Erika Aldunate

Erika Aldunate

Erika Aldunate, Bolivie

Publié le 09.10.2007| Mis à jour le 09.09.2021

Responsable notamment du projet « Théologie du laïcisme » au sein du CEPROLAI (centre de promotion de la laïcité, Archevêché de la Paz) , Erika Aldunate estime que le changement politique en Bolivie a été le fruit d’un long travail de conscientisation de la population et notamment des plus jeunes.


Erika Aldunate
Erika Aldunate
Pour comprendre ce qu’il se passe en Bolivie, il faut se souvenir que 40% de la population est âgée de 15 à 25 ans et 75% est indigène. C’est avec cela à l’esprit et dans un souci de renouveler sans cesse notre mission et notre vision de la réalité bolivienne, que le CEPROLAI a commencé, il y a deux ans, un travail spécifique en direction des jeunes en milieu rural. Pas seulement en dispensant une formation politique et de participation citoyenne, mais aussi à travers une formation théologique et d’éthique sociale. La première rencontre a donné lieu à un travail coordonné avec la Pastorale de la jeunesse rurale, qui a invité CEPROLAI à partager sur le thème « Leadership communautaire, basé sur les valeurs culturelles et chrétiennes. »

Les valeurs de l’être
La méthode de travail avec ces jeunes consiste à voir, juger et agir. Les thèmes tournent autour des valeurs de la personne, de l’être, des relations avec l’autre et de son engagement vis-à-vis de la société. On cherche à mettre en avant les valeurs propres aux cultures Aymara et Quechua et à persuader ces jeunes de ne pas quitter la campagne pour aller vivre en ville, ou alors s’ils le font (pour étudier par exemple) de pouvoir retourner vivre au sein de leurs communautés, pour les aider à se développer, en créant des modèles d’autogestion (tourisme, petite industrie, etc…). CEPROLAI est d’ailleurs en train d’étudier comment travailler à cette dernière proposition.

Jusqu’à présent, on peut noter des progrès notables chez les jeunes, notamment une plus grande estime de soi, une reconnaissance de leur identité Aymara-Quechua, la valorisation de la terre et de leur espace comme lieu privilégié et la nécessité de la développer intégralement.

Je précise que CEPROLAI ne travaille pas seulement pour les jeunes, mais également avec des formateurs et des enseignants jeunes, qui sont des professionnels, impliqués et membres de la première communauté laïque de vie (IXTUS). CEPROLAI appuie aussi la formation de « communautés laïques de jeunes professionnels », parce qu’il n’existe pas, au niveau de l’archevêché, d’initiatives qui offrent aux jeunes professionnels un espace de réflexion, d’accompagnement et d’action, dans lequel ils se sentent accueillis et puissent témoigner de ce qu’ils ont appris durant des années.

20 ans de conscientisation à la citoyenneté
L’Eglise bolivienne a pris plusieurs initiatives d’appui et de formation à la citoyenneté, au niveau éducatif. C’est un travail propre à la Pastorale éducative de la Conférence épiscopale bolivienne. L’archevêché, quand il conçoit des ateliers de formation, prépare toujours deux ou trois ateliers de formation politique. Un autre aspect du travail de l’Eglise, c’est de chercher à agir sur la société bolivienne à travers la fondation Jubileo, chargée de suivre l’évolution de la dette externe et le contrôle social exercé dans des domaines déterminés.

On peut affirmer sans exagérer que les résultats des dernières élections en Bolivie montrent que le niveau de participation et de conscientisation des citoyens à l’heure d’exercer la démocratie participative et d’élire son président, est en partie le fruit du travail ardu réalisé durant ces vingt dernières années avec les différents secteurs de la société bolivienne, fondamentalement avec ceux qui étaient les plus marginalisés et les plus exclus.

Le discours de libération qui, à certains moments, a appartenu à l’Eglise, est désormais passé dans les mains des dirigeants syndicaux, des mouvements sociaux et d’une grande partie des citoyens. Ce qui manque et qu’il faut travailler maintenant, c’est comment continuer ? Comment développer et approfondir les thèmes clés comme la réconciliation, le pardon, la paix ?…

Propos recueillis par Jean-Claude Gerez

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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