-
Les actions des partenaires soutenues par le CCFD
Un seul partenaire du CCFD intervient dans cette zone où il effectue un travail considérable, unanimement salué par les autres intervenants de la reconstruction.
-
Les enjeux de la reconstruction
Améliorer les relations entre organisations internationales et locales
- Au lendemain du Tsunami, le Sri Lanka a accueilli de nombreuses ONG internationales, peu présentes jusqu’alors à dans le pays. Certaines d’entre elles semblent travailler de manière isolée sans informer les autorités locales ou se coordonner avec les ONG locales. Il en résulte des tensions importantes entre les différents acteurs sur le terrain, les ONGI étant accusées de ne pas considérer le contexte, les spécificités et traditions dans leurs actions et de déséquilibrer l’économie locale.
- HDO, partenaire du CCFD, attire l’attention sur la nécessité pour les ONGI de s’appuyer sur le réseau associatif local pour mieux appréhender les enjeux locaux et favoriser la coordination entre les tous les intervenants. L’organisation insiste aussi sur la nécessité impérieuse d’écouter les voix des victimes et d’adapter les programmes de reconstruction à leur vision de leur vie et de leur futur.
Dénoncer la passivité de l’Etat
Selon les acteurs de la reconstruction sur le terrain, le gouvernement n’a pas su répondre efficacement aux enjeux posés par le tsunami. Aujourd’hui, la majorité des victimes vit en logement provisoire et la question de la reconstruction en bord de mer (100 ou 200 mètres) n’est toujours pas tranchée. Les autorités locales déclarent aujourd’hui ne pas être capable d’identifier des terrains disponibles pour la reconstruction. La sécurité dans les camps de déplacés n’est pas assurée et de nombreux cas de harcèlement envers les femmes et les enfants ont été recensés. La reprise des tensions entre LTTE et armée accroissent l’insécurité pour les personnes déplacées dans le Nord et l’Est du pays. Sri Lanka Development Forum 2005 [en] Tsunami Citizen’s Voice [en]Documents joints
-
Le contexte social et politique
Un conflit vieux de 30 ans
- Le conflit est lié au clivage entre la majorité cinghalaise (74 % de la population, bouddhiste) et la minorité tamoule (18% de la population, hindouiste, avec quelques minorités chrétiennes) originaire du Sud de l’Inde. Ces tamouls sri-lankais sont pour la plupart des membres des castes supérieures regroupées dans le nord et l’est de l’île. Ils se différencient des tamouls arrivés au XIXième et début XXième sous l’impulsion britannique pour travailler dans les plantations du centre. Ces derniers appelés “tamouls indiens” ou “tamouls des montagnes” sont pour la plupart dalits et partisans de la conciliation.
- Les Tamouls sont très largement majoritaires dans les provinces du Nord contrôlées par une rébellion séparatiste, les LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), les « Tigres » tamouls.
- Ce mouvement armé séparatiste s’est imposé peu à peu depuis les années 70 jusqu’à contrôler de vastes pans du Nord et de l’Est. Ils prônent la création d’un Etat séparé, l’Eelam tamoul, utilisant notamment le suicide comme acte militant ultime. Le conflit a engendré des morts en grand nombre (plus de 60 000) et des déplacements innombrables (1,6 millions), dévastant notamment toute la péninsule de Jaffna.
- En février 2002, les médiateurs norvégiens et japonais ont abouti à un cessez-le feu, sans régler le conflit. Sur le terrain, les tensions restaient vives.
Conflit et tsunami
- Quasiment presque tout le tour de l’île a été ravagé. Or, au Sri Lanka, la population et la vie économique se concentrent justement sur le littoral. L’activité de la pêche employait 250 000 personnes et les rizières de la côte étaient les plus productives du pays.
- Le tsunami a touché en particulier au Nord, des régions ont conflit avec le pouvoir central et sous contrôle de la rébellion armée du LTTE.
- Le gouvernement a vu dans la catastrophe l’occasion de reprendre pied dans ces régions, considérant que l’aide aux populations relevait de sa responsabilité.
- L’organisation de l’aide est donc devenue une source de conflit supplémentaire.
- À la faveur de la tragédie, les médiateurs norvégiens et japonais ont tenté de relancer les efforts de paix pour que la population ne souffre pas doublement de la catastrophe et du conflit.
- Il semble pourtant que l’escalade de la violence ces derniers mois soit le signe d’un retour en arrière. L’assassinat du chef de la diplomatie, Lakshman Kadirgamar, le 12 août 2005 a entraîné la proclamation d’état d’urgence pour le pays, permettant au gouvernement de déployer librement l’armée sur le terrain.
- Les discussions avec les Tigres ont été gelées jusqu’à l’élection présidentielle de novembre 2005. Depuis le conflit est entré à nouveau dans une phase de confrontation armée. Depuis juillet 2006, plus de 200 000 déplacés ont fui les zones de combat au nord et à l’est de l’île.
Documents joints
-
État des lieux
Le bilan du tsunami
- Plus de 40 000 morts ou disparus.
- Un million de personnes affectées sur 17 millions d’habitants.
- 1 100 orphelins et 3 600 enfants avec un seul parent.
- Plus de 500 000 déplacés.
- Plus de 90 000 maisons détruites et 40 000 endommagées.
- 20 000 bateaux de pêche touchés (sur une flotte de 28 000).
- 400 000 emplois perdus.
La situation
- Les opérations de secours ont progressé lentement.
- Le conflit entre les rebelles tamouls et l’armée ralentissent la distribution de l’aide et menacent la sécurité des personnes déplacées.
- Les infrastructures côtières ont été totalement détruites : routes, chemin de fer, lignes téléphoniques.
- Le flou juridique concernant les zones de reconstruction et la passivité de l’Etat limitent la reconstruction des infrastructures et logements.