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  • Retour sur le Forum Social Mondial de Mexico

    Marcela Villalobos Cid, coordinatrice à la Pastorale des Migrants de la Conférence des Évêques de France, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, revient sur le Forum Social Mondial, un événement majeur pour la société civile, qui s’est tenu la semaine dernière à Mexico.

    Un espace d’échange et de rencontre de la société civile

    Le Forum Social Mondial est un événement international qui rassemble différents mouvements sociaux qui sont engagés auprès des femmes, des migrants, des indigènes, entre autres.

    Cette édition a eu lieu dans la ville de México. Après deux ans de pandémie et de confinement, il était important que l’on puisse se rassembler en présentiel pour se voir et discuter de vive voix.

    Cette année, une délégation du CCFD-Terre Solidaire a participé au Forum avec d’autres partenaires : par exemple le Réseau Sans Frontières (avec des personnes venant du Brésil et de l’Uruguay), le réseau Maghreb-Sahel et l’Association Nationale Partenaires Migrants (avec des personnes venant du Sénégal) et la Conférence des Évêques de France.

    Ce Forum permet que les organisations et mouvements sociaux du monde entier puissent se rencontrer, se découvrir, créer des alliances. C’est un véritable espace de dialogue et d’échanges.

    Les migrations, sujet essentiel du Forum

    Pendant le Forum nous avons animé divers ateliers et tables rondes sur les migrations et nous avons fait un un bilan des différents forums régionaux des dernières années.

    Ensuite la société civile a pu rencontrer des représentants de la ville de México pour parler de possibles partenariats sur les migrations.

    Nous avons aussi pu faire une visite sur le terrain à la Casa Mambré, une maison d’accueil et accompagnement des migrants en transit au Mexique, qui est soutenue par le CCFD-Terre Solidaire. Elle leur offre un accompagnement psychologique, social et juridique.

    La suite, un forum africain sur les migrations?

    Ce forum a rappelé que nous défendons la liberté de circulation des personnes, le droit humain de migrer et de migrer avec des droits. Il montre qu’un autre monde est possible et nécessaire. Nous souhaitons bâtir une société plus juste, plus solidaire, plus fraternelle, plus sororale.

    Après la tenue des forums américains et européens sur les migrations et compte tenu de la spécificité de la question migratoire en Afrique, entre autres à cause de la politique répressive de l’Union Européenne, nous proposons, pour l’ année à venir, d’organiser un forum africain sur les migrations. Tenir un tel forum régional permettrait de revoir les politiques appliquées sur le continent et de porter d’une voix forte les mouvements sociaux africains sur les migrations.

  • Francois Héran : “La migration fait partie de nos sociétés”

    GRAND ENTRETIEN – François Héran est démographe et sociologue, titulaire de la chaire Migrations et sociétés au Collège de France depuis 2017. Sa longue expérience lui permet d’affirmer aujourd’hui que le débat franco-français sur les migrations est dépassé, la migration faisant partie de nos sociétés. Pour surmonter les fausses idées, il appelle à une rigueur scientifique concernant l’usage des données.

    Échos du monde : Quel décentrement de regard vos expériences dans les champs de la sociologie, la démographie, la philosophie peuvent-elles apporter dans le débat public français autour de l’immigration ?

    François Héran : Je travaille sur l’immigration depuis longtemps. Mon premier article date de 1976, lorsque, dans le sud de l’Espagne, j’étudiais les ressorts de la migration des Espagnols vers la France. C’était rare pour un chercheur d’étudier les migrations à partir du pays de départ. J’ai donc très tôt été amené à confronter les chiffres de la migration entre eux, les mœurs aux faits, les craintes aux réalités.

    Diriger des études démographiques de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) et puis de l’Ined (Institut national d’études démographiques) m’a permis ensuite d’aborder les données migratoires à travers des données démographiques. Au sein de l’Institut Convergences Migrations, créé en 20171 , que je dirige, je constate que beaucoup de jeunes chercheurs, eux-mêmes issus de l’immigration, contribuent à renouveler les perspectives sur les migrations, en appliquant les méthodes scientifiques les plus rigoureuses : l’analyse, la méthode et le doute.

