© Jean-Claude Gerez

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Saint-Jacques-de-Compostelle : En route vers la solidarité internationale

Publié le 26.12.2016| Mis à jour le 25.11.2021

En juillet 2016, à l’invitation du CCFD-Terre Solidaire Midi-Pyrénées-Roussillon, une vingtaine de jeunes adultes ont marché pendant cinq jours sur le chemin Saint-Jacques-de-Compostelle. L’occasion de partager des idées, débattre et interpeller des pèlerins autour des enjeux de la solidarité internationale.


C’est la pause déjeuner, quelque part entre Saint-Chély-d’Aubrac et Espalion, sur le chemin Saint-Jacques-de-Compostelle. Thomas Saunier, trente ans, bénévole du CCFD-Terre Solidaire à Toulouse, tient dans la main un épi de blé. « Ce jour-là, l’objectif était de sensibiliser les marcheurs que nous croisions sur l’importance de changer de modèle agricole pour aller vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement. »

Souhaitant provoquer le débat avec un pèlerin assis à côté de lui, Thomas lui tend l’épi. « Je suis un céréal killer, lui lance-t-il. Pour nourrir mes concitoyens, je cultive du blé à grand renfort de produits phytosanitaires. » L’homme saisit l’épi et sourit.

« C’est là qu’il m’a révélé qu’il était… céréalier, explique Thomas. Depuis deux ans, il se posait des questions sur ses méthodes de production industrielles et avait même initié une transition vers le bio. »

Gêné à l’idée d’avoir peut-être froissé son interlocuteur, Thomas est vite soulagé. « Il m’a dit que de nous voir militer ainsi lui donnait le sentiment d’avoir pris la bonne décision. »

Du 11 au 15 juillet, une vingtaine de jeunes adultes du CCFD-Terre Solidaire de la région Midi-Pyrénées-Roussillon a participé à la première édition de l’« Altercamp-En chemin vers la solidarité internationale ». Objectif ? Profiter de cinq jours de marche pour réfléchir, partager et débattre autour des enjeux de la solidarité internationale. « L’idée de ce projet est née de trois constats », explique Lucie Calvet-Teullet, chargée de projet mobilisation citoyenne au sein du CCFD-Terre Solidaire, à Toulouse.

« D’abord, nous avons une mission de sensibilisation du grand public et nous devons renouveler nos pratiques pour toucher des publics nouveaux. Or, le chemin Saint-Jacques-de-Compostelle attire chaque année des dizaines de milliers de pèlerins »

Ensuite, le visage du bénévolat évolue. « Les gens n’adhèrent plus autant qu’avant à une structure unique. Ils préfèrent être fidèles à une cause et s’engager sur des actions concrètes et ponctuelles. Enfin, rappelle la jeune femme, le CCFD-Terre Solidaire est une collégialité [[La collégialité du CCFD-Terre Solidaire comprend 29 mouvements et services d’Église]].. Donc, nous devons travailler davantage avec les mouvements qui nous composent et avec d’autres organisations. »

Entre Aubrac et Conques

Organisé en partenariat avec le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) de Lozère-Aveyron et l’Agence de coopération interrégionale et réseau – Chemins Saint-Jacques-de- Compostelle (ACIR), cet Altercamp s’est articulé, chaque jour, entre Aubrac et Conques, autour d’un thème différent.

« Nous avons abordé successivement la solidarité internationale et le bien-vivre, les transitions agricole et alimentaire, les transitions économique et financière, les transitions sociale et démocratique et enfin la transition écologique et la justice climatique », indique Audrey Debris, vingt-trois ans, qui a participé à l’organisation.

« Le tout en alternant réflexion individuelle et collective, échanges, débats, jeux, ainsi que deux soirées ouvertes au public. » Sans oublier la distribution de flyers et de petits livrets d’information sur le chemin. Des outils de communication transportés sur le dos de l’inoubliable ânesse Modestine, dont la présence aura souvent facilité le premier contact avec les pèlerins. Comme ce mercredi 13 juillet, enfin de journée, devant l’église d’Estaing.

Redonner aux citoyens la maîtrise de la réflexion

Alors que la messe se termine, quelques jeunes du CCFD-Terre Solidaire ont pris place au bas des marches de l’église du village. Sur les pancartes en carton disposées sur les flancs de l’animal, on peut lire : «La Terre peut-elle nourrir 9 milliards d’êtres humains ? » et « La solidarité, c’est quoi pour vous ? ». Les curieux sont invités à répondre sur une feuille de papier de couleur. Pour Guillaume, douze ans, la solidarité, « c’est aider tout le monde, par exemple les pauvres ou leurs parents. Je vends des tickets de tombola pour des dons à des associations caritatives locales ».

© Jean-Claude Gerez
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Anthony, dix-neuf ans, lui, a indiqué : « Moi, j’ai donné mon sang, ça peut sauver quelqu’un. » Assis sur un banc avec sa femme et son fils, Roland Duflot, cinquante et- un ans, observe la scène. « Je pense que la solidarité commence près de chez soi. Mais elle devient planétaire dès l’achat d’un simple paquet de café. En tout cas, c’est super de voir ces jeunes aller à la rencontre des pèlerins. » Un avis partagé par le père René Rodrigue, trente-huit ans, un prêtre togolais, en France depuis trois ans. « Cette initiative me touche car je suis africain, sourit-il. Et l’Afrique a besoin de ces jeunes Français qui défendent la dignité de millions d’êtres humains. »Pour lire la suite :

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