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Nathan : s’engager pour apprendre
Nathan, lycéen et bénévole de l’équipe locale du CCFD-Terre Solidaire de Tours, vit son engagement comme le moyen de mieux comprendre les problématiques de notre monde. Avide de connaissances et entreprenant, il nous parle des actions de plaidoyer qu’il mène pour défendre la justice climatique.
© Léna Bousquet La découverte du plaidoyer
Du haut de ses 17 ans, Nathan, lycéen originaire de Tours, a déjà la tête bien sur les épaules et l’esprit forgé d’ambitions.
Nathan a toujours eu un vif intérêt pour la politique. Convaincu de vouloir poursuivre dans cette voie, il décide de devenir bénévole auprès d’une association qui se bat pour des causes qui l’importent –soit la lutte contre la fraude fiscale, le dérèglement climatique et la faim dans le monde.
“Je vois qu’il y a quelques problèmes dans nos sociétés et j’aimerais bien les résoudre” dit-il en riant timidement.
C’est ainsi qu’il découvre le plaidoyer en rejoignant, en septembre dernier, la commission pour la Justice Climatique de notre réseau local. Une modalité d’action qui l’a immédiatement séduit.
“Je me suis rendu compte, qu’en terme d’actions, cela correspondait à ce que je voulais faire depuis longtemps”.
De nature curieux, dynamique et surtout humble, Nathan a trouvé avec le CCFD-Terre Solidaire ce qu’il cherchait : le moyen de mieux comprendre le monde qui nous entoure, pour mieux répondre aux maux qui traversent nos sociétés.
“Je suis très jeune. Je pars du principe que je ne connais rien et que j’ai tout à apprendre. Et au CCFD-Terre Solidaire, j’apprends énormément de choses et ça c’est quelque chose auquel j’accorde beaucoup d’importance. Apprendre.”
NathanEntre deux cours : défendre la justice climatique
Lorsqu’il n’a pas la tête plongée dans ses cours de terminal, Nathan s’investit avec beaucoup d’entrain aux côtés des autres bénévoles à la conduite d’actions pour sensibiliser les décideurs et le grand public à nos combats.
À l’occasion de la COP26, qui s’est déroulée en novembre dernier, Nathan s’est mobilisé pour porter les couleurs de notre campagne contre la compensation carbone. Il a par exemple participé à l’organisation de trois soirées-débats.
Mais comme les autres bénévoles, il s’aperçoit que ces événements touchent un public déjà proche de l’association. En réaction à cela, Nathan décide d’ouvrir une page Instagram, qu’il alimente toutes les semaines, pour créer une dynamique nouvelle en vue de sensibiliser plus de monde à leurs actions.
compte : CCFD_37 Avec d’autres bénévoles et un chargé de plaidoyer, Nathan participe actuellement à la préparation d’une rencontre, prévue prochainement, avec un député sensible aux problématiques de la faim dans le monde.
“L’enjeu de cette rencontre ? Le sensibiliser à notre cause pour lutter contre la faim climatique, lui exposer comment on agit, ce que l’on veut faire et ce que l’on a déjà fait”.
Vers la poursuite de son engagement ?
Nathan est l’un des plus jeune bénévole du CCFD-Terre Solidaire et il se réjouit de la diversité générationnelle qu’il côtoie. Celle-ci lui permet de travailler en équipe, d’échanger et d’apprendre auprès d’autres personnes aux profils variés.
“Pour moi le CCFD-Terre Solidaire, c’est avant tout la sympathie”, conclut-il.
Si l’année prochaine Nathan ne sait pas encore où ses projets d’études le mèneront, il compte bien poursuivre son engagement à nos côtés en rejoignant une autre commission locale.
Moi aussi, je m’engage
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Au Laos, alerte sur l’impact des grands barrages sur le fleuve Mékong
A force de construire des barrages sur le Mékong, le Laos a gagné le surnom de batterie de l’Asie. Sylvain Ropital, chargé de mission Asie au CCFD-Terre Solidaire, nous éclaire sur les conséquences de la multiplication de ces infrastructures.
©Adobestock Une transformation en « batterie de l’Asie »
Le Laos est toujours perçu comme un petit pays pauvre, autoritaire, enclavé, sans accès à la mer et de fait à la merci de ses puissants voisins chinois et thaïlandais. Après la fin de la Guerre froide, le Laos perd le soutien économique de l’Union Soviétique et se retrouve rapidement au pied du mur. La Banque Mondiale se saisit de cette opportunité pour faire progressivement du Laos, la Batterie de l’Asie du Sud-Est. C’est la période de construction d’énormes barrages sur le fleuve Mékong pour exporter de l’électricité produite vers ses voisins.
