L’histoire de Gregorius et du dragon de Komodo
En Indonésie, sur l’ile de Flores, nous soutenons l’organisation locale Sunspirit For Justice and Peace, qui agit pour préserver l’archipel unique des petites îles de la Sonde et leurs habitants des appétits des investisseurs. Voici l’histoire de Gregorius, son directeur, qui nous raconte son combat emblématique autour du “dragon” de Komodo.
Gregorius Afioma a grandi sur l’île Flores, au milieu de l’ethnie des Manggarai, à l’Est de l’Indonésie. Depuis son village de pêcheurs de Labuan Bajo, il observe les bateaux voguer vers le Parc National de Komodo. Perché au cœur de l’océan indien, ce petit bout de paradis, classé au Patrimoine mondiale de l’UNESCO, abrite les fameux « dragons » de Komodo; Ces drôles de lézards géants cohabitent depuis des générations avec les communautés locales.
Hélas, aveuglé par la volonté de s’enrichir, le gouvernement ambitionne de transformer cet écosytème unique en une sorte de « Jurassic Park » agrémenté d’ hôtels en tout genre pour touristes fortunés. Mais à quel prix ? À celui de la destruction de l’habitat des varans de Komodo et de la délocalisation des communautés locales.
Un activiste dévoué à défendre les richesses de son archipel natal
Pour Gregorius, le tourisme ne doit pas se résumer à profiter des plages et à contempler les paysages tout en les détruisant. Il doit être l’opportunité de diffuser l’histoire, la culture et les savoir-faire des communautés locales, tout en soutenant leur développement dans le respect de leur environnement.
Jeune activiste écologique, Gregorius militait déjà sur les bancs de la fac, entre deux cours de philosophie, pour défendre son archipel natal de la menace des mégaprojets industriels et touristiques. Aujourd’hui à la tête de l’ONG locale, Sunspirit for Justice and Peace, il milite pour la préservation de l’environnement grâce à la recherche et des actions de plaidoyer ; il soutient l’éco-tourisme et l’artisanat local ; et il accompagne la jeunesse par le biais de la création artistique.
Un mouvement civil à l’épreuve de « Jurassic Park »
Refusant de voir l’île de Komodo succomber sous les bétonnières, Gregorius s’empare du problème à bras-le-corps. Il séjourne auprès des communautés impactées pour récolter leurs témoignages et mener des enquêtes de terrain. Ensemble, ils mènent de nombreuses actions de plaidoyer et de mobilisations pour alerter les pouvoirs publics et l’opinion.
Un beau jour, il reçoit une photo qui illustre sans équivoque la réalité grotesque de ce mégaprojet : un varan de Komodo se retrouve nez à nez avec un camion de chantier qui entrave sa route. Submergé d’un brin de colère, Gregorius poste cette photo sur les réseaux. Elle devient virale. L’indignation partagée afflue des quatre coins du monde. Médias nationaux et internationaux, Universités et Institutions, UNESCO… son téléphone ne cesse de sonner.
Victoire, ou demi-victoire, le plan de relocalisation des communautés et les permis de construire sont « suspendus ». Fier, Gregorius reste néanmoins réaliste : le gouvernement compte bien poursuivre son projet à l’ombre des regards. Et celui-ci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Militant et chercheur : la promesse d’un engagement plus fort
Accroître les forces de Sunspirit et s’engager dans la publication de livres et de films documentaires, c’est pour Gregorius l’objectif de demain.
Pour peser davantage dans les décisions politiques, il ressent le besoin de continuer à apprendre. Il souhaite s’engager dans un projet de recherche sur la conservation et le développement du tourisme à Flores et vient de décrocher une bourse américaine.
avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE
J'agis
J'ai 1 minute
Partagez et relayez nos informations et nos combats. S’informer, c’est déjà agir.
Je m'informe
J’ai 5 minutes
Contribuez directement à nos actions de solidarité internationale grâce à un don.
Je donne
J’ai plus de temps
S'engager au CCFD-Terre Solidaire, c'est agir pour un monde plus juste ! Devenez bénévole.
Je m'engage