Publié le 25.05.2011 Mis à jour le 20.02.2013
Paris, le 25 mai 2011
Après l’investiture officielle d’Alassane Ouattara et plus d’un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée en Côte d’Ivoire, des civils continuent d’être victimes d’exactions commises par des hommes en armes dans plusieurs régions du pays. Nombre de ces exactions sont perpétrées par des hommes se réclamant des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
A Abidjan, des femmes ont été violées ou mises à nu publiquement, des civils ont été tués, battus ou arrêtés arbitrairement. Des sympathisants du Front Populaire Ivoirien (FPI) ou des présumés miliciens pro-Gbagbo ont été exécutés sommairement. Des habitations ont été pillées, détruites ou investies par des hommes armés. De nombreux barrages ont été érigés donnant lieu à un important racket des populations. Dans plusieurs quartiers, des postes de police ou de gendarmerie ont été abandonnés, privant les civils de toute protection et de recours contre les violations de leurs droits.
Dans l’ouest, le sud-ouest et le sud-est du pays, notamment à Duékoué et Guiglo, les populations locales hésitent à rentrer chez elles car elles ont peur pour leur vie après les massacres commis en mars dernier et les exactions commises ces dernières semaines notamment par des mercenaires libériens. Dans des localités favorables à Laurent Gbagbo (Akoupé, Guibéroua...), des enlèvements et des menaces d’exécution ont fait fuir une partie des populations.
Par ailleurs, à la suite de l’arrestation de Laurent Gbagbo, de nombreux cadres du FPI, des syndicalistes ou des responsables d’organisations proches du parti de l’ancien Président, ont été arrêtés sans que les charges retenues contre eux, le lieu et les conditions de leur détention soient connus.
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Depuis le coup d’état de décembre 1999, la Côte d’Ivoire est entrée dans une période d’instabilité politique et militaire. Depuis cette date, les violences perpétrées contre les civils par des hommes en armes (armée, rebelles, milices,...), ont fait des milliers de victimes.
Ces exactions doivent cesser, la sécurité doit à nouveau être assurée pour tous les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d’Ivoire sans distinction. Pour que ce pays renoue durablement avec la paix, la lumière doit être faite sur ces exactions et sur les responsabilités des différentes parties qui se sont affrontés.
Nos organisations saluent l’annonce faite par Alassane Ouattara de mettre la lutte contre l’impunité et la réconciliation au cœur de son programme, notamment par la création d’une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (DVR).
Elles demandent instamment aux nouvelles autorités ivoiriennes :
Enfin, les organisations signataires demandent instamment aux instances onusiennes de rendre publiques les différentes enquêtes et leurs annexes qu’elles ont mené par le passé et qui, jusqu’à ce jour, ont fait l’objet de blocage dans leur parution et d’une absence de suivi de leurs recommandations
Contacts presse :
Véronique de La Martinière, CCFD-Terre Solidaire : (0) 1 44 82 80 64
Clément Boursin, ACAT-France
Jean Jacques Guigon, CGT
Linda Caille, Defap
Service Communication LDH