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L’histoire d’Ayrton au Brésil, converti à l’agroécologie

Publié le 07.10.2020| Mis à jour le 09.12.2021

Issu d’une famille de petits agriculteurs brésiliens dits “conventionnels”, Ayrton Luis Rodrigues Freiré a choisi de se former à l’agroécologie pour cultiver ses terres autrement. Un défi dans cette région du Sud Ouest du Parana façonnée par les monocultures


Ayrton Luis Rodrigues Freiré, 42 ans, a travaillé la terre dès son plus jeune âge. « Mon père cultivait du tabac et du blé sur une dizaine d’hectares », se souvient-il. Comme la plupart des gens de sa génération, son père a été influencé par les préceptes de la « Révolution verte » qui, dans les années 1970 au Brésil, prônait les vertus de « l’agriculture conventionnelle ». Quitte à user et abuser de produits phytosanitaires.

Mais Ayrton avait un rêve. « Je voulais apprendre l’agronomie et cultiver proprement mon bout de terre. » Pas facile quant on vit à Santo Antônio do Sudoeste, au sud-ouest du Brésil, une région largement vouée aux monocultures de soja, de maïs et de blé.

Pourtant, en 2002, ce quadra à l’allure débonnaire, parvient à acquérir 5,4 hectares de terre. Encore obligé d’aider son père, ce n’est que trois ans plus tard qu’il peut enfin s’y consacrer pleinement. « Entretemps, j’ai suivi des cours pendant un an sur l’agroécologie et le développement durable que proposait Assesoar, association soutenue par le CCFD-Terre Solidaire, se souvient Ayrton. Il y avait, en alternance, huit jours de cours à l’école et un mois à la maison pour appliquer les acquis théoriques. » Pas tout à fait une école d’ingénieur agronome. Mais pas loin.

Ayrton n’a pas eu de difficultés pour vivre de l’agroécologie. « Rapidement, j’ai cultivé des tubercules, des agrumes, des bananes et des produits maraîchers. Et j’ai tout de suite écoulé l’essentiel de ma production à travers le PNAE, le Programme national d’alimentation scolaire [[Dans le cadre du programme global « Faim Zéro », lancé en janvier 2003 lors du 1er mandat du Président Lula, le Programme national d’alimentation scolaire (PNAE) permet d’assurer aux élèves des établissements publics un repas gratuit. Il favorise l’agriculture familiale, puisqu’au moins 30% des denrées doivent provenir des producteurs locaux. Les petits agriculteurs et agricultrices sont liés contractuellement aux municipalités, leur garantissant ainsi des revenus stables sur une année. Si ce programme a été considéré comme un véritable succès et a inspiré de nombreux autres pays, il est actuellement menacé par la politique pro-agrobusiness du gouvernement de Jair Bolsonaro. Durant la pandémie, la majorité des municipalités et gouverneurs d’Etat ont cessé d’acheter à l’agriculture familiale, distribuant des bons pour des achats en supermarchés ou des paniers alimentaires d’une très pauvre qualité nutritionnelle. Une campagne en soutien au PNAE intitulée “Agriculture familiale et Santé dans l’alimentation scolaire” a donc été lancée par l’Articulation Nationale d’Agroécologie (partenaire du CCFD-Terre solidaire) et le Forum Brésilien de Souveraineté et Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle. ]] », explique-t-il.

De quoi prouver à son père – d’abord sceptique face à l’option du fiston – que l’agroécologie peut permettre de « vivre dignement, tout en respectant la terre et la santé des consommateurs. »

Mais les choses sont en train de changer. « Je suis préoccupé car depuis les élections les municipalités ont moins d’argent pour acheter mes produits, s’inquiète Ayrton. Je sais que ce sera difficile, mais je ne referai jamais de l’agriculture conventionnelle. »

Trois ans après la rédaction initiale de ce portrait, Ayrton a rejoint l’organisation Assesoar qui l’avait aidé. Il fait même partie de la direction de l’association, et accompagne d’autres agricultrices ou agriculteurs dans un chemin de transition agroécologique.

Jean-Claude Gérez

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