L’exposition aux pesticides dans le monde a des conséquences évidentes sur les droits de l’homme

Publié le 16.03.2022| Mis à jour le 01.07.2022

Agriculteurs, travailleurs agricoles, ONG, du Nord et du Sud, et membres du Parlement européen demandent instamment à la Commission européenne et aux États membres de protéger la santé humaine, les systèmes alimentaires et l’environnement et de mettre fin aux pesticides chimiques.

Chaque être humain a le droit à la santé, le droit à l’alimentation, le droit à l’eau et le droit de vivre dans un environnement sans produits toxiques… Et pourtant, les pesticides sont partout. Ils sont présents dans l’air, dans l’eau, dans le sol et dans les aliments (y compris l’eau en bouteille commercialisée). Il existe un lien fort entre l’exposition aux pesticides, certains types de cancer et la maladie de Parkinson. Les pesticides chimiques ont également des effets négatifs sur la biodiversité, l’environnement et nos systèmes alimentaires.

« L’exposition aux pesticides a des conséquences évidentes sur les droits de l’homme », a déclaré Marcos Orellana, Rapporteur Spécial des Nations unies sur les substances toxiques et les droits de l’homme, dans sa vidéo d’introduction.

« La Commission européenne et les États membres doivent faire preuve de vision et de conviction morale. Ils doivent mettre fin à l’utilisation des pesticides chimiques, amorcer la transition vers l’agroécologie et mettre un terme aux exportations de pesticides interdits dans l’UE vers les pays du Sud », a déclaré Eva Corral, responsable pesticides et pollution de l’eau au Bureau européen de l’environnement (BEE).

Telles sont les principales conclusions de la Conférence sur les pesticides et les enjeux de l’agenda européen organisée à Bruxelles le 16 mars, avec la participation d’agriculteurs de l’Union Européenne et du Sud, de travailleurs agricoles, d’ONG et de membres du Parlement européen et de la Commission européenne. Evènement qui a permis d’exposer les nombreuses raisons pour lesquelles il est nécessaire de mettre fin aux pesticides chimiques.

La conférence a lieu à la veille de la publication par la Commission de la révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides (SUD), attendue pour le 23 mars. Il y a deux semaines, plus de 70 groupes de la société civile ont demandé à la Commission de veiller à ce que la révision soit suffisamment ambitieuse et comprenne des objectifs de réduction juridiquement contraignants. La conférence intervient également au moment où certains lobbys utilisent l’invasion russe en Ukraine pour remettre en question la stratégie « de la fourche à la fourchette » de la Commission européenne, dont l’un des objectifs est de réduire de moitié l’utilisation et les risques liés aux pesticides chimiques d’ici 2030.

Comme expliqué par Christophe Alliot, co-fondateur du BASIC, les systèmes alimentaires reposant sur les pesticides sont loin d’être bon marché : dans l’UE, les coûts directement imputables aux pesticides et supportés par nos sociétés – environ 2,3 milliards d’euros par an – sont deux fois plus élevés que les bénéfices nets réalisés par l’industrie.

« En tant qu’élus, nous sommes responsables de la juste utilisation de l’argent public. En utilisant des pesticides, le citoyen paie trois fois la facture : une fois via la Politique agricole commune (PAC), une deuxième fois lors de ses achats et une troisième fois via toutes les politiques de dépollution et de santé publique que nous devons mettre en place pour réparer les dégâts» a déclaré Benoit Biteau, eurodéputé Les Verts et vice-président de la Commission AGRI.

« Il est urgent de déconstruire le narratif autour des semences améliorées et des intrants de qualité promu dans les programmes gouvernementaux. Nous devons reconsidérer les systèmes alimentaires endogènes afin de favoriser la transition agroécologique » souligne Famara Diédhou, chargé de programme pour l’AFSA, une alliance d’acteurs de la société civile en Afrique.

Autre enjeu abordé lors de la conférence : celui de l’export par l’industrie de pesticides pourtant interdits d’usage dans l’Union Européenne vers les pays du Sud. Si la Commission européenne a annoncé vouloir mettre fin à l’exportation vers des pays tiers de pesticides interdits dans l’Union Européenne, elle n’a pas encore traduit cet engagement en un texte législatif concret.

« La commission doit présenter une proposition législative pour mettre fin à l’intoxication des pays du Sud dans les plus brefs délais. C’est une première étape nécessaire et qui doit être complétée par des outils de régulation internationaux. C’est le seul moyen de s’assurer que l’interdiction d’exportation ne sera pas contournée par les multinationales du secteur » – a déclaré Maureen Jorand, responsable du plaidoyer souveraineté alimentaire et climat au CCFD-Terre Solidaire.

« Nous devons attaquer le problème à la source. Nous ne pouvons plus nous permettre d’exporter les risques sanitaires et environnementaux des pesticides au profit de quelques multinationales » a conclu la parlementaire européenne écologiste Michèle Rivasi.

Contacts presse :

CCFD-Terre Solidaire : Sophie Rebours – s.rebours@ccfd-terresolidaire.org – +33 7 61 37 38 65
EEB : Eva Corral – eva.corral@eeb.org – +32 473 83 69 01
SOS Faim : Sabrina Serra – sse@sosfaim.ong – +32 484 12 55 21

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