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Participation du CCFD-Terre solidaire à la fête du 14 juillet 2022 à Melle (79)
En partenariat avec le centre d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile (HUDA) de la ville de Melle et l’association d’accompagnement des étrangers sans papier « Ҫa passe par toi », le groupe local du CCFD-Terre solidaire a organisé un stand « Cuisine d’ici et d’ailleurs … » de façon à mettre en valeur les personnes d’origine étrangère vivant à Melle au travers de spécialités culinaires de leurs pays d’origine et permettre un échange avec les habitants.
Préparation des différentes recettes
Des plats de 6 pays ont ainsi été cuisinés « en direct » et proposés à la vente : N’dolé et poulet mafé (Cameroun), Bolanis (Afghanistan), Gebjalia (Géorgie), poulet yassa (Sénégal), Farci poitevin (France), Biluţe (Roumanie).
Des échanges ont eu lieu avec le public et entre les « cuisiniers » et la quasi-totalité des plats a été vendue confirmant le succès du stand. A noter que le magasin Intermarché de Melle, sollicité pour fournir gratuitement la plupart des ingrédients nécessaires à la confection des plats a répondu positivement et de ce fait a contribué largement à l’équilibre financier de l’opération. Les bénéfices ainsi dégagés seront répartis entre les 2 associations partenaires.
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Camp international jeunes adultes CIDSE : “Do coração à terra” (Du cœur à la terre)
Présentation : CIDSE + CCFD Terre Solidaire
Nous sommes Marjorie et Alice *, respectivement jeune bénévole en région PACA et engagée en service civique en région Bourgogne Franche Comté au CCFD Terre Solidaire. Nous avons eu la chance de participer du 27 avril au 3 mai au Portugal à un camp sur la transition écologique organisé par la CIDSE, à une vingtaine de kilomètres de Fatima.
Nous avons partagé avec 26 autres jeunes internationaux engagé.es dans des associations liées à la CIDSE nos expériences et nos engagements, pour le climat et l’écologie. Les pays partenaires participants était le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la France, la Belgique, la Suisse, l’Angleterre, la Slovaquie, et le Canada.
La CIDSE rassemble 18 organisations (dont le CCFD Terre Solidaire), membres d’Europe et d’Amérique du Nord, œuvrant pour la justice sociale et contre les inégalités, et promouvant des alternatives justes et durables pour l’environnement.
C’est donc en collaboration avec la campagne Change For The Planet, Care For the People et la FEC (Fundação Fé et Coopéração = Fondation Foi et Coopération) que ce camp international pour jeunes adultes a été organisé.
*Une pensée solidaire et amicale pour Pauline, aussi bénévole au CCFD Terre Solidaire, qui aurait dû participer à ce camp mais qui n’a malheureusement pas pu rester avec nous…
Un lieu et une âme
Nous avons été accueilli.es par Margarida Alvim, au sein de la Casa Velha. Ancien domaine viticole de ses parents, cette ferme a aujourd’hui été préservée par Margarida pour en faire un véritable lieu de rencontre, où sont organisés des activités culturelles, sociales et spirituelles, des séminaires, des chantiers internationaux, en contact direct avec la nature environnante et les 7 hectares alentours de forêts de chênes lièges.
« Déconnecter pour mieux reconnecter », avec soi, avec les autres, avec la spiritualité, tel était le maitre mot de cette semaine dans ce havre de paix.
Participer ensemble à un beau projet…
Durant toute la semaine, nous avons vécu ensemble et partagés de nombreux temps de réflexions autour de nos pratiques quotidiennes, de nos engagements, de nos relations humaines.
Des invités nous ont rejoints pour partager leurs expériences et leurs travaux autour des questions écologiques, et des solutions que nous pouvons mettre en place aujourd’hui pour la préservation de la Terre et des êtres vivants.
Des ateliers, des jeux, des documentaires, et des travaux dans les champs et la forêt sont venus ponctuer les journées.
Chaque matin, un temps spirituel nous a invité.es à réfléchir individuellement au sens de nos actions en direction de la planète : la Terre bien aimée, la Terre fragile, la Terre fertile, la Terre confiée, la Terre promise : Comment vivre simplement ? Comment protéger ce qui m’est confié ?
Echange culturel et spirituel
Des habitants du village nous ont rejoins le temps d’un soir pour un repas partagé et sont arrivé en nous faisant la surprise de danser des danses locales en habits traditionnels.
Nous avons tenté par la suite de les imiter sur les airs traditionnels dans une danse quelque peu approximative mais avec beaucoup de joie ! 🙂
Chaque soir, une délégation (groupe par pays), organisait le « Thanks of the day », temps spirituel permettant de clôturer la journée avec reconnaissance pour les moments vécus.
Quelques minutes pour partager nos vécus et nos ressentis sur la journée passée, et être reconnaissant, même pour les choses simples.
Nous oublions bien souvent dans nos rythmes effrénés quotidiens de prendre ce temps, et de reconnaître ce qui est positif et les petits bonheurs faits d’un rien : l’odeur des roses fleuries au printemps, la satisfaction du travail accompli en équipe, un fou rire partagé, ou un bon repas préparé par les 3 cuisinières bénévoles d’un village voisin.
Pèlerinage
Le samedi 30 Avril, une longue ballade de 18kms jusqu’à Fatima, nous a amené au pied de la basilique de Notre Dame du Rosaire, érigée en 1928, après les apparitions de la Vierge Marie devant 3 enfants bergers du village en 1917. Haut lieu de pèlerinage, le sanctuaire accueille aujourd’hui des croyants du monde entier, qui se réunissent, comme nous l’avons fait, sur l’esplanade de la Cova. Le Pape François y est venu en 2017, et reviendra au Portugal l’année prochaine pour les JMJ 2023.
