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Sylvie Bukhari-de-Pontual, Présidente

décembre 9th, 2019 by

Sylvie Bukhari-de-Pontual, Présidente du CCFD-Terre Solidaire depuis 2017, poursuit son action avec la volonté d’impulser une dynamique de développement nouvelle dans un contexte de démultiplication des besoins de solidarité internationale et de diminution des ressources qui y sont dédiées.

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Portrait de Sylvie Bukhari-de-Pontual © Eric Malemanche

Une spécialiste de la solidarité internationale

Avocate au barreau de Paris entre 1985 et 2016, et titulaire d’un D.E.A de Droit Privé (1984) et d’un D.E.A de Droit Communautaire et Européen (1986) de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Sylvie Bukhari-de Pontual possède une connaissance approfondie des questions de solidarité internationale.

Sa formation juridique, enrichie de plusieurs expériences au sein de missions gouvernementales (conseil stratégique pour la coopération non-gouvernementale, missions sur les droits de l’homme et le développement durable du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes etc…) dédiées aux droits humains et à la lutte contre la torture entre autres, lui permettent d’appréhender de façon globale les questions liées à l’évolution de l’humanitaire et du monde de la solidarité.

Les droits humains au cœur de son parcours

Femme d’engagement et de valeurs, Sylvie Bukhari-de Pontual est une militante de la cause des droits humains et s’est depuis toujours investie bénévolement au sein de différentes associations humanitaires, tant au niveau national qu’international.

Elle fut notamment de 2004 à 2016, Présidente de la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT) et précédemment Présidente de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT France).

En parallèle de ses fonctions de Présidente, elle enseigne dans de prestigieux établissements tels que l’ENA (Séminaire sur la lutte contre la torture) ou l’Université d’Aix-en-Provence Marseille III (Droit international des droits de l’homme) ou encore l’Institut Catholique de Paris (ICP).

 « Le CCFD-Terre Solidaire, qui a eu 60 ans en 2021, se doit plus que jamais d’être une organisation engagée au service d’une cause, une organisation qui dans l’intérêt et avec les populations auprès desquelles elle a choisi de s’investir, est résolument engagée pour la construction d’un monde plus juste, plus solidaire et plus respectueux des droits humains et de la planète ».

COP 26 : l’impact des systèmes agricoles sur le climat et l’humanité

novembre 29th, 2019 by

La COP 26 ne peut plus ignorer que l’agriculture et notre système alimentaire industrialisé font partie des secteurs, comme les transports et l’énergie, qui doivent être remis en question pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais gare aux fausses solutions…

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Pérou : La mine empoisonne la vie des paysans andins

novembre 14th, 2019 by

Classé parmi les principaux pays producteurs mondiaux d’argent, de cuivre et de zinc, le Pérou n’hésite pas à bafouer les droits des populations et à détruire l’environnement pour faciliter les investissements des multinationales dans le sud-andin. Quitte à employer la force pour imposer de nouveaux projets miniers.

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La forêt brûle en Bolivie, les populations sinistrées appellent à l’aide

août 30th, 2019 by

Depuis début août, les incendies déciment la Bolivie. Plus de 750 000 hectares sont en train d’être détruits par le feu. Les incendies ont atteint la région semi-aride du Chaco, proche de la région amazonienne. Ils dévastent cette région extrêmement riche en biodiversité où des communautés indigènes ont dû fuir face à l’avancée des flammes.
Notre organisation partenaire sur place CIPCA nous appelle à l’aide.

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Guatemala : « Nous voulons une économie de la vie et non de l’accumulation »

août 6th, 2019 by

Au Guatemala, le droit à l’eau et la lutte contre la malnutrition sont toujours des enjeux cruciaux.
Dans ce pays où la terre et l’eau sont accaparées par une minorité, Vilma Judith Sot Chile, coordinatrice de projets pour l’association locale Serjus, raconte l’âpre lutte des communautés locales pour y avoir accès.