    Vous prônez en effet une approche scientifique des migrations : « mesurer, débattre, agir »2 . C’est loin d’être la règle dans le débat politique actuel…

    La production de chiffres sur l’immigration s’est considérablement améliorée en quinze ans, permettant d’opérer des comparaisons internationales : l’OCDE (l’Organisation internationale de développement et de coopération économique) rassemble des données précises et harmonisées sur tous les pays occidentaux, et Eurostat, chargé des statistiques européennes, détient de nombreuses données sur la demande d’asile. Ce qui me frappe dans le débat politique actuel sur l’immigration est qu’il est très franco-français. Les comparaisons internationales se font très peu, ou très mal.

    Il y a un espoir puisque l’épidémie nous a donné une formidable initiation à la statistique ! On sait maintenant que l’indicateur fondamental pour réaliser des comparaisons dans le temps et dans l’espace, entre des départements ou des pays, est la prévalence pour 100 000 habitants. J’aimerais bien que la même rigueur statistique s’applique à la comparaison des migrations, et qu’on regarde ce que
    représente la demande d’asile ou les décisions positives de protection pour un million d’habitants par exemple. Il faut examiner les chiffres en proportion de la population, de la richesse du pays…

    La France n’est pas le plus grand pays de l’immigration en Europe, loin de là.

    En réalité, notre place est relativement modeste par rapport aux pays scandinaves, à l’Allemagne, même à la Belgique, et surtout par rapport aux pays sur lesquels nous reportons la charge. Je pense à la Grèce, à Chypre, à Malte, qui sont en première ligne proportionnellement à leur population, et subissent, de loin, la pression migratoire la plus forte. Donc mon idée est de rétablir les ordres de grandeur, d’effectuer de véritables comparaisons, de ne pas surestimer, ou sous-estimer, nos problèmes ; en tout cas, de ne pas nous imaginer plus attractifs que nous le sommes.

    En décembre dernier, lors d’un voyage à Chypre, le pape François a permis à une douzaine de demandeurs d’asile de rejoindre Rome, à la suite d’un accord entre le Vatican, l’association Sant’Egidio, Chypre et l’Italie. Adresse-t-il un message politique aux pays qui ferment leurs frontières ?

    En effet, à Chypre, le pape a fait alliance avec Sant’Egidio3, qui joue un rôle important dans la prise en charge des immigrés. C’est un bon choix, car c’est le pays qui supporte le poids le plus lourd en matière d’enregistrement des demandes d’asile, mais aussi de protections octroyées aux demandeurs. Il y a quelque chose de symbolique dans cet acte. Je pense que le pape François a parfaitement conscience que nos règlements européens, notamment le règlement de Dublin4 , reportent lourdement la charge de l’accueil sur les pays qui sont en première ligne quant aux migrations provenant d’Orient, du Proche-Orient ou de la Corne de l’Afrique. Théoriquement, il faudrait une répartition égale entre tous les pays européens.

    Or, on sait que cela ne marche pas, de nombreux plans européens ont échoué, et la France n’a pas été proactive dans ce domaine. Le Parlement européen a essayé de voter des résolutions pour répartir les personnes migrantes proportionnellement à la population, à la richesse du pays, de façon inversement proportionnelle au taux de chômage… Il faudrait appliquer partout la clé que les Allemands utilisent entre les Länder et dont la France fait usage de manière similaire depuis seulement deux ans : les personnes mises à l’abri depuis les campements sont maintenant réparties en fonction d’un schéma régional de répartition et de la demande d’asile.

    Le 20 janvier, les statistiques provisoires sur l’immigration 2021 ont été rendues publiques par le ministère de l’Intérieur : 272 000 titres de séjour attribués, 103 000 demandes d’asile. Comment certains pourraient-ils instrumentaliser ces chiffres ?

    Une façon toute bête serait de dire que le nombre de titres de séjour délivrés est « énorme ». Or, il faut considérer ce chiffre du point de vue des 67 millions d’habitants, ce qui représente 0,4 % de la population française. Ce n’est pas une invasion ni un tsunami. L’OCDE insiste, et on le voit très peu dans le débat public, sur le fait que, depuis une dizaine d’années, nous sommes sous la moyenne européenne concernant les « flux », comme disent les démographes.

