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Philippines : La terre est un bien commun, pas une marchandise

Publié le 01.02.2018| Mis à jour le 08.12.2021

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Mary Ann Manahan est directrice du programme sur les biens communs à Focus on the global South (https://focusweb.org), basée à Manille. Cette ONG promeut la solidarité entre tous les pays du Sud pour faire avancer la lutte contre l’impunité des multinationales. Un sacré défi…

Pourquoi faut-il s’organiser au niveau international pour lutter contre l’impunité des multinationales ?

Au-delà de nos différences, dans tous les pays du Sud, nous avons les mêmes problèmes :

  • l’accaparement des terres qui se fait au détriment de l’agriculture familiale,
  • les investissements des multinationales dans les ressources naturelles qui dégradent notre environnement et portent atteinte aux droits des communautés,
  • la défense des droits des femmes,
  • la corruption,
  • ou encore l’évasion fiscale…

Porter nos revendications au niveau international est une façon de nous faire entendre davantage. C’est pour cela que je suis venue à Genève en octobre 2017 à l’occasion des négociations du traité onusien contre l’impunité des multinationales. Ce fut aussi pour moi l’occasion de tisser des relations avec les organisations du Nord. Notre rassemblement donne un sens particulier à notre travail.

Votre action se cantonne-t-elle à l’échelle internationale ?

C’est au niveau international que se trouvent les réponses à la plupart des problèmes auxquels nous faisons face. Cela ne nous empêche pas de faire pression sur notre propre gouvernement. Nous avons aussi créé un groupe régionale informel d’ONG asiatiques engagées en faveur du traité en discussion. Pour avancer, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. D’autant que le combat que nous portons à Genève sera long. Il y en a peut-être pour 10 ans…

La représentante des Philippines s’est prononcée en faveur d’un tel traité. N’avez-vous pas été étonnée ?

Oui, en quelque sorte, car le gouvernement philippin n’est pas particulièrement en pointe sur ces sujets. Mais je crois qu’il n’a pas pris la mesure de ce qui est en train de se passer… La majorité a en effet changé mais le nouveau chef de l’Etat n’a pas remplacé sa représentante à Genève !

Pourquoi un tel engagement personnel depuis près de 15 ans ?

C’est sans doute en partie à cause de mon histoire personnelle. Mon grand-père était un petit producteur de café. A la fin des années 1990, la chute des prix mondiaux du café, l’a complètement anéanti, faute de revenus suffisants retirés de son activité.

Ce fut aussi le lancement de programmes de restructuration et le début du développement d’une agriculture industrielle. Cette situation m’a donné envie de comprendre comment on avait pu en arriver là.

La terre, comme la capacité à se nourrir, font partie des « biens communs » et doivent rester, à ce titre, en dehors des lois du marché. Depuis ce moment-là, la lutte contre l’accaparement des richesses pour le profit de quelques-uns qui en plus ne respectent pas les droits humains, a été, et reste, au centre de mon combat.

Porpos recueillis par Laurence Estival

Retrouvez l’ensemble des témoignages des victimes des multinationales sur notre carte interactive :

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