© Roberta Valerio

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Pour un futur plus solidaire, ici et là-bas

Publié le 18.07.2024

Le 7 juillet au soir, l’extrême droite a été, pour un temps, repoussée de l’exercice du pouvoir en France. Ce soulagement, en demi-teinte, a été obtenu grâce à l’élection de responsables politiques par des voix adverses. Comme depuis plusieurs élections, un barrage républicain s’est érigé pour refuser l’exercice du pouvoir à l’extrême -droite, révélant par-delà les opinions politiques divergentes, et en creux, un sens commun souhaité pour notre République.   

Réparer notre société fracturée 

Désormais la responsabilité de notre classe politique est immense. Responsabilité d’apaiser, de soigner, de réparer une société fracturée.  

Les peurs sont réelles et les motifs de colère légitimes dans une société française abîmée par un exercice du pouvoir bien trop vertical. Et dans le même temps la montée de l’extrême droite en France doit se lire à l’aune de la montée de l’extrême droite et de gouvernements autoritaires en Europe et dans le monde. Des décennies de politiques néo-libérales, austéritaires et violentes contre les plus pauvres ont accru les inégalités sociales et économiques, polarisant nos sociétés et donnant l’impression que les politiques publiques ne servent désormais que les intérêts des plus riches et des puissants.  

Au-delà des promesses politiques faites et non tenues, l’accroissement des inégalités, le délitement des services publics, la remise en cause d’acquis sociaux, une gouvernance qui ne tient pas suffisamment compte de la société civile et avec trop peu de volonté de dialogue, des violences et une répression envers les militants et militantes pacifiques sont venus fragiliser notre contrat social.   

Il faut désormais fédérer autour d’un projet de société dans laquelle nous apprendrons à faire ensemble et non pas contre ceux que l’extrême droite nous montre du doigt en permanence.

Un projet qui ne se fasse pas au service de ceux qui ont déjà beaucoup, mais au contraire travaille à une répartition juste des richesses et des pouvoirs dans notre société, en veillant aux plus pauvres, aux plus vulnérables et marginalisés d’entre nous. Un projet de société où chacun peut prendre sa place et se réaliser, qu’on vienne de territoires ruraux ou des banlieues de nos grandes villes. Un projet qui fasse pleinement vivre solidarités locales de nos villages et nos quartiers, et solidarité internationale avec les peuples du monde entier.   

Moderniser l’exercice du pouvoir 

Telle doit être la mission première de celles et ceux qui ont accédé récemment à des responsabilités politiques pour les prochaines années. Cette mission doit nécessairement passer par une nouvelle façon d’habiter nos institutions, en premier lieu en reconnaissant le rôle central de l’Assemblée nationale, reflet de notre société. Un rééquilibrage est en effet indispensable entre l’Exécutif, avec un président de la République garant des institutions, et le pouvoir législatif, reflet de notre société, garant des droits et libertés et chargé de contrôler l’action gouvernementale. 

Mais il faut aller plus loin. Depuis de trop nombreuses années désormais, les citoyens et citoyennes organisés, tels les syndicats, les associations, les corps intermédiaires en général, véritables médiateurs entre la population et les autorités publiques ont été marginalisés, dénigrés ou tout simplement ignorés.  

L’intérêt pour la politique n’est pas mort, comme en témoigne le fort taux de participation aux dernières élections législatives. En revanche, l’élection seule ne fait pas la démocratie et nous devons réinventer des modes de participation citoyenne pour faire vivre une réelle démocratie participative. L’heure est au réinvestissement sincère de l’espace citoyen. Un lien est à renouer, qui ne soit ni de la défiance vis-à-vis des élu.e.s dont le rôle reste central, ni de la démagogie vis-à-vis d’une population impatiente de pouvoir participer aux choix de société. 

C’est ici en particulier qu’il faut redonner toute sa place aux corps intermédiaires et soutenir la dynamique impliquant les associations, fondations, syndicats, centres sociaux-culturels, coopératives, entreprises de l’économie sociale et solidaire, etc. car ces entités aux formes diverses favorisent le lien social, la rencontre de l’autre, l’éducation populaire, l’intelligence collective. Cela permet de faire émerger des initiatives innovantes qui nourrissent au quotidien l’engagement citoyen et l’ouverture au monde pour les mettre au service de l’intérêt général, du bien commun. 

Nationaux ou internationaux, les défis sont définitivement liés 

Fidèles à notre vision d’une Terre pleinement solidaire, nous veillerons à ce que la réponse aux défis nationaux ne soit pas dissociée de la réponse aux défis internationaux, car non seulement les logiques à l’œuvre sont bien les mêmes, mais les choix que nous faisons ici ont des impacts certains là-bas. 

La soif d’égalité, de justice fiscale et plus largement de justice sociale en France n’est pas étrangère à la demande d’une justice économique mondiale où aucun État, aucune population ne serait le petit, pauvre, de l’autre, riche. 

Aujourd’hui, notre modèle agro-industriel en France a montré ses limites tant sur le plan humain, économique et écologique : notre capacité à se nourrir et à bien se nourrir se pose avec acuité. Notre pays se retrouve ainsi à porter le même combat que celui défendu par les organisations paysannes et les populations des pays du Sud, celui de la souveraineté alimentaire, d’une plus grande démocratie alimentaire, pour que les citoyens et citoyennes décident de leur production agricole et de leur alimentation.  

Enfin, toutes et tous nous aspirons à la paix et à la sécurité. Les conflits qui frappent notre monde ne cessent de nous rappeler ce besoin fondamental que nous avons, quels que soient notre nationalité, notre lieu de résidence, notre identité, nos croyances, de vivre en sécurité, en paix, pour pouvoir penser et vivre notre avenir.  

Tous ces sujets appellent des réponses fondées sur les mêmes principes, tant au niveau national qu’international : transformer les rapports de pouvoir, de domination et de dépendances pour en faire des rapports de dialogue et de coopération.  

Nous ne baisserons pas la garde 

Nous serons au rendez-vous, dès le nouveau gouvernement en place, dès l’ouverture des travaux de l’Assemblée nationale. Actifs sur le territoire français au service d’un monde en commun, en lien avec nos partenaires – organisations des sociétés civiles – répartis dans 72 pays, nous serons au contact des décideurs et décideuses, dans une démarche de dialogue et d’écoute. Nous serons vigilants, exigeants et conscients que, d’ici 2027, il ne faut pas baisser la garde, car la menace de l’extrême droite reste présente. 

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