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Cinq portraits saisissants du journal La Croix réalisés avec nos partenaires colombiens

août 5th, 2019 by

En 2017, la Colombie a signé un accord de paix sans précédents avec la guérilla des Farc. Comment les anciens combattants et combattantes retrouvent-ils leur place dans la société ? Quelles sont les défis à relever pour que la paix puisse être pérenne?
Grâce à la mise en relation avec les associations partenaires que nous soutenons sur place, les cinq portraits réalisés par La Croix nous transportent au cœur des fragilités et des espoirs des personnes qui continuent de se battre pour la paix

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Les sociétés civiles parlent d’une seule voix contre l’exploitation minière

juin 19th, 2019 by

A la fin 2018, le premier Forum social mondial relatif à l’exploitation minière et à l’économie extractiviste s’est tenu à Johannesburg. Nicola Bullard, responsable du service Asie au CCFD-Terre Solidaire, était présente. Elle témoigne.

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Accord de libre-échange ALECA : 9 risques identifiés par la société civile tunisienne

mai 15th, 2019 by

L’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) en cours de négociation entre la Tunisie et l’Union européenne suscite de nombreuses craintes en Tunisie. Cet accord expose davantage l’économie tunisienne à la concurrence des produits et des investisseurs européens, notamment l’agriculture et les services, jusqu’ici protégés.
Les organisations partenaires que nous soutenons en Tunisie redoutent les effets sociaux de ce nouvel accord de libre-échange et une perte de souveraineté économique de la Tunisie.

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Quand féminisme et écologie se rencontrent

mars 7th, 2019 by

À travers le monde, des mouvements sociaux de femmes – dits écoféministes – partagent une même réflexion : la destruction de la nature et la domination des femmes auraient-elles les mêmes racines?

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Comment les migrants maliens soutiennent le développement de leur pays d’origine

février 7th, 2019 by

Représentant près d’un tiers de la population du Mali, la diaspora joue un rôle majeur dans le développement du pays. L’association GRDR, soutenue par le CCFD-Terre Solidaire, accompagne les initiatives des migrants en faveur de leur région d’origine.

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Brésil : forte inquiétude de l’Eglise et de la société civile sur le devenir des terres indigènes (témoignage)

janvier 8th, 2019 by

Au Brésil, le nouveau président Jair Bolsonaro vient déjà d’annoncer le transfert de la responsabilité de la démarcation des terres indigènes au ministère de l’Agriculture, très favorable à l’agrobusiness. Cette décision alerte les communautés indigènes et les défenseurs de l’environnement.
Mgr Roque Paloschi, archevêque de Porto Velho, et président du CIMI, nous explique pourquoi.

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Souveraineté alimentaire : « La Tunisie a perdu le contrôle de son modèle agricole »

décembre 17th, 2018 by

Pour des raisons historiques, le modèle tunisien est fondé sur l’exportation et la dépendance. Décryptage avec Habib Ayeb, géographe et créateur de l’Observatoire de la souveraineté alimentaire et de l’environnement (OSAE), soutenu par le CCFD-Terre Solidaire.

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Le niébé, un haricot au coeur de la bataille pour les semences paysannes

juillet 26th, 2018 by

Le niébé est un haricot très populaire en Afrique de l’Ouest, et particulièrement nutritif. Pour le promouvoir et le protéger, l’AOPP, une fédération d’organisations paysannes malienne appuyée par le CCFD-Terre Solidaire, a monté toute une filière paysanne. Alors que Monsanto promeut désormais un niébé BT, l’organisation se bat pour défendre des semences paysannes locales de haricot naturellement adaptées à leur environnement.

Importance et rôle du niébé

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Au Mali, N’tyo Traoré est chargé de programme souveraineté alimentaire à l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), qui représente 280 organisations paysannes maliennes de tout niveau. Après avoir œuvré pendant dix ans au développement de la filière niébé, l’AOPP s’oriente depuis 2014 vers des pratiques agroécologiques. La promotion des semences paysannes est au cœur de cette stratégie.

