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Tristesse après l’annonce de la mort de Xavier Ricard Lanata

septembre 8th, 2021 by

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la mort de Xavier Ricard Lanata emporté dimanche matin par la tumeur au cerveau contre laquelle il s’est battu de longs mois.

Ancien directeur des partenariats internationaux au CCFD-Terre Solidaire

A la tête de la direction des partenariat internationaux du CCFD-Terre Solidaire entre 2008 et 2014, Xavier a été une personnalité lumineuse et inspirante de l’association.

Ses collègues et amis évoquent avec émotion la manière dont son appétit de vivre s’exprimait dans sa vie professionnelle, sa soif d’échanges, ses projets multiples, sa curiosité de l’humain.

Yvonne Belaunde, alors directrice de l’Institut Bartholome de Las Casas au Pérou se souvient de sa première rencontre avec lui. Encore étudiant, il faisait une thèse d’anthropologie :

« Il apprenait le quechua et partait toutes les trois semaines sur son lieu de recherche, dans une communauté à 8h de camion et de marche de la ville de Cuzco, à 5200 mètres d’altitude ».

Passionné par les cultures andines

Franco-péruvien, passionné par la culture andine, il avait à cœur de partager ce qu’il avait vécu au contact de peuples souvent déconsidérés : une autre philosophie du monde, un autre rapport à la terre et à la nature, une générosité dans la relation à l’autre.

Dénonçant sans concession la destruction du monde par un capitalisme capable « de dévorer ses propres enfants », souvent en avance sur ses contemporains, il n’hésitait pas à bousculer les représentations de ses interlocuteurs et leurs réflexes de « prêts à penser ».

Boulimique de travail

Boulimique de travail, porteur d’une grande ambition pour le CCFD-Terre Solidaire, Yvonne Belaunde sourit en évoquant la douzaine de chantiers qu’il avait entrepris dès sa première année de directeur : « Nous parlions des 13 travaux de Xavier, avec la définition de stratégies continentales, de stratégies par pays et territoires, la mise en place d’indicateurs d’évaluation d’impact. Il mettait au cœur de sa vision la construction de stratégies collectives, et l’analyse des mécanismes de transformation de nos sociétés. »

Bernard Pinaud, directeur général de l’association à la même époque, raconte comment Xavier a oeuvré pour intégrer les questions environnementales dans la réflexion et l’action du CCFD-Terre Solidaire : “C’est lui qui a impulsé la thématique de la Transition écologique et sociale et de l’agroécologie au CCFD-Terre Solidaire mais aussi à la SIDI (Solidarité internationale pour le développement et l’investissement) dont il était gérant.”

Un parcours brillant

Riche d’une culture générale impressionnante, féru de philosophie, de littérature, de théâtre, de poésie, de musique créole ou péruvienne, polyglotte, Xavier se passionnait aussi pour l’économie et la finance.

Perdant parfois ses interlocuteurs dans la profondeur d’une pensée encore inaccessible aux communs des mortels, il pouvait passer sans transition à la guitare et chanter de la chanson française pour le simple gout d’être ensemble.

Xavier Ricard a intégré l’ENA alors qu’il travaillait encore au CCFD-Terre Solidaire et a travaillé ses dernières années pour le ministère des Finances. Il venait de créer un laboratoire de recherche au CNRS.

Membre du conseil scientifique de la revue Projet, il était l’auteur de Blanche est la Terre (Seuil, 2017). En décembre, nous l’avions interviewé dans notre revue Echos du monde sur son ouvrage cosigné avec d’autres penseurs, “Retour sur terre. 35 propositions”, qui donne un bon aperçu de sa pensée.
Malgré sa maladie, Xavier a encore écrit et publié en mai de cette année.

Son besoin de créer le dialogue, d’embarquer, de partager, Xavier l’a vécu jusqu’au bout en dictant à ses amis sur son lit d’hôpital un roman donnant vie à une équipe d’astrophysiciens en quête de sens et de vérité.

