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L’association Zochrot sensibilise les Israéliens à la Nakba

août 7th, 2013 by

L’association Zochrot, qui signifie se souvenir en hébreu, s’est donnée pour objectif de sensibiliser le public israélien à la « Nakba », qui signifie en arabe “la catastrophe” vécue en 1948 par les Palestiniens au moment de la création de l’état d’Israël. Pour cette association israélienne, une meilleure compréhension de ces événements, qui firent de plus de la moitié Palestiniens des réfugiés, est fondamentale pour l’avenir des deux sociétés.

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Le mouvement paysan indonésien gagne du terrain

juin 12th, 2013 by

Le modèle agro exportateur adopté par l’Indonésie, menace l’existence des petits paysans… dans l’indifférence du gouvernement. Un paradoxe car derrière la marginalisation de ce groupe qui représente plus de la moitié de la population, la souveraineté alimentaire du pays est chaque jour un peu plus fragilisée. Serikat Petani Indonesia (SPI), le principal syndicat de paysans, refuse cette évolution. Avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire, il devient un mouvement structuré qui compte désormais dans l’arène politique.

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Egypte, des paysans unis pour défendre leurs droits

novembre 15th, 2012 by

L’histoire contemporaine de l’Égypte est marquée par de grands bouleversements. Du modèle d’économie centralisée du président Nasser aux récentes révolutions populaires, le contexte égyptien est en perpétuelle mutation. Pas facile pour les paysans dans cette société très instable de se faire aujourd’hui une place et de se faire entendre. Alors que la faim rôde dans les familles, l’Association de Développement Intégré de Miniya (ADIM) met tout en œuvre pour que les petits paysans défendent leurs droits et participent à la reconstruction de ce grand pays.

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Réduction des risques liés aux catastrophes naturelles en Indonésie et aux Philippines

février 5th, 2012 by

Paris, le 7 février 2012

Depuis 2009, le CCFD-Terre Solidaire est en contact avec un chercheur spécialisé sur les méthodes participatives de réduction des risques des catastrophes naturelles (DRR) à l’université de Grenoble. C’est à la suite d’une formation au sein d’un village où travaille IRDF, partenaire du CCFD-Terre Solidaire à Sorsogon aux Philippines, qu’une autre formation a été proposée en Indonésie autour du volcan Merapi (entrée en éruption en novembre 2010). Ces formations, qui consistent à réaliser avec les villageois une carte en 3 dimensions, sont soutenues par une équipe de chercheurs français du CNRS (laboratoire de géographie physique de Meudon).

La cartographie participative tridimensionnelle (CP3D) est désormais utilisée pour faciliter l’implication d’un grand nombre d’acteurs locaux afin de réduire les risques  liés aux  catastrophes naturelles qui touchent régulièrement cette partie de l’Asie du Sud Est. Il s’agit de construire, à l’aide de matériaux disponibles tels que du carton, du papier, etc. des cartes en relief à l’échelle sur lesquelles sont superposées des couches thématiques d’informations géographiques. Cette carte permet de dresser des repères topographiques, d’identifier d’illustrer la couverture et l’utilisation des sols et des caractéristiques anthropogéniques (comme les personnes vulnérables ou les élevages) à l’aide de punaises (points), de fils (lignes) et de peinture (polygones). C’est un réel outil d’aide à la décision dans la gestion du territoire autour duquel les villageois peuvent discuter pour prendre des décisions touchant à l’aménagement de leur village.

Aujourd’hui, 4 partenaires du CCFD-Terre Solidaire en Indonésie et aux Philippines sont directement impliqués dans ce programme.

Cartographie tri dimensionnelle participative pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles à NARGOMULYO en Indonésie (télécharger le pdf )

Voir la vidéo sur La gestion des risques et la subsistance au quotidien des villageois d’Argomulyo sur l’île de Java en Indonésie

Tourisme alternatif pour dynamiser la vie culturelle et économique à Hébron

janvier 20th, 2012 by

L’Association d’échanges culturels Hébron-France (AECHF), partenaire du CCFD-Terre Solidaire a pour vocation de développer des relations entre Hébron et la France. Avec l’aide du CCFD-Terre Solidaire, elle a mis en place depuis 2007 un programme de tourisme alternatif.

