Climat, les communautés religieuses unies pour un avenir commun

Publié le 06.10.2014| Mis à jour le 15.01.2022

Suite à la plus grande marche de l’histoire pour le climat qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes dans les rues de plusieurs capitales mondiales, 30 dignitaires de 9 religions appellent la communauté internationale à agir.


Cette déclaration est un appel à la communauté internationale pour adopter des mesures concrètes afin de lutter contre le changement climatique et protéger les populations les plus vulnérables qui sont également les plus touchées.

Ecrite à New York, le 21 septembre 2014, dans le cadre de la rencontre organisée par Ban Ki Moon réunissant plus de 120 chefs d’États pour parler de la lutte contre les changements climatiques en vue de la signature, en décembre 2015 à Paris, d’un nouveau cadre international contraignant.

” En tant que représentants de différentes religions et traditions, nous tenons à exprimer collectivement notre profonde préoccupation quant aux conséquences du changement climatique sur la terre et ses populations : nous sommes tous engagés, toutes religions confondues, vers cette préoccupation commune. En effet, le changement climatique est une menace pour la vie : l’équilibre climatique est un don précieux que nous avons reçu et dont nous avons besoin de prendre soin.

Nous reconnaissons les preuves scientifiques accablantes qui montre que le changement climatique a été provoqué par les êtres humains, et que, sans une action globale et unanime pour atténuer ses conséquences, et à moins de répondre pleinement à ses causes fondamentales, ses effets vont continuer à croître en intensité et en fréquence. Bien entendu, nous sommes prêts à échanger avec ceux qui restent sceptiques sur ces impacts.

Chez nous – grâce aux médias – nous voyons les manifestations du changement climatique partout dans le monde. Nous entendons parler de ses effets sur les populations et la nature par nos frères et sœurs à travers le monde. Nous reconnaissons que ces effets affectent de manière disproportionnée les vies, les moyens d’existence et les droits des plus pauvres, des marginalisées et par conséquent des populations les plus vulnérables, y compris des peuples autochtones. Quand ce sont ceux qui ont le moins contribué à causer le changement climatique qui sont les plus durement touchés, cela devient une question de d’injustice. Il est donc urgent d’adoption des solutions équitables.

Nous reconnaissons que le changement climatique est aujourd’hui un obstacle majeur à l’éradication de la pauvreté. Les phénomènes météorologiques extrêmes aggravent la faim, provoquent l’insécurité économique, forcent les déplacements de population et empêchent le développement durable. La crise climatique est de la survie de l’humanité sur la Terre, et les actions mises en œuvre doivent urgemment tenir compte de ces faits.

Par conséquent, en tant que responsables religieux, nous nous engageons : à encourager la réduction des risques de catastrophe, à nous adapter, à aller vers une baisse du développement du carbone, à éduquer pour faire face au changement climatique, à lutter contre nos propres modes de consommation et à réduire notre consommation d’énergie fossiles. Sur la base de nos croyances spirituelles et de notre espoir pour l’avenir, nous nous engageons à stimuler les consciences et à encourager nos pairs ainsi que les communautés à envisager ces mesures restrictives dans l’urgence.

Nous sommes convaincus que les menaces du changement climatique ne peuvent être endiguées efficacement par un seul Etat, mais plutôt par le renforcement de la coopération de la communauté des Etats, fondée sur des principes de confiance mutuelle, d’équité, de précaution, de justice intergénérationnelle et avec des responsabilités et des capacités communes bien que différentes selon les Etats. Nous exhortons les riches à aider les pauvres et les plus vulnérables de manière significative dans quelque pays du monde que ce soit, et en particulier dans les pays les moins avancés, tels que les petits Etats insulaires et l’Afrique sub-saharienne. Un soutien significatif devrait inclure des ressources financières généreuses, un renforcement des capacités, un transfert de technologie ainsi que toute autre forme de coopération.

Nous encourageons les chefs d’Etat et les Ministres participant au Sommet sur le Climat à faire connaître leurs contributions pour le Fonds Vert pour le Climat, ainsi que leurs engagements à augmenter ces contributions par la suite, à établir de nouveaux partenariats pour la résilience climatique et l’expansion modéré du carbone, et à assurer l’accès aux énergies renouvelables pour toutes les populations.
En tant que croyants, nous appelons tous les gouvernements à exprimer leur engagement à limiter le réchauffement climatique à une température en deçà de 2° Celsius. Nous soulignons que tous les États ont la responsabilité d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies visant un faible développement du carbone menant à la « décarbonisation » voire à l’élimination complète des combustibles fossiles d’ici le milieu du siècle.