Je suis particulièrement reconnaissante d’avoir participer à cette magnifique expérience, riche en rencontres, en émotions et en partages. Je remercie toutes les belles personnes que j’ai rencontrées durant ce voyage et toutes celles qui m’en ont offert l’occasion d’y participer.
Alice 🙂Pour plus d’infos…
Plusieurs témoignages et vidéos ont été partagés autour de cette expérience. Je vous invite à les consulter si vous êtes interessé.es :
- Un témoignage de 3 jeunes bénévoles de MISEREOR en Allemagne : Durch Wertschätzung zum Wandel – MISEREOR-BLOG
- Des photos partagées par le compte Instagram Change.for.the.planet et une vidéo témoignage
- Une vidéo YouTube montrant l’engagement de jeunes dans plusieurs pays pour une conversion écologique et sociale
Viva Casa Vehla ! -
Au Nicaragua le régime d’Ortega persécute la société civile
Jules Girardet, chargé de mission Amérique Latine nous alerte sur le Nicaragua, ce petit pays d’Amérique centrale, où le régime autoritaire d’Ortega persécute les opposants, les journalistes, les étudiants et les ONG.
Visages de disparus d’avril-mai 2018 sur un mur du collectif Nicaragua Plus Jamais Ça à San José (Costa Rica) ©Jules Girardet Toute tentative d’opposition réduite à néant
En 2018, le Nicaragua avait été secoué par une vague de contestation exigeant la démission d’Ortega, ex-guérillero de 76 ans et de sa femme vice-présidente. La répression a fait plus de 300 morts et des milliers de blessés. Des opposants ont été emprisonnés, des partis politiques ont été interdits, des médias indépendants saisis, des dizaines organisations criminalisées…
Depuis, le couple présidentiel Ortega a réduit à néant toute tentative d’opposition à leur régime autoritaire. Tous les candidats potentiels ont été incarcérés, les journalistes muselés, les défenseurs des droits humains persécutés. En véritable État policier, le régime a mis en place tout un arsenal législatif pour réprimer sévèrement les ONG et les médias.
Notre partenaire l’ONG Cantera fermée par le gouvernement
La société civile est dans le collimateur du gouvernement, pas moins de 200 ONG et associations ont été dissoutes depuis 2018. Cantera, organisation d’éducation populaire qui œuvrait pour le bien-être des jeunes des quartiers populaires, depuis plus de 30 ans, s’est vu retirer son statut juridique fin avril. L’État va saisir les locaux, les équipements et le matériel de l’organisation, tout ça construit avec le soutien du CCFD et le travail des jeunes des quartiers.
La raison de cette fermeture c’est que Cantera contribue à la construction d’une pensée critique considérée comme un danger par le régime. Les associations nicaraguayennes sont stigmatisées et accusées de conspiration contre l’État, de trahison et d’être à la solde des Etats-Unis. Comme le disent les militants nicaraguayens “c’est le pire moment de l’histoire du Nicaragua pour la défense des droits humains”.
200
ONG dissoutes depuis 2018150 000
Nicaraguayens exilés au Costa RicaUne seule solution, la fuite
San José, capitale du Costa Rica, pays voisin, est devenu le refuge des opposants politiques, journalistes, étudiants et défenseurs des droits humains. Ce sont près de 150 000 Nicaraguayens qui ont pris la route de l’exil au Costa Rica.
Mais l’exil ne signifie pas la fin du combat. Des activistes du Centre Nicaraguayen de défense des droits humains ont immédiatement constitué un nouveau collectif : Nicaragua Plus Jamais Ça pour documenter les violations de droits humains et dénoncer les crimes du régime d’Ortega. Le collectif apporte aussi un soutien juridique et psychosocial aux familles dont un proche a été assassiné.
Survivre est la plus grande résistance politique possible pour ces réfugiés.
Jules Girardet, chargé de mission Amérique latineLe collectif en est certain : un jour justice sera rendue et ils seront là pour témoigner des atrocités commises par le gouvernement.
Aller plus loin :
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Élections : Appel à un sursaut citoyen au service du bien commun
Tribune co-signée par le CCFD-Terre Solidaire parue dans Ouest-France le 16 avril 2022.
A l’occasion de l’élection présidentielle, nous, responsables d’organisations chrétiennes, protestantes et catholiques, et le représentant de la Métropole grec-orthodoxe de France, Patriarcat Œcuménique, appelions à un large débat démocratique. Nous insistions sur trois défis majeurs : le scandale des inégalités qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, l’urgence écologique, et la paix et le vivre ensemble dans une société fracturée.
A l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, la France est profondément divisée. Pour le 2ème tour, deux visions de notre pays s’affrontent.
Une vision qui, sous un discours social, est fondée sur la préférence nationale, le rejet de l’étranger, menace les droits fondamentaux et contribuerait à aggraver les fractures. Cette vision dangereuse cache sous une pseudo défense de l’égalité son refus des libertés et de la fraternité et son attrait pour les régimes autoritaires. Elle nous enfermerait dans une France forteresse, aveugle aux enjeux écologiques. Or la liberté, l’égalité et la fraternité sont nos repères communs. La solidarité, l’hospitalité, le respect de l’autre et de la planète guident nos choix de citoyens.
Une autre vision promeut la démocratie et les valeurs républicaines, porte une ambition pour l’Europe et les enjeux internationaux, mais relativise l’urgence d’une véritable transition écologique et solidaire et traite avec brutalité les questions sociales.