Depuis l’annonce de son décès de nombreux témoignages et hommages nous parviennent, qui témoignent de son rayonnement :

Guy Aurenche président du CCFD-Terre Solidaire de 2008 à 2016
Cher Xavier, au moment de ton départ quelques mots me reviennent, puisés dans les années passées ensemble, au CCFD-Terre solidaire.
Bien sûr la tristesse m’envahit, mais ce qui domine c’est bien ta présence.
Oui aujourd’hui ta présence !
Comme dans les nombreux échanges que nous avons eus, « Tu ne quittes pas la scène ! ».
Avec le sourire d’abord, discret mais contagieux. Cela s’appelle la vraie joie.
Avec le devoir tenace d’intelligence qui nous invitait non à nous sentir diminués mais à nous dépasser. Cela s‘appelle l’exigence de comprendre.
Avec un immense besoin de dialogue où la persuasion était vibrante. J’ai beaucoup parlé avec toi de tes études sur les « indiens ». Cela s’appelle la convivialité.
Et avec l’humilité fragile d’une immense soif d’apprendre et de faire changer les choses. Cela permet l’amitié solidaire.
Allez cher Xavier, tu n’as pas vraiment dis ton dernier mot ?

Josianne Gauthier, Secrétaire Générale de la CIDSE
C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de Xavier. Au nom du Secrétariat et la grande famille de la CIDSE, et de tous ceux et celles d’entre nous qui ont eu le privilège de le rencontrer, nous vous présentons à vous, cher.e.s collègues du CCFD-Terre Solidaire et à la famille de Xavier, nos plus sincères condoléances.
Pour nous à la CIDSE, par sa participation dans nos multiples rencontres en tant que directeur du partenariat international du CCFD-Terre Solidaire, Xavier a été un allié, un complice, un provocateur, un guide et un ami. Il était brillant et passionné.
De nature rebelle, il n’hésitait pas à poser les questions les plus difficiles – nous invitant à nous remettre en question pour obtenir le meilleur de nous-même. Il était une personnalité très attachante avec un sens de l’humour hors pair. Nous avons reçu de nombreux témoignages émouvants de ses collègues et pairs parmi les organisations membres de la CIDSE, et plusieurs souvenirs de grands moments de fous rire partagés avec lui.
C’est dans cet esprit, nous choisissons de nous souvenir de lui dans toute sa force et son énergie vitale contagieuse. Nos pensées et nos prières vous accompagnent. Puisse-t-il reposer en paix.

Quelques messages venus d’amis du réseau CIDSE

Gilio, Canada
Last time I saw him, he was doing an internship at the EU, as part of his training to become an énarque.
We had a lot of fun together just imaging how a brilliant and strong mischievous rebel would be member of one of the most ossified, hierarchical and bureaucratic structure humanity has ever come up with.
Then, I lost track of him and now this. Xavier is one of those people who leaves a mark whoever s/he goes, no matter if s/he is there for a moment or a year…
Xavier : presente!!!
In peace and solidarity,

Denise, Belgium
For me Xavier was a singular and larger-than-life figure, who could leave no one indifferent. I always admired his intellectual engagement and fearlessness, his ability to stimulate others’ thinking and movement. I will never forget trying to convince Xavier that CIDSE’s paradigm shift approach was getting somewhere!
He had the courage of his convictions, and was brave enough to make his radical reconversion as a sage civil servant (at least in appearance!), and try changing the world from the “inside.” I am sure that his legacy will continue to inspire and motivate others to carry on his efforts to bring about a new world of well-being, solidarity, and harmony with nature.
He will remain in the hearts of many people all around the world, inspired and touched by his life and work.
Peace to Xavier and deepest sympathies to his family, friends and colleagues.

Bernd, Germany
It’s so sad to lose such a wonderful, passionate and energetic colleague. There are endless memories coming up – so many rich moments we shared. I hope there is a way you or Maria or others can forward some of our condolences and memories to the family and CCFD.
My thoughts are with Xavier, his family and friends but also with you all.

Maria, Spain
It’s heartbreaking news, very very sad after a very tough and difficult illness. I will always remember the great HOP meetings we enjoyed together, the rich and in depth discussions we had, and Xavier’s energy, laughter, wisdom and ability to get us all out of our seats at times… :)!! Quite an extraordinary and talented man. I pray he now rests in peace and begins to live Eternity, and for his family too.