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“Afrique des Grands Lacs : droit à la terre, droit à la paix”

janvier 10th, 2012 by

Depuis plus de 15 ans en Afrique des Grands Lacs (Burundi, est de la République démocratique du Congo – RDC, Rwanda), le CCFD-Terre Solidaire et ses partenaires ont engagé des actions pour pallier les insuffisances des acteurs publics en matière de gestion foncière et offrir aux populations rurales un accès sécurisé à la terre et à ses ressources.

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Gouvernance locale et évasion fiscale

avril 13th, 2011 by

Selon Marc Traore, directeur des Programmes et projets du Centre Djoliba, ONG malienne, la conscientisation des populations peut permettre – à terme – d’enrayer l’évasion fiscale et la corruption, obstacles majeurs au développement. Interview.

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Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), partenaire du CCFD-Terre Solidaire

avril 12th, 2011 by

Paris, le 11 avril 2011

Déclaration de Patrick N’Gouan, coordonnateur de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI)

Après l’arrestation de Laurent Gbagbo dans son bunker d’Abidjan, tout reste à faire pour le président élu, Alassane Ouattara : mettre un terme à la grave crise humanitaire et œuvrer sans relâche à la réconciliation et à la reconstruction du pays.

L’arrestation de Laurent Gbagbo met-elle un terme aux affrontements ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Mais ce qui est sûr, c’est que la poursuite des combats constituait le pire des scénarios. Des massacres ont été commis, comme on l’a vu fin mars dans l’ouest du pays. A Duékoué, plus de 800 personnes auraient été assassinées, selon le Comité international de la Croix-Rouge, la Caritas et les enquêteurs des Nations Unies. Ces tueries ont peut-être été le fait d’éléments incontrôlés des deux camps : ex rebelles et miliciens pro-Ouattara d’un côté, mercenaires libériens et miliciens pro-Gbagbo de l’autre. Cela n’enlève rien à la responsabilité des dirigeants des deux camps. Nous demandons qu’une enquête internationale impartiale établisse clairement les responsabilités et mette fin au climat d’impunité qui favorise ces crimes de guerre.

Par ailleurs, Alassane Ouattara qui a été élu dans les urnes, est dans les faits, redevable de son accès effectif au pouvoir à Guillaume Soro et aux Forces républicaines, nouvelle mouture des ex rebelles en armes. Enfin, l’intervention armée de l’ONUCI, l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, et à leurs côtés, des forces françaises Licorne, dans la bataille d’Abidjan, a été perçue de manière ambivalente. Elle était bien accueillie dans la mesure où elle a contribué à mettre un terme aux combats ; en même temps, elle a instillé l’idée délétère qu’Alassane Ouattara était le champion de la communauté internationale avant d’être le président des Ivoiriens.

Demain, quelle sera l’urgence pour la société civile ?
Dès que la sécurité sera rétablie à Abidjan et dans tout le pays –  le plus tôt sera le mieux – nous convoquerons une deuxième édition des Journées de Consensus National  à la fin du mois de mai, réunissant toutes les forces vives de la société ivoirienne. Plusieurs sujets devraient être au menu : le bilan de la mise en œuvre des résolutions des premières Journées de Consensus National tenues en Mai 2009 ; le désarmement de toutes les parties ; le dédommagement des victimes de guerre ; la réunification du territoire et la réconciliation nationale ; le nouveau contrat social post crise…. Pour mener à bien cette initiative, nous remobiliserons nos soutiens internationaux (le PNUD, l’Union européenne,..) et africains (Union africaine, Cedeao,..), ainsi que nos partenaires comme le CCFD-Terre Solidaire. Ils nous ont appuyés pour tenir en mai 2009 nos Journées de consensus national. Nous leur demanderons d’aller au bout de cette logique afin d’appuyer la contribution de la société civile dans la stabilisation du pays.

Quels sont les défis internes que doit relever la CSCI ?
La CSCI a vu le jour en octobre 2005. C’est une plate-forme de 130 associations regroupant ONG, associations de défense des droits de l’homme, centrales syndicales, organisations professionnelles ou encore confessionnelles. Notre représentativité ne peut être mise en doute. Cela dit, l’Ivoirien moyen ignore encore largement notre existence. Nous devons accroître notre enracinement dans les organisations de base. La CSCI doit aussi être à la hauteur des enjeux : pour instaurer la nouvelle gouvernance que nous appelons de nos vœux – et qui suppose démocratie et respect de l’État de droit – un réel contre-pouvoir de la société civile est indispensable.

