Enquête : réponses à ceux qui justifient l’exportation de pesticides interdits en Europe

C’est un scandale largement ignoré. Les pesticides dont l’utilisation est interdite en Europe à cause de leur toxicité continuent d’être produits et exportés dans les pays du Sud, empoisonnant ainsi largement les populations locales. Ces pesticides reviennent aussi dans nos assiettes via les fruits, les légumes et les céréales importés. Les seuls arguments mis en avant pour justifier de ce scandale concernent les conséquences économiques pour le secteur des pesticides, en particulier le risque de pertes d’emplois. Avec d’autres organisations européennes, nous publions un rapport qui analyse les impacts économiques d’une interdiction de ces exportations. Nos estimations montrent que cela n’aurait en réalité que des effets très négligeables sur l’emploi et l’économie de l’UE. Les conséquences seraient en revanche très positives sur la santé humaine et l’environnement dans les pays importateurs.

Une enquête sur les arguments et les justifications de l’exportation de certains pesticides hautement toxiques

Selon les données disponibles, l’UE est la première région exportatrice de pesticides au monde. L’étude, commandité par une coalition d’organisations, montre que les exportations de pesticides interdits en Europe ne représentent qu’une faible part des volumes et de la valeur totale des pesticides agricoles exportés. Par ailleurs, l’examen de l’interdiction française en 2022 démontre que, contrairement aux affirmations de l’industrie agrochimique, celle-ci n’a pas entrainé de diminution des emplois dans les principales usines touchées.

L’impact positif sur les pays tiers, lui, serait significatif. La part de l’UE dans les importations de pesticides hautement toxiques dans les pays à revenus faibles revenus, elle, est importante. Globalement, environ 15 % de la consommation annuelle mondiale de pesticides interdits dans l’UE provient de l’UE elle-même.

Vous pouvez retrouver le rapport complet en ligne sur ce lien.

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