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Succès au Pérou : une entreprise renonce à son contrat minier face à la pression citoyenne
Une entreprise canadienne vient de renoncer à un contrat d’exploitation minière dans la région de Cuzco. Cette décision fait suite à une importante pression populaire pour la protection de la montagne des sept couleurs, haut lieu touristique péruvien. CooperAcción, organisation partenaire du CCFD-Terre Solidaire qui a révélé ce scandale, est à l’origine de cette victoire.
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Au Pérou, la résistance à l’industrie minière des communautés indiennes (vidéo)
Les travaux de la mine de cuivre de las Bambas, dans la Région d’Apurimac, près de Cusco, ont débuté en 2012. Aujourd’hui les communautés paysannes indiennes doivent faire face aux conséquences de cette présence qui modifie leur environnement et menace leurs droits et leur autonomie.
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Les peuples indigènes d’Amazonie luttent pour leurs droits
Chercheur au sein du Centre Amazonien d’Anthropologie et d’Application Pratique (CAAAP) – soutenu par le CCFD-Terre Solidaire – Manuel Cornejo évoque la situation des indiens d’Amazonie péruvienne, dont les territoires sont menacés, mais qui s’organisent pour résister et proposer un modèle de développement profitable au plus grand nombre.
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L’Institut Bartolomé de Las Casas forme les acteurs sociaux péruviens
Depuis plus de 40 ans, l’Institut Bartolomé de las Casas, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, forme la conscience critique de nombreux acteurs sociaux péruviens. Une mission qui doit désormais prendre en compte de nouvelles réalités socio-économiques et la baisse des financements.
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Enfants et adolescents travailleurs au Pérou : des citoyens à part entière
Au Pérou, près de trois millions d’enfants et adolescents travaillent pour subvenir aux besoins de la famille, voire même pour financer leur scolarité. Le mouvement de jeunes Manthoc, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, considère ces derniers comme des citoyens capables de réfléchir et de décider par eux-mêmes.
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Des communautés péruviennes menacées par l’industrie minière et les changements climatiques
Le CCFD-Terre Solidaire soutient l’association CooperAccion, basée à Lima qui appuie les communautés dans les zones d’extraction minière. L’activité extractive est l’un des secteurs clés de l’économie péruvienne : 20 % des investissements, 25 % des recettes fiscales. Le Pérou est notamment le cinquième producteur d’or de la planète. Mais le coût en termes écologiques — pollution des eaux, destructions des écosystèmes… – est important.
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Pérou, graves conflits autour d’une mine exploitée par une entreprise suisse
Paris, le 6 juin 2012 Le CCFD-Terre Solidaire, en coordination avec la CIDSE (Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité), expriment leur profonde préoccupation face à l’aggravation des conflits miniers qui ont lieu à Espinar, dans la région de Cusco, au sud du Pérou. La pollution due aux rejets de l’entreprise minière anglo-suisse Xstrata a provoqué plusieurs manifestations. La répression de ces rassemblements par les forces de l’ordre ont fait deux morts, des dizaines de blessés. Les forces de l’ordre sont également responsables de mauvais traitements à l’encontre de 22 civils dans un centre de détention situé dans le campement de la mine. Par ailleurs, des accusations calomnieuses ont été lancées contre des membres du Vicariat de la Solidarité de la Prélature de Sicuani (organisme de l’évêché en charge de la défense des droits de l’Homme) qui étaient en visite à Espinar pour constater les atteintes commises contre les manifestants et les défenseurs des droits de l’Homme. Face à cette situation, le 5 juin 2012, un collectif d’associations de solidarité dont le CCFD-Terre Solidaire, a rencontré l’ambassadrice du Pérou en France, Cristina Velita Laboureix, pour dénoncer la gestion désastreuse du conflit par les autorités péruviennes. L’ambassadrice n’a pas apporté de réponses précises aux multiples interpellations mais elle s’est engagée à les transmettre au gouvernement à Lima. Face à ces conflits liés à l’impact environnemental de ces projets miniers, le CCFD-Terre Solidaire travaille en coordination avec ses partenaires péruviens, notamment COOPERACCION qui sont mobilisés pour accompagner les populations affectées par ces activités, défendre leur droit et réaliser des actions de médiation pour trouver une résolution pacifique. Le CCFD-Terre Solidaire a par ailleurs effectué en mars dernier une visite de terrain à Espinar et a rencontré des dirigeants et représentants des communautés affectées par les activités minières, avec COOPERACCION. Ces derniers, comme la plupart des manifestants, ne demandent pas la fermeture de l’exploitation minière mais seulement que celle-ci régule ses activités afin de respecter la législation péruvienne et les droits des populations locales. Ainsi, ils ne s’opposent pas