CURIEUX… ET ACCUEILLANT DE NATURE

Publié le 22.05.2023| Mis à jour le 26.06.2023

L’édito du maire de Melle

Depuis trop d’années, les lois et les politiques diabolisent les personnes migrantes ou réfugiées et les désignent comme des menaces. Dans trop de discours, ces exils, de longues routes de dangers et de souffrances sont décrits comme des vagues et des flux migratoires, comme si chacune de ces personnes était dénuée d’identité et ne composait avec toutes les autres qu’une masse impersonnelle. Plutôt que de porter assistance, les politiques européennes consistent trop souvent à dissuader les personnes exilées d’arriver en Europe, et au mépris du droit international, les criminalisent.

En France, tous les textes législatifs de ces dernières années ont toujours eu les mêmes conséquences: le recul des droits des personnes migrantes et la détérioration de leurs conditions d’accueil. Ces cinquante dernières années, ce ne sont pas moins de trente réformes qui avec un lancinant refrain, se sont acharnés à lutter contre l’immigration irrégulière et l’intégration des étrangers. Non seulement ces réformes n’ont jamais permis d’atteindre ces objectifs mais elles ont souvent produit les effets inverses.

Pourtant, le droit international reconnaît des droits pour les personnes réfugiées et migrantes. Il est des pays qui respectent ces droits comme nous l’a expliqué Florencia Salmuni accueillie mi-mars par l’antenne CCFD de Melle. En effet, au Brésil où elle travaille au sein de l’association Red Sin Fronteiras, les demandeurs d’asile ont droit à un document d’identité (protocole provisoire), à un travail (carte de travail) et à rester dans le pays jusqu’à la prise d’une décision finale concernant leur dossier.

La commune de Melle accueille depuis 2016 un CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation), devenu HUDA (Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile). Mais en France, même là où la solidarité émerge, et c’est la cas de Melle, les demandeurs d’asile ne bénéficient d’aucun droit pour travailler alors même que l’on sait que travailler est une des meilleures façons de construire sa légitimité dans une communauté. Nous devons donc attendre que, quelque part, dans un nuage administratif souvent incompréhensible et loin de la réalité locale, une décision très souvent négative soit prise, laissant l’exilé et ceux qui l’accueillent, plantés là, dans la détresse et l’abandon.

Cette situation ne peut plus durer. Les moyens de la commune sont limités, c’est donc en population solidaire que nous allons devoir construire notre manière d’accueillir et d’intégrer.

Ce ne sont pas les emplois qui manquent, ce ne sont pas les habitats qui font défaut, il nous faut simplement les mobiliser, nous mobiliser. C’est dans ce sens que la commune a adhéré en 2021 à l’ANVITA (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants), c’est donc un travail au long cours que nous entamons, faire réseau avec d’autres villes et d’autres territoires, faire réseau chez nous pour que celles et ceux qui ont dû abandonner leur pays nous aident à construire et à un peu plus aimer les nôtres.

Sylvain GRIFFAULT, Maire de Melle,

Vice-président de la Communauté de communes Mellois en Poitou

Journal municipal d’information – Printemps 2023

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