Jean, Belgium
I am so sorry to hear of Xavier’s passing. It is a consolation to hear he was at peace and surrounded by his dear ones at the end. I cherish memories of his dynamism, commitment, vision and sharp mind.
Please do pass on my condolences to his family if you can and share our gratitude for having had the privilege to know and work with Xavier.
Warmly,

Martin, Germany
This is indeed very sad news! I keep Xavier very vividly in my memory as an extremely dynamic and outspoken colleague, full of power and many ideas. Not always we were of the same opinion, but he loved arguing and did it always very respectfully.
He definitely passed away much too early, may he rest in peace!

« Les premiers à avoir critiqué le productivisme, ce sont les pays du Sud ! »

septembre 8th, 2021 by

Dans “Retour sur terre. 35 propositions”, ouvrage cosigné avec d’autres penseurs, l’anthropologue et essayiste franco péruvien Xavier Ricard Lanata prône une métamorphose des modes de vie des plus riches pour « organiser le ralentissement général » et la course folle du capitalisme. Rencontre.

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Jean-Marie : le sens du collectif

septembre 3rd, 2021 by

Jean-Marie Tessier a rejoint le CCFD-Terre solidaire il y a une dizaine d’années. Pleinement engagé dans l’accueil des familles migrantes et dans la campagne des territoires accueillants, à près de 75 ans, ses journées sont bien remplies. Car ce militant de Charente-Maritime, à la fibre sociale chevillée au corps, est aussi depuis 9 ans président d’une structure d’Insertion par l’activité économique.

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Palerme, ville-frontière vers une citoyenneté solidaire

septembre 2nd, 2021 by

J’ai passé cinq mois à Palerme au sein de l’association Arci Porco Rosso dans le cadre de l’Alliance pour une Autre Gouvernance des Migrations. Nous sommes cinq volontaires à être parties découvrir cinq villes européennes, considérées comme particulièrement « accueillantes ». Nous devions étudier leurs bonnes pratiques pour repenser l’accueil et l’accès aux droits des personnes migrantes, sur la base d’une alliance entre la société civile et les autorités.

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À la frontière franco-italienne : sur le chemin de l’exil

août 30th, 2021 by

Chaque jour, de plus en plus d’hommes, de femmes et d’enfants arpentent les sentiers des Hautes-Alpes pour rejoindre Briançon depuis l’Italie, en quête d’un avenir meilleur. Pour fuir les traques incessantes de la police, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes qui les exposent à de nombreux dangers. Cette pression policière pèse également sur les bénévoles mobilisés pour faire vivre la solidarité et l’accueil du briançonnais.

Face aux enjeux qui se jouent aux frontières, le CCFD-Terre Solidaire accompagne celles et ceux qui s’engagent, comme à Briançon, pour un accueil digne et respectueux des personnes migrantes. Accompagnés de notre partenaire l’Anafé, qui défend les droits fondamentaux aux frontières, nous avons remonté les chemins de l’exil entre l’Italie et la France.

Face à la militarisation de la frontière, des trajectoires plus dangereuses

Les paysages du Piémont italien défilent à vive allure par la fenêtre du train. À l’arrivée à quelques kilomètres de la frontière franco-italienne, tous les passagers sont brutalement rappelés à la réalité.

“Police aux frontières, contrôle d’identité s’il vous plaît” – “Alors monsieur, on visite notre belle petite région ?”

© Ophélie Chauvin
Gare de Bardonnechia, France. © Ophélie Chauvin

Le ton est donné. Depuis 2015, la France a rétabli et renforcé ses contrôles aux frontières pour répondre à la lutte anti-terroriste.

Mais ces contrôles visent surtout à endiguer les arrivées des personnes migrantes.

Postée aux postes frontaliers ; patrouillant le long des villes frontalières ; des sentiers alpins ; des trains ; ou de la Durance… la Police aux Frontières (PAF) a renforcé sa surveillance dans la zone. Avec des effectifs doublés depuis fin 2020, elle mène de véritables “chasses à l’homme”.

© Ophélie Chauvin
Poste-frontière de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

À la solitude et à la détresse de l’exil, s’ajoute la peur, pour les personnes migrantes, d’être refoulées sans avoir pu déposer une demande d’asile, ou d’être détenues arbitrairement à la frontière dans des conditions indignes.