au développement économique du pays, contrairement aux accusations dont ils sont souvent les victimes, mais exigent le respect de l’état de droit et une attitude de concertation de la part des représentants de l’Etat. Les informations reçues au 5 juin 2012 permettent de signaler les points suivants :- Le gouvernement péruvien a géré le conflit social d’une manière désastreuse : on ne peut que déplorer la continuité en matière de résolution des conflits avec les pratiques des gouvernements antérieurs (142 morts sous le gouvernement d’Alan Garcia, victimes des conflits sociaux entre 2006 et 2011). Pendant sa campagne, le président Humala avait vivement dénoncé la politique du gouvernement précédent. Cependant, quinze personnes ont été tuées depuis son arrivée au pouvoir juillet 2011
- Les pratiques de criminalisation de la protestation sociale, propres aux gouvernements autoritaires, se poursuivent pourtant au Pérou : l’usage arbitraire de la force, l’obtention d’aveux sous la torture, la détention illégale, la fabrication apparente de preuves, notamment dans le cas de deux défenseurs arrêtés arbitrairement (restant à démontrer à l’heure actuelle).
- Le droit à la manifestation devrait être un droit légitime, dans la mesure où il est exercé de manière responsable, mais force est de constater que cela n’est pas le cas.
- Ce conflit est symptomatique des demandes sociales et des revendications des populations locales laissées sans réponses depuis des décennies. C’est aussi l’échec d’une stratégie de développement économique régionale mais aussi nationale, qui repose sur la levée de toutes les entraves aux investissements directs internationaux, notamment dans le secteur minier (près de 70% des exportations dans le PIB national). Le CCFD-Terre Solidaire et la CIDSE demandent :
- de garantir le respect et la protection de l’intégrité physique des personnes détenues, leur transfert vers un centre médical ou de détention légale et que l’on mette en examen les agents de sécurité qui ont commis des actes de violence
- de veiller au respect complet des droits de l’Homme des personnes qui participent aux manifestations et de rechercher une résolution pacifique du conflit actuel avec l’ouverture d’un véritable et respectueux dialogue, facilité par une médiation externe et indépendante
- de dialoguer en présence des représentants de haut niveau de l’entreprise Xstrata et qui n’aient pas été impliqués à ce jour dans les négociations
- d’inclure dans le dialogue des représentants des ministres des Mines et Energies, Santé et Environnement
- d’organiser le dialogue à Espinar, et non à Cusco, pour que la communauté d’Espinar puisse connaître et participer au processus
- de considérer les préoccupations de la population locale sur les questions d’environnement et de santé
- de considérer l’accès et la qualité de l’eau comme une des préoccupations majeures de la population
- de réaliser de nouvelles études scientifiques et environnementales participatives, légitimées par toutes les parties impliquées dans le conflit.
- d’abandonner les poursuites judiciaires à l’encontre des 59 dirigeants sociaux.
Documents joints
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Menaces de mort à l’encontre de Monseigneur Barreto, intervention du CCFD-Terre Solidaire auprès du président péruvien
Jeudi 22 mars 2012 En coordination avec la CIDSE (cidse.org ) et la Plate-forme Europe Pérou, le CCFD-Terre Solidaire est intervenu auprès du président du Pérou, Ollanta Humala, suite aux menaces de mort proférées à l’encontre de Mgr Pedro Barreto, archevêque de Huancayo, premier vice-président de la Conférence épiscopale péruvienne et partenaire de l’organisation. (Voir la lettre en espagnol). Le 2 mars, Mgr Pedro Barreto et des membres de son équipe ont été la cible de menaces de mort, suite à la publication dans la presse d’un communiqué en faveur du droit à la santé des habitants de La Oroya où est installée un complexe métallurgique propriété de l’entreprise Doe Run. Engagé de longue date auprès de Mgr Pedro Barreto, le CCFD-Terre Solidaire relaie les demandes répétées de la société civile péruvienne d’un plan de gestion environnementale de l’usine de La Oroya, l’un des dix sites les plus pollués au monde. En 2009, Mgr Pedro Barreto avait été invité en France, pendant la campagne de Carême du CCFD-Terre Solidaire, pour témoigner du harcélement dont sont victimes les défenseurs des droits de l’Homme et de l’environnement au Pérou. Présents au Pérou, des chargés de mission du CCFD-Terre Solidaire ont rencontré des diplomates et des responsables de l’Eglise locale pour évoquer cette affaire. Contact : Véronique de La Martinière : 01 44 82 80 64 – 06 07 77 05 80 Télécharger la lettre en espagnol (pdf)Documents joints
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Réalisés parfois à la limite de l’illégalité, les mégaprojets se multiplient
Brésil, le 13 février 2012
Plus que jamais, la principale réserve de biosphère de la planète et ses habitants sont menacés. Brésil, Pérou, Bolivie… Réalisés parfois à la limite de l’illégalité, les mégaprojets se multiplient. De quoi mobiliser les partenaires du CCFD-Terre Solidaire et la société civile, qui ont déjà obtenu quelques succès.