    Et il n’y a pas que les populations du Sud ! Il y a aussi les personnes migrantes qui viennent d’autres pays de l’Union européenne. Là-dessus, l’Allemagne est, en proportion, deux fois plus attractive que la France ; les deux tiers des étrangers qui vivent en Allemagne sont des européens : Polonais, Slovaques, Tchèques… En France, seulement un tiers des personnes étrangères sont européens. Pourquoi ? Nous n’avons pas la même prospérité économique, nous ne sommes pas aussi accueillants, nous n’avons pas des programmes d’intégration aussi bien faits.

    L’Allemagne a mené, depuis 2015, une véritable politique d’intégration. Deux jeunes filles se renseignent sur les formations aux métiers de la santé durant une journée consacrée à l’intégration à Hambourg. Photo © Markus Sdholz/ AFP

    Vous dites que la grande majorité des flux migratoires en France est liée aux droits et non pas au marché. Que voulez-vous dire ?

    C’est la conséquence de la décision prise en 1974 d’interrompre la migration économique ; on ne pouvait faire venir directement des travailleurs, sauf par des dérogations, très rares. En 2006, Nicolas Sarkozy a réintroduit une petite immigration de travail, la fameuse « immigration choisie », hautement qualifiée, qui a assez peu progressé. Elle était au début réservée à des chefs d’entreprises innovants, et, en 2018, elle s’est étendue aux salariés.

    Forcément, les autres types de migrations ont évolué, notamment la migration familiale ; dès 1978, le Conseil d’État a reconnu que le droit de vivre en famille était une liberté fondamentale. Ce droit a été repris et interprété dans l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme, à savoir que l’État ne peut pas interférer dans la vie familiale. Mais le droit européen au nom de la souveraineté des pays n’a jamais déclaré que le droit de vivre en famille était un droit absolu et ne l’accorde pas systématiquement. Le libre choix du conjoint déclenche donc des migrations, on peut y ajouter le droit d’asile, et celui de faire des études à l’étranger dans une université, qui n’est pas vraiment un droit, mais un quasi-droit. De tous les flux migratoires au monde, ceux des étudiants internationaux sont ceux qui ont le plus progressé. En France, ils sont aujourd’hui aussi nombreux que l’ensemble de la migration familiale. Donc, la plupart des personnes qui entrent sur le territoire le font parce qu’elles en ont le droit.

    Certains candidats à l’élection présidentielle française proposent de supprimer le regroupement familial. Or, il me paraît totalement impossible de viser certaines origines ! On ne peut pas imaginer avoir des mesures légales, un système juridique, qui accorderaient des droits à certains et non à d’autres en fonction du continent d’origine. Une distinction entre Européens et non-Européens est déjà inscrite dans le droit…

    Le CCFD-Terre Solidaire appelle à « placer le respect des droits humains au cœur de la politique migratoire de la France et de l’Union européenne ». La fermeture des frontières imposée pour lutter contre la crise sanitaire a-t-elle joué implicitement dans l’approche sécuritaire des politiques migratoires ?

    Certains régimes ont profité du Covid pour justifier leur idée de se protéger des étrangers. Le problème, dans l’économie française, est que le nombre de voyageurs internationaux est 200, voire 400 fois, supérieur au nombre de personnes qui migrent chez nous. Avant la crise sanitaire, les voyages internationaux, donc de non-résidents en France, représentaient 90 millions de personnes. La France est le pays du monde qui accueille le plus grand nombre de voyageurs internationaux ; elle souhaitait atteindre les 100 millions, mais le Covid en a décidé autrement. En parallèle, même si c’est un comptage un peu difficile – car il y a les migrations clandestines –, on estime que, chaque année, 450 000 personnes viennent s’établir en France. C’est très peu. Donc l’idée de fermer les portes spécifiquement aux personnes migrantes n’a aucun sens, car pour le virus cette différence n’existe pas.

    Il y a eu effectivement un renforcement de la xénophobie avec le virus ; on se souvient des comportements à l’égard des Asiatiques début 2020.

    Quels seraient, selon vous, les enjeux à relever autour des migrations et de la politique d’intégration dans les prochaines années ?

