Côte d’Ivoire : le cacao de la discorde
Alors que les traditionnels chocolats de Pâques sont dans les rayons Emilie Leroux, chargée de mission Afrique, nous emmène en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Dans ce pays où la terre se fait rare la culture du cacao alimente de nombreux conflits fonciers.
Le cacao, fleuron de l’économie ivoirienne
La Côte d’Ivoire a basé son développement économique sur l’agriculture et notamment sur des cultures d’exportation. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits puisque la Côte d’Ivoire est le premier producteur avec 40% de la production mondiale de cacao. Beaucoup de Français risquent donc d’en consommer très prochainement.
Si la Côte d’Ivoire a réussi à atteindre cette performance, c’est aussi au détriment de son environnement : 90% des forêts ont été détruites en 50 ans et remplacées par du cacao.
40%
90%
Une culture à l’origine de conflits fonciers
Aujourd’hui, les plantations ont vieilli et les sols se sont dégradés. Une solution serait de replanter ailleurs, mais il n’y a plus de nouvelles terres à défricher. En plus, la démographie est galopante donc la pression sur le foncier est forte. En quelques décennies, la terre est devenue l’objet de toutes les convoitises et de très nombreux conflits.
Le cacao s’est développé grâce à l’arrivée de nombreux migrants, notamment du Burkina Faso et du Mali qui, à l’époque, se sont vu confier des terres de façon orale. Plusieurs générations après ces contrats oraux sont remis en question par des autochtones. Mais qui peut savoir ce que les anciens se sont dit il y a 50 ou 60 ans ! La situation est donc très complexe.
Par ailleurs, au niveau local les communautés continuent d’appliquer des règles coutumières elles aussi orales.
ASAPSU accompagne les communautés pour régler ces conflits
Notre partenaire ASAPSU expérimente une approche innovante : il accompagne les communautés villageoises dans la clarification et la renégociation des règles de gestion des terres.
Les populations se réunissent et redéfinissent collectivement les conditions d’accès à la terre. Ces nouvelles règles sont ensuite formalisées à l’écrit. Ainsi, chacun sait à quoi s’en tenir et cela permet de prévenir et d’anticiper les frustrations et les conflits.
Ce travail d’ASAPSU est une très belle réussite puisque les autorités locales comme les populations voisines réclament son accompagnement. On voit donc que si on se donne le temps d’impliquer les communautés et de les écouter, il est possible de transformer le foncier en un levier de cohésion sociale.
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