Pourquoi promouvoir la culture du haricot niébé ?

N’Tyo Traoré : Tout d’abord parce que ce haricot typique de nos régions est un excellent aliment. C’est une source de protéines d’accès facile quand tout le monde ne peut pas se payer de la viande. Il pousse facilement et sans grandes exigences, il se conserve bien, et tout le monde l’aime !

Mais son rôle dépasse de loin le seul cadre nutritif : le niébé est une pièce maîtresse de la culture malienne, un vrai ciment de la société ! C’est le plat de fête indispensable à toute cérémonie, on se réconcilie après un conflit autour d’une assiette de niébé, il marque l’honneur dû aux défunts lors de funérailles.

Au cours du temps, nous avons développé des recettes. En particulier une collation particulièrement nutritive pour les enfants, à base d’oignon, de niébé et de djouka (fonio et arachide). Nous avons aussi mis au point le degué de niébé, une purée sèche et fumée très pratique pour la conservation, et qui se cuisine après réhydratation. On peut aussi le préparer avec du lait de coco pour une saveur encore plus riche.

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Comment améliorer la filière du niébé ?

Nous avons appuyé la formation de producteurs de semences paysannes du haricot niébé, à la fois pour leur utilisation domestique et pour la commercialisation. Car les semences du marché, dites « améliorées » et certifiées, ne sont très souvent que du tout-venant, non conformes aux caractéristiques annoncées : taux de germination très faible, variété ne correspondant pas à l’étiquette, etc.

Nous avons également développé et popularisé des techniques de conservation du niébé, naturelles et dépourvues de toxicité. Des bidons de 20 litres sont garnis de feuilles de plantes répulsives pour les insectes prédateurs. Cela préserve la récolte de niébé et les semences d’une campagne agricole à l’autre.

Nous avons privilégié une variété rustique, le korobalé. Dans un premier temps, pour la campagne 2015-2016, nous l’avons faite certifier officiellement. 24 producteurs ont pu vendre une partie de leurs semences aux paysans. Cela a créé un petit engouement et d’autres producteurs nous ont rejoints. La diffusion a été facilitée par la coutume qui veut que les agriculteurs s’échangent gracieusement des semences.

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Pourquoi avez-vous finalement décidé de ne pas demander la certification officielle pour vos semences de niébé ?

Parce que la certification officielle a une durée limitée dans le temps.

Parce que la certification est particulièrement coûteuse. L’économie réalisée sur le coût de la certification a permis de doter nos trente producteurs de semences de fumure organique et de traitements naturels pour les plants.

Parce que la certification se restreint à des variétés qui ne donnent pas égale satisfaction sur toutes les zones. Ainsi le korobalé est moins productif qu’ailleurs dans la région de Kayes, très chaude et peu pluvieuse. Le kérékalan, par exemple, est mieux adapté. Mais il n’est pas certifié, car il s’agit d’une variété dite « population », c’est-à-dire purement paysanne, présentant un certain degré de variabilité dans ses caractéristiques.

Comment obtenir une reconnaissance des semences paysannes pour le niébé ?

Nous avons développé une stratégie de reconnaissance et d’identification de chaque semence « population » du pays, en établissant leur carte d’identité. Pour le niébé bien sûr, mais aussi pour des céréales et des légumes. Nous avons lancé une initiative, avec les plus importantes organisations travaillant dans le domaine de l’agriculture, pour créer notre propre référentiel : SNP, Semence « norme paysanne ».

Nous souhaitons faire enlever les restrictions à la commercialisation des semences paysannes qui ne sont pas certifiées. C’est un grand débat actuel dans les milieux paysans, et pas seulement au Mali. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) appuie une évolution des législations dans notre sens, et nous faisons pression auprès des parlementaires et des autorités pour une reconnaissance des semences paysannes à l’égal des variétés certifiées.

