples indiens pour réclamer leur autodétermination », engagement est pris de travailler « au sauvetage des cultures indiennes », à la récupération pacifique de leurs terres, au soutien de leur autodétermination, et à « faire nôtres les cultures indiennes, dans un effort renouvelé de l’inculturation de la foi et des agents de pastorale ».• Ces pastorales ont contribué au grand élan d’affirmation, culturelle et politique, des Indiens durant les années 1990.
-
Les droits de l’homme
Sous les dictatures, les violations massives des droits de l’homme (arrestations arbitraires, tortures, assassinats…) ont fait des milliers de victimes. Avec, parfois, le soutien d’une majorité des évêques catholiques, comme en Argentine ou au Salvador…
• De nombreux catholiques ont payé de leur vie leur engagement : des laïcs, des prêtres, des religieux et religieuses, mais aussi des évêques : Mgr Angelelli (Argentine) en 1976, Mgr Romero (Salvador) en 1980, Mgr Gerardi (Guatemala) en 1998…
• Dans plusieurs pays, l’action pastorale de l’Eglise a porté sur la création de groupes ou de commissions pour relever les cas de violations des droits de l’homme et apporter une aide juridique aux proches des victimes.
Au Chili, le Vicariat à la solidarité créé, en 1976, par le cardinal Silva, archevêque de Santiago, a fonctionné jusqu’en 1992.• Ces organismes ont souvent associé catholiques et protestants : Assemblée permanente des droits de l’homme (Bolivie), Mouvement œcuménique des droits de l’homme (Argentine), Comité pour la justice et la paix (Guatemala)…
• Depuis la fin des dictatures, cette pastorale s’est orientée vers l’éducation aux droits de l’homme et la formation à la citoyenneté.
-
La terre
La plupart des pays d’Amérique latine sont marqués par le grave problème de l’accaparement des terres agricoles par une minorité de grands propriétaires : surexploitation des ouvriers agricoles et misère des paysans « sans-terre ».
• Dans le champ social, les pastorales de la terre soutiennent les actions des mouvements populaires (associations, syndicats) pour le respect des droits sociaux (aide juridique), les réformes agraires et l’accès à la propriété, le développement des coopératives, la formation agricole…
• Créée en 1975, la Commission pastorale de la terre (CPT) de l’Eglise brésilienne est à l’origine du Mouvement des paysans sans-terre (MST) toujours en butte à la répression, souvent meurtrière, des grands propriétaires.