Le 15 janvier dernier, le ballet des pelles mécaniques et des bulldozers a repris de plus belle sur les berges du fleuve Xingu, au cœur de l’Amazonie brésilienne. Le projet de construction du complexe hydroélectrique Belo Monte était en effet à l’arrêt depuis le mois d’octobre 2011. La Cour de l’état du Para avait alors rendu un jugement qui interdisait d’altérer le lit du fleuve « par l’implantation d’un port, des explosions, la construction de digues, le creusement de canaux ou toute autre forme de travaux qui modifient son cours naturel. » Une « précieuse » victoire à l’époque pour les représentants du « Mouvement Xingu Vivo pour toujours » (1). Mais une victoire éphémère, dans un pays où les trois niveaux de décision (municipalités, états, Union fédérale), compliquent singulièrement la situation. En s’appuyant sur des autorisations délivrées par l’Institut brésilien de l’Environnement (IBAMA) et sur un décret d’expropriation signé par l’Agence Nationale d’Energie Electrique (ANEEL), Norte Energia, le consortium d’entreprises chargé des travaux du futur barrage a donc entrepris, sur le site Pimental, à 40 km en amont d’Altamira, la construction d’un barrage provisoire. Objectif ? Dévier et assécher partiellement le cours du Xingu afin de pouvoir, dans un second temps, édifier le barrage principal.
Une politique environnementale ambigüe
Les conséquences sur l’environnement n’ont guère tardé. Fin janvier, un groupe d’Indigènes Arara, riverains du fleuve, a ainsi adressé un courrier à Ubiratan Cazetta, le Procureur de la République de l’Etat du Para pour y dénoncer les changements notables de la qualité de l’eau. « La communauté est préoccupée, confirme le Procureur, car elle utilise l’eau du fleuve pour boire et cuisiner. Or cette eau est devenue boueuse et donc impropre à la consommation. » La situation est d’ailleurs admise par Norte Energia, qui évoque « un mouvement naturel de sédiments dans l’eau, dû à la construction du pré-barrage. Mais, assure l’entreprise, cette situation devrait disparaitre rapidement. » En attendant, les Arara s’insurgent. « Vous, vous buvez de l’eau minérale, rappelle José Carlos Arara, leur cacique. Nous, nous sommes obligés d’avaler une eau sale et de nous laver tout habillés pour éviter les irritations et les infections de peau. » Une situation qui a poussé le Procureur de la république à demander à l’IBAMA et à l’ANEEL de venir constater la situation sur place et d’informer quelles sont les mesures qu’elles comptent prendre pour garantir une eau potable à ces communautés. Une démarche toujours sans résultat jusqu’à présent.Pour Antonia Melo, Présidente du « Mouvement Xingu Vivo pour toujours », la reprise des travaux est « une nouvelle démonstration de la manière dont l’Etat met les communautés du fleuve Xingu devant le fait accompli.» Une attitude qui illustre d’ailleurs une politique environnementale souvent ambigüe. « Tout est fait pour convaincre l’opinion internationale que le Brésil lutte pour protéger l’environnement, poursuit Antonia Melo. Mais la réalité est bien différente. » L’exemple le plus frappant est l’adoption par le Sénat, le 24 novembre dernier, du « nouveau Code Forestier », qui favorise le lobby des agriculteurs et exploitants forestiers. Cette loi, qui doit encore être ratifiée par Dilma Rousseff, la présidente, prévoit, notamment, de restreindre considérablement les zones actuelles de protection de forêt le long des cours d’eau. Résultat, quelques 75 millions d’hectares pourraient disparaitre. Sans compter l’amnistie des violations environnementales réalisées depuis juillet 2008. Une décision qui tranche singulièrement avec les politiques environnementales adoptées par certains voisins du géant sud-américain.