    J’ai deux messages à lancer. Le premier est qu’il faut reconnaître que la migration, dans toute l’Europe de l’Ouest, est un phénomène banal, ordinaire, qui fait partie de nos sociétés. Il faut vivre avec. Je dis parfois qu’être pour ou contre les migrations n’a plus aucun sens. Certes, il y a des contrôles à effectuer, des sécurités à opérer, mais dans un cadre juridique bien établi. Actuellement, les contrôles sont très sévères, et tout a déjà été fait pour endiguer la migration familiale ; la demande d’asile est devenue extrêmement difficile et est sous-traitée et externalisée à l’étranger.

    Deuxièmement, je pense que nous ne sommes pas à la hauteur de notre histoire de la construction des droits de l’homme. Il y a cette idée ancrée que la République française est immunisée contre les discriminations, que nous ne sommes pas l’Afrique du Sud et n’avons pas son apartheid, pas les États-Unis, car nous n’avons pas de ségrégation raciale.

    Or, toutes les mesures, extrêmement scientifiques, qui sont faites sur les discriminations, montrent très bien que si vous avez le malheur d’avoir un signe d’appartenance visible ou un nom maghrébin ou subsaharien, vos chances d’obtenir un entretien d’embauche, accès au crédit, au logement social, sont divisées par deux ou trois. Les politiciens n’en parlent pas, ou très peu, il n’y a pas de pédagogie là-dessus. Le discours est très pédagogique quand il s’agit de la réforme des retraites, mais j’aimerais bien qu’à la place de cette démagogie actuelle nous soyons sur une pédagogie sur l’émigration. Expliquer ce qu’elle nous apporte, ce qu’elle représente vraiment par rapport aux autres pays et comme elle doit évoluer au niveau juridique.

    Propos recueillis par Clémentine Méténier

    1 – Dans le cadre du deuxième Programme des investissements d’avenir, dix instituts ont été créés .« Leur objectif est avant tout de fédérer les chercheuses et chercheurs de plusieurs institutions autour d’une question clé en croisant les disciplines afin de bâtir une formation originale. »

    2 – Avec l’immigration. Mesurer, débattre, agir, La Découverte, 2017.

    3 – Sant’Egidio est une communauté chrétienne née en 1968, au lendemain du concile Vatican II. Devenue un réseau dans plus de 70 pays, elle porte une attention particulière aux migrants et aux pauvres.

    4 – Conformément au règlement de Dublin, les réfugiés doivent déposer leur demande d’asile dans le premier pays d’Europe où ils sont entrés.

  • Sommet UE-Afrique : stop à une gestion sécuritaire des migrations

    Aujourd’hui s’ouvre à Bruxelles le sixième Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne. Sophie Duval, chargée de plaidoyer sur les migrations internationales au CCFD-Terre Solidaire, nous décrypte les enjeux migratoires qui seront discutés lors de cet événement.

    ©Roberta VALERIO/CCFD-Terre Solidaire
    ©Roberta VALERIO/CCFD-Terre Solidaire

    Un sommet rapprochant Union européenne et Union africaine

    La première édition du Sommet UE-Afrique a eu lieu au Caire en 2000. Il rassemble les chefs d’État et de Gouvernement de l’Union européenne et de l’Union africaine, qui compte aujourd’hui 55 États africains. Cette conférence organise le dialogue et les relations de coopération entre ces deux organisations et aborde des sujets aussi divers que la paix et la sécurité, la dette, la démocratie ou les migrations.

    Les migrations : un sujet central

    Dès le premier Sommet Afrique-Europe, les migrations ont été une thématique importante. En 2008 Nicolas Sarkozy organise, sous présidence française du Conseil de l’Union européenne, un sommet uniquement centrée sur les migrations et le développement.

    Aujourd’hui, quatorze ans plus tard Emmanuel Macron propose un agenda très similaire à celui de Sarkozy. Il prône notamment une immigration dite choisie, c’est à dire de travailleurs qualifiés. Il force également les États africains à accepter leurs ressortissants expulsés et le déploiement de gardes-frontières européens via Frontex, tout en utilisant l’aide au développement comme un levier de négociation.