Une multiplication des barrages aux effets pervers
Les grands barrages sont aujourd’hui présentés comme une source d’énergie propre, décarbonée, durable et comme une des solutions pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Mais la propagation de ces barrages sur le fleuve Mékong n’est pas sans effets pervers.
Si la bétonisation du fleuve Mékong se poursuit au rythme de ces dix dernières années, la région connaîtra une série d’effets néfastes et irréversibles
Sylvain Ropital, chargé de mission AsiePlus de 70 millions de personnes dépendent de la bonne santé du fleuve Mékong pour faire vivre leurs familles.
Si la bétonisation du fleuve se poursuit au rythme de ces dix dernières années, la région connaîtra une série d’effets néfastes et irréversibles : déforestation, extinction massive d’espèces, érosion, infertilité des sols, insécurité alimentaire, déplacement forcé et appauvrissement des communautés.
Ainsi, le Cambodge qui subit lui-même les conséquences des grands barrages s’est engagé, lors de la COP 26, à ne plus en construire sur son sol.Le Laos Dam Investment Monitor agit pour protéger le fleuve Mékong
Notre partenaire le Laos Dam Investment Monitor (LDIM) s’est créé en 2018 en réaction à l’effondrement d’un barrage dans le sud du Laos qui a tué des dizaines de personnes et en a déplacé des milliers.
Face à l’ampleur du problème, la mobilisation citoyenne au Laos est délicate et dangereuse. C’est la raison pour laquelle, LDIM est basé en Thaïlande.Aujourd’hui LDIM agit à deux niveaux :
- Avec des actions de plaidoyer en tentant d’influencer les choix de l’équivalent d’EDF en Thaïlande.
- Avec des actions de sensibilisation de l’opinion publique. LDIM organise chaque année la « semaine de l’environnement » qui regroupe aussi bien des experts, que des artistes, scientifiques et des membres des communautés affectées par ces projets.
LDIM travaille actuellement à l’annulation d’un projet de grand barrage à deux pas du site sacré de Luang Prabang, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Manche : résister contre une politique migratoire inhospitalière #Jeudi Photo
À l’occasion de la sortie de deux rapports d’enquête mandatés par notre partenaire PSM (Plateforme de soutien aux Migrant.e.s), portons notre regard sur la violence de la politique migratoire exercée depuis deux décennies le long de la frontière franco-britannique.
Grande Synthe © Jérémy Paoloni Mardi 16 novembre 2021. Nous sommes dans le campement de Grande-Synthe, le long du littoral de la Manche, à une dizaine de kilomètres de la côte britannique.
Le soleil vient à peine de se lever que les personnes réfugiées dans le camp sont contraintes de plier bagage. L’évacuation, ordonnée par le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pris de court les 1 500 personnes migrantes qui y vivent. Elles ont à peine le temps de se réchauffer une dernière fois au coin d’un feu improvisé, qu’elles doivent quitter les lieux, sous le regard impassible des forces de l’ordre déployées en nombre ce jour-là, témoigne le photographe Jérémy Paoloni.
La scène qu’il a capturée illustre toute l’inhumanité de la politique migratoire mise en œuvre au quotidien depuis des décennies le long de la frontière franco-britannique : expulsion des lieux de vie, confiscation des affaires personnelles, criminalisation et invisibilisation des personnes migrantes…
« Ils arrivent le matin, ils crient pour nous réveiller, ils frappent les tentes, les arrachent, ils sautent sur les tentes pendant que les gens sont à l’intérieur ».
Témoigne Tariq, exilé.Depuis la signature des accords du Touquet (2003), le Royaume-Uni et la France agissent de concert pour empêcher et dissuader les personnes migrantes d’atteindre le sol britannique.
Une seule stratégie prime : rendre les territoires du littoral aussi inhospitaliers que possible. Celle-ci se traduit par des maltraitances quotidiennes à l’égard des personnes migrantes mais aussi envers celles et ceux qui se mobilisent pour faire vivre l’accueil et la solidarité.
En réponse à la pression des États et aux drames à répétition, les associations mobilisées sur place refusent de sombrer dans le fatalisme.
Notre partenaire local, PSM, se mobilise pour confronter les autorités à leurs responsabilités et milite en faveur d’un dialogue citoyen pour imaginer, collectivement, une politique alternative respectueuse des droits des personnes migrantes.
Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et le plaidoyer, nous agissons.
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MIGRATIONS : UNE JOURNÉE AVEC LES ASSOCIATIONS ENGAGÉES SUR LE TERRAIN DANS LES ENVIRONS DE CALAIS
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Manche : mettre fin à “la politique qui ne génère que maltraitance et violence” (tribune publiée dans Le Monde le 5 février)
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Gabriel : le refus du fatalisme au cœur de son engagement pour le climat
Partons à la rencontre de Gabriel, bénévole au CCFD-Terre Solidaire, qui milite sur les questions climatiques auprès des jeunes. Il nous raconte comment son voyage en immersion en Indonésie a nourri son engagement bénévole, qui est pour lui sa “baguette magique” au service d’un monde meilleur.
© Léna Bousquet Un engagement « presque évident »
Son écharpe grise autour du cou, ses lunettes carrées au bout du nez, Gabriel prend plaisir à marcher en profitant du paysage que lui offre la petite ville vendéenne de Saint-Hilaire-de-Riez, où il vit avec sa famille.
Né à Pointe-Noire au Congo, c’est grâce à une bourse qu’il est venu s’installer en France pour ses études avant de poursuivre une carrière dans la marine marchande. Un parcours de vie qui a nourri son désir d’engagement :
“Certes, il y a eu le travail et le courage de venir. Mais sans cette aide, je ne serais peut-être pas aujourd’hui avec ma femme et mes quatre enfants dans notre maison, en France. Alors, m’engager avec le CCFD-Terre Solidaire, c’était presque évident“.
Gabriel a rejoint le CCFD-Terre Solidaire comme bénévole en 2016. À travers son engagement, il se bat pour que la générosité et la solidarité prennent le dessus sur les égoïsmes personnels.
Lorsque que je vois les événements aujourd’hui, je suis triste de voir que certaines valeurs sont mises de côté.
L’Indonésie : le déclic de son militantisme pour le climat
De son parcours bénévole, Gabriel garde en tête un moment fort : son voyage en immersion en Indonésie à la rencontre de l’un de nos partenaires. “Cela faisait longtemps que je n’avais pas été remué ainsi et je pense que ce souvenir sera le plus marquant de ma vie de bénévole“.
Il se rappelle encore l’humidité ambiante et la curiosité qui la submergé lorsqu’il est arrivé dans un village de pêcheurs au nord de Jakarta, accompagné d’un groupe de bénévoles.
Passionné par la mer, lui qui se décrit comme un “enfant de la côte”, Gabriel est ému de sa rencontre avec ces villageois et villageoises qui vivent de la pêche. D’une certaine manière, il s’est reconnu en eux.
Malheureusement, là où, moi, j’ai eu la chance d’avoir des perspectives d’avenir, eux, n’en auront pas. C’est terrible d’être confronté à cela.
La montée des eaux en Indonésie menace de bientôt ensevelir ce village et de le détruire. Gabriel est alors percuté par un douloureux rappel des injustices : les victimes du réchauffement climatique ne sont pas celles qui polluent le plus.
À la suite de cette expérience, Gabriel s’engage fermement sur les questions climatiques. Il rejoint une commission du CCFD-Terre Solidaire où il participe activement à sensibiliser les jeunes aux enjeux du climat. “C’est eux qui sont les premiers concernés et qui lutteront après moi”.
S’engager pour refuser le fatalisme
Gabriel n’est pas un bénévole du type “grincheux” ou “pessimiste”. De nature rigoureuse et volontaire, il essaie de garder le sourire en toute occasion, bien qu’il avoue que ce n’est pas toujours facile. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’a poussé à devenir bénévole.
Hors de question de s’abandonner au fatalisme ! On se retrousse les manches et on agit.
À la question : si tu avais une baguette magique, qu’est-ce que tu ferais ? Gabriel n’a qu’une seule chose à répondre : “ma baguette magique, c’est ce que je fais à mon niveau avec le CCFD-Terre Solidaire”.
En donnant de son énergie au service de l’association, il participe à mener à bien divers projets comme par exemple une initiative de jardin partagé sur laquelle il travaille actuellement.
Faire partie des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire, c’est aussi pour Gabriel l’occasion d’évoluer. “Si ça ne tenait qu’à moi, j’irais chaque année aux assemblées générales de l’association, car ce sont des lieux extraordinaires d’apprentissage, de connaissance et d’échanges avec d’autres bénévoles”.
Mais il veut désormais laisser sa place et inspirer d’autres esprits vifs et engagés comme lui, pour continuer à porter les combats du CCFD-Terre Solidaire.
Moi aussi, je m’engage
Découvrez d’autres témoignages de bénévoles :
Nicole : la mobilisation citoyenne pour lutter contre l’inaction climatique
Philippe : l’espoir au coeur de son combat pour une justice climatique
Jonathan : son engagement bénévole au coeur de sa raison d’être