G8 Deauville : des promesses généreuses pour la Tunisie et l’Egypte. Mais pour qui et comment ?

Publié le 27.05.2011

Si le CCFD-Terre Solidaire se félicite du lancement aujourd’hui du “Partenariat de Deauville” en faveur des pays du “Printemps arabe”, il appelle, aux côtés de ses partenaires tunisiens et égyptiens, la communauté internationale à accorder du temps aux autorités nationales. Celles-ci devront définir avec les sociétés civiles un modèle de développement respectueux des droits sociaux, économiques et culturels des populations. La Déclaration du G8 sur le « Partenariat de Deauville » affirme, certes, son soutien aux « aspirations des citoyens [arabes] pour l’égalité » mais elle maintient, en lien avec le FMI, le cadre libéral qui a pourtant déjà coûté cher aux populations des ces pays


“Les milliards d’aide promis doivent être gérés par des institutions démocratiquement élues. C’est la condition pour que cette aide au développement ne se transforme pas en une prédation. S’il est juste d’obtenir une aide d’urgence notamment pour faire face à la croissance zéro et à une saison sans touristes, les aides structurantes ne peuvent être décidées que par des institutions issues de l’Assemblée constituante”, déclare Tarek Ben Hiba, membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et partenaire du CCFD-Terre Solidaire, présent à Deauville aux côtés de l’Ong française.

Alors que l’Allemagne et la Grande-Bretagne recommandent l’ouverture des marchés européens aux exportations agricoles tunisiennes et égyptiennes, Land Center For Human Rights, partenaire  égyptien du CCFD-Terre Solidaire, rappelle, quant à lui, les dangers des politiques  de libéralisation du marché agricole depuis 1992 en Egypte. Ce sont elles qui ont  jeté dans la pauvreté plusieurs millions de paysans et petits propriétaires terriens et menacé la sécurité alimentaire de ce pays, conduisant notamment aux émeutes de la faim de 2008. De même, la concentration des investissements productifs sur les zones du littorale tunisien, dans les secteurs du tourisme international et de la confection, ont conduit à l’appauvrissement des régions entières de l’intérieur du pays, comme à Kasserine, Gafsa et Sidi Bouzid, point de départ de la révolution tunisienne. Ainsi, pour  le CCFD-Terre Solidaire et ses partenaires, il est primordial d’investir dans les agricultures familiales pour les marchés locaux et régionaux.

Autre point majeur : un partenariat avec les pays arabes ne sera durable que s’il permet à la jeunesse de ces pays d’avoir accès à des emplois dignes. Dans l’immédiat, cela suppose que « les pays du G8, s’ils veulent aider la révolution tunisienne, commencent  par aider ses enfants, qui au péril de leur vie ont immigré vers l’Italie et la France. Ils doivent leur accorder urgemment des papiers, ce qui permettra aux 100 000 membres des familles de ces migrants tunisiens de bénéficier de revenus nouveaux », poursuit Tarek Ben Hiba.

Enfin, les contours des aides promises aujourd’hui demeurent très flous, mais il est certain que ces aident engloberont  une large part d’investissements directs étrangers. Le CCFD-Terre Solidaire regrette que la déclaration des pays du G8 n’évoque à aucun moment la nécessité d’exiger plus de transparence de la part des entreprises multinationales sur les bénéfices réels qu’elles font dans chaque pays, et les impôts qu’elles paient. « Un nombre important de multinationales présentes dans les pays arabes ou en Afrique ne payent pas leurs impôts, et hypothèquent ainsi les chances, pour les gouvernements de ces pays, de disposer des moyens nécessaires à la mise en place des  politiques publiques (santé, éducation, infrastructures…)», explique Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.

Contact presse à Deauville : Vincent Brossel  06 83 39 24 56
Contact presse à Paris : Nathalie Perramon  01 44 82 80 67 – 06 82 85 28 82

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