Pourtant, toute la Bible nous rappelle que l’attention aux plus fragiles et l’accueil de l’étranger sont au cœur de notre foi.
Si la colère peut se comprendre au regard de certaines décisions politiques de ces dernières années, le vote à l’élection présidentielle doit être guidé par notre vision. Nous voulons une société ouverte, fraternelle, qui cherche à renforcer la justice, à combattre la pauvreté et les inégalités, à accélérer une transition écologique juste et solidaire. Nous aspirons à construire une Europe citoyenne, et à vivre une solidarité internationale renforcée, dans une société qui respecte les droits fondamentaux de tous, y compris ceux des étrangers.
Le pire doit être évité. Il ne peut pas l’être par l’abstention et le vote blanc.
Il n’est pas envisageable de choisir pour notre avenir un projet de société xénophobe, fondé sur le repli sur soi, la division de la société et l’atteinte aux droits humains. En conscience, nous ne pouvons qu’appeler à voter contre cette option mortifère.
Engagés aux côtés des personnes vulnérables, fragiles, nous connaissons leurs inquiétudes, leurs vies difficiles, mais aussi leur sens de la solidarité. Ce sont elles que nous accompagnons dans nos différents engagements pour leur permettre de devenir actrices de leur vie, de vivre dignement et d’exercer leur citoyenneté.
Pour l’avenir, notre pays a besoin de la participation de toutes les personnes qui y vivent, à commencer par celles qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas.
L’élection présidentielle n’est qu’une étape. Au-delà de ce second tour, il faudra rassembler tous les citoyens et les associer réellement à la construction d’une société accueillante, solidaire et respectueuse de l’environnement, combattre résolument les inégalités et la pauvreté, et favoriser le dialogue avec toutes les forces de la société civile.
Chrétiens engagés dans la vie économique et sociale, dans la solidarité en France et à l’international, nous continuerons notre action avec exigence et vigilance, confiance et espérance.
Signataires :
- Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) – Bernadette Forhan, présidente
- Action catholique des enfants (ACE) – Patrick Raymond, président
- Action catholique des milieux indépendants (ACI) – Marc Deluzet, président, et Françoise Michaud, vice-présidente
- Action catholique ouvrière (ACO) – Danielle Beauchet et Lionel Lecerf, coprésidents
- Apprentis d’Auteuil – Jean-Marc Sauvé, président
- A Rocha France – Rachel Calvert, présidente
- Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) – Marcel Rémon, directeur
- Chrétiens dans l’enseignement public (CdEP) – Chantal de la Ronde, présidente
- Chrétiens dans le monde rural (CMR) – Margot Chevalier, coprésidente ; Jean-Luc Bausson, coprésident
- Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre Solidaire (CCFD-Terre Solidaire) – Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente
- Communauté de vie chrétienne France (CVX) – Brigitte Jeanjean, responsable nationale
- Délégation catholique pour la coopération (La DCC) – Arnoult Boissau, président
- Fédération d’entraide protestante (FEP) – Isabelle Richard, présidente
- Instituts religieux et solidarité internationale (IRSI) – Sœur Bernadette Janura, présidente
- Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) – Louise Lécureur, présidente
- Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) – Chloé Corvée, présidente nationale
- JRS France (Jesuit Refugee Service) – Véronique Albanel, présidente
- Justice et Paix-France – Michel Roy, secrétaire général
- Les Semaines sociales de France (SSF) – Dominique Quinio, présidente
- Métropole grecque-orthodoxe de France, Patriarcat œcuménique – Mgr Dimitrios Ploumis, métropolite de France
- Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) – Cécile et Martin Lesage, responsables nationaux
- Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) – Nelly Vallance, présidente
- Pax Christi France – Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président
- Secours catholique-Caritas France (SCCF) – Véronique Devise, présidente
- Scouts et guides de France (SGDF) – Marie Mullet, présidente
- Vivre ensemble l’évangile aujourd’hui (VEA) – Annick Faye, présidente
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Côte d’Ivoire : le cacao de la discorde
Alors que les traditionnels chocolats de Pâques sont dans les rayons Emilie Leroux, chargée de mission Afrique, nous emmène en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Dans ce pays où la terre se fait rare la culture du cacao alimente de nombreux conflits fonciers.
©Clémentine Méténier/CCFD-Terre Solidaire Le cacao, fleuron de l’économie ivoirienne
La Côte d’Ivoire a basé son développement économique sur l’agriculture et notamment sur des cultures d’exportation. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits puisque la Côte d’Ivoire est le premier producteur avec 40% de la production mondiale de cacao. Beaucoup de Français risquent donc d’en consommer très prochainement.
Si la Côte d’Ivoire a réussi à atteindre cette performance, c’est aussi au détriment de son environnement : 90% des forêts ont été détruites en 50 ans et remplacées par du cacao.
40%
de la production mondiale de cacao90%
des forêts remplacées par des cacaoyersUne culture à l’origine de conflits fonciers
Aujourd’hui, les plantations ont vieilli et les sols se sont dégradés. Une solution serait de replanter ailleurs, mais il n’y a plus de nouvelles terres à défricher. En plus, la démographie est galopante donc la pression sur le foncier est forte. En quelques décennies, la terre est devenue l’objet de toutes les convoitises et de très nombreux conflits.
Le cacao s’est développé grâce à l’arrivée de nombreux migrants, notamment du Burkina Faso et du Mali qui, à l’époque, se sont vu confier des terres de façon orale. Plusieurs générations après ces contrats oraux sont remis en question par des autochtones. Mais qui peut savoir ce que les anciens se sont dit il y a 50 ou 60 ans ! La situation est donc très complexe.