Propos recueillis par Yves Hardy

REtrouver le site internet de la CSCI

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RDC : des ressources naturelles qui tuent

avril 11th, 2011 by

Des ressources naturelles qui tuent

Créée en 2007, la Cern, la Commission épiscopale ad hoc pour les ressources naturelles en République Démocratique du Congo, dénonce les conséquences de l’exploitation, souvent sauvage. Coco Mbangu, secrétaire adjoint de la Cern, nous parle plus particulièrement de celle des minerais, dans la région du Kivu.

Dans quel contexte se fait cette exploitation ?

La région du Kivu est parcourue par des bandes armées, arrivées après le génocide au Rwanda et qui ne sont jamais reparties. Il y a aussi des militaires congolais et des forces d’autodéfense populaire locales. Tous ces gens là ont compris qu’ils pouvaient se faire beaucoup d’argent très facilement avec les minerais (Ndlr : coltan, wolframite, cassitérite, or…). Lesquels seront ensuite revendus à des grandes firmes internationales qui en ont besoin pour fabriquer des téléphones, des ordinateurs ou des fusées. Et ces grands financiers, pour avoir le minerai à vil prix, préfèrent laisser la région dans cet état de non droit afin de mieux imposer leurs prix.

Quelles sont les problèmes soulevés par ces exploitations minières ?

C’est d’abord le problème de l’exploitation de l’homme. Imaginez-vous ces gens qui creusent des trous à la pelle et entrent sous terre pour y chercher ces ressources naturelles. Il y a des éboulements, des gens ensevelis. Il y a aussi la question de l’environnement. Là où il y a la forêt et qu’on a découvert le minerai, on déboise, on creuse des trous et, dès qu’on a les métaux, on va les laver dans les rivières, et les polluer. D’autre part, avec tous ces trous partout, il n’y a plus moyen de faire les champs et cela a également des répercussions au niveau agricole pour la population locale.

Le discours de l’Église sur cette question est-il entendu ?

L’an dernier, nous avons appris qu’il y avait une proposition de loi au Sénat américain dont certains articles sur les minerais issus des zones de conflits concernaient la RDC. Les évêques congolais se sont alors rendus aux États-Unis, où ils ont pu discuter avec des sénateurs et la loi Dodd-Frank est passée (Ndlr : le 15 juillet 2010). Normalement, au mois d’avril, les Américains devraient donc interdire l’importation de ces minerais. Quelque temps après, le président Kabila a pris l’initiative de suspendre l’exploitation minière à l’est du pays. L’appui de l’église a peut-être permis de faire bouger les choses. Il faut que les gens comprennent que ces minerais sont peut-être un trésor, mais un trésor qui tue.

Propos recueillis par Patrick Chesnet

Côte d’Ivoire : des associations chrétiennes et musulmanes alertent sur la dégradation de la situation humanitaire et sur l’instrumentalisation de la diversité religieuse à des fins politiques

mars 24th, 2011 by

Paris, le 24 mars 2011

Quatre mois après le début de la crise postélectorale, la situation humanitaire se dégrade chaque jour en Côte d’Ivoire et les violations des droits de l’homme se multiplient. Les mesures prises par la communauté internationale face à cette crise ne répondent pas à la nécessité de protéger les civils, qui sont les principales victimes des affrontements armés.

Outre le nombre croissant de morts (440 morts au minimum selon l’ONU directement liés au conflit armé), la situation des déplacés ou réfugiés est extrêmement précaire : 500 000 déplacés en Côte d’Ivoire et plus de 93 000 réfugiés, principalement au Libéria.

Les déplacés accueillis en familles d’accueil ne bénéficient que de peu voire pas de soutien. A l’ouest, près de la frontière libérienne (villages de Bin Houyé et de Zouan Hounien), ils sont près de 10 750, recensés par la Caritas Man, à ne bénéficier d’aucune aide depuis décembre 2010, notamment en raison des difficultés d’accès.