    Un entêtement sécuritaire vain et dramatique 

    Avec le collectif Des Ponts pas des murs nous dénonçons dans une tribune un « entêtement sécuritaire vain et dramatique » de la coopération euro-africaine en matière de migrations. En effet, le but de l’Union européenne dans ces négociations est clair : il s’agit d’empêcher les arrivées de personnes africaines en Europe. Nos partenaires en sont les premiers témoins : au Niger par exemple, ils nous disent que ce pays est devenu en quelques années un véritable « garde-frontière » de l’Union européenne. Le pays a modifié ses lois pour criminaliser les personnes migrantes et celles leur venant en aide, et imposer des contrôles aux frontières qui n’existaient pas auparavant.

    Le but de l’Union européenne dans ces négociations est clair : il s’agit d’empêcher les arrivées de personnes africaines en Europe.

    Sophie Duval, chargée de plaidoyer sur les migrations internationales

    Cette politique a de graves conséquences : détentions arbitraires, tortures, refoulements, et donc une augmentation des disparitions et décès de personnes migrantes.
    De plus, l’Union africaine souhaite mettre en œuvre la libre-circulation des personnes au sein de son espace mais cela est totalement remis en cause par les politiques imposées par l’Europe.

    Nous en appelons donc à refonder la coopération entre l’Afrique et l’Europe sur la base de la défense des droits humains et de la dignité des personnes migrantes. La France, actuellement présidente du Conseil de l’Union européenne, a une responsabilité majeure dans ce rééquilibrage.

  • Sommet Afrique-Europe : osons une approche solidaire des migrations

    Tribune co-signée par le CCFD-Terre Solidaire parue dans Médiapart et Politis le 16 février 2022.

    Quatorze ans après sa précédente présidence du Conseil de l’Union européenne, la France fait de nouveau du contrôle des migrations l’une des priorités de la coopération euro-africaine. À l’occasion du sommet Union européenne-Union africaine, institutions actuellement présidées par le Président sénégalais Macky Sall et par le Président français Emmanuel Macron, nous, associations de solidarité internationale, réitérons notre opposition à cette orientation, ancrée de longue date dans l’agenda politique et produisant des résultats toujours plus délétères.

    Présidence française et migrations, un sentiment de déjà-vu

    En 2008, la France assumait une présidence du Conseil de l’Union européenne avec un agenda migratoire précis: faire adopter un nouveau pacte européen sur l’immigration et l’asile et organiser la deuxième conférence interministérielle euro-africaine en matière de migration et développement. 

    Avec les négociations sur le Pacte européen sur la migration et l’asile et l’organisation du Sommet Union européenne et Union africaine, Emmanuel Macron prévoit un programme sensiblement similaire pour cette nouvelle présidence : renforcer la coopération avec les pays africains pour favoriser une immigration choisie, prévenir les départs vers l’Europe, augmenter les expulsions et lutter contre les trafics.

    Un entêtement sécuritaire vain et dramatique

    Loin de les considérer comme un facteur inéluctable et structurant de nos sociétés globalisées qu’il convient d’accompagner, l’Union européenne s’enlise dans une gestion essentiellement sécuritaire des migrations. Elle s’entête, via le financement de la coopération des États africains, à vouloir les contrôler et les contraindre.

    Les pays européens dévoient ainsi des instruments de coopération censés bénéficier aux populations, sur la base de leurs besoins. L’aide publique au développement ou la délivrance des visas deviennent des leviers de la politique migratoire européenne, et sont utilisés comme une forme de marchandage. L’Union européenne a ainsi, sur des fonds d’aide au développement, soutenu les retours dit « volontaires » de personnes directement depuis le continent africain. L’Organisation internationale des migrations (OIM) a ainsi bénéficié de 638 millions d’euros de l’UE dans le cadre du Fonds Fiduciaire d’Urgence de l’UE pour l’Afrique (FFU). En 2019, les retours organisés par l’OIM en Afrique représentaient un quart des retours mondiaux réalisés par l’organisation.

    Via ces moyens de pression diplomatique, l’Union européenne et ses États membres consolident leur politique d’externalisation des frontières. Ils confient chaque jour davantage le contrôle des migrations vers l’Europe aux pays africains notamment, se défaussant ainsi de leurs responsabilités quant aux conséquences de cette sous-traitance. 