Par ailleurs, au niveau local les communautés continuent d’appliquer des règles coutumières elles aussi orales.ASAPSU accompagne les communautés pour régler ces conflits
Notre partenaire ASAPSU expérimente une approche innovante : il accompagne les communautés villageoises dans la clarification et la renégociation des règles de gestion des terres.
Les populations se réunissent et redéfinissent collectivement les conditions d’accès à la terre. Ces nouvelles règles sont ensuite formalisées à l’écrit. Ainsi, chacun sait à quoi s’en tenir et cela permet de prévenir et d’anticiper les frustrations et les conflits.
Ce travail d’ASAPSU est une très belle réussite puisque les autorités locales comme les populations voisines réclament son accompagnement. On voit donc que si on se donne le temps d’impliquer les communautés et de les écouter, il est possible de transformer le foncier en un levier de cohésion sociale.
Aller plus loin :
Côte d’Ivoire : un travail de terrain pour désamorcer les conflits autour du foncier
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Un manifeste pour refonder la politique de la France au Sahel
Le Sahel connait depuis plusieurs années une crise sécuritaire, politique, sociale, humanitaire et climatique. Jessica Pascal, chargée de mission partenariat Sahel explique pourquoi il est urgent pour la France de revoir sa stratégie dans cette région.
©Roberta VALERIO/CCFD-Terre Solidaire Une région en crise
D’un point de vue géographique, le Sahel fait référence à l’espace sahélo-saharien qui s’étend du Sénégal au Soudan. Mais plus communément, on parle de la région du Sahel pour parler de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad.
Le Sahel connaît depuis 2011 un regain d’insurrections armées, de violences, et de conflits intercommunautaires. Ceci a des conséquences graves sur les populations : déplacées de force, privées d’accès aux services de base et menacées par la faim. S’ajoute à cette situation l’instabilité politique, puisque le Mali, le Burkina et le Tchad ont tous connu un coup d’État ces deux dernières années.
Ainsi ce n’est pas seulement une crise sécuritaire que connaît la région, mais aussi une crise politique, sociale, humanitaire et climatique.
La France doit revoir sa stratégie
La stratégie de la France, militairement impliquée au Sahel, repose principalement sur les défis sécuritaires. Notre gouvernement doit revoir ses priorités.
- Être plus à l’écoute des revendications des populations sahéliennes, qui souhaitent reconstruire le lien avec leurs gouvernants, ont soif de justice et de transparence politique et économique.
- Mettre au cœur de sa politique au Sahel la protection des civils, la défense des droits humains, et la réduction des inégalités sociales.
Un manifeste pour alerter nos élus
Avec CARE France, Oxfam, Le Secours Catholique et Tournons la Page, le CCFD-Terre Solidaire a animé pendant cinq mois un cycle de conférences pour débattre – avec les chercheurs, les autorités françaises, la diaspora, les sociétés civiles sahéliennes et françaises – de l’action militaire, diplomatique, humanitaire et de l’aide au développement de la France au Sahel.
Aujourd’hui, nous sortons un manifeste que nous défendons auprès des principaux candidats à la présidentielle. Parce que nous voulons des engagements. L’engagement de nos futurs élus d’organiser un processus de consultation, à l’image de la Convention citoyenne pour le climat, devant déboucher sur une feuille de route pour refonder sa politique au Sahel.
C’est l’avenir de nos relations avec les pays de cette région, et plus largement avec l’Afrique, qui est en jeu.
Notre manifeste :
Aller plus loin :
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Guerre en Ukraine et agriculture : notre lettre ouverte
Alerte sur l’instrumentalisation de la guerre en Ukraine par les représentants d’une agriculture productiviste. 26 organisations environnementales, citoyennes et paysannes ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République à la tête de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), et à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre de l’Agriculture,
Vous représentez la France à un moment particulièrement dramatique pour l’Europe. Face à des choix décisifs qui engagent son avenir, nous, organisations environnementales, citoyennes et paysannes voulons vous faire part de notre inquiétude quant aux orientations qui se dessinent en matière d’agriculture et d’alimentation, et vous soumettre notre vision des enjeux et les propositions qui en découlent.
Avant toute chose, nous tenons à exprimer toute notre solidarité envers les Ukrainiens et les Ukrainiennes, plongés dans l’effroi de la guerre, ainsi que tous les Russes qui s’y opposent au péril de leur vie. Si les pays européens sont potentiellement affectés par la perturbation des échanges de matières premières, c’est sans commune mesure avec ceux qui en sont le plus dépendants, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. C’est la sécurité alimentaire mondiale qui est ainsi mise en danger.
Face à cette situation, il n’aura fallu que quelques jours pour que les porte-étendards de l’agriculture industrielle s’engouffrent dans la brèche créée par la guerre pour tenter de réduire la portée de la stratégie “De la ferme à la fourchette”, volet agricole du Green Deal, portée par la Commission européenne. Cette stratégie répond de manière responsable aux enjeux de l’agriculture et de l’alimentation face aux risques climatiques, environnementaux et sanitaires, en prévoyant notamment une réduction de 20% de l’usage des engrais et de 50% des pesticides d’ici 2030, ainsi que l’accroissement des surfaces nécessaires à la biodiversité. Dès le 28 février, la FNSEA a appelé à l’abandon de cette stratégie, la qualifiant de “décroissante”, et défendu une “libération de la production” pour pouvoir nourrir les peuples qui auront faim, en conséquence de la guerre en Ukraine. Or il faut casser un mythe : en dehors des contextes d’urgence humanitaire, la faim n’est pas une question de production mais de répartition. Un tiers des productions mondiales sont gaspillées. Si nous voulons réellement faire face à la question de l’insécurité alimentaire, ce n’est pas la course à la production qu’il faut amorcer.