A Abidjan, des centaines de milliers d’habitants des communes d’Abobo, d’Anyama, de Yopougon et d’Adjamé ont quitté leur domicile pour fuir les affrontements et se réfugier dans des sites d’accueil (environ 20 000 personnes déplacées, selon la Caritas Côte d’Ivoire, réfugiées dans des églises ou des mosquées) et majoritairement dans des familles d’accueil. L’aide humanitaire est rendue difficile par l’extension des affrontements dans différentes communes de la ville. Ainsi, les distributions prévues par la Caritas le 14 mars dans la commune d’Anyama ont dû être annulées du fait du blocage de l’autoroute du nord suite aux combats dans Yopougon.

Signe de la radicalité des antagonismes, des attaques ont eu lieu contre des déplacés réfugiés dans des lieux de culte. Caritas Côte d’Ivoire témoigne d’une attaque à Abobo d’un groupe de jeunes réfugiés dans une mosquée, et d’une autre agression à la paroisse St Matthieu d’Abobo qui abritait plus de 1 000 déplacés.

Le Forum ivoirien des confessions religieuses dans une déclaration du 10 mars témoigne : « On assiste ici et là à des destructions de lieux de culte. On aurait voulu que la crise politique que nous traversons se transforme en crise religieuse que l’on ne s’y serait pas pris autrement ».

La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), dans une déclaration du 17 mars, exprime sa consternation devant les attaques dont cinq mosquées ont fait l’objet dans les communes de Bassam, d’Abobo et de Yopougon à Abidjan et face au meurtre d’un Imam dans la commune de Yopougon. Des partenaires du CCFD-Terre Solidaire redoutent une stratégie délibérée visant à créer des tensions interreligieuses au sein de la population.

Devant cet engrenage de la violence, nos associations appellent instamment la communauté internationale à ne pas se désintéresser de ce conflit et à imposer des solutions réellement contraignantes qui empêchent la guerre civile et permettent de protéger les populations civiles.

Nos associations appellent l’ensemble des populations locales, quelque soit leur confession, à ne pas céder à l’intimidation de la violence et à ne pas se laisser récupérer par des politiques partisanes. Nous assurons de notre soutien les communautés chrétiennes et musulmanes qui continuent à œuvrer pour la paix et l’unité nationale dans ce climat de tension qui fait peser une si lourde menace sur la population.


Contacts-presse

CCFD-Terre Solidaire / Véronique de La Martinière 01 44 82 80 64 – v.delamartiniere@ccfd.asso.fr

Secours catholique Caritas France / Sophie Rebours 01 45 49 73 23 ou 07 86 39 43 02 – sophie.rebours@secours-catholique.org

Défap-service protestant de mission / Linda Caille 01 42 34 55 55 – defap.mission@protestants.org

Secours Islamique France / Olivier Chouquet 06 24 10 25 95 – chouquet@secours-islamique.org

Retour sur le déroulement d’une mission institutionnelle co-organisée par le CCFD–Terre Solidaire et le Secours Catholique – Caritas France

mars 23rd, 2011 by

Les résultats sont sans appel : 98,3% des Sud-Soudanais (qu’ils vivent au Sud-Soudan, à Khartoum ou soient issus de la diaspora) ont voté pour l’indépendance de la région autonome.

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Crise post électorale en Côte d’ivoire – Nos partenaires

mars 10th, 2011 by

Animation rurale de Korhogo (ARK) :

Au Nord, l’ARK travaille dans les zones de Korhogo, Odienné, Mankono et Ferké à la professionnalisation de l’agriculture et dans le domaine de la santé. L’équipe de l’ARK se dit principalement préoccupée par la situation des paysans qui ont du mal à écouler leur production agricole en raison de l’absence de liquidité consécutive à la fermeture des banques d’une part et en raison du blocage des axes routiers, d’autre part. Ce blocage empêche, en effet, l’acheminement du riz, du maïs vers le sud (vers Abidjan en particulier). Les paysans vendent à perte et risquent de se trouver pour les prochaines campagnes en rupture de semences. C’est une « bombe à retardement » selon le directeur de l’ARK. L’équipe s’inquiète aussi de la pénurie de médicaments à venir, de la difficulté croissante d’accéder aux soins ; elle déplore les coupures d’électricité dont la zone a eu à souffrir ou encore le fait que les écoles publiques de la zone sont fermées depuis le mois de décembre et que beaucoup d’enfants se retrouvent dans la rue. L’association continue de mener ses activités tant bien que mal malgré les difficultés provoquées par le manque de fonds (du à la fermeture des banques). Elle travaille en priorité sur les programmes de nutrition. Elle n’a pas eu à souffrir jusqu’à aujourd’hui de problèmes sécuritaires.

