Accaparement des terres, un phénomène mondial

Accaparement des terres, un phénomène mondial

L’accaparement des terres, qui recouvre l’achat, la location ou l’occupation de terres agricoles par des acteurs étrangers – multinationales, banques, États via les fonds d’investissements – ou encore par des acteurs économiques ou politiques locaux privent les communautés paysannes de plusieurs millions d’hectares dans de nombreux pays du Sud.

Être dépossédé de sa terre est un drame vécu par de nombreuses agricultrices et agriculteurs à travers le monde. Le phénomène et son ampleur sont un obstacle majeur à la souveraineté alimentaire.

203 millions hectares de terre

ont fait l'objet d'accaparement dans le monde entre 2000 et 2011 d'après International Land Coalition

S’agit il d’un phénomène nouveau ?

Définition de l’accaparement des terres

L’accaparement des terres concerne la prise de contrôle légale ou non, d’un territoire (par achat, location, occupation…), qui entraîne des conséquences négatives pour les communautés locales et portent atteinte aux droits humains.

Les conflits d’intérêt qui accompagnent cette pratique sont le signe d’un rapport de force inégal entre investisseurs, gouvernements et communautés locales.

La question de l’inégalité est aggravée par la faiblesse des mécanismes d’accès et de recours à la justice par les communautés locales affectées.

Une ruée vers les terre depuis les années 2000

Depuis le début des années 2000, les pays du Sud connaissent une véritable ruée sur les terres et les ressources. Lié notamment aux crises alimentaire et financière, ce «néocolonialisme agraire » s’est traduit par une accentuation de la concentration foncière et l’industrialisation de l’agriculture des pays du Sud, détruisant brutalement les agricultures familiales paysannes encore très majoritaires.

Quelles sont les causes de l’accaparement des terres ?

La course aux hectares est souvent encouragée par les gouvernements eux-mêmes. Cela passe par des exonérations fiscales ou la suppression des taxes d’importation sur les engrais, et les machines…, par la création de zones franches.

Qui accapare les terres ?

Ce sont généralement d’importants investisseurs privés étrangers, des élites locales ou des États étrangers qui achètent ou louent sur de longues durées, de très vastes superficies agricoles. Ces investisseurs en tirent profit  au détriment des paysans expulsés des terres qu’ils cultivaient. Dans certains pays les plantations sont gardées par des polices privées.

Les familles paysannes sont alors expulsées pour développer de grandes monocultures industrielles  d’exportation, à visée alimentaire mais aussi pour fabriquer des agrocarburants ou des projets de compensation carbone.

À cela s’ajoute la multiplication de mégaprojets comme les barrages ou la multiplication des sites d’extraction de minerais.

Quels sont les pays touchés par l’accaparement des terres ?

Au Nord comme au Sud, la plupart des pays sont sous l’influence d’un modèle économique et politique qui pousse à la concentration et à l’industrialisation de la production dans un nombre de plus en plus réduit d’exploitations agricoles, comptant de moins en moins d’agriculteurs… mais de plus en plus d’hectares.
Cela se traduit par la disparition des agricultures familiales et paysannes, ainsi qu’une modification profonde des systèmes agricoles locaux.
Ces modèles de production basés sur de larges surfaces, sont principalement destinés aux marchés mondiaux : agrocarburant, huile de palme, soja pour le bétail. Mais aussi entreprises minières, et aujourd’hui projets de compensation carbone.

Comment lutter contre l’accaparement des terres ?

Ces transferts massifs de terres entraînent la destruction en profondeur de la vie sociale, économique et culturelle des populations concernées.
Lorsque ces terres sont cédées à de grands investisseurs privés et étrangers au détriment des petits paysans, cette spéculation foncière met en péril la sécurité et la souveraineté alimentaire locale.
Les paysannes et les paysans dont les terres ont été accaparées deviennent soit ouvriers de ces grandes exploitations, soit des sans terres.
Le modèle agricole porté par ces grandes exploitations impacte durablement l’environnement.
Enfin, la production n’est plus désormais destinée aux populations locales, mais aux marchés internationaux.

Le CCFD-Terre Solidaire soutient des organisations partenaires qui luttent localement contre ces pratiques d’accaparement des terres et veulent préserver les droits des populations en Afrique, en Amérique latine, et en Asie.

En Afrique du Sud par exemple, le problème de la redistribution des terres se pose depuis la fin de l’apartheid qui n’a pas fait disparaître les inégalités.

Au Brésil, l’accaparement des terres est au cœur de la lutte du Mouvement des sans terre qui regroupe des dizaines de milliers de personnes.

Ce droit à la terre est aujourd’hui également revendiqué avec force par les femmes. 

Tous nos articles sur : Accaparement des terres

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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