« IIRSA », une menace pour l’Amazonie
Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au Pérou. Depuis juin 2011 et l’élection de Ollanta Humala à la tête de l’Etat, les choses semblent avoir un peu changé. La preuve ? La décision du nouveau président d’annuler le projet de construction du barrage d’Inambari, en Amazonie péruvienne. Un projet qui menaçait plus de 15 000 indigènes. Sans compter, évidemment, les dommages irréversibles sur l’environnement. Pour Antonio Zambrano, spécialiste du dossier au sein de Forum Solidaridad Péru (FSP), un partenaire du CCFD-Terre Solidaire, l’abandon du projet sonnait alors comme « un espoir pour tous ceux qui luttent contre les grands projets dans cette région et un symbole pour toutes les organisations, notamment au Brésil et en Bolivie, qui sont confrontées aux mêmes défis. » Des menaces incarnées par des dizaines de méga-projets dont le lancement est prévu lors les deux prochaines décennies : production d’énergie, infrastructures de transports, sites miniers, etc… La destruction programmée de la région amazonienne se résume en cinq lettres : «IIRSA », l’« Initiative pour l’Intégration d’Infrastructure en Amérique du Sud. ». La gestion par le gouvernement du conflit social à Cajamarca (nord) met en doute les promesses du gouvernement. Des milliers de manifestants s’opposaient au projet minier Conga, pour la défense des eaux de la région, en décembre 2011. Le gouvernement a décidé de décréter l’état d’urgence le 4 décembre et a déployé des militaires, suscitant une inquiétude quand aux possibilités de concertation futures sur les nombreux projets du même type.Mobilisation de la société civile
Inambari a certes été annulé. Mais les observateurs restent néanmoins circonspects quant à la volonté du Pérou de se désengager réellement de tous ces grands projets. D’où l’importance pour la société civile et les habitants de la région de se mobiliser. Comme en Bolivie par exemple où, Evo Morales, le Président, a été contraint d’annuler en septembre dernier un projet de route qui devait traverser le Parc Isidero Secure, une réserve écologique et un territoire ancestral pour quelques 90.000 indiens yuracaré, chimán et mojeño. Face aux manifestations violentes d’un millier d’indiens, notamment à la Paz, la capitale, le projet financé à 80% par le Brésil (qui a besoin d’accès aux ports du Pacifique pour ces exportations), a été retiré. Evo Morales a même assuré qu’il avait compris « l’avertissement du peuple bolivien.» C’est cette même écoute que souhaite le Centre de Recherche et de Promotion de la Paysannerie (CICPA), auteur d’un rapport très complet sur le projet de barrage hydroélectrique Cachuela Esperanza. Présenté comme un moyen de « développer la région amazonienne et produire de l’énergie électrique à bas coût pour les populations locales », ce projet de barrage détruirait 18 millions d’hectares de forêts. Il altèrerait également la vie de quelques 330 000 personnes, affectées par les inondations. Sans compter les dérèglements climatiques. Ce rapport, espèrent les auteurs, devrait donc permettre à Evo Morales –et à ses homologues des pays voisins- de « comprendre » que l’Amazonie court aujourd’hui un risque majeur : celui de disparaitre sous les grands travaux.Jean-Claude Gérez
(1) Entité regroupant plusieurs dizaines de mouvements de protection de l’environnement, de mouvements sociaux et d’associations de défense des riverains du fleuve et des indigènes, dont la Commission Pastorale de la Terre (CPT) et la Fédération des Organismes pour l’Assistance Sociale et Educative (FASE), deux partenaires du CCFD-Terre Solidaire.
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Gouvernance et défense des droits des communautés paysannes et indigènes affectées par les industries minières
La fiscalité du secteur minier est un thème central pour l’économie péruvienne qui multiplie les incitations fiscales afin d’attirer les investisseurs étrangers. Rencontre avec Victor Manuel Gamonal, économiste au sein de l’association CooperAcción, partenaire du CCFD-Terre Solidaire.
