L’évangélisation et le dialogue interreligieux

Publié le 27.01.2014

Il me plaît de penser que la rencontre interreligieuse existe depuis qu’existent des hommes et des femmes ayant des traditions spirituelles différentes. De tout temps, des croyants ont incarné cette volonté de rencontre et de partage, comme le montre l’exemple de saint François d’Assise rencontrant le sultan al-Kamil au XIIIe siècle.

Qu’est-ce que le dialogue interreligieux ?
« Dialogue entre les chrétiens et les autres religions réalisé dans un respect de liberté, d’ouverture, d’écoute afin d’apprendre à se connaître, à apprécier à la fois nos différences et les valeurs communes qui nous lient les uns aux autres. La déclaration du Concile œcuménique Vatican II, Nostra Aetate, en est le document fondateur. » Lexique de la Conférence des évêques de France (eglise.catholique.fr)

Pour l’Église catholique, la nécessité, voire l’urgence du dialogue interreligieux est venue après la Seconde Guerre mondiale, quand des catholiques ont souhaité que l’Église se prononce sur le rôle du peuple juif dans la révélation divine. C’est en souhaitant écrire un texte sur la place singulière de ce peuple pour la foi chrétienne aujourd’hui que les pères conciliaires ont progressivement rédigé un texte (Concile Vatican II, Nostra Aetate) sur les différentes religions ainsi que sur l’athéisme. Avec un autre document fondant la liberté religieuse (Concile Vatican II, Dignitatis humanae), on peut dire que les bases catholiques du dialogue interreligieux modernes étaient posées. Jean-Paul II s’est ensuite appuyé sur cet esprit pour rencontrer et faire se rencontrer les différentes religions dans le but d’œuvrer à la paix et à la fraternité.

Une éthique de la relation

La rencontre interreligieuse suppose une éthique de la relation. La première condition est bien sûr, de ne pas chercher à convertir l’autre, de ne pas vouloir le ramener à moi, à ce que je suis, à ce que je crois. Je ne rencontre pas l’autre pour qu’il me ressemble, je le rencontre pour comprendre qui, il est et ce qu’il vit. Ce constat entraîne une deuxième condition qui est celle de l’absence de jugement. L’altérité de l’autre, sa différence, peut spontanément générer en moi des sentiments et
des jugements qui me font penser que tel ou tel rite de cette religion est saugrenu ou inutile. Or la rencontre demande de se dépouiller des idées que l’on a sur l’autre, idées généralement acquises de loin et de façon générale. Si la rencontre se fait,
le croyant va expliquer quel sens il donne au rite qu’il fait. L’accueil de ce qui sera partagé suppose une disponibilité et une écoute qui ne sont possibles qu’en lâchant les a priori que je peux avoir. Cette disponibilité à l’autre entraîne une troisième condition, celle de la confiance. Dans le dialogue interreligieux, je n’ai pas à mettre en doute ce que le croyant me dit de sa relation à Dieu ou à sa foi. Aussi éloigné de moi que peut l’être son discours, il s’agit d’entendre et d’essayer de comprendre ce qu’il dit des liens qui font sa foi et sa vie.

Ces exigences, qui garantissent le respect de celui avec lequel on dialogue, ouvrent très souvent à des rencontres d’une grande richesse. Richesse parce qu’il est donné de découvrir d’autres points de vue sur le monde et sur Dieu. Richesse de voir combien les préjugés que l’on s’était construits s’effondrent d’eux-mêmes. Mais richesse aussi par les découvertes qui naissent concernant sa propre foi. En apprenant à connaître l’autre, je découvre où se joue ma singularité, où se joue le caractère précieux pour moi de ma propre tradition. Par la rencontre avec son altérité, par ce que je vais lui dire de mes propres croyances, l’autre m’offre un
retour sur moi, inédit, savoureux et exigeant. Apparaît alors un désir renouvelé en moi, un espace de rencontre avec ma propre spiritualité et ma propre vie.

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