Démocraties en crise : unir nos voix pour une justice mondiale

Publié le 08.05.2024| Mis à jour le 14.05.2024

Cette année, plus de la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes; des élections dont les résultats sont susceptibles de façonner la trajectoire de nombreux pays et de régions entières pour les années à venir. Unis par un engagement profond en faveur de la justice sociale et climatique, les représentants de la la CIDSE (dont le CCFD-Terre Solidaire est membre) invitent par cette lettre, tous les habitants de “notre maison commune” à faire preuve de responsabilité, de solidarité et d’espoir dans les urnes au cours des prochains mois.

Brussels, 8 May 2024 – Cette année, plus de la moitié de la population mondiale sera concernée par des élections politiques, dont les résultats auront probablement un impact décisif sur l’avenir de nombreux pays et régions entières du monde dans les années à venir. 

Dans un monde où les intérêts géopolitiques conduisent à la violence et à la guerre, dans lequel les systèmes démocratiques sont gangrénés et fragilisés par la montée des extrémismes, et où, malgré l’urgence écologique, trop peu est fait pour accompagner, avec courage et constance, les sociétés et les systèmes économiques en transformation, nous, membres de la direction des Organisations Catholiques pour la justice globale rassemblées au sein de la CIDSE, à l’unisson avec les communautés avec lesquelles nous travaillons, élevons nos voix et appelons les citoyens à réfléchir aux enjeux des différents processus électoraux en cours dans le monde :

Combien de temps encore, nous, grande famille humaine, allons-nous tolérer un contrôle, une production et une redistribution injustes du pouvoir et des richesses à l’échelle mondiale ? Quand verrons-nous la fin de ce système où quelques individus, grandes entreprises et intérêts privés dominent, privilégiant le profit au détriment de la vie ?

Existe-t-il une limite à l’injonction de croissance économique ? Combien de temps continuerons-nous à ignorer la menace que l’Être humain, épuisant la planète au-delà de ses ressources disponibles, fait peser sur la biodiversité ?  

On nous répète trop souvent qu’il n’y a pas d’alternative au modèle de croissance extractiviste. Mais nos partenaires du Sud global nous disent tout autre chose : qu’un autre vivre-ensemble est non seulement possible, mais urgemment souhaitable. Ceux qui sont les premières victimes et sont confrontés aux multiples carences du système économique, social et politique prédominant ont le droit d’exercer une influence et de jouer un rôle dans la définition des voies à suivre collectivement. Nous décelons des lueurs d’espoir dans le travail commun réalisé avec nos partenaires et les communautés qui nous guident vers un avenir plus solidaire, de justice et de paix. Nous nous tenons à leurs côtés face à ce monde où l’indifférence généralisée et la culture du tout-jetable sont profondément ancrées et deviennent des normes sociales. Pour faire de ce monde une réalité, il nous faut penser et agir de manière radicalement nouvelle. 

Voter est un droit, un privilège et une responsabilité collective à l’égard de nos communautés et pour préserver notre maison commune. Les crises interconnectées auxquelles nous faisons face exigent une réponse intégrée, seule à même de changer les choses.

C’est pourquoi nous exhortons ceux qui ont le droit de vote à l’exercer, engagés et conscients des réalités complexes auxquelles nous sommes confrontés. Et nous appelons les dirigeants politiques à :

  • remettre en cause les systèmes de pouvoir qui perpétuent et reproduisent les inégalités de genre, dans une optique féministe décoloniale ;
  • soutenir les lois qui relèvent d’un véritable multilatéralisme visant à transformer les systèmes économiques et politiques ;
  • promouvoir le droit international humanitaire et des droits humains ainsi que leurs défenseurs, en exigeant des gouvernements et des institutions internationales qu’ils adoptent, respectent et appliquent des règles contraignantes pour mettre fin à l’impunité ;
  • décoloniser nos systèmes de pouvoir en écoutant et en soutenant les communautés et les organisations du Sud global dans leur lutte pour la justice et la dignité ;
  • défendre la justice climatique et la biodiversité, et rejeter les solutions factices ou technicistes.

Dans l’encyclique Laudato Si’ du Pape François, nous sommes tous appelés à une nouvelle solidarité universelle. La responsabilité d’agir repose sur chacun d’entre nous. Malgré les nombreuses menaces qui pèsent sur la démocratie, telles que la manipulation, le rétrécissement de l’espace médiatique et de la société civile, ainsi que l’insécurité qui prévaut dans certains pays, le nouvel engagement des citoyens suscite un réel espoir. C’est particulièrement vrai au sein de la jeunesse, quand on pense que certains jeunes de 16 ans pourront voter pour la première fois aux élections européennes.

En Europe, comme ailleurs dans le monde, nous appelons tous les citoyens à défendre la justice, à promouvoir le bien commun et à protéger les droits de tous, en particulier les voix les plus marginalisées, les plus silencieuses et les plus vulnérables de notre grande famille humaine. Et nous demandons aux responsables politiques de les écouter.

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