Des citoyens ordinaires engagés au quotidien

Publié le 13.08.2013

Chacun de leur côté, à titre personnel, des citoyens « lambda » s’engagent en faveur de la promotion d’une agriculture et d’une consommation différentes, plus respectueuses des hommes et de l’environnement.

Patrick Bourgeois, pâtissier
Le choix du bio : un retour aux sources

Après avoir été longtemps boulanger-pâtissier traditionnel à Bourg-en-Bresse, Patrick Bourgeois a ouvert fin 2011, avec son épouse, une biscuiterie bio aux portes de la ville : les Gaudélices. Il explique son choix.
« Pendant vingt-neuf ans, nous avons créé trois boutiques en ville. Nous fabriquions déjà des biscuits à partir de farine de gaudes, une farine de maïs spécifique à la Bresse. L’idée d’ouvrir la biscuiterie a mûri six ou sept ans, pendant lesquels nous avons suivi le parcours classique du créateur d’entreprise. Établir une gamme de produits du terroir à base de biscuits de gaudes, c’était revenir aux sources. Nous étions dans une dynamique de produits naturels sans conservateurs, c’est-à-dire de produits sains. Dans cette logique, le choix du bio allait de soi. Il nous a fallu trouver des fournisseurs bio du coin, ce qui s’est révélé difficile car il en manque dans l’Ain. Par exemple, nous devons chercher notre beurre dans le Doubs, voire en Bretagne.
Notre démarche est bien perçue par nos clients. On nous explique qu’il faut arrêter de manger tout et n’importe quoi. Le fait que les gaudes soient à base de maïs, lequel évoque plutôt les OGM, nous permet d’engager la conversation sur le sujet ».

Colette Delisle, épargnante à Terre de liens
Elle pense « à l’avenir et aux jeunes »

Le déclic a eu lieu grâce à ses voisins. Ils avaient besoin de soutien pour le démarrage de leur future exploitation agricole près de Ste-Maure-de-Touraine : une ferme bio d’élevage caprin et de production de fromages de chèvre, dont la Foncière Terre de liens, un outil d’investissement solidaire, s’est portée acquéreur.
Colette Delisle, infirmière à la retraite et issue du milieu rural, n’est ni une professionnelle de l’agriculture ni une activiste écologiste. Simplement, elle a quelques convictions bien ancrées : « Je ne veux pas des OGM, ni des pesticides, ni de toutes ces choses mauvaises pour la terre. Si l’on continue de construire sur des terres agricoles, si de gros agriculteurs prennent encore plus de terres, comment les jeunes agriculteurs feront-ils pour s’installer ? »
C’est en pensant « à l’avenir et aux jeunes » que Colette a souscrit chez Terre de liens, avec la conviction de faire ainsi oeuvre utile pour l’avenir de l’agriculture.


Vincent Maas, parent d’élève
Il défend le bio à la cantine de l’école

Vincent Maas est le père de deux enfants qui fréquentent une école associative diwan (pratiquant le bilinguisme breton-français) à Paris. Il est un ardent défenseur du bio à la cantine de l’école.
« Dernièrement, il y a eu une augmentation tarifaire à cause de la hausse des coûts de matières premières de 3,5 %. En cette période difficile, cela commence à coûter trop cher pour certains parents et la poursuite de l’expérience de la cantine bio, décidée il y a deux ans, est en débat.
Le jeu en vaut la chandelle. Avec la certification bio, on échappe aux pesticides et aux OGM. Les produits n’ont pas la même texture et ont meilleur goût. Cela rejoint aussi des préoccupations plus globales comme l’éducation au goût. La filière bio offre une diversité de production assez large avec des produits habituellement pas consommés comme le panais.
Le bio à la cantine constitue pour ma compagne et moi le prolongement d’une démarche personnelle. Nous sommes adhérents d’une AMAP et d’un groupement de consommateurs en circuit court. L’expérience permet aussi aux autres enfants de l’école d’avoir accès à un repas bio sur trois dans la journée ».


Marie-Édith Auger, faucheuse volontaire
« On n’est pas d’accord ? Il faut le dire haut et fort »

Fille d’agriculteur, mère de deux filles, Marie-Agnès a été relaxée par le tribunal de Chartres mais a été condamnée à un mois de prison avec sursis et 90 € d’amende, pour le fauchage de la première plantation de maïs commercial transgénique à St-Hilaire, en Haute-Garonne. « Nous, les produits chimiques, cela n’a jamais été vraiment notre truc. Et quand j’ai entendu parler des OGM la première fois, cela m’a paru vraiment suspect. J’ai entendu José Bové qui dénonçait la mainmise des multinationales sur le vivant et le fait que les pays pauvres seraient anéantis. Et donc lorsqu’il a été mis en prison, moi je me suis dit : “Ce n’est pas normal qu’il soit le seul à supporter ce combat alors que l’on est presque des millions à penser la même chose”. Et je me suis inscrite faucheuse volontaire sur le Larzac en 2003. (…) Pour moi, les OGM, c’est une technologie de mort. On ne doit pas laisser faire ça. Si on n’est pas d’accord, il faut le dire haut et fort. Gandhi disait : “Ne rien faire, laisser faire, c’est mettre sa conscience en prison.” Il le dit mieux que ça, mais c’est l’esprit. (…) »

Extrait de l’ouvrage collectif Faucheurs volontaires, association Les Dessin’acteurs, 2010

Damien Leroy, agriculteur céréalier en conversion
Producteurs-consommateurs : un lien « à nourrir humainement »

Au coeur de la Beauce, il y a quatre ans, Damien Leroy décide de convertir progressivement son exploitation à l’agriculture biologique et de développer du maraîchage. Une remise en question issue de ses vingt ans d’expérience dans l’agriculture conventionnelle et de son engagement actif au MRJC puis au CMR.
« Je me suis rendu compte des limites du système dans lequel j’étais. Ici, dans la Beauce, il y a un agriculteur pour 140 hectares ! Dans une période où il y a de plus en plus de chômage, cela pose question. Dans d’autres régions, avec des terres moins bonnes et des exploitations plus petites, il y a une effervescence et les gens arrivent à vivre ». Sur 140 hectares, Damien consacre aujourd’hui six hectares au maraîchage et un tiers de la surface en bio.
Attiré de longue date par le maraîchage, il a rejoint également un groupement d’agriculteurs qui vend des paniers bio sur Paris et Orléans et dont il partage l’éthique et le but : permettre aux agriculteurs de se rémunérer correctement tout en respectant la terre et le consommateur. Pour Damien, il est important que les consommateurs puissent avoir un lien presque affectif avec ce qu’ils mangent, le terrain et l’agriculteur.

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