Crédit Photo - Eco-Balade-Spirituelle

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Une éco-balade spirituelle sur la plage de la Grande Conche de Royan

Publié le 24.09.2022
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Eco-Balade-Spirituelle Royan du 10 aout 2022

Le 10 août dernier, au coucher du soleil, la paroisse de la Côte de Beauté a organisé, avec le CCFD-Terre Solidaire,  une balade, à la fois spirituelle et écologique pour se relier de tous ses sens à la Création et s’ouvrir à l’action.

20h30. Le soleil décline. Face à la mer, sur la Place du Maréchal Foch, la soirée bat joyeusement son plein. Au milieu du brouhaha des familles et des vacanciers, un petit groupe se forme et, après une ronde de présentations pour faire connaissance, s’éloigne doucement vers la plage. Le plus jeune doit avoir 23 ans, la plus âgée plus de soixante.

Une éco-balade spirituelle démarre comme ça : prendre un temps avec d’autres, marcher lentement, en silence ou en se parlant, s’éloigner petit à petit de l’agitation, se mettre en présence de Dieu, dans un lieu, ici et maintenant,  regarder les choses autour de soi, écouter les sons, humer les odeurs, goûter l’instant, sentir le contact du sable et de l’eau sur sa peau puis se représenter ce qui est là mais que les sens ne nous montrent pas : la vie souterraine et minuscule sous le sable, la rencontre du fleuve avec la mer, la mémoire de son histoire tumultueuse, la vie mystérieuse des profondeurs marines et l’immensité du ciel rougeoyant, dans lequel  commencent à poindre les premières étoiles. Et nous, campés au beau milieu de cette vie intense, totalement reliés à ce monde dont nous faisons partie et où chaque partie est reliée au Tout.

Assis en cercle sur le sable, le groupe prend un long moment pour se connecter à la création, dans une démarche de gratitude. Déjà, le bruit initial se nuance de perceptions plus profondes et s’enrichit de ce que les uns et les autres partagent. On lit de courts passages de la belle lettre du Pape François, l’encyclique Laudato Si, qui nous met face à une responsabilité partagée par toute l’humanité :  le bouleversement des conditions climatiques, la fragilité des espèces vivantes et les inégalités qui déchirent la grande famille humaine. Notre unique maison commune est en feu et nous en avons la garde. Qu’allons-nous faire ?

Le groupe reprend lentement sa marche le long du rivage. Nouvelle halte, cette fois-ci pour ouvrir le cœur à la compassion envers cette Création qui nous est confiée. Chacun est invité à dire ce qui l’inquiète ou le peine dans la situation de notre terre : incendies à quelques dizaines de kilomètres de là, actualité politique brûlante, incidents significatifs du quotidien, grands problèmes mondiaux qui semblent insolubles. L’échange est dense, le désarroi face à l’ampleur des défis est lourdement partagé par tous les membres du groupe.

Mais déjà une nouvelle étape surgit spontanément dans la conversation : on s’intéresse aux solutions, on commence à se raconter les expériences nouvelles menées par des gens de tous les pays qui s’associent, réfléchissent, tâtonnent, testent des solutions et exigent que les problèmes soient pris au sérieux par les décideurs. Car l’encyclique Laudato Si est catégorique : ce n’est pas le moment de détourner les yeux et de rester paralysés ! Le temps de la conversion est arrivé et l’action passe par mille niveaux et manières: s’informer sérieusement, cultiver une joyeuse sobriété, donner une place primordiale à la solidarité et aux « amitiés sociales », dédier de l’énergie et du temps à s’associer avec d’autres pour participer à la conversion de notre société, choisir avec soin nos dirigeants et leur faire savoir collectivement que nous veillons au respect du Bien Commun…

Le CCFD-terre solidaire, qui anime la balade, est riche d’une alliance avec plus de 500 organisations partenaires dans le monde. Celles-ci agissent dans des zones très menacées pour que des populations locales, pauvres mais inventives, fassent barrage aux conséquences des dégradations subies par la planète: – La désertification menace ? Des groupes tournants de voisins construisent des citernes et des systèmes de goutte à goutte à tour de bras pour profiter de chaque goutte de pluie. – La sécheresse vient à frapper ? Des banques de semences communautaires s’organisent pour minimiser la pénurie au moment de replanter. – La déforestation détruit la forêt tropicale? Des dizaines de petites coopératives agricoles se mettent à reboiser activement des parcelles récupérées. – Des décharges sauvages défigurent les périphéries urbaines ? Des mouvements de chiffonniers s’organisent et se transforment en recycleurs de pointe. – Des zones côtières, soumises à la pression urbaine et industrielle, voient leur faune et leur végétation se dégrader ?  Des milliers de pêcheurs artisanaux se mettent à protéger les stocks de poissons locaux et à réparer la mangrove abîmée. Des compagnies minières violent les lois environnementales et sociales ? Des organisations de juristes viennent leur rappeler leur devoirs élémentaires… Ces récits sont porteurs de bon sens, de courage, d’une espérance folle: celle d’une terre restaurée, équilibrée, en Paix… Et il y a de nombreuses possibilités de participer au mouvement, chacun à sa mesure, chacun depuis sa place dans le monde, chacun à sa façon. La fidélité présente dans « l’ADN » de la Foi peut susciter un puissant engagement citoyen dans le monde entier.

22h09. Une grande lune argentée s’est levée sur la plage. C’est beau et paisible. La balade éco-spirituelle touche à sa fin. Le petit groupe se donne un dernier tour de parole pour commenter l’expérience : « On n’a pas souvent l’occasion d’aborder les enjeux du climat dans le registre de la religion et de la foi, c’était intéressant pour moi » ; « C’était bien d’écouter des histoires, des récits de témoignages concrets » ; « On se rend compte qu’il y a quand-même tout le temps  beaucoup de bruit autour de nous … » ; « Je ne suis pas portée sur l’optimisme, mais ce soir, il y a peut-être des choses qui me donnent de l’espoir». Avant de se quitter, les participants s’unissent dans un Notre Père fraternel autour du Père Auguste, le curé de la paroisse, puis chacun reprend son chemin et les petits groupes se séparent sur le rivage, prolongeant parfois, encore un peu, le plaisir de la conversation.

Jean-Yves Maugis -

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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