Association de Soutien à l’autopromotion sanitaire et urbaine (ASAPSU) :

A l’Ouest, ASAPSU qui intervient principalement dans le domaine de la santé, mène actuellement un programme d’urgence de soutien aux personnes déplacées. En raison des combats entre forces rebelles et forces loyales (FDS : les Forces de défense et de sécurité) qui ont sévi dans la zone, environs 70 000 personnes ont fuit vers le Libéria ou la Guinée ou vers d’autres zones plus sécurisées du pays. L’ASAPSU fournit, en articulation avec l’UNICEF et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, une aide à ces dernières, une réponse à leurs besoins de base mais aussi une écoute psycho-sociale. L’équipe de l’ASAPSU se dit très préoccupée des tensions intercommunautaires que les conflits politiques au plus haut niveau ont ravivées dans les villages. Elle désespère que le travail de long terme, de cohésion sociale et de prévention des conflits qu’elle mène depuis 2002 puisse être si vite compromis par les manipulations politico-ethniques auxquelles s’adonnent certains responsables politiques.

ONG PAIPS (Projet d’Appui à l’Insertion Professionnelle et Sociale) :

A Abidjan, l’Ong PAIPS appuie les associations de jeunes à formaliser leurs projets, à se structurer ; elle les forme au fonctionnement associatif, aux techniques de gestion administrative et financière. La situation sécuritaire ne permet plus aujourd’hui à PAIPS de travailler normalement. La circulation à Abidjan est très perturbée par les innombrables barrages sauvages édifiés dans les quartiers précaires où l’ONG intervient. Il est impossible ou dangereux de réunir les jeunes pour organiser les formations. La situation est extrêmement incertaine – « ce n’est ni la guerre ni la paix » dit le Directeur de Paips – et beaucoup de jeunes sont totalement mobilisés autour du débat politique, très démotivés ou très inquiets. Difficile dans un tel contexte de construire un projet associatif pour l’avenir. L’ONG PAIPS travaille aussi à Bouaké, à Béoumi et à Tiebissou et a décidé de réorienter ses activités pour répondre aux besoins d’urgence (nourriture, hébergement, santé) des populations avec lesquelles elle travaille habituellement dans ces zones. Sur le moyen terme, PAIPS prévoit de reprendre le travail de sensibilisation à la paix et à la non violence qu’elle avait déjà mené lors de la crise de 2002.

Le CERAP (Centre de Recherche et d’Action pour la Paix) :

A Abidjan, le CERAP est doté d’un institut de formation aux droits de l’homme et à la paix (à mettre en lien avec l’interview du Père Maugenest). Le Centre doit faire face à la suspension des financements institutionnels dont il bénéficiait (Union Européenne, Banque Mondiale). Les salariés ont accepté une diminution de leur salaire pour éviter le chômage et pour continuer à faire tourner la structure. L’équipe ne désespère pas, malgré les difficultés, de parvenir à poursuivre ses activités « de fond » : la recherche, les formations aux droits et à la paix,… Un travail de long terme qui ne semble pas prioritaire dans ce contexte de crise mais qu’il ne faut pas abandonner pour pouvoir reconstruire et « vivre ensemble » après.

Association Ivoirienne pour le Progrès (AIP) :

Dans la zone de Bouaké, AIP travaille à la structuration du monde paysan. Il y a quelques jours encore, comme au Nord, l’organisation continuait de travailler presque normalement. Mais la situation se tend de jour en jour. L’organisation est en rupture de liquidités (toujours en raison de la fermeture des banques) et essaie de trouver une alternative en ouvrant un compte au Burkina. AIP est également l’organisation coordinatrice du RAPROJECI, réseau d’organisations de jeunes, qui a travaillé avec la CSCI sur l’observation des élections. Le RAPROJECI, contrairement à la CSCI, a pu très rapidement diffuser les conclusions de ce travail d’observation sans crainte excessive pour la sécurité de ses membres. Mais là encore la situation se durcit et l’impartialité de l’équipe lui vaut parfois d’être accusée de faire le jeu du camp Gbagbo.

