Des ONG de plus en plus criminalisées

Publié le 29.04.2022| Mis à jour le 01.07.2022

La criminalisation de la société civile est un phénomène très présent en Asie mais qui gangrène le monde entier. Dans de nombreux pays, les ONG sont menacées et attaquées par les autorités. Juliette Segard, responsable du Service Asie, nous éclaire sur les conséquences de cette répression sur nos partenaires.

Des ONG attaquées par les autorités

On assiste, depuis une dizaine d’années, à une montée des régimes autoritaires ou des populismes, en Asie comme dans le reste du monde. Ces régimes bafouent les droits humains, portent atteinte à la démocratie et attaquent les libertés fondamentales (notamment la liberté d’expression et d’association).

Les organisations de la société civile (ONG, syndicats, mouvements sociaux, collectifs de citoyens) sont particulièrement ciblées et empêchées de travailler.  Elles font l’objet d’harcèlement administratif ou judiciaire de la part des autorités. Mais aussi de menaces et d’intimidations, sur les réseaux sociaux comme “hors ligne”.

Certaines personnes sont arrêtées ou subissent des violences physiques, et peuvent même être assassinées.

Juliette Segard, responsable du service Asie

Cela concerne aussi bien les avocats ou les journalistes, “traditionnellement” ciblés, que des leaders paysans ou des défenseurs de l’environnement. Selon l’organisation Global Witness en 2020 on comptait 227 assassinats de défenseurs des terres et de l’environnement dans le monde.

Globalement, la marge de manœuvre pour défendre les droits des populations, faire entendre leur voix, mobiliser et plaider pour des sociétés plus justes se réduit de plus en plus. Non seulement les organisations de la société civile doivent essayer de faire avancer leurs causes mais elles doivent aussi essayer de survivre, tout simplement.

Un appui à nos partenaires entravé

Il est toujours possible pour le CCFD-Terre Solidaire de soutenir ses partenaires. mais c’est devenu très difficile. Dans de plus en plus de pays de nouvelles lois entravent le financement des organisations de la société civile depuis l’étranger. Il est désormais compliqué de leur envoyer des fonds pour les soutenir.

Au-delà d’un appui financier, ce n’est pas évident de soutenir moralement et psychologiquement ces organisations. Il arrive que leurs salariés, militants ou bénévoles soient en état de forte anxiété, de dépression ou de burn out.

Un soutien indéfectible

Ces problématiques sont relativement nouvelles pour le CCFD-Terre Solidaire. Cependant nous nous formons et bien sûr nous demandons à nos partenaires ce dont ils et elles ont besoin. Nous venons d’ailleurs de lancer un chantier sur ce qu’on appelle en anglais le « care », c’est-à-dire le fait de prendre soin, pour réfléchir à ce que nous pouvons faire concrètement.

Cela peut être payer des séances avec un psychologue ou favoriser des retraites « stratégiques » pour réfléchir, se poser, prendre le temps etc.

C’est aussi déculpabiliser nos partenaires : leur dire que se préserver n’est pas un renoncement à la lutte ou à ses idéaux. Et que ce n’est pas un signe de faiblesse d’avoir besoin d’aide.

Enfin, notre soutien passe par leur assurer, quelle que soit la difficulté de la situation locale, que nous continuerons d’être à leurs côtés. 

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