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Retrouver l’harmonie entre l’humanité et la nature (2/7)

Publié le 28.05.2020| Mis à jour le 08.12.2021

Nous avons dû subir plusieurs mois de confinement pour faire face à la menace du COVID 19. Durant cette période nous sommes nombreux à avoir ressenti un manque, une souffrance.

Celle d’être prisonniers et de n’avoir, au mieux, que des liens virtuels avec les autres, notre famille, nos amis, nos collègues.

Celle d’être coupés du monde extérieur, des parcs et des forêts, de la mer, du plaisir de sentir la présence du vivant tout autour de nous, la contemplation d’un paysage, la présence des animaux.

Preuve que notre lien à la nature n’est pas un lien de domination, contrairement à ce que l’humanité a pu croire durant des décennies voire des siècles, mais d’interdépendance.

Cette crise pourrait donc être l’occasion de changer notre rapport à la nature pour construire une relation harmonieuse avec elle.
Trop longtemps nous avons envisagé les dons de ce monde comme des biens matériels que nous pouvions exploiter à l’infini, pris au piège d’un consumérisme exacerbé.

Or ces dons s’épuisent à force d’en abuser, entraînant des conséquences terribles pour notre avenir et celui des générations futures : pollution, réchauffement climatique, destruction de la biodiversité, raréfaction des ressources, etc.
Et les premières victimes de cette catastrophe sont les populations les plus vulnérables.

En effet, « beaucoup de pauvres vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles et des services de l’écosystème, comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières. » (Pape François, Laudato Si’, § 25)

De plus, les dons de la nature ne sont pas de simples biens matériels réductibles à une valeur marchande.

Ils sont parties intégrantes et jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes dont nous dépendons et avec lesquels nous entretenons des liens vitaux, émotionnels, affectifs, voire spirituels.

Nous avons tous des souvenirs de moments forts de notre vie que nous associons à des paysages, des saisons, ou des odeurs. Les conséquences d’une telle perte vont donc bien au-delà de simples chiffres mais nous touchent au plus profond de notre humanité.


Une conversion humaniste et écologique

Dès lors, à l’instar du pape François, nous espérons que : « que cette période de danger nous fera abandonner le pilotage automatique, secouera nos consciences endormies et permettra une conversion humaniste et écologique pour mettre fin à l’idolâtrie de l’argent et pour placer la dignité et la vie au centre de l’existence » (Pape François, Lettre aux Mouvements populaires, 12 avril 2020).

Pour parvenir à cette conversion humaniste et écologique, nous devons sortir d’une approche strictement utilitariste et matérialiste et changer notre regard sur la nature.
Il nous faut redécouvrir ses beautés et sa capacité à nous émerveiller, son caractère sacré et manifester cette relation particulière qui nous unit à elle.

Nous devons aussi prendre conscience que les questions environnementales et climatiques sont indissociables des enjeux de transformation économique et sociale, de solidarité internationale et de développement.

womin3.jpg Coco Emma Deliwe, 54 ans, avec sa petite fille dans le township de MNS en Afrique du Sud en février 2017. Le township est fortement pollué par les poussières de charbon émanant de la mine attenante. Outre l’insécurité alimentaire qui sévit ainsi que le manque d’accès à l’eau potable, les problèmes respiratoires sont légion et il est courant que les riverains contractent la silicose. Coco est décédée le 13 avril 2020 suite à de graves difficultés respiratoires. ©Laurent HAZGUI/Divergence/CCFD-Terre Solidaire

Parce que nous savons que « tout est lié », « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature » (Pape François, Laudato Si’, § 139).

Ainsi, notre rapport à la nature interroge à la fois nos comportements individuels, notamment nos habitudes de consommation (consumérisme et gaspillage), et le modèle de développement dominant.

Basé sur une croissance infinie et la recherche de profits à court terme, ce dernier est à l’origine de la crise écologique comme des inégalités sociales.
Dès lors, c’est en liant ces deux enjeux que nous pourrons construire de nouveaux modèles respectueux de la dignité de chacun et en harmonie avec la nature.

Des actions concrètes

Fort de cette analyse, en 2019, Le CCFD-Terre Solidaire a ouvert un partenariat avec l’organisation Earthlore Foundation qui travaille en Afrique du Sud et au Zimbabwe.
Son approche est particulièrement intéressante car elle établit des propositions concrètes de transition vers un modèle de développement plus durable en s’inspirant des connaissances écologiques et sociales issues de systèmes et traditions ancestraux.

EarthLore Foundation travaille avec les communautés rurales pour faire revivre leurs connaissances et pratiques écologiques traditionnelles, la diversité des semences ainsi que les systèmes agricoles et de gouvernance qui y sont rattachés.
Ces éléments sont essentiels pour faire face au changement climatique et permettre aux populations concernées de défendre leurs terres contre les menaces croissantes de l’exploitation minière et de l’exploitation industrielle.

Grâce au soutien apporté par le CCFD-Terre Solidaire en 2019, l’organisation a pu appuyer 184 familles à Bikita (Zimbabwe) et 38 familles à Elukwatini (Afrique du Sud), composés en moyenne de cinq membres chacune.

Sheila Berry, Directrice de Earthlore Foundation, lors de sa participation à la Foire alimentaire et aux semences organisée à Bikita le 29 août 2019 écrit ainsi :
« Pour moi, la cérémonie de battage et de vannage dans la communauté de Chiroorwe a représenté la consolidation et l’aboutissement de tous les aspects de notre travail :
la réaffirmation du mil comme aliment de base fiable offrant une récolte abondante ;
la réappropriation des structures de stockage traditionnelles pour abriter les semences ;
la sensibilisation sur les sources d’approvisionnement des bâtons de battage attirant l’attention sur l’importance de protéger la zone où se trouvent ces arbres ;
les divers balais, les pots en argile ;
les chansons ;
la célébration ;
le sens de la communauté ;
l’apprentissage intergénérationnel ;
la joie des agricultrices ;
le soutien de leur maris ainsi que des chefs et conseillers de villages ;
un travail acharné partagé se terminant par une fête …
Une journée tout à fait incroyable ! »

Par Stéphane Duclos, Responsable du Service Campagnes et Mobilisation et Charlotte Kreder, chargée de mission Afrique australe

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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