Crise post électorale en Côte d’ivoire

mars 10th, 2011 by

 

La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), partenaire du CCFD-Terre Solidaire depuis plusieurs années,  est une plateforme, la plus importante et la plus fédératrice en Côte d’Ivoire, qui regroupent des organisations de la société civile d’horizons très divers, indépendantes des partis politiques, qui souhaitent contribuer au débat public et à la défense de l’intérêt général : ONG, organisations de défenses des droits de l’homme, organisations professionnelles, centrales syndicales, organisations confessionnelles, organisations communautaires de base.

 

Elle vient de publier la première partie de son rapport d’observation sur le processus électoral en Côte d’Ivoire. La CSCI

Depuis 2008, la CSCI se mobilise dans l’observation des différentes phases du processus électoral : constitution des listes électorales, campagne électorale, observation du scrutin, analyse des résultats. Avant les élections, la CSCI a organisé une grande concertation entre les organisations de la société civile qui a débouché sur des propositions citoyennes concrètes à destination des candidats à l’élection présidentielle (Journées du consensus national, soutenu par le CCFD-Terre Solidaire).

Lors des élections présidentielles de 2010, la CSCI en collaboration avec le RAPROJECI (réseaux d’organisations des jeunes, également soutenus par le CCFD-Terre Solidaire) a déployé 1 100 observateurs sur l’ensemble du territoire, et mené un travail minutieux d’observation selon des standards internationaux. Les observateurs ont aussi collecté tous les résultats des votes locaux qu’ils ont ensuite comparé, au niveau national, avec les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI).

Ces élections présidentielles ont mis la CSCI face à un défi majeur. Il s’agissait pour elle de jouer un rôle, décisif, d’observateur national et de livrer une appréciation objective du processus électoral en cours. Il s’agissait aussi de maintenir en son sein un certain consensus lui permettant de porter une parole collective sur la situation.

Cependant, la violence de la crise politique qui a suivi les élections n’a pas épargné la CSCI et les organisations membres de la plateforme n’ont pas toujours su se tenir à l’écart des positions partisanes. La CSCI a du canaliser les débats internes qui sortaient du cadre de la neutralité politique qu’elle s’était assignée. Certains membres craignaient également d’être estampillés « pro-Ouattara » ou « rebelle » et de subir des représailles.

Toutes ces difficultés ont affecté le travail de la CSCI et expliquent que le rapport d’observation des élections n’ait pas été diffusé plus tôt. Ce rapport présente cependant l’intérêt d’être l’expression d’une voie de la société civile ivoirienne qu’on entend peu aujourd’hui. Il montre que la crise ne se réduit pas au combat de la Côte d’Ivoire contre la Communauté internationale comme tente de le faire croire le camp de Laurent Gbagbo, qu’Alassane Ouattara n’est pas simplement le Président « reconnu par la Communauté internationale » mais surtout, quoiqu’on pense de l’homme, le président élu par les ivoiriens. Ce rapport rappelle ce que la stratégie de pourrissement du camp Gbagbo essaie de faire oublier, à savoir que des élections présidentielles se sont tenues dans de bonnes conditions, que les ivoiriens ont adhéré au processus électoral, qu’ils se sont déplacés massivement pour voter et que la majorités d’entre eux a voté pour Alassane Ouattara.