Face à ces traques policières, et notamment depuis qu’elles se sont intensifiées dans la Vallée de la Roya, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes plus au Nord : d’abord autour du Col de l’Échelle et puis plus récemment autour du Col de Montgenèvre, qui culminent vers la petite ville de Briançon.

Nous avons remonté ces deux routes pour faire la lumière sur les réalités vécues par les exilés et les bénévoles mobilisés à leurs côtés.
© Ophélie Chauvin

De Bardonecchia au Col de l’Échelle, une ascension à haut risque

Gare de Bardonnechia, Italie © Ophélie Chauvin

C’est davantage depuis Bardonecchia, petit village italien enclavé sur la ligne ferroviaire Turin – Paris, que de nombreuses personnes migrantes s’engageaient dans la traversée du Col de l’Échelle, qui culmine à 1 762 mètres d’altitude.

© Ophélie Chauvin
Col de l’Echelle, France. © Ophélie Chauvin

C’est ici, qu’en 2018, le mouvement Génération Identitaire avait mené une action coup-de-poing en brandissant une banderole “anti-migrants” pour leur bloquer la route.

Et aujourd’hui encore, des membres de groupes d’extrême droite continuent de retirer les balises de direction des sentiers pour que les personnes migrantes se perdent.

L’ascension à haut risque du Col de l’Échelle, débouche sur le village de Névache, situé à quelques kilomètres de Briançon.

© Ophélie Chauvin
Névache, France. © Ophélie Chauvin

D’Oulx à Montgenèvre, la boucle migratoire face à l’explosion des refoulements

Oulx, Italie © Ophélie Chauvin

Depuis le renforcement des contrôles de police aux abords du Col de l’Échelle, c’est à Oulx, village du Piémont italien situé sur la ligne ferroviaire Turin-Paris, que s’est déplacée la problématique migratoire.

À quelques pas de la gare, le Refuge d’Oulx peine à assurer dignement l’accueil d’urgence des personnes migrantes. Aux nombreuses arrivées depuis l’Italie, s’ajoutent les retours liés aux très nombreux refoulements à la frontière opérés par la PAF française.

© Ophélie Chauvin
Le Refuge d’Oulx est géré par l’ONG Talita Kum, fondée par un prêtre local. Ouvert de nuit, il dispose d’une capacité de 60 places.Italie. © Ophélie Chauvin

Revenues au point de départ, les personnes en exil s’y reprennent souvent à plusieurs reprises avant de parvenir à franchir la frontière.

La Croix-Rouge italienne a installé un abri de jour aux abords de la gare d’Oulx. © Ophélie Chauvin

Bloquées aux villes frontalières piémontaises et dans une certaine errance, elles revivent inlassablement cette boucle migratoire infernale.

© Ophélie Chauvin
© Ophélie Chauvin

La traque de Montgenèvre

À Oulx, l’escale n’est que de courte durée pour celles et ceux qui se dirigent ensuite à Montgenèvre ; à pied, en stop ou en navettes publiques, lorsque la délation des chauffeurs ne les empêche pas d’arriver à destination.

Parking des navettes publiques “Zou” à Oulx qui permettent de rejoindre la France. © Ophélie Chauvin

De là, ils et elles tenteront de contourner le poste frontalier en traversant les montagnes pour rejoindre Briançon, malgré les traques policières, comme nous avons pu le constater lors d’une mission d’observation coordonnée par Emilie de l’Anafé, à laquelle nous avons assisté un soir.

Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation, comme celle-ci, et recueille des témoignages des personnes migrantes.

Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées aux frontières, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

“On a interrompu leur petite grimpette”, avons-nous entendu avant de voir une fourgonnette redescendre des sentiers, et la police, enjouée, décharger les affaires prises aux personnes qu’ils ont refoulées.

Nous apprendrons plus tard, que cette nuit-là, une personne d’origine soudanaise a été portée disparue : pris de panique par des phares qu’il a pris pour une voiture de police, il a tenté de se cacher et a chuté d’une pente.

Combien de tragédies comme celle de ce jeune Soudanais doivent encore s’écrire pour que cessent les traques policières qui mettent chaque jour des dizaines de vies en danger ? Pour que les personnes en exil puissent enfin bénéficier d’un accueil digne ?