Pourtant, alignés avec la FNSEA, des représentant·es politiques comme Valérie Pécresse et vous, Monsieur le Ministre, demandent la mise en production des 4% de terres en jachères pour répondre à la demande alimentaire mondiale, ce qui va à l’encontre de la stratégie “De la ferme à la fourchette” soutenue par nos organisations. Qualifiées à tort de “non-productives”, les jachères et les infrastructures agroécologiques (haies, bosquets, mares, etc.) sont pourtant essentielles à la fertilité des sols et à la biodiversité des milieux agricoles, et constituent ainsi une des rares avancées de la nouvelle PAC. Ces revendications, portées par les tenants d’une agriculture industrielle, peuvent sembler pleines de bon sens à première vue, mais elles sont simplistes et répondent de manière inadaptée aux enjeux de la situation actuelle et à ceux de long terme. Elles jouent sur la peur de ruptures d’approvisionnement pour appuyer des demandes qui, si elles étaient mises en œuvre, conduiraient à l’opposé de ce qu’elles prétendent défendre.
En Europe, c’est tout notre modèle productiviste qui est remis en cause par la situation internationale. Notre agriculture est en effet dépendante des engrais et pesticides fabriqués à partir de gaz. Elle dépend également du pétrole pour ses machines. Gaz et pétrole, deux énergies fossiles importées en partie de Russie et dont les cours ont fortement augmenté. Est-il responsable d’appeler à une croissance de la production quand celle-ci dépend fondamentalement d’intrants fossiles importés, néfastes pour la planète comme pour notre souveraineté alimentaire ? Le contexte n’appelle-t-il pas à réviser fondamentalement le (dys)fonctionnement de notre agriculture, plutôt que de chercher à réduire à néant les rares avancées environnementales inscrites dans les politiques publiques européennes ?
À l’international, cette guerre agit comme le révélateur d’une situation d’ores et déjà extrêmement tendue sur les marchés agricoles et alimentaires. En décembre 2020, la FAO alertait déjà sur une augmentation de 30% des prix en un an. L’insécurité alimentaire n’a cessé de croître partout dans le monde depuis six ans, amenant une personne sur trois dans le monde à ne pas avoir accès à une alimentation saine, durable et de qualité. Vous dites, Monsieur le Ministre, craindre une crise alimentaire mondiale, mais elle est déjà là et s’annonce encore plus terrible. Après deux crises des prix agricoles subies depuis le début du siècle (2008 et 2011), il est temps de s’attaquer aux causes structurelles de cette situation. Des mesures sont plus que jamais nécessaires pour assurer une régulation effective des marchés et une remise à plat des systèmes agricole et alimentaire mondialisés et industrialisés. Il faut mettre un terme aux spécialisations qui accentuent la dépendance de certains pays aux importations subventionnées, les plongeant dans une incapacité à agir en cas de crises, et soutenir le développement de filières locales durables.
Quelques chiffres pour comprendre les enjeux. Les deux tiers des céréales produites en Europe sont destinés à l’élevage industriel. Pour nourrir ce type d’élevage, il faut importer l’équivalent d’un cinquième de la surface agricole utile européenne sous forme de soja et mobiliser 80% des engrais achetés par les agriculteurs. Ces importations de soja rendent donc l’Europe importatrice nette de calories, mal utilisées à nourrir des animaux qui concurrencent l’alimentation des hommes et des femmes dans le monde. Dans ce modèle, l’Ukraine fournit la moitié du maïs importé par l’Europe et jusqu’à 600 000 tonnes de tourteaux de tournesol ukrainiens pourraient manquer à terme à l’élevage français.
Ainsi, les élevages industriels français et européens se retrouvent dans une double impasse : les engrais nécessaires à la production des céréales européennes tout comme les protéines importées pour l’alimentation animale (soja, tourteaux) vont devenir de plus en plus rares et chers. Il leur faudra des aides pour tenir l’inévitable choc économique qui vient. Revoir la place de l’élevage industriel dans l’agriculture et l’alimentation européenne est donc le premier levier pour dégager des marges de manœuvre sur les stocks de céréales, faire baisser la pression sur les prix et la dépendance aux énergies fossiles.
Arguer qu’il faut augmenter quoiqu’il en coûte les volumes de production agricole pour nourrir le monde – en qualifiant d’irresponsables celles et ceux qui, comme nous, en questionnent la faisabilité et le bien-fondé – relève d’une vision biaisée car unilatérale de la souveraineté alimentaire. Si la FNSEA, qui porte ce discours au plus haut niveau, souhaitait réellement répondre à cet enjeu de souveraineté alimentaire, alors elle devrait être en mesure d’accepter la souveraineté alimentaire des autres pays, dont celle de la Russie – ce qui ne semble pas être le cas. Elle ne chercherait pas, entre autres, à soutenir l’exportation de blé, produits laitiers et de poulets français qui, étant largement subventionnés, perturbent les économies de pays tiers et freinent le développement de productions locales.