Crise politique et dégradation de la situation humanitaire

La Côte d’Ivoire est de nouveau plongée dans une crise politique grave depuis les élections présidentielles de novembre 2010 et le refus du Président sortant, Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir malgré sa défaite. La communauté internationale – Union Africaine (UA), Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ONU, Union Européenne et Etats Unis – a reconnu la victoire d’Alassane Ouattara et décidé d’un ensemble de sanctions visant à « asphyxier » le camp Gbagbo (sanction financières et commerciales, gels des avoirs et visas de certaines personnalités, suspension de la CEDEAO, …). L’économie du pays se délite peu à peu, les banques ont fermé leurs portes créant une crise des liquidités, le chômage a explosé, dans les villes en particulier. Les très vives tensions entre les deux camps en présence compromettent la circulation des biens et des personnes à l’intérieur du pays. Les circuits de production et de commercialisation agricole s’en trouvent désorganisés, les récoltes pourrissent sur pied ou sont vendues au rabais et les paysans risquent de manquer de semences pour les prochaines campagnes agricoles. L’accès aux soins est de plus en plus difficile : l’insécurité et les difficultés de déplacements ne permettent plus au personnel médical de faire son travail et les circuits d’approvisionnement en médicaments sont rompus. Beaucoup d’écoles publiques, dans le Nord, le centre et dans l’ouest surtout, sont fermées depuis plusieurs mois : les enfants retournent aux champs, trainent dans les rues ou sont accueillis dans les écoles privées aux classes bondées. Dans tout le pays, bien que les situations soient très différentes suivant les régions, les ivoiriens doivent faire face à une dégradation quotidienne de leurs conditions de vie, une crise humanitaire se profile.

Multiplication des atteintes aux droits de l’homme :

Les ivoiriens n’ont plus la liberté d’aller et venir à l’intérieur du pays, ni dans certaines villes où des barrages ont été édifiés un peu partout sur les routes par des militaires ou par des milices, au risque d’être dépouillés en toute impunité de leurs biens ou violentés.

Ils n’ont plus la liberté d’exprimer leurs opinions, comme le montrent les menaces qui pèsent sur certains de nos partenaires ou encore les répressions dont font l’objet les manifestations. Le 3 mars dernier à Abidjan, six à huit femmes qui manifestaient pacifiquement leur soutien à Ouattara ont ainsi été tuées.

Les populations civiles sont aussi, tous les jours, les victimes collatérales des conflits armés qui opposent les Forces de sécurité loyales au Président sortant et les Forces rebelles. C’est le cas, dans l’ouest, où les affrontements entre factions armées, ont jeté sur les routes des dizaines de milliers de civils fuyant les combats. A Abidjan, les habitants de quartiers précaires comme Abobo où s’affrontent quotidiennement FDS (Force de défense et de sécurité) et groupes pro-Ouattara quittent leurs habitations pour trouver refuge dans des quartiers moins dangereux de la ville. Même chose à Tiebissou, un peu au Sud de Bouaké où plus d’un millier de personnes se sont réfugiées dans des familles elles-mêmes déjà très pauvres.

Depuis le début de la crise, plus de 350 personnes ont été tuées selon un rapport de l’ONU des personnes ont été arbitrairement arrêtées, d’autres ont disparues. Depuis la publication d’un communiqué de presse où, avec l’ACAT-France et le Secours Catholique, le CCFD-Terre Solidaire dénonçaient ces violences, la situation n’a cessé de se dégrader et aucune réponse internationale n’a été mise en œuvre. La communauté internationale tarde à remplir ses engagements pour protéger les civils, aucune pression émanant de l’extérieur n’a permis de résoudre la crise.

Nos partenaires au quotidien

Leur situation est très différente selon qu’ils se trouvent à Abidjan, à l’Ouest ou au Nord, en ville ou dans les campagnes ou selon qu’ils travaillent avec les populations ou interviennent directement dans le débat public. Certains de nos partenaires continuent de travailler tant bien que mal, en particulier au Centre ou au Nord. Beaucoup d’inquiétudes persiste quant à la précarité de la situation et au risque d’embrasement et de désastre humanitaire. A Abidjan, certains de nos partenaires ont du interrompre leurs activités rendues impossibles par la crise et l’insécurité. Certains ont réorienté leurs activités vers l’urgence et vers la réponse aux besoins de première nécessité des populations. A l’Ouest, des villes comme Duékoué ont été le théâtre d’affrontements armés. La situation sécuritaire de certains de nos partenaires eux-mêmes est parfois délicate : ceux qui prennent part au débat public sont pris à parti, insultés et parfois menacés ; ceux qui habitent ou travaillent dans des quartiers dangereux, subissent l’insécurité qui est le lot de toute la population.

Documents joints

Contribuer à l’élargissement de l’espace démocratique au Rwanda à travers une approche collective et cohérente.

mars 8th, 2011 by

2010 a été une année importante dans la région des Grands Lacs en raison des élections qui s’y sont déroulées.

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