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Tourisme solidaire

Publié le 18.07.2006| Mis à jour le 09.09.2021

Le CCFD-Terre Solidaire a adopté l’économie sociale et solidaire comme l’un des 6 axes stratégiques de son rapport d’orientation. En effet, « le CCFD-Terre Solidaire entend mettre en pratique avec ses partenaires des démarches qui visent à rendre à l’économie son rôle d’instrument au service de la satisfaction des besoins de tous et pour remettre la solidarité au premier plan ».


La promotion du tourisme solidaire entre pleinement dans cet axe de travail.

Il y a cependant une double difficulté à définir ce qu’est précisément le tourisme solidaire. La première est liée à l’utilisation du terme générique de « solidarité », qui renvoie à une dimension morale pouvant sous-tendre une diversité de pratiques. La seconde tient à l’existence d’un ensemble de concepts connexes : tourisme durable, tourisme responsable, tourisme équitable, éco-tourisme.

Il est donc essentiel de bien distinguer l’ensemble de ces appellations et des normes que ces concepts recouvrent. Il est possible pour cela de procéder à des regroupements et d’aboutir à deux formes de tourisme alternatif, le « responsable » d’un côté, le « solidaire » de l’autre.


Le tourisme responsable

Il renvoie à la responsabilité des acteurs touristiques (touristes et opérateurs) face à leurs pratiques sociales et environnementales. Sont concernés les enjeux tant de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises que de l’éducation au développement, citoyenne et écologique, des consommateurs. Citoyens et entreprises sont intégrés de la même façon dans le concept de responsabilité. On distingue à l’intérieur de cette « famille » :

– Le tourisme équitable
Il cherche à réduire l’impact social négatif de l’activité touristique. Non seulement, les conditions de travail des travailleurs du tourisme doivent être en conformité avec le droit du travail des différents pays à chaque niveau de la chaine, mais la notion de répartition équitable du revenu et du pouvoir de décision entre les différents intervenants de la filière est intégrée. Le tourisme équitable prend de ce fait davantage en compte les rapports de domination Nord/Sud.

– Le tourisme durable
Il cherche à réduire l’impact environnemental et social négatif de l’activité économique. Entrant dans le concept de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, il intègre au tourisme équitable une dimension environnementale. Une des conclusions du tourisme durable est que l’impact environnemental négatif provient majoritairement de l’usage du transport aérien. Le tourisme durable privilégie donc les circuits courts associés à des moyens de transports peu polluants.

– L’écotourisme
Il s’agit d’une pratique touristique qui se situe essentiellement dans un milieu naturel « où la présence des hommes est limitée ». La notion de responsabilité est donc là aussi présente, mais l’accent est davantage mis sur les comportements individuels face aux contraintes environnementales d’un milieu naturel.

Le tourisme solidaire

Il se distingue des autres formes de tourisme alternatif car il va au-delà de la responsabilité liée aux choix et pratiques individuels des acteurs économiques (opérateurs, consommateurs), en lui ajoutant la notion de solidarité. Celle-ci renvoie cependant à une double dimension, qui peut être distincte ou associée, d’où la difficulté à maitriser le concept.

– Une dimension humaine liée à la « rencontre »
La solidarité s’exprime en faveur d’un groupe de population, qu’il soit isolé, pauvre ou opprimé (ou tout à la fois). La rencontre entre les touristes et ces populations est comprise et vécue comme un acte de solidarité en soi. La solidarité renvoie ici, au-delà de la responsabilité, à un devoir moral d’engagement. Elle répond avant tout au besoin moral des touristes.

On peut distinguer parmi les acteurs du tourisme solidaire 3 niveaux différents de discours et objectifs liés à la rencontre et qui n’ont pas tous de lien avec la solidarité :
– L’authenticité : l’expérience de la confrontation entre tradition et modernité est recherchée.

  • La compréhension du réel : l’objectif escompté autour de la « rencontre » est de permettre aux touristes d’améliorer la compréhension des contextes qu’ils visitent, de les « éclairer ».
  • Le soutien aux victimes et aux acteurs de changement : l’idée est que la présence auprès des victimes ou des acteurs qui se battent contre l’oppression politique et l’exploitation économique est un acte de solidarité.

– Une dimension économique
La dimension économique de l’activité touristique s’inscrit dans une finalité autre que celle marchande. C’est à ce niveau que la dimension alternative prend son sens car les actions proposées trouvent leur origine dans une critique macro-socioéconomique du modèle dominant. La dimension économique de l’activité n’est pas pensée comme une finalité en soi mais tout autant comme une contrainte et un moyen de générer du revenu dans le cadre d’un projet intégré de développement local.

Le tourisme solidaire fait partie de l’économie solidaire,  où l’activité économique touristique a une finalité sociale, en lien avec le développement local. Or, sur la base des expériences du CCFD-Terre Solidaire et de ses partenaires, 3 conditions doivent être réunies pour permettre le lien entre l’activité touristique et le développement local :
– Le projet touristique doit être conçu et porté par et pour les populations locales.
– L’activité touristique doit venir en complément d’une activité économique endogène.
– Une redistribution sociale doit être assurée.

Le CCFD-Terre Solidaire soutient plus d’une quinzaine de partenaires des pays de la Méditerranée œuvrant pour un tourisme solidaire.

Les échanges et les rencontres entre ses partenaires ont fait émerger le besoin de se constituer en réseau afin de partager les expériences et les pratiques, de mutualiser les ressources et compétences, et de promouvoir collectivement les offres touristiques. Le réseau AREMDT pour un tourisme responsable et solidaire en méditerranée s’est constitué sur la base d’une charte de valeurs et de bonnes pratiques. Le réseau fonctionne à travers trois coordinations régionales avec les partenaires Sodev au Maroc pour le Maghreb, Mada au Liban pour le Proche Orient, Citoyens de la Terre à Marseille pour la France et Sodepau à Barcelone pour l’Espagne. En dehors de ces pays, les partenaires en Syrie, Jordanie, Egypte et plus récemment en Algérie sont particulièrement actifs et sont en mesure de proposer des séjours touristiques dans une stratégie plus large de développement local.

Tous partagent les principes suivants :
– Le tourisme n’est pas une fin en soi. Il n’a de sens qu’en tant que facteur de développement local, mis au service de la lutte contre la pauvreté, de la protection de l’environnement et du rapprochement des cultures.

  • Les offres touristiques sont portés par et pour les populations locales.
  • Elles permettent de valoriser les ressources du territoire.
  • Elles favorisent les échanges entre accueillants et accueillis dans le respect mutuel des cultures de chacun.

Voir la vidéo du réseau Aremdt, soutenu par le CCFD-Terre Solidaire

Site internet d’Aremdt

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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