    Celles-ci sont pourtant sans appel : augmentation significative des décès ou disparitions sur les routes de l’exil, généralisation des violations des droits fondamentaux des personnes migrantes le long du parcours migratoire, systématisation des centres de détention, criminalisation des personnes exilées et des solidaires leur venant en aide.

    Pour une approche centrée sur les droits fondamentaux et la dignité des personnes migrantes

    De rencontre en rencontre, depuis le premier Sommet Afrique–UE au Caire en avril 2000, une poignée de dirigeant·e·s continue de perpétuer ces partenariats en trompe l’œil à travers des politiques, des programmes et des projets sans consultation préalable des populations, qui contribuent à creuser les inégalités et à mettre en danger des populations migrantes.

    Ce délitement des droits fondamentaux n’est pourtant pas inéluctable. Malgré l’approfondissement des discours politiques de fermeture et de sécurité, des organisations de la société civile, associations de migrant·e·s, syndicats, personnes migrantes et réfugiées, militant·e·s et citoyen·ne·s d’Afrique et d’Europe ne cessent de se mobiliser en faveur des droits des personnes migrantes.

    Des mobilisations à Calais pour dénoncer les morts dans la Manche, aux maraudes à la Vallée de la Roya ou à Briançon, en passant par les caravanes des migrant·e·s et des familles des disparu·e·s en France, en Italie ou encore les mobilisations euro-africaines, « commémor’actions » du 6 février en mémoire des personnes décédées et disparues, les grèves des sans-papiers dans plusieurs pays du continent, les multiples manifestations dans les rues des principales villes européennes ces dernières années ou encore les États Généraux des Migrations, initiative regroupant 500 organisations françaises sur tout le territoire, toutes ces mobilisations s’élèvent contre ces pactes et traités inter-étatiques qui déshumanisent et excluent systématiquement les personnes migrantes.

    Ces initiatives citoyennes en Europe et en Afrique disent haut et fort qu’une refonte de la coopération avec les pays africains doit se faire sur la base des droits fondamentaux des personnes migrantes, tout au long de leur parcours, qu’il est temps d’aborder les migrations avant tout sous l’angle de la protection des droits des personnes et, in fine, de rééquilibrer les partenariats avec l’Union européenne. 

    C’est cette voie que nous prônons. En 2008, nos organisations lançaient le Sommet citoyen sur les migrations en marge de la présidence française du Conseil de l’Union européenne et créaient le réseau Des Ponts pas des Murs, réunissant plus de 300 associations et syndicats.

    Depuis, Des Ponts pas des Murs n’a eu de cesse de dénoncer l’instauration d’une Europe forteresse et de défendre une approche des migrations, centrée sur la dignité humaine, la sécurité des personnes et l’universalité des droits. 

    Non aux fausses solutions : place à la Solidarité Internationale

    Alors que se tient un nouveau Sommet Union africaine-Union européenne à Bruxelles, nous nous mobilisons collectivement contre la fermeture continue des frontières européennes, l’externalisation des politiques migratoires, les restrictions à la liberté de circulation qui entraînent des violations systématiques des droits fondamentaux des personnes tout au long de leur parcours migratoire, la pénalisation des migrations et la criminalisation croissante des citoyens solidaires.

    Nous demandons également de réelles et ambitieuses politiques multilatérales de coopération, fondées sur le respect de la dignité de toutes et tous et sur le dialogue régulier avec les organisations des sociétés civiles, aussi bien européennes qu’africaines.

    Nous revendiquons une Europe engagée dans la promotion des droits fondamentaux de toutes et tous, insufflée par l’espoir d’autres politiques migratoires et de développement, réellement solidaires.

    Signataires :

    • Des Ponts Pas Des Murs – DPPDM
    • Bizi !
    • CCFD – Terre Solidaire
    • Cimade
    • CRID
    • Emmaüs Europe
    • Emmaüs International
    • Groupe d’information et de soutien des immigrés – Gisti
    • Immigration, Développement, Démocratie – IDD
    • Initiative Pour Un Autre Monde – IPAM
    • Ligue des Droits Humains – LdH
    • Ritimo
    • Survie

    En savoir plus sur notre combat pour des politiques migratoires respectueuses des droits des personnes migrantes et la liberté de circulation.