Face à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine, des choix de société s’imposent pour nourrir l’ensemble des peuples de la planète, aujourd’hui comme demain. Notre proposition est à l’opposé d’une fuite en avant technologique et productiviste qui se heurte déjà aux limites énergétiques et écologiques qu’elle nie – limites rappelées avec force par le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) récemment. En nous inspirant d’analyses rigoureuses, de scénarios prospectifs tels que TYFA et de retours d’expériences de terrain, nous défendons une agroécologie basée sur trois grands leviers. Le premier a déjà été évoqué : la réduction de la production animale industrielle, néfaste pour notre santé et notre environnement et consommatrice de céréales, d’engrais et de protéines importées (elles-mêmes source de déforestation). Le deuxième levier est le développement de systèmes de culture et d’élevage qui dépendent moins des énergies fossiles et des intrants de synthèse : développement des légumineuses et valorisation du fumier comme alternative aux engrais chimiques, recours au pâturage et aux prairies permanentes pour une plus grande autonomie fourragère. Le troisième est la transition vers une alimentation saine, sans risque, accessible à tous, plus équilibrée, mais aussi moins riche en produits animaux.
Nous appelons également à un sursaut de la communauté internationale pour prendre des mesures immédiates et de moyen terme adaptées, sous l’égide du Comité de la sécurité alimentaire mondiale. Le G7 qui se réunit exceptionnellement sur le sujet ce vendredi, ou le G20 – ne représentant que les principaux pays producteurs de céréales et non ceux dépendants des importations – ne sauraient être des espaces légitimes et inclusifs face à cette crise mondiale. La souveraineté alimentaire française ne pourra se construire aux dépens de celles des autres pays et encore moins sans eux. La transition agroécologique doit être le socle de la transformation de l’ensemble des systèmes agricoles et alimentaires.
La guerre appellera des mesures structurelles et des accompagnements financiers importants et il faudra aider les filières touchées. Mais c’est le moment ou jamais de faire le choix de la durabilité et de la transition, pour le bien de tous, à commencer par celui des agriculteurs et des agricultrices. Notre appel est simple : nous vous demandons de ne pas affaiblir les rares normes environnementales pour prétendument régler la crise actuelle dans l’urgence et dans un réflexe d’affolement court-termiste, sans la moindre vision de ce que pourrait être un modèle alimentaire européen, souverain et compatible avec les enjeux environnementaux et internationaux majeurs. Pour contribuer à la vraie souveraineté alimentaire, énergétique et écologique de la France, le plan de résilience prévu par le gouvernement doit être bâti sur une vision de long terme. Sans quoi, il sera condamné à être un énième plan sans la moindre vision d’avenir, bâti dans l’urgence pour éponger les pertes des agriculteurs étouffés par un modèle à bout de souffle qui ne tient que grâce aux perfusions d’argent public et qui nourrit mal tant les Français·es que les citoyen·nes partout dans le monde.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre respectueuse considération.
Signataires (par ordre alphabétique) :
Agir pour l’Environnement, Alofa Tuvalu, Amis de la Terre, Attac France, Cantine sans plastique France, CCFD-Terre Solidaire, CIWF France, Commerce Equitable France, Eau et Rivières de Bretagne, Fédération Associative pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Foodwatch France, Fondation pour la Nature et l’Homme, France Nature Environnement, Générations futures, Greenpeace France, Ingénieurs sans Frontières – AgriSTA, Justice Pesticides, LPO France, MIRAMAP, Réseau Action Climat, Réseau Environnement Santé, Syndicat National d’Apiculture, SOL – Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Terre d’Abeilles, UNAF
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Elections : l’appel au débat démocratique de 36 organisations chrétiennes
Tribune co-signée par le CCFD-Terre Solidaire parue dans La Croix le 10 mars 2022.
A l’approche des prochaines élections présidentielle et législatives, notre pays entre dans une période d’intenses débats politiques au cours desquels les citoyennes et citoyens auront à discerner les grands enjeux de ces élections et à se prononcer sur la pertinence des options proposées.
Dans ce contexte, et au regard des valeurs qui nous rassemblent, nous, responsables d’organisations chrétiennes, protestantes et catholiques, et représentant du patriarcat orthodoxe de Constantinople, engagées dans la vie et l’action sociale, la préservation de l’environnement, le respect des droits humains, la paix, l’éducation, l’engagement citoyen et la solidarité internationale, nous souhaitons que le débat porte sur les grands défis que nous aurons à relever tous ensemble dans les années à venir.
Les choix politiques que nous ferons auront un impact sur le reste de notre monde confronté à une grave crise écologique, sociale, économique, sanitaire et politique, et à des atteintes à la paix et au droit international, en particulier au cœur même de l’Europe. Notre approche ne peut donc se limiter aux seules questions françaises.
Pour affronter ces défis, nous lançons un appel à un profond changement de nos pratiques du débat public. Saisissons l’opportunité de ce temps d’élections pour favoriser de véritables débats citoyens qui prennent en compte la complexité des sujets, acceptent la contradiction et sachent étudier la pertinence de toutes les propositions.
L’enjeu est de construire collectivement des cadres de société qui permettent le débat et la confrontation des idées sans intransigeance et sans recours à l’invective et à la violence verbale. Pour y parvenir, nous devons mobiliser notre capacité à nous écouter, à nous respecter, à nous comprendre et rechercher des convergences qui nous permettent de construire des solutions qui respectent la dignité humaine de chacune et chacun.
Dans cet esprit nous appelons à un large débat des candidats et des citoyens sur trois défis majeurs, chacun étant aussi important que les autres : l’attention aux plus vulnérables, l’urgence écologique et notre capacité à vivre ensemble.
