Ils ne veulent pas s’intégrer

Publié le 01.05.2006| Mis à jour le 08.12.2021

« Il y a les immigrés intégrables et les autres… »: une petite phrase qui désigne implicitement les immigrés trop “différents” pour être intégrés à la société française. Mais est-il si simple de faire le tri entre les “bons” et les “mauvais” immigrés ?

• Blancs, catholiques et indésirables
Rappelons que l’intégration des Italiens et des Polonais – tous blancs et catholiques – a également posé problème. En 1893, des ouvriers italiens ont été lynchés à Aigues-Mortes et, dans les années trente, les Polonais souffraient de graves discriminations. Alors que le chômage augmentait, des expulsions collectives étaient organisées vers la Pologne.

• Des étrangers qui s’adaptent
On désigne des pratiques culturelles, telle l’excision, comme autant de « preuves » de l’impossible intégration de certains étrangers, notamment les plus musulmans et les plus noirs. Polygamie, excision sont des pratiques ultraminoritaires.
En réalité, l’immigration conduit à un métissage culturel réciproque qui rapproche les pratiques des immigrés de celles des autres Français. Ainsi en est-il du taux de fécondité : il y a de moins en moins de différence entre celui des « natives » et des immigrées.
Le taux de mariage dits “mixtes” est aussi un bon indicateur de la capacité des jeunes générations issues de l’immigration à se fondre dans la société française.

• Une responsabilité sociale

L’intégration n’est pas seulement des immigrés. La société d’accueil a aussi sa responsabilité. D’abord en condamnant les discriminations. Ensuite en mettant en place des dispositifs d’insertion sociales. Or, par les choix de politique urbaine qui ont relégué les populations étrangères dans des cités des banlieues, on a créé les conditions d’un déficit d’intégration dont on ressent aujourd’hui les conséquences.

• Peut-on trier les immigrés ?
L’immigration choisie vise à sélectionner les étrangers utiles, les étrangers « intégrables ». Le père Christian Delorme, ancien membre du Haut Conseil à l’intégration*, se pose la question de la moralité d’une telle politique : « Peut-on asseoir une politique migratoire sur la base des seuls intérêts économiques nationaux ? » Peut-on distinguer le « bon » immigré du « mauvais » ? Réponse : « Et même […] si les politiques d’intégration ne vont pas de soi, il y a pour la France un devoir moral à se montrer reconnaissante à l’égard de toutes ces “vagues” d’immigrations, immigrations de travail, immigrations de peuplement. »

* Voir, « Pour une immigration accueillie et créatrice d’amitié entre les peuples », février 2006

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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