Publié le 19.01.2005 Mis à jour le 28.03.2013
Pour des femmes, des jeunes chômeurs, des retraités, l’élevage de poulets est une source de revenus. Dans les quartiers pauvres des grandes métropoles, cette activité permet à des ruraux, qui ont du quitter leur village, d’améliorer leur situation.
800 millions de citadins dans le monde produisent eux-mêmes une partie de leur alimentation. L’urbanisation a modifié les habitudes alimentaires : pour nourrir les citadins, une filière avicole s’est développée en Afrique de l’Ouest.
Au Sénégal, elle a permis la création de petites entreprises et de 30.000 emplois.
Les règles actuelles du commerce mondial obligent les pays d’Afrique à abaisser leurs barrières douanières. Les importations de morceaux de volailles congelées ont explosé au Cameroun et au Sénégal.
Pays | Année | Volume | Année | Volume |
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Cameroun | 1996 | 978 t. | 2003 | 22.154 t. |
Sénégal | 1997 | 1137 t. | 2003 | 11.950 t. |
Ces volailles sont vendues à prix cassés :
Dans ces conditions, les producteurs locaux ne peuvent pas rivaliser : les volailles importées sont vendues environ 0,50€ le kilo, contre 1,8 à 2,4€ pour le poulet local.
L’aviculture locale est sinistrée.
La production a chuté au Cameroun alors que les producteurs locaux pourraient fournir 90% des besoins nationaux, ils ne fournissent plus que 37% des volailles consommées dans le pays. Sur un échantillon de 100 éleveurs en 200, seuls 8 étaient encore en activité en 2002.
Les poulets exportés vers l’Afrique ont une moins bonne qualité nutritive que les volailles locales.
La plupart des importations arrivent sous forme de morceaux congelés. Mais ensuite, la chaîne du froid est souvent rompue avant l’arrivée au consommateur. La viande peut avoir été décongelée et recongelée à plusieurs reprises.
Ces importations modifient les habitudes alimentaires : les viandes blanches (volailles, porcs) remplacent les légumineuses locales riches en protéines végétales (pois chiches, haricots, niébés) et les viandes locales.
La population devient dépendante de produits importés et les paysans ne peuvent plus vendre leur production.
La production alimentaire industrielle est nocive également pour les sociétés européennes !
Les nappes phréatiques sont polluées par les nitrates.
La spirale investissement pour faire face à la concurrence, endettement, baisse des prix aboutit à la destruction des emplois agricoles (200.000 emplois perdus chaque année en Europe) .
L’ouverture des marchés africains profite essentiellement à quelques multinationales qui détiennent tous les maillons de la filière et n’hésitent pas à délocaliser pour profiter des plus faibles niveaux de salaires et des législations sociales et environnementales les moins contraignantes.
La libéralisation des échanges agricoles ne permet pas de nourrir l’ensemble de l’humanité. La concurrence des produits importés à bas prix appauvrit les petits paysans des pays en développement, premières victimes de la faim.
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