Par conséquent, nous encourageons les dirigeants politiques et économiques mondiaux à agir au cours de la Conférence sur le Climat en annonçant des actions conjointes telles que des réductions d’émissions importantes de gaz à effet de serre à court terme, une élimination progressive des subventions aux combustibles fossiles, notamment au charbon, une protection des forêts, une augmentation de l’efficacité énergétique dans les domaines de la construction et du transport, assortis d’autres mesures concrètes. De plus, nous demandons à tous les gouvernements d’identifier les besoins d’adaptation à moyen et long terme et d’élaborer leurs propres stratégies pour y faire face, avec des approches participatives sensibles à la notion de genre, et ce afin de mieux gérer la perte résiduelle et les dommages dus aux impacts négatifs du changement climatique.

Pour finir, nous demandons à tous les États d’œuvrer de manière constructive, afin qu’en 2015 lors de la Conférence sur le Climat qui se tiendra à Paris, soit établi un accord mondial d’une grande portée, construit sur la transparence, la pertinence et la responsabilité.
Le nouvel accord devra être:
– suffisamment ambitieux pour empêcher la température de monter bien en deçà de 2° Celsius,
– suffisamment juste pour répartir la charge de manière équitable,
– juridiquement contraignant pour garantir que des politiques climatiques nationales efficaces qui visent la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sont bien financées et pleinement mises en œuvre.

En tant que représentants religieux et citoyens de vos pays respectifs, nous nous engageons à répondre à la menace du changement climatique. Nous continuons à compter sur votre suprématie, vous soutenons et attendons de vous les bonnes décisions. Puisque des décisions difficiles doivent être prises pour assurer la viabilité de la terre et de ses habitants, nous sommes prêts à vous soutenir. Nous prions pour que vous ainsi que toute l’humanité prenne soin de la terre.”

New-York le 21 septembre 2014

Signataires :

Dr Agnes Abuom – Modérateur, Comité central du Conseil œcuménique des Eglises anglicanes du Kenya, Kenya
Bhai Mohinder Singh Ahluwalia
Président, Guru Nanak Nishkam Sewak Jatha, Royaume Uni
Mr Aftab Ahmed
Centre Royal islamique des études stratégiques du Centre Amman, Jordan
Dr Kezevinu Vinu Aram
Shanti Ashram, India
Shaykh Abdallah bin Bayyah
Centre mondial pour le renouveau et l’orientation, Mauritania
Ms Merylene Chitharai
Réseau Jeune Hindi Afrique du Sud
Father Michael Czerny
Conseil Pontifical Justice et Paix du Vatican
H. E. Archevêque Demetrios
Archidiocèse grec orthodoxe d’Amérique, États-Unis
Rabbin Rick Jacobs
Union pour le Judaïsme réformé – États-Unis
Sister Jayanti Kirplani
Brahma Kumaris World Spiritual – Université de Londres – Royaume-Uni
Eun-Hae Kwon
Vice-Président, Fédération luthérienne mondiale
Rev Tafue Lusama
Ekalesia Kelisiano Tuvalu
His Eminence Cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, SDB
Caritas Internationalis Cité du Vatican
Rev Suzanne Matale
Conseil des Eglises de Zambie à Lusaka
Sheikh Saliou Mbacke
Action interreligieuse pour la paix en Afrique de Dakar Yoff, Sénégal
Ms Paddy Meskin
Président de l’Union sud-africaine des Sœurs, Afrique du Sud
Sheikh Shaban Ramadhan Mubaje
Grand Mufti, Conseil suprême des musulmans d’Ouganda
Rev Kosho Niwano
Rissho Kosei-Kai, Japon
H. E. John Cardinal Onaiyekan
Archidiocese d’Abuja, Nigeria
Ms Aruna Oswal
Confédération mondiale de Jain, Inde
Swami Chidanand Saraswatiji
Inde
Priestess Beatriz Schulthess
Retour à la Terre, Argentine
Mr Siddhartha
Fireflies Ashram Bangalore, India
Mr Rajwant Singh
EcoSikh
Ajarn Sulak Sivaraksa
Réseau international des bouddhistes engagés Bangkok, Siam (Thaïlande)
Rabbi Awraham Soetendorp
Institut Jacob Soetendorp Institute pour les valeurs humaines – La Hague – Pays-Bas
Dr Din Syamsuddin
Muhammadiyah, Indonesie
Dr Sayyid M Syeed
Société islamique d’Amérique du Nord, au Cachemire
Rev Jim Wallis
Sojourners Washington, DC, USA
Archbishop Emeritus Dr Anders Wejryd
Eglise de Suède Uppsala, Suède
Rev. Dr Olav Fykse Tveit
Co-animateur – Secrétaire général du Conseil œcumœcuménique des Eglises, de la Norvège
Dr William F. Vendley
Co-animateur – Secrétaire général, Religions pour la Paix, États-Unis

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