Au Bihar, les habitants de la rivière Kosi veulent faire entendre leurs voix
Elles sont un million de personnes à vivre isolées au milieu de la rivière Kosi, connue pour son imprévisibilité et la variabilité de son débit. La rivière draine les plus hauts massifs de l’Himalaya, à 7000 mètres d’altitude, pour se déverser dans la grande plaine Indo-Népalaise et rejoindre le Gange au nord de l’Inde.
Les populations riveraines de la Kosi honorent leur rivière comme source de vie et de fertilité. Elles la redoutent aussi pour ses crues dévastatrices pendant la mousson, au point que les Anglais la surnommèrent « Sorrow of Bihar », le chagrin du Bihar.
Dans les années soixante, la rivière fait l’objet d’un vaste plan d’aménagement. Des digues sont construites pour la contenir sur une largeur de 20km. Et un immense barrage hydroélectrique est érigé à la frontière avec le Népal.
Au fil des années, l’érosion ronge les îles où les populations pratiquent l’agriculture, pendant que le lit contenu de la rivière s’emplit de sédiments. Leurs terres disparaissent petit à petit sous l’eau. Appartenant aux plus basses castes, les communautés vivent là dénuées de tout et oubliées de tous. 80% souffrent de malnutrition.
Aujourd’hui, elles veulent faire entendre leurs voix.
Leurs demandes ? Permettre à leurs enfants d’aller à l’école et d’être vaccinés, aux femmes qui accouchent de bénéficier d’une assistance médicale, être alertées et secourues lors de lâchers de barrage, et à plus long terme obtenir de nouvelles terres en dehors de la rivière.
En 2008, des ruptures de digues provoquent des inondations catastrophiques et la mort de plus de 3000 personnes. Des volontaires indiens venus d’autres régions découvrent la situation de ces populations. L’ONG indienne Paridhi, soutenue par le CCFD-Terre Solidaire, les accompagne désormais dans leurs combats.
Connaitre ses droits, mais aussi apprendre à sortir du silence, et petit à petit lutter pour se faire entendre, c’est un travail patient mené par des passionnés qui s’inspirent de la tradition gandhienne.
Avec le réchauffement climatique, la fonte prévue des glaciers de l’Himalaya menace les digues et les populations riveraines. C’est tout un modèle d’aménagement du fleuve pensé dans les années soixante qu’il faut revoir. Une chose est sure, les communautés de la rivière Kosi veulent être entendues et associées aux décisions qui concernent leur survie.
avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE
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