Huile de palme au Cameroun : une monoculture destructrice

Publié le 10.12.2014| Mis à jour le 19.06.2023

La SOCAPALM est le premier producteur d’huile de palme au Cameroun. Des hectares de forêt ont été défrichés et remplacés progressivement par des monocultures de palmier à huile, réduisant ainsi les surfaces sylvicoles dont les populations locales tiraient leur subsistance.

La culture de l’huile de palme au Cameroun est une mauvaise nouvelle pour les populations locales

L’accroissement des surfaces cultivées a entraîné une pression sur le foncier, grignotant les jardins privés des paysans installés dans des villages à proximité des plantations et rendant les conditions de vie des populations pygmées Bagyéli de plus en plus précaires, ce qui porte atteinte à leur souveraineté alimentaire. En effet, pour ce peuple autochtone, l’extension des plantations signifie des contraintes accrues sur leur mode de vie, et la destruction de leurs espaces de cueillette et de chasse. En un mot : un risque de disparition.

Les activités de la Socapalm privent également les populations locales d’une bonne partie de leurs ressources piscicoles et les exposent à des risques sanitaires, car les huiles usagées émanant des huileries se déversent dans les cours d’eau situés à proximité des habitations villageoises.

Les populations et des organisations de la société civile locales se mobilisent sans relâche depuis plus de 15 ans. A l’échelle internationale, le cas attire l’attention de plusieurs chercheurs et journalistes.

De son côté, la SOCAPALM a reçu à deux reprises le soutien de PROPARCO – filiale de l’Agence française de développement (AFD). Jusqu’en 20072, PROPARCO a également été actionnaire du groupe Intercultures (actionnaire majoritaire de la société qui détient la plus grande part de capital de SOCAPALM).

L’huile de palme au Cameroun, un sujet dont se sont saisi les ONG

Des ONG françaises, allemandes et camerounaises enquêtent et, en décembre 2010, amènent le cas devant les Points de contacts nationaux (PCN) de l’OCDE – organismes chargés de veiller au respect des principes directeurs de l’OCDE à l’attention des entreprises multinationales3 – dans trois pays (France, Belgique et Luxembourg). Le PCN français est formel : les activités de la SOCAPALM contreviennent à certains principes directeurs de l’OCDE. Il constate notamment “que l’activité de la SOCAPALM (…) ne contribue pas suffisamment au développement durable des communautés riveraines du fait de la diminution de certains de leurs moyens de subsistance et de leur espace vital sans compensation réelle et du fait d’un recours insuffisant à l’emploi local”.

En septembre 2014, la SOCAPALM est à nouveau secouée par une grève dans les plantations. Les revendications des travailleurs portaient notamment sur les conditions de logement et les salaires. Ces derniers accusent l’entreprise de “gommer et ravaler au folklore les lois de la République du Cameroun”.

Considérant que le monde touchera de toute façon à sa fin, peu importe les conséquences des activités des entreprises multinationales sur la santé des populations et l’environnement. Ecouter

En savoir + :
Investissements agricoles : sécurité alimentaire ou financière ? (rapport, octobre 2013)
Huile de palme, quelle contribution au développement ?

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