“L’inaction de l’État face aux conflits agraires”

Publié le 20.10.2011| Mis à jour le 08.12.2021

La Commission Régionale sur les Conflits Agraires, Environnementaux et du Travail de l’Occident guatémaltèque est le fruit d’un travail de la Pastorale Sociale de San Marcos dans le cadre d’un projet soutenu par le CCFD-Terre Solidaire (accompagnement juridique et plaidoyer politique pour la résolution des conflits dans 11 communautés paysannes et indigènes de la région Sud-occidentale du Guatemala).


La revendication du droit à l’alimentation sert de base pour une mobilisation sociale, territoriale et juridique des communautés affectées par les conflits.

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation, les organisations paysannes et indigènes se sont regroupées et ont publié une déclaration afin de rappeler la responsabilité de l’Etat concernant l’accès à la terre et le respect du territoire comme conditions sine qua non de l’engagement à faire valoir le droit à l’alimentation et le droit à l’eau.

La Pastorale Sociale de San Marcos, sous l’égide de Mgr Alvaro Ramazzini lançait par la même occasion, avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire et de l’Union Européenne, une Campagne pour le Droit à l’alimentation.

À l’occasion de la Journée Mondiale du droit à l’alimentation, la Commission régionale sur les conflits agraires, environnementaux et du travail de l’occident guatémaltèque dénonce l’inaction de l’État face aux conflits agraires :

” 15 ans après la signature de l’Accord sur les Aspects Socio-économiques et sur la Situation Agraire (ASESA), nous constatons que le droit à l’alimentation des paysans n’a de cesse d’être bafoué. En témoignent les différentes formes de conflits agraires qui entravent l’accès des paysans à la terre, ainsi que la dette agricole à laquelle ils sont confrontés.
En raison de l’incapacité de l’Etat à garantir les droits des paysans, les bénéficiaires du Décret-Loi 900 n’ont pas réussi, en cinquante ans, à bénéficier des droits à la terre qu’ils avaient obtenus lors du printemps démocratique (1944-1954). Alejandro Ramón Pérez, Efraín Díaz Almengor et Angelina Niz Sandoval, tous trois membres de l’Association du Développement Intégral de Malacatán, à San Luis Malacatán, San Marcos, sont récemment décédés sans avoir pu profiter de leurs droits. De plus, durant les 36 années de conflit armé interne, ils ont été poursuivis et privés de leur droit à une vie digne et à l’alimentation. Aujourd’hui encore, l’association continue d’exiger réparation.
Au Guatemala aujourd’hui, 51% de la population vivent dans la pauvreté et 45,6% des enfants souffrent de malnutrition chronique. Nous constatons que l’Etat ne garantit pas aux Guatémaltèques, hommes et femmes,  une alimentation suffisante, tant en quantité qu’en qualité, nutritive, répondant aux traditions culturelles, aux besoins et aux habitudes alimentaires pour leur permettre de mener une vie saine et active.
Rappelons que l’accès à la terre et le respect des territoires sont indispensables pour la majorité du peuple guatémaltèque qui vit de la production agricole. Par conséquent :

NOUS DÉNONÇONS :
– Le fonctionnement trop lent et bureaucratique de l’État dans le cadre de la résolution des conflits agraires, environnementaux et du travail, avec des institutions dépourvues des fonds nécessaires et des compétences appropriées.

  • L’absence d’une politique de réforme agraire viable. Le FONTIERRAS (Fonds national pour l’accès à la terre) s’étant écarté de son objectif initial, il ne permet pas l’accès à la terre et cause l’endettement des paysans et des communautés indigènes. Les politiques récentes sans avoir été construites avec la participation des organisations paysannes ne résolvent pas les problèmes de fond et font porter la responsabilité des problèmes sur les paysans.
  • L’utilisation abusive de l’eau par les industries extractives et par le secteur agro-alimentaire, qui accapare la ressource, privant les communautés de l’accès à l’eau ou lui laissant des eaux contaminées. L’accès à l’eau n’est que l’une des multiples facettes des conflits agraires qui entravent l’accès aux moyens pour produire de l’alimentation.

NOUS DEMANDONS :

  • La résolution des conflits agraires : celui de San Luís Malacatán, celui des 7 communautés d’Ocós, ceux accompagnés par la Commission régionale sur les conflits, ainsi que les 1453 conflits agraires recensés par le Secrétariat des Affaires Agricoles.
  • L’application de la Politique Nationale de Développement Rural Intégral, approuvée par l’Accord Gouvernemental n° 196-2009, et l’approbation de l’Initiative 4084, Loi du Système National de Développement Rural Intégral qui est une urgence nationale.
  • L’application de la politique approuvée par l’Alliance de la Dette Agraire visant à annuler 75% de cette dette.
  • L’accès à la terre de manière durable au travers du Programme d’aide aux groupes en situation de conflit et de vulnérabilité, qu’il s’agisse de terres nationales en friche, de terres nationales allouées illégalement ou autres.
  • La régulation de l’accès à l’eau, en respectant l’autodétermination des communautés indigènes et qui fait prévaloir le Droit à l’eau sur les intérêts des entreprises.”

Site internet de la Pastorale Sociale du Diocèse de San Marcos

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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