Le Mali est particulièrement avancé dans cette bataille : le ministère de l’Agriculture, chargé d’étudier une révision des textes réglementaires, travaille en bonne entente avec nous, de même que les instances de recherche et les élus. Nous avons obtenu des modalités plus favorables. Par exemple, il est important pour nous que l’étiquetage officiel de ces variétés fasse apparaître les régions cibles (comme Kayes pour le kérékalan), avec un nom stabilisé pour la variété, la durée de son cycle, etc. Notre philosophie : il faut que les paysans aient confiance dans leur production semencière, afin de ne pas tomber entre les mains d’agro-dealers qui vont les séduire avec des semences pas chères mais vraiment douteuses.

Comment présentez-vous l’agroécologie à votre public paysan ?

Comme un tout. C’est une vision qui englobe :

la préservation des ressources naturelles, et donc les semences paysannes

l’autonomie des communautés rurales et l’autosuffisance alimentaire, ce qui passe aussi par le biais de la maîtrise locale des variétés cultivées.

L’AOPP est à la pointe de ce mouvement au Mali aujourd’hui. Mais il faut bien s’entendre, car le terme d’agroécologie commence à être galvaudé : on voit des industriels s’en prévaloir au seul titre d’être passés à des micro-doses intelligentes d’engrais ou de pesticides. Nous voulons couper court à tout cela. Pour nous, l’agroécologie ne saurait être autre que paysanne et zéro chimie.

Utilisation et diversification du niébé

Le niébé est également utilisé dans des préparations diverses telles que les beignets et les galettes, qui sont populaires lors des fêtes et cérémonies. Grâce à sa polyvalence, il peut être intégré dans des plats salés et sucrés, offrant ainsi une multitude de possibilités culinaires. Par exemple, des pois cassés peuvent être combinés avec du niébé pour enrichir les soupes et les ragoûts, améliorant ainsi les valeurs nutritionnelles avec des fibres alimentaires et des protéines.

L’agriculture paysanne au Mali met également en avant la diversité des variétés de niébé cultivées. Chaque région a ses propres préférences en matière de variétés, ce qui contribue à la préservation de la biodiversité agricole. Les semences paysannes de niébé sont souvent échangées entre agriculteurs, renforçant ainsi les liens communautaires et l’autonomie alimentaire.

Les bienfaits nutritionnels et environnementaux du niébé

Le niébé est riche en protéines, ce qui en fait un aliment de base essentiel pour les populations locales. De plus, il est sans gluten, ce qui le rend adapté aux personnes souffrant d’intolérances. Les fibres qu’il contient aident à maintenir une bonne digestion et à prévenir certaines maladies. Les légumineuses comme le niébé ont également un faible index glycémique, ce qui est bénéfique pour les personnes diabétiques.

Cultiver le niébé présente aussi des avantages environnementaux. En tant que légumineuse, il fixe l’azote dans le sol, améliorant ainsi la fertilité des terres sans recours à des engrais chimiques. Cela favorise une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Le niébé est aussi résistant à la sécheresse, ce qui en fait une culture idéale dans les régions arides.

Conclusion

Le niébé joue un rôle crucial dans la culture malienne et dans la lutte pour la souveraineté alimentaire. La promotion des semences paysannes, adaptées aux conditions locales et libres de produits chimiques, est essentielle pour une agriculture durable et résiliente en Afrique de l’Ouest. De plus, l’intégration de pratiques agroécologiques et l’utilisation de variétés diversifiées de niébé contribuent à renforcer la sécurité alimentaire et à préserver l’environnement.

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Pour en savoir plus sur les semences paysannes, lire aussi la bande dessinée: histoire de semences, résistance à la privatisation du vivant

Brésil : Le père Amaro, défenseur des sans terres, est libéré !

juillet 6th, 2018 by

Le père José Amaro Lopes, prêtre et défenseur des droits des sans terres au Brésil, arrêté et incarcéré depuis trois mois, a été libéré le 29 juin 2018, dans l’attente de son procès.

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