  • Manche : mettre fin à “la politique qui ne génère que maltraitance et violence”

    Tribune co-signée par le CCFD-Terre Solidaire parue dans Le Monde le 4 février 2022.

    Signés il y a dix-neuf ans par Paris et Londres, les accords du Touquet font de la France le « bras policier » de la politique migratoire du Royaume-Uni pour empêcher les personnes exilées de traverser la Manche, dénoncent une trentaine d’ONG dans une tribune au « Monde ».

    Depuis plusieurs décennies, des hommes, des femmes et des enfants originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud-Est, toutes et tous en recherche de protection, survivent sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord. La plupart de ces personnes exilées présentes sur nos côtes n’ont qu’un seul objectif : franchir – par tous les moyens – la frontière qui se dresse devant elles et qui les empêche de rejoindre le Royaume-Uni.

    Il y a dix-neuf ans, le 4 février 2003, à la suite de la fermeture du centre de Sangatte et dans le prolongement du traité de Canterbury du 12 février 1986, la France et le Royaume-Uni signent le traité du Touquet. La frontière britannique est externalisée sur le sol français moyennant des financements de la Grande-Bretagne. La France devient le « bras policier » de la politique migratoire du Royaume-Uni pour empêcher les personnes exilées de traverser la Manche.

    Expulsions, confiscations

    Sur les côtes françaises, les autorités mettent en œuvre une politique de lutte contre la présence des personnes exilées et d’invisibilisation de celles-ci. Les maltraitances quotidiennes qu’elle implique sont nombreuses : expulsion de lieux de vie, confiscation d’affaires, maintien à la rue en l’absence de services permettant de couvrir leurs besoins fondamentaux, entrave à l’action des associations, etc.

    Cette politique n’est pas seulement indigne et inacceptable, elle est également mortelle : au moins 342 personnes ont perdu la vie à la frontière franco-britannique depuis 1999, dont 36 en 2021. La poursuite année après année de cette politique inhumaine, la répétition de ces maltraitances et de ces drames pourraient nous pousser au fatalisme. Au contraire, nous agissons pour l’amélioration de la situation, pour le respect des droits et de la vie des personnes en exil.

    C’est dans cet esprit que la Plate-forme des soutiens aux migrant·e·s (PSM), dont nous sommes membres ou que nous soutenons, a demandé à l’anthropologue Marta Lotto (« On The Border, la vie en transit à la frontière franco-britannique ») et au politologue Pierre Bonnevalle (« Enquête sur trente ans de fabrique politique de la dissuasion : l’Etat français et la gestion de la présence des personnes exilées dans la frontière franco-britannique. Harceler, expulser, disperser ») d’enquêter, pour l’une, sur les conditions de vie des personnes en transit et, pour l’autre, sur la gestion par les autorités françaises de la présence des personnes exilées à la frontière [présentation des deux rapports le 4 février, à l’université du Littoral-Côte d’Opale (ULCO), à Dunkerque].

    Leurs analyses fines nous permettent une compréhension globale de la situation et nous contraignent, nous citoyens, à mettre les autorités face à leurs responsabilités et à leur imposer la mise en œuvre d’une politique alternative.

    Aux portes de leur rêve

    En effet, Marta Lotto, dans son rapport, nous indique que les raisons pour lesquelles ces personnes sont à Calais (Pas-de-Calais), Grande-Synthe (Nord), Ouistreham (Calvados) ou, pour d’autres, moins nombreuses, à Norrent-Fontes (Pas-de-Calais), Steenvoorde (Nord) ou Cherbourg (Manche), sont diverses.

    Certaines ont commencé leur parcours migratoire avec l’objectif de vivre en Grande-Bretagne ; après un périple de quelques jours ou de plusieurs années, elles se retrouvent bloquées aux portes de leur rêve.

    D’autres, au contraire, n’ont jamais imaginé aller en Grande-Bretagne, mais les circonstances de leur parcours les ont conduites aux portes de ce pays, qui est alors devenu le dernier recours face aux rejets auxquels elles ont été confrontées ailleurs en Europe.

    Depuis trente ans, sans cesse, parce qu