Dans le Briançonnais, la solidarité s’exprime malgré l’épuisement

© Ophélie Chauvin
Briançon, France © Ophélie Chauvin

Depuis 2017, de nombreuses personnes habitant la région du Briançonnais, et d’autres, venues des quatre coins de la France, se sont mobilisées pour l’accueil et la défense des droits des personnes migrantes le long des routes transalpines.

Pour Michel, membre de l’association Tous Migrants (partenaire du CCFD-Terre Solidaire), il est plus que nécessaire de “repenser les logiques d’hospitalité et de couper court aux discours xénophobes”.

Depuis 2015, l’association citoyenne Tous Migrants mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence. Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

“On doit assumer certains risques, et on doit s’organiser pour dénoncer ce qui se passe”.

affirme Michel

À Briançon, des refuges pour penser la solidarité autrement

Le Fort-des-trois-Têtes débouche sur le pont de l’Asfeld permet de rejoindre la vieille ville de Briançon. © Ophélie Chauvin

Passées par le Fort-des-trois-Têtes, à une vingtaine de minutes à pied de la vieille ville touristique de Briançon, c’est bien souvent exténuées et blessées qu’arrivent les personnes migrantes qui sont parvenues à traverser la frontière.

Elles sont alors accueillies au Refuge de Briançon, gérée par l’association Refuges Solidaires.

Au Refuge Solidaire, faire face à une surpopulation

© Ophélie Chauvin

“Gérer le refuge, c’est gérer de l’humain. C’est devoir faire face à une grande pauvreté où se côtoie une diversité de cultures”.

témoigne Jonathan.

Pour les bénévoles de l’association, l’année a été particulièrement difficile : à peine élue, la nouvelle mandature de la mairie de Briançon, passée aux mains des Républicains, a refusé de poursuivre la convention d’occupation du Refuge.

Pour les réseaux locaux briançonnais, ce coup dur a poussé à repenser les liens et les logiques d’accueil en vue d’accroître la force de Briançon en tant que “ville accueillante”.

Les Terrasses Solidaires : l’économie solidaire au service de l’accueil

C’est notamment dans ce contexte que le Refuge Solidaire, qui s’apprête à emménager dans de nouveaux locaux acquis grâce à un financement participatif, se transformera en un tiers-lieu collaboratif : Les Terrasses Solidaires. Ce projet s’intègre dans une dynamique pensée pour réunir les différents acteurs solidaires de la région.

500 m2 des Terrasses Solidaires seront dédiés à l’accueil des réfugiés, avec une capacité de 80 places.© Ophélie Chauvin

Sur les 1 280 m2 de cette ancienne infirmerie, une partie permettra d’accueillir les personnes exilées dans des conditions dignes et plus adaptées, et une autre sera réservée à des projets d’économie solidaire pour financer le fonctionnement du lieu et favoriser une dimension plus inclusive.

Ainsi, de nombreux chantiers sont à l’étude comme : la mise en place d’un restaurant solidaire ; la location de bureaux à des structures locales ; ou encore la création d’un centre médical.

La Maison Bessoulie : favoriser l’insertion grâce au tourisme responsable

© Ophélie Chauvin

Ces nouvelles initiatives, qui favorisent l’émancipation et l’insertion des personnes migrantes, se multiplient dans l’Hexagone, comme la Maison Sésame, à Herzeele notamment, près de Grande Synthe.

Des forces bénévoles fragiles

Jonathan, bénévole au Refuge Solidaire et au CCFD-Terre Solidaire dans les locaux des Terrasses Solidaires.© Ophélie Chauvin

Malgré les difficultés rencontrées, l’engagement en faveur des personnes exilées résonne comme plus fort que tout. Derrière l’épuisement, les pressions subies et la confrontation à une détresse migratoire difficile à porter humainement, les bénévoles témoignent de ces rencontres et de ces petits moments qui confortent leur mobilisation.