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Une « bataille » observée avec attention par les partenaires du CCFD-Terre Solidaire.
Paris, le 26 mai 2011
A quelques jours du second tour, Ollanta Humala et Keiko Fujimori, les deux candidats à l’élection présidentielle péruvienne sont au coude à coude dans les sondages. Une « bataille » observée avec attention par les partenaires du CCFD-Terre Solidaire.
Le second tour des élections présidentielles aura lieu le 5 juin au Pérou. Les électeurs vont devoir choisir entre Ollanta Humala, candidat de « Gana Peru » (« Le Pérou qui gagne »), parti nationaliste de gauche, et Keiko Fujimori, fille de l’ancien dictateur Alberto Fujimori, représentante de « Fuerza 2011 », incarnant la droite radicale. Ce résultat sonne comme un camouflet pour les candidats de la classe politique traditionnelle, en particulier pour Alan Garcia, le président sortant. Ce dernier est en effet accusé de laisser derrière lui une situation économique et sociale désastreuse. Et ce, alors même que le Pérou possède le plus fort taux de croissance du continent (8,78% en 2010).
« La situation du pays est inquiétante, confirme Irma Marinho, directrice de l’école de formation de leaders communautaires de l’Institut Bartolomei de las Casas, un partenaire du CCFD-Terre Solidaire. Plus d’un tiers de la population (34%) vit aujourd’hui dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté. La Santé et l’Education sont exsangues et la corruption est toujours très importante. Le niveau de vie des paysans s’est également considérablement dégradé. Quant aux indigènes, leur territoire et leur existence sont menacées chaque jour davantage par l’exploitation minière, qui représente aujourd’hui 60% des exportations.»
C’est sur ces thèmes, notamment, que s’opposent aujourd’hui les deux candidats dans une campagne où les coups bas pleuvent. Avec, à la clé, deux philosophies politiques différentes : omniprésence de l’Etat dans le cas d’Ollanta Humala, néolibéralisme mâtiné d’assistanat et de clientélisme pour Keiko Fujimori. Mais un point commun : l’héritage peu démocratique des deux prétendants à la fonction suprême. « Le passé d’Ollanta est marqué par sa carrière militaire et sa participation à une tentative de coup d’Etat, asure Irma marinho. Keiko Fujimori doit composer avec les « erreurs » de son père qu’elle condamne officiellement, même si elle compte aujourd’hui dans son équipe quelques-uns des personnages clés qui travaillaient avec lui. »
En attendant, les partenaires du CCFD-terre Solidaire restent mobilisés. Latindadd, par exemple, doit publier dans les semaines à venir un rapport sur le thème de la corruption et les propositions des deux candidats en matière de politique fiscale sont également étudiées. En ce qui concerne l’activité minière, la prudence est de mise quant à d’éventuels changements. « Les engagements du pays pris par le gouvernement d’Alan Garcia avec des entreprises étrangères devraient être respectés, assure Victor Manuel Gamonal, de Cooperaccion, spécialiste dans l’analyse des activités minières. La question se pose davantage pour les investissements suivants et sur la capacité du Pérou à conserver le contrôle de ses ressources naturelles. »
Social, économie, politique énergétique, droits de l’homme… Si de nombreuses interrogations demeurent quant aux intentions des deux candidats, Umberto Ortiz, directeur de la Conférence Episcopale d’Action Sociale (CEAS) est au moins sûr d’une chose : « quel que soit le résultat du second tour des élections présidentielles, les cinq années à venir vont constituer un défi pour la société civile péruvienne.»
Jean-Claude Gérez, journaliste
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Une certification responsable pour réguler les activités touristiques
Face aux problèmes environnementaux et sociaux que connaît le Pérou depuis quelques années, le Centre Bartolomé de las Casas (CBC), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, promeut un « Tourisme responsable ».
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Giselle Salazar Blanco, représentante de COOPERACCION, Pérou
COOPERACCION, une association a but non lucratif dont la mission est de promouvoir le développement des zones côtières et des zones d’exploitations minières et énergétiques au Pérou
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Rosario Romero, représentante de Forum Solidaridad Peru
Forum Solidaridad Peru, une ONG que le CCFD-Terre Solidaire accompagne depuis un an, dans le cadre du programme « Alerte Alimentaire dans la forêt »