De Rome à Copenhague

Publié le 08.12.2009| Mis à jour le 08.12.2021

Nos partenaires du sud nous engagent à prendre la parole sur ce sujet : les pays riches sont responsables de ce changement climatique, et les pays pauvres sont d’ores et déjà les premiers à en subir les conséquences.


Ces dernières semaines, l’ensemble de la communauté internationale est mobilisée autour de la question du changement climatique. Pourtant il était important aussi d’être à Rome, en novembre, au sommet international sur la sécurité alimentaire mondiale. Malheureusement, avec une absence quasi-totale des chefs d’Etats, ce sommet nous a déçus par le manque d’engagements concrets. La déclaration finale a eu au moins le mérite d’esquisser quelques orientations pertinentes face au scandale de la faim. Les éléments d’analyse que nous défendons depuis des années ont été repris : « accroître l’investissement public », constituer des « stocks pour limiter l’instabilité des prix » : nous nous dirigeons donc bien vers une concrétisation de ce droit à l’alimentation que nos partenaires du sud et nous-mêmes réclamons depuis toujours : c’est une bonne nouvelle.

Pourtant, la production agricole des petits producteurs est menacée par des désastres naturels de plus en plus fréquents et intenses ; dans le même temps le secteur agricole est considéré comme une source importante d’émissions de gaz à effet de serre (GES). A Copenhague, des accords pour réduire ces émissions vont donc être recherchés. Les mécanismes de marché envisagés risquent une fois de plus de favoriser l’intensification agricole, les grandes industries agroalimentaires et les gros producteurs, sous l’impulsion de leurs groupes de pression, au détriment de l’agriculture familiale et vivrière. Comme nous le signalent déjà avec force et conviction certains de nos partenaires [[L’IRDF aux Philippines par exemple]] il existe un risque de faire porter ainsi aux pays pauvres des objectifs globaux de réduction d’émission des GES. Nous réclamerons à ce sujet que tout accord ne puisse donc passer que par l’affirmation d’un objectif prioritaire de sécurisation alimentaire.

Au premier abord, le CCFD-Terre Solidaire semble peu outillé pour évoquer ces dossiers complexes, où l’on argumente à coup de milliers de tonnes de CO2, où l’on parle d’adaptation, d’atténuation, de mécanismes de développement propre. Pourtant nos partenaires du sud nous engagent à prendre la parole sur ce sujet : les pays riches sont responsables de ce changement climatique, et les pays pauvres sont d’ores et déjà les premiers à en subir les conséquences. Il y a donc clairement une dette écologique à l’égard des pays pauvres, et il nous revient d’encourager nos gouvernants à honorer cette dette. Nous suivrons particulièrement les mécanismes de financement qu’il faut mettre en place, et le mode de gouvernance de ces nouveaux dispositifs.

A nous aussi citoyens de pays riches d’en assumer les conséquences individuelles ; peut-être à cet égard ne faut-il pas parler de renoncer à un mode de vie qui nous paraît confortable – l’est-il vraiment ?- mais plutôt d’inventer une nouvelle manière de vivre en société qui soit plus respectueuse des hommes et de leur environnement.

Antoine Malafosse,
Délégué Général

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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