“Parmi les personnes migrantes, il y en a beaucoup qui découvrent la neige pour la première fois. Les voir sourire en faisant des bonshommes de neige, c’est un moment incroyable !”.

raconte Jonathan, le sourire aux lèvres.
© Ophélie Chauvin
Juin 2021, Col de l’Echelle. Solène, Marianne et Olivier, salariés du CCFD-Terre Solidaire, ont remonté le chemin de l’exil en compagnie d’Emilie, de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).
© Ophélie Chauvin

Ecoutez le podcast :

Séisme à Haïti : ce que j’ai vu dans le Sud

août 26th, 2021 by

Colette Lespinasse est le point de liaison en Haïti de la Coordination Europe Haïti (COEH) dont fait partie le CCFD-Terre Solidaire. Elle est allée dans le Sud de l’île pour constater l’étendue des dégâts et des besoins. Nous avons été très touchés par son témoignage qu’elle nous a autorisé à publier ici

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Les mercredi 18 et jeudi 19 août 2021, je me suis rendue dans le département du Sud d’Haïti très affecté par le tremblement de terre du 14 août 2021 pour rendre visite à quelques amis et collègues qui habitent dans cette région.

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Séisme à Haïti, la société civile debout pour organiser l’aide

août 25th, 2021 by

Après le violent séisme qui a touché Haïti le 14 aout 2021, les organisations partenaires haïtiennes que nous soutenons sur place sont à pied d’œuvre pour que l’aide arrive jusqu’aux victimes les plus touchées

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Terre et paix, l’épopée d’Ayineth en Colombie

août 16th, 2021 by

Ayineth Perez est l’une de ces centaines de milliers de Colombiennes qui n’ont pas pu récupérer leurs propriétés suite à la guerre qui a fait fuir les civils. A la tête de l’Ong colombienne Tierra y Paz, elle fédère les femmes et les paysans pour les aider à récupérer leurs terres. Et accéder enfin à la paix.

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France-Palestine : la tisseuse de liens

août 15th, 2021 by

Plus de cinquante ans après avoir découvert la Palestine, Françoise Guyot a fait de cette terre sa seconde patrie. Portrait d’une bénévole du CCFD-Terre Solidaire devenue, au fil des ans, une avocate infatigable des « réfugiés de l’intérieur » qui se battent pour le respect de leurs droits.

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L’histoire de Walid, fondateur d’une ferme-école agroécologique au Liban

août 4th, 2021 by

Walid est un agriculteur syrien. En 2011, il a du se réfugier au Liban. En 2014, il rencontre Zoé et Ferdinand, deux français, en voyage au pays du cèdre. De cette rencontre naîtra Buzuruna Juzuruna (“Nos graines sont nos racines”), une ferme-école  agroécologique située à Saadnayel, dans la Bekaa, soutenue par le CCFD-Terre Solidaire.

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Paraguay : une démocratie à construire

août 3rd, 2021 by

Responsable de la Codehupy, Oscar Ayala lutte depuis son plus jeune âge pour un Paraguay démocratique et respectueux des droits humains.

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Marie-Véronique : s’engager a changé sa manière de vivre

juillet 20th, 2021 by

Partons à la rencontre de Marie-Véronique, bénévole au CCFD-Terre Solidaire, engagée depuis de nombreuses années pour promouvoir la solidarité internationale. Elle nous raconte comment son voyage sur les terres indigènes zapatistes, au Mexique, a radicalement changé sa manière de vivre, et notamment de consommer.

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Chiffres de la faim 2021 : tous les voyants clignotent rouge

juillet 13th, 2021 by

Le constat porté par le nouveau rapport des Nations Unies sur l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI) est alarmant. Pour la 6ème année consécutive, la faim est en hausse au niveau mondial. En 2020, c’est 768 millions de personnes qui ont souffert de la faim.

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Au Brésil, l’impact de la viande vendue par Casino sur la forêt et les habitants de l’Amazonie

juillet 7th, 2021 by

« L’affaire » Casino montre les conséquences de la production de viande sur la forêt amazonienne et ses habitants. C’est en documentant la déforestation en Amazonie, mais aussi l’esclavage moderne et l’expulsion de peuples autochtones que les enquêteurs sont remontés jusqu’au groupe Casino.
Un véritable travail d’enquête mené en Amérique latine par plusieurs organisations, notamment la Commission pastorale de la terre au Brésil, que nous soutenons.

© CCFD-Terre Solidaire

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