Pour que la démocratie puisse correctement s’exercer, l’attention aux plus vulnérables doit constituer un axe central de la vie politique. La justice exige que chacun – homme, femme, enfant, jeune, aîné – soit respecté dans sa dignité inaliénable d’être humain, puisse exercer ses droits les plus fondamentaux (travail, alimentation, habitat décent, éducation, santé, culture) et participer à la vie sociale. L’augmentation constante des inégalités, que ce soit en France, en Europe ou au niveau international, constitue pour nous une préoccupation majeure et requiert des choix courageux à partir des besoins des plus fragiles.
Pour garantir l’avenir des générations futures, l’urgence écologique implique des changements immédiats. Les décisions prises aujourd’hui seront déterminantes pour maintenir la vie sur terre. Certains effets du changement climatique et de la destruction de la biodiversité sont d’ailleurs déjà sans retour et nous devons trouver des solutions pour nous y adapter. La raréfaction des terres cultivables, le déracinement auquel sont contraints les personnes déplacées pour des raisons environnementales, la gestion de l’eau, les risques de nouvelles pandémies, la nécessaire réduction des énergies fossiles sont autant d’éléments qui nécessitent de revoir nos modes de vies. Tout est lié : il nous faut favoriser une transition à la fois écologique, sociale et économique, c’est-à-dire mettre en œuvre une politique qui prenne en compte l’avenir de notre planète.
Dans notre société marquée par la diversité des cultures, des traditions, des croyances et des religions, la peur de l’autre ne doit pas dicter nos choix aux dépens des droits humains. Cette peur ne peut être surmontée ni par des recherches identitaires ni par le repli sur nos frontières mais par la rencontre fraternelle et le dialogue. Les personnes migrantes ne doivent plus être considérées comme un danger et un risque mais comme des individus dont la rencontre est source d’enrichissement et de progrès. L’altérité prime sur l’uniformité pour construire l’unité et la fraternité.
Ces défis majeurs pour notre avenir, notre société et notre planète exigent une politique claire et résolue au service du bien commun, mais aussi la participation de toutes et tous, dans les débats comme dans les urnes.
Signataires :
- Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France) – Bernadette Forhan, présidente
- Action Catholique des Enfants (ACE) – Patrick Raymond, président
- Action Catholique des Femmes (ACF) – Chantal Nguyen, présidente
- Action Catholique des Milieux Indépendants (ACI) – Marc Deluzet, président
- Action Catholique Ouvrière (ACO) – Danielle Beauchet et Lionel Lecerf, coprésidents
- Apprentis d’Auteuil – Nicolas Truelle, directeur général
- A Rocha France – Rachel Calvert, présidente
- Association au Service de l’Action Humanitaire (ASAH) – Jean-Marc Semoulin, président
- Association chrétienne de solidarité – La Gerbe – Philippe Fournier, président
- Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) – Marcel Rémon, directeur
- Chrétiens dans l’Enseignement Public (CdEP) – Chantal de la Ronde, présidente
- Chrétiens dans le monde rural (CMR) – Margot Chevalier, coprésidente ; Jean-Luc Bausson – coprésident
- Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement – Terre Solidaire (CCFD-Terre Solidaire) – Sylvie Bukhari – de Pontual, présidente
- Communauté de Vie Chrétienne France (CVX) – Brigitte Jeanjean, responsable nationale
- Délégation Catholique pour la Coopération (La DCC) – Arnoult Boissau, président
- Fédération d’Entraide Protestante (FEP) – Isabelle Richard, présidente
- Instituts Religieux et Solidarité Internationale (IRSI) – Sœur Bernadette Janura, présidente
- Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC) – Louise Lécureur, présidente
- Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) – Chloé Corvée, présidente nationale
- Justice et Paix France – Mgr Jacques Blaquart, président
- La Pierre d’Angle- Fraternité Quart Monde – Claude Cosnard, président
- Les Semaines Sociales de France (SSF) – Dominique Quinio, présidente
- Medair – Fabienne Ray, présidente
- Métropole grec-orthodoxe de France, Patriarcat Œcuménique – Mgr Dimitrios Ploumis, métropolite de France
- Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants (MCC) – Cécile et Martin Lesage – responsables nationaux
- Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) – Sophie Lassagne, directrice
- Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) – Nelly Vallance, présidente
- Office Chrétien des personnes Handicapées (OCH) – Emmanuel Belluteau, président
- Pax Christi France – Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président
- Secours Catholique – Caritas France (SCCF) – Véronique Devise, présidente
- Scouts et Guides de France (SGDF) – Marie Mullet, présidente
- Service d’Entraide et de Liaison (SEL) – Patrick Guiborat, directeur général
- Service National Mission et Migrations (SNMM), Conférence des Evêques de France (CEF) – P. Carlos Caetano, cs, directeur
- Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations (SNEJV), Conférence des Evêques de France (CEF) – P. Vincent Breynaert, directeur
- Société de Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) – Michel Lanternier, président national
- Vivre Ensemble L’Evangile Aujourd’hui (VEA) – Annick Faye, présidente
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Au Nicaragua, le combat des mères “Madres de Abril”
En mai 2018, une réforme de la sécurité sociale pousse la population nicaraguayenne à manifester. La répression est sanglante, plus de 200 morts sont à déplorer. Parmi ces morts : les fils de Lizeth et Josefa membres du collectif Madres de Abril. Leur témoignage montre la dérive d’un Etat de plus en plus policier.
Au printemps 2018, le Nicaragua a été le témoin d’un soulèvement de la jeunesse qui manifestait son refus d’un Etat policier. La répression a été violente. Plus de cent morts sont à déplorer, parmi eux beaucoup d’étudiants, dont Jonatan et Alvaro les fils de Liseth et Josefa.
Les deux femmes ont rejoint le collectif Madres de Abril qui regroupe les mères des enfants assassinés par les forces armées en 2018. Elles militent pour que justice soit faite et que les auteurs des crimes soient punis.Le collectif a notamment créé un musée virtuel afin de rétablir la vérité sur leurs enfants et honorer leur mémoire avec un objectif : ne pas oublier.
3 ans après les manifestations de 2018, les « Madres de Abril » continuent le combat pour que la mort de leurs fils ne reste pas impunie.
La lutte pour le respect des droits humains dans le pays est encore loin d’être gagnée comme en témoigne notre partenaire du CENIDH Juan Carlos Arce.C’est le pire moment de l’histoire du Nicaragua pour les défenseurs des droits humains.
Juan Carlos Arce, CENIDHAller plus loin avec Echos du Monde :
Face à la répression du mouvement de contestation par le régime d’Ortega, des centaines de milliers de Nicaraguayens se sont réfugiés au Costa Rica. Retrouvez l’article Nicaragua, La résistance en exil dans notre Magazine Echos du monde.
108 000
Nicaraguayens exilés au Costa Rica35 000
demandes de statut de réfugié recensées cette année -
La France en Afrique : parlons Sahel !
Ecoutons la société civile sahélienneAprès huit années de présence militaire française pour contrer les avancées djihadistes, les pays de l’Afrique sahélienne continuent de faire face à une crise multidimensionnelle.
Face aux limites des politiques sécuritaires menées dans la région, il est temps d’ouvrir le dialogue avec la société civile sahélienne pour que leur voix soient enfin entendues.
Aux côtés d’autres organisations françaises, nous soutenons les recommandations de la Coalition Citoyenne pour le Sahel pour que l’Etat français refonde sa stratégie d’intervention dans la région et fasse de la protection des populations une priorité.
+ 4 millions
de personnes sahéliennes déplacées
en raison des violences.x 7
le nombre de civils non-armés
tués entre 2017 et 2020.“
En tant qu’acteur de solidarité internationale, nous sommes témoins de certaines incohérences et de certaines faiblesses de notre aide qui ne prête pas assez d’attention au respect des droits humains et aux attentes de la société civile.
“
Jessica Pascal, chargée de mission.
Mali © William Dupuy© Roberta ValerioDécouvrez les enjeux de notre combat à travers :
- des portraits de partenaires que nous soutenons sur le terrain,
- des décryptages géographiques,
- des opinions pour mettre en relief un autre regard sur l’actualité,
- et des ressources d’analyses et des rapports pour creuser en profondeur le sujet.
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Artisanes et artisans de paix
HEUREUX LES ARTISANES ET ARTISANS DE PAIXAlors que les violences, les fractures et les dominations ébranlent nos sociétés, partout dans le monde des artisanes et artisans de la paix s’élèvent contre cette culture de l’affrontement.
Méconnus, ils œuvrent patiemment à construire une culture de la paix et tissent les conditions du Vivre Ensemble, parfois au péril de leur vie.
Au fil des portraits, c’est surtout leur engagement, leur humour et leur résilience que nous apprenons à connaître.
Salman Khairalla, militant de « Save the Tigris », sur les vestiges du marais. © Roberta VALERIO / CCFD-Terre SolidaireDécouvrez les actions de nos partenaires et les enjeux de notre combat à travers :
- des portraits de partenaires que nous soutenons sur le terrain,
- des décryptages géographiques,
- des opinions pour mettre en relief un autre regard sur l’actualité
Quiz : quel pacifiste êtes-vous ?
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COVID-19 : nos témoins d’une terre solidaire
La pandémie ne connaît pas de frontièresRenforcement des inégalités économiques et sociales, hausse de la crise alimentaire dans le monde…
La pandémie de la COVID-19 a mis à nu les faiblesses de nos systèmes, les fractures de nos sociétés et témoignent des profondes inégalités entre les populations des pays du Nord et du Sud.
Face aux conséquences de la crise sanitaire, nous sommes plus que jamais mobilisés aux côtés de nos partenaires locaux qui agissent pour venir en aide aux populations fragilisées.
Comment vivent-ils la crise sanitaire et ses impacts ? Peuvent-ils continuer leurs activités ?
“
La pandémie générée par la COVID-19 n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de ce que l’homme a fait de la planète et des relations qu’il a tissées avec la nature et avec ses semblables. (…)
Elle nous interpelle sur le sens que nous donnons au bien commun, sur le mode de coopération internationale qui peut construire des solidarités. Sans cette prise de conscience et une remise en cause de ces pratiques, d’autres crises sanitaires sont à prévoir.
“
Rapport d’orientation 2021-2027.
© CANVADécouvrez les enjeux de notre combat à travers :
- les témoignages de nos partenaires
- et nos décryptages géographiques,
qui présentent les actions, de celles et ceux qui, aux quatre coins du monde, agissent pour faire vivre la solidarité face à la pandémie.
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Elles bougent le monde
Agir pour l’égalité homme-femmeAux quatre coins de la terre, des femmes agissent, prennent la parole, défendent leurs droits pour plus d’égalité face à des systèmes souvent très patriarcaux.
Nombreuses d’entre elles se mobilisent au sein d’organisations locales que nous soutenons.
Qui sont ces femmes ? Comment font-elles bouger les lignes ?
© Jean-claude GérezDécouvrez les enjeux de notre combat à travers :
- les témoignages de nos partenaires,
- nos décryptages géographiques,
- nos podcast
- et nos opinions,
qui présentent les actions de celles qui, de l’Asie à l’Amérique latine en passant par l’Afrique à l’Europe, se mobilisent pour l’égalité et les droits des femmes.