Manifeste – Tchétchénie

Publié le 15.12.2009

Après la fin des conflits armés, la violence au quotidien

La Tchétchénie est une petite république située dans le nord Caucase, au sein de la Fédération de Russie. Entre 1994 et 1996, puis à nouveau à partir de 1999, la population tchétchène a du faire face à des conflits extrêmement sanglants, prise en étau entre les troupes russes et les indépendantistes tchétchènes. Ces deux conflits successifs se sont soldés par des centaines de milliers de morts, en majorité civils. Des villes telles que la capitale Grozny ont été complètement anéanties sous les bombes. Depuis, la guerre a officiellement pris fin et on serait rentré dans une période dite de « normalisation ». Grozny est un vaste chantier,  les nouveaux immeubles sortent rapidement de terre. Malgré cette reconstruction apparente du centre-ville et la fin officielle le 16 avril 2009 de l’ « opération antiterroriste » menée par les Russes et lancée il y a dix ans, force est de constater que la violence n’a pas disparue. Les règlements de compte, disparitions et actes de violence sont quotidiens. Les défenseurs des droits de l’homme, qui combattent notamment pour la justice et la reconnaissance des crimes commis, sont les premières victimes de ce climat de terreur. L’assassinat récent de Natalia Estemirova, défenseure des droits de l’homme au sein de l’association Mémorial et ancienne journaliste, est malheureusement là pour en témoigner. Un rapport publié le 24 novembre 2009 par le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe souligne l’augmentation de la violence par rapport à l’année précédente. Il indique également que la pratique des disparitions courtes se développe de plus en plus. Celles-ci consistent en l’enlèvement de personnes pendant quelques jours, qui subissent violence et torture. Elles sont ensuite libérées et refusent de parler, par peur des représailles. Ce même rapport dénonce l’absence de véritables enquêtes sur les crimes commis. 60 fosses ont ainsi été répertoriées, contenant 3000 morts qui restent non identifiés. L’actuel président Ramzan Kadyrov, « parachuté » au pouvoir et soutenu par Moscou, se caractérise par sa brutalité. Les atteintes aux droits humains, notamment commises par ses milices aujourd’hui intégrées dans les services officiels de maintien de l’ordre, sont nombreuses. Son régime se caractérise de plus en plus par sa dérive islamiste et autoritaire. Les portraits géants à la gloire de Vladimir Poutine et de Kadyrov dans la capitale ne font que confirmer cette tendance. On assiste en effet au développement d’un véritable culte de la personnalité ne laissant aucun espace libre d’expression et d’opposition.

Au niveau social, la population est extrêmement marquée par les conflits successifs et souffre donc dans son ensemble du syndrome post-traumatique. Elle a besoin de soins médicaux et d’un soutien psychologique. Selon la dirigeante de l’ONG échos de la guerre, il y aurait 30 000 orphelins et 19 000 invalides. Les familles, sans nouvelles des disparus, peinent à se reconstruire. Le Comité International de la Croix Rouge a dénombré 1260 cas, tandis que des ONGs tchétchènes avancent le chiffre de 4400 disparitions. La population vit dans la peur des enlèvements et des intimidations et dans une très grande précarité. Aucune aide sociale ni médicale n’est proposée aux Tchétchènes qui se décident à quitter les camps de réfugiés pour rentrer chez eux. Le chômage atteint 70% de la population. Les jeunes sont désœuvrés, sans repères ni perspectives. Enfin, les femmes sont de plus en plus victimes d’une restriction de leurs libertés. Le président Kadyrov a effet imposé à nouveau le port du voile et la polygamie et les meurtres de femmes et crimes d’honneur se sont multipliés au cours des dernières années.

Les actions soutenues par le CCFD-Terre Solidaire en Tchétchénie

Dans un contexte de surveillance accrue et de négation des libertés, le CCFD-Terre Solidaire apporte son soutien aux associations tchétchènes et russes qui se battent pour le respect des droits humains, la justice et viennent en aide aux populations les plus vulnérables. On compte parmi ces associations Mémorial et le Centre pour la paix et le développement des communautés. Il s’agit de les aider à se renforcer au niveau institutionnel, notamment par leur mise en relation avec des associations plus anciennes et solides. Le CCFD-Terre Solidaire apporte une attention toute particulière aux femmes, notamment en soutenant l’association Sintem qui permet à celles-ci d’avoir des espaces de libre expression. Cette association les aide aussi à se reconstruire et à gérer le syndrome post-traumatique.

L’aide aux déplacés et réfugiés est également une priorité pour le CCFD-Terre Solidaire. Ce dernier soutient le Comité d’assistance civique qui les aide à faire valoir leurs droits. Le sort des Roms est aussi au cœur de notre engagement, avec la volonté de mettre en relation des ONGs comme Mémorial avec les associations travaillant au niveau européen sur les mêmes problématiques. Enfin, avec ses alliés, notamment le Secours Catholique, le CCFD-Terre Solidaire entend sensibiliser l’opinion publique française sur les violations des droits de l’homme en Tchétchénie et dans le Caucase.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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