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A Mindanao, le défi d’instaurer la paix entre les communautés
Au sud des Philippines, notre partenaire lutte pour faire reconnaître les droits des différentes communautés qui composent l’île de Mindanao et créer du dialogue. Sylvain Ropital, chargé de mission Asie au CCFD-Terre Solidaire nous en dit plus sur la gouvernance du pays et de l’île.
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Sur l’île de Mindanao déchirée, il fait dialoguer musulmans, chrétiens et indigènes
Ce fils de pasteur propose une enceinte de dialogue à la société civile de Mindanao, aux Philippines, secouée par de graves violences et la présence de djihadistes. Portrait d’un des leader du Mindanao’s People Peace Movement, qui sait aussi manier l’humour pour se faire entendre
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Philippines: Covid-19 et autoritarisme, la mise à prix de la démocratie libérale ?
Suite à la victoire écrasante de son camp aux élections sénatoriales de mi-juin 2019, le président Duterte semblait avoir sécurisé son hégémonie. Mais en priorisant le passage de la loi « antiterrorisme » au détriment d’une gestion efficace de la crise du Covid-19, il a montré son incompétence et son mépris pour le peuple philippin.
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Philippines : comment le gouvernement utilise-t-il la pandémie pour renforcer la répression ?
Déjà défavorisés, les populations indigènes de Mindanao ou les habitants des zones rurales, l’ont été davantage pendant la pandémie. Une période aussi marquée par une recrudescence de la présence militaire dans ces zones. Témoignage de Judy Pasimio, coordinatrice du réseau Lilak, partenaire du CCFD-Terre Solidaire.
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Philippines : La terre est un bien commun, pas une marchandise
Mary Ann Manahan est directrice du programme sur les biens communs à Focus on the global South (https://focusweb.org), basée à Manille. Cette ONG promeut la solidarité entre tous les pays du Sud pour faire avancer la lutte contre l’impunité des multinationales. Un sacré défi…Pourquoi faut-il s’organiser au niveau international pour lutter contre l’impunité des multinationales ?
Au-delà de nos différences, dans tous les pays du Sud, nous avons les mêmes problèmes :- l’accaparement des terres qui se fait au détriment de l’agriculture familiale,
- les investissements des multinationales dans les ressources naturelles qui dégradent notre environnement et portent atteinte aux droits des communautés,
- la défense des droits des femmes,
- la corruption,
- ou encore l’évasion fiscale…
Porter nos revendications au niveau international est une façon de nous faire entendre davantage. C’est pour cela que je suis venue à Genève en octobre 2017 à l’occasion des négociations du traité onusien contre l’impunité des multinationales. Ce fut aussi pour moi l’occasion de tisser des relations avec les organisations du Nord. Notre rassemblement donne un sens particulier à notre travail.
Votre action se cantonne-t-elle à l’échelle internationale ?
C’est au niveau international que se trouvent les réponses à la plupart des problèmes auxquels nous faisons face. Cela ne nous empêche pas de faire pression sur notre propre gouvernement. Nous avons aussi créé un groupe régionale informel d’ONG asiatiques engagées en faveur du traité en discussion. Pour avancer, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. D’autant que le combat que nous portons à Genève sera long. Il y en a peut-être pour 10 ans…
La représentante des Philippines s’est prononcée en faveur d’un tel traité. N’avez-vous pas été étonnée ?
Oui, en quelque sorte, car le gouvernement philippin n’est pas particulièrement en pointe sur ces sujets. Mais je crois qu’il n’a pas pris la mesure de ce qui est en train de se passer… La majorité a en effet changé mais le nouveau chef de l’Etat n’a pas remplacé sa représentante à Genève !
Pourquoi un tel engagement personnel depuis près de 15 ans ?
C’est sans doute en partie à cause de mon histoire personnelle. Mon grand-père était un petit producteur de café. A la fin des années 1990, la chute des prix mondiaux du café, l’a complètement anéanti, faute de revenus suffisants retirés de son activité.
Ce fut aussi le lancement de programmes de restructuration et le début du développement d’une agriculture industrielle. Cette situation m’a donné envie de comprendre comment on avait pu en arriver là.
La terre, comme la capacité à se nourrir, font partie des « biens communs » et doivent rester, à ce titre, en dehors des lois du marché. Depuis ce moment-là, la lutte contre l’accaparement des richesses pour le profit de quelques-uns qui en plus ne respectent pas les droits humains, a été, et reste, au centre de mon combat.
Porpos recueillis par Laurence Estival
Retrouvez l’ensemble des témoignages des victimes des multinationales sur notre carte interactive :
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Philippines : Les écueils de la reconstruction après le typhon Haiyan
Un an après le passage du typhon Haiyan, les régions sinistrées peinent à se relever. La décision d’interdire la construction d’habitations dans des zones considérées à risques, sur une frange littorale de 40 mètres de profondeur, provoque inquiétude et colère parmi les communautés de pêcheurs artisanaux. Où vont-ils vivre et travailler ?
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A Mindanao, les populations indigènes grandes perdantes de l’accord de paix
Amabella Carumba est vice-présidente du Mouvement populaire pour la paix à Mindanao (MPPM). Cette ONG locale, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, œuvre au rapprochement entre les communautés de Mindanao. Elle alerte sur la non reconnaissance des populations indigènes dans la nouvelle région autonome de Bangsamoro
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Les Philippins ont besoin de soutien et de solidarité
Haiyan est le 25ème typhon qui s’abat sur les Philippines depuis le début de l’année et le plus violent depuis 1911. Le CCFD-Terre Solidaire exprime sa solidarité et son soutien auprès de la population durement éprouvée.
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Philippines : La démocratie participative au coeur de la gouvernance tribale
Face à l’impérialisme de Manille, les différentes ethnies de l’île de Mindanao se battent contre l’accaparement des terres pour faire respecter leurs lois coutumières et afin qu’une meilleure coopération s’instaure entre gouvernance tribale et gouvernements locaux.
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La tempête Kai-tak aux Philippines
Aux Philippines, deux semaines après le passage de la tempête Kai-tak qui a fait plus de 100 morts, 300 000 déplacés et inondé des milliers d’hectares de terres agricoles, le CCFD-Terre Solidaire a débloqué un fonds d’urgence de 80 000 euros pour permettre à notre organisation partenaire IRDF de soutenir trois fédérations paysannes dans l’une des régions les plus affectées, Luzon Central.
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Le web doc TERRES pour dénoncer l’accaparement des terres
Les premiers épisodes consacrés au Mali et aux Philippines sont projetés le 18 juin, au Sommet des Peuples à Rio (Brésil).
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Philippines : « D’abord ils ont pris ma terre »
Qu’il s’agisse de terres agricoles ou de terrains urbains, de monocultures d’exportation, d’agrocarburants, de zones franches ou d’aquaculture, aux Philippines, tout est fait pour attirer les investisseurs étrangers.
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Réduction des risques liés aux catastrophes naturelles en Indonésie et aux Philippines
Paris, le 7 février 2012
Depuis 2009, le CCFD-Terre Solidaire est en contact avec un chercheur spécialisé sur les méthodes participatives de réduction des risques des catastrophes naturelles (DRR) à l’université de Grenoble. C’est à la suite d’une formation au sein d’un village où travaille IRDF, partenaire du CCFD-Terre Solidaire à Sorsogon aux Philippines, qu’une autre formation a été proposée en Indonésie autour du volcan Merapi (entrée en éruption en novembre 2010). Ces formations, qui consistent à réaliser avec les villageois une carte en 3 dimensions, sont soutenues par une équipe de chercheurs français du CNRS (laboratoire de géographie physique de Meudon).
La cartographie participative tridimensionnelle (CP3D) est désormais utilisée pour faciliter l’implication d’un grand nombre d’acteurs locaux afin de réduire les risques liés aux catastrophes naturelles qui touchent régulièrement cette partie de l’Asie du Sud Est. Il s’agit de construire, à l’aide de matériaux disponibles tels que du carton, du papier, etc. des cartes en relief à l’échelle sur lesquelles sont superposées des couches thématiques d’informations géographiques. Cette carte permet de dresser des repères topographiques, d’identifier d’illustrer la couverture et l’utilisation des sols et des caractéristiques anthropogéniques (comme les personnes vulnérables ou les élevages) à l’aide de punaises (points), de fils (lignes) et de peinture (polygones). C’est un réel outil d’aide à la décision dans la gestion du territoire autour duquel les villageois peuvent discuter pour prendre des décisions touchant à l’aménagement de leur village.
Aujourd’hui, 4 partenaires du CCFD-Terre Solidaire en Indonésie et aux Philippines sont directement impliqués dans ce programme.
Cartographie tri dimensionnelle participative pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles à NARGOMULYO en Indonésie (télécharger le pdf )
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Le 16 décembre à minuit le Typhon Sendong a touché les Philippines
Paris, le 22 décembre 2011
Le 16 décembre à minuit le Typhon Sendong a touché le nord de l’île de Mindanao, située au Sud de l’Archipel philippin. Les fortes pluies et glissements de terrain qui sévissent maintenant depuis 4 jours ont fait d’ores et déjà 937 victimes et plus de 1500 personnes sont portées disparues. Parmi les 170 000 personnes directement touchées beaucoup d’enfants se rendaient à l’école le samedi matin. Selon l’estimation des partenaires du CCFD-Terre Solidaire plus de 20 000 familles se retrouvent sans toit, et ces dernières refusent de rester dans les centres d’accueil déjà surchargés car les conditions sanitaires y sont extrêmement mauvaises (manque d’eau potable et de latrines).Sendong est le typhon le plus dévastateur qui ait touché l’île depuis 10 ans. Les provinces touchées de Mindanao Misamis, Lanao del Norte, Zambaonga Del Norte, de l’ARMM et de Negros sont parmi les plus pauvres des Philippines, la population y vit principalement d’agriculture familiale et de pêche traditionnelle. Le gouvernement et l’armée sont démunis face à l’ampleur de la catastrophe.
Selon les premières informations émanant des partenaires du CCFD-Terre Solidaire (IRDF et le MPPM sont les plus impliqués dans les opérations de secours et de distribution), les besoins immédiats pour les personnes évacuées sont essentiellement des besoins alimentaires, d’eau potable, de couvertures, de kits d’hygiène et de premiers soins.
Le CCFD-Terre Solidaire suit au jour le jour la situation à travers ses partenaires IRDF et MPPM qui travaillent l’un et l’autre avec des coordinations d’associations mobilisées pour porter secours aux populations affectées.
Paris, le 2 janvier 2012
Deux semaines après le passage du typhon Sendong qui a ravagé le Nord de l’île de Mindanao situé au Sud de l’Archipel philippin, le nombre de victimes s’élève à ce jour à plus d’un millier. Les 14 000 familles qui ont passé le réveillon dans des centres d’évacuation, doivent désormais s’enregistrer pour pouvoir bénéficier d’une aide d’urgence.Parmi les villes frappées par le typhon couvrant les 13 provinces de l’île, celles de Cagayan de Oro et Iligan ont été les plus touchées. Les dommages sont estimés à plus d’un milliard de pesos, soit 18 millions d’euros. D’après le Conseil de réduction et de gestion des catastrophes naturelles nationales (NDRRMC), près de 600 000 personnes ont directement subi les ravages du typhon.
Une mission de mesure des précipitations en milieu tropical pointe l’effet combiné des fortes pluies (plus de 50 mm/h) et des glissements de terrain aggravés par la déforestation des zones côtières. Dans cette région montagneuse, d’énormes troncs d’arbres ont été entrainés vers les habitations situées en contrebas des collines. L’administration Aquino a immédiatement mis en place une interdiction nationale de défricher de nouvelles parcelles.
L’action de la Task Force on Food Sovereingty (TFFS)
A Mindanao, la TFFS a immédiatement lancé un appel à dons afin de venir en aide aux victimes de Cagayan de Oro et Iligan. IRDF, partenaire du CCFD-Terre Solidaire et la TFFS ont mis en place un fond mobilisable depuis Cotabato Nord et Davao pour que les membres puissent envoyer des dons et du matériel.
Au Ranao Disaster Response Network basé à Iligan, des produits alimentaires de premières nécessités ont été envoyés de même que des médicaments et des vêtements, en réponse à l’urgence humanitaire.
IRDF a organisé les efforts des membres de la TFFS pour que les dons puissent parvenir aux communautés les plus isolées de l’île ; en effet, une des principales missions des employés d’IRDF consiste à identifier les besoins urgents afin de redistribuer le matériel et les produits de premiers secours vers les zones les plus reculées. Devant le manque de volontaires disponibles tous les employés se mobilisent.Dans les centres d’évacuation, les conditions de vie des populations les plus vulnérables sont déplorables, notamment à cause du manque de soins et de l’eau potable. PUSAKA membre de la TFFS basé à Pikit, Cotabato Nord, a monté une cellule d’accompagnement psycho-social dans un centre d’évacuation pour aider les familles en détresse. Les enfants et les personnes âgées semblent les plus touchés par les troubles qui règnent depuis deux semaines à Mindanao. Pour ces familles qui ont tout perdu, ce soutien psychologique apparaît aussi important que l’aide alimentaire, médicale et sanitaire.
Paris, le 12 janvier 2012
Soutien d’urgence du CCFD-Terre Solidaire aux victimes du Typhon Sendong
A la suite du typhon Sendong qui a dévasté l’Ouest de l’île de Mindanao le 17 décembre 2011, les partenaires du CCFD-Terre solidaire comme IRDF se sont mobilisés pour porter secours aux survivants. Ces derniers (membres de la La Task Force Food Sovereignty, TFFS), se sont engagés dans des actions humanitaires et apportent une valeur ajoutée certaines grâce au réseau de bénéficiaires dont ils disposent qui sont souvent dans les zones reculées n’ayant le plus souvent pas accès aux distributions ni aux soins de première urgence. Ces populations vulnérables ne reçoivent pas assez de nourriture, de médicaments ou d’autres services de première nécessité. Le rôle d’IRDF est donc d’informer les autres membres de la TFFS et du RDRRAC afin de mieux répartir les distributions.A partir de consultations réalisées par IRDF et par les autres membres de la TFFS en décembre 2011, cette dernière a prévu d’organiser une série d’opérations humanitaires de janvier à mars 2012 dans les villes d’Iligan City et de Cagayan De Oro les plus durement touchées par le typhon. Ces opérations consistent également à assister les communautés dans la reprise et la réhabilitation des activités économiques dans ces villes.
La TFFS soutiendra et renforcera les réseaux et centres existants de gestion des catastrophes dans ces 2 villes tels que le Ranao Disaster Relief and Rehabilitation Center (RDRRAC) basé à Iligan City. La TFFS enverra également des équipes pour organiser et conseiller les communautés dévastées afin d’aider à l’organisation des victimes.
La TFFS a des membres actifs à Iligan City comme SUMPAY, la fédération de paysans AMA alors qu’à Cagayan de Oro, la TFFS travaillera avec PUSAKA, Legal Resource Center.
Objectifs du projet
1. Minimiser les impacts de la catastrophe en apportant immédiatement un soutien à quelques 3000 foyers touchés à Iligan et Cagayan de Oro city
2. Sensibiliser les victimes sur les causes de leur vulnérabilité face aux catastrophes et élaborer un plan afin d’atténuer les effets négatifs des désastres futurs
3. Organiser et renforcer les associations de victimes afin qu’elles puissent négocier leurs conditions de relogement et d’accompagnement économique auprès du gouvernement
4. Renforcer les réseaux de la société civile existant impliqués dans la réponse et la gestion des catastrophes.Résultats attendus
1. Fournir une aide d’urgence à 3000 familles directement touchées parmi les communautés à Cagayan de Oro et Iligan city
2. Organiser les victimes en associations pérennes
3. Apporter des conseils et soutiens aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées
4. Former 100 responsables issus de la population de base à la gestion et à la préparation aux catastrophes
5. Elaborer des plans de réduction des risques dans au moins 10 communautés touchées par le typhon.Agissez en faisant un don pour aidez les victimes de cette catastrophe naturelle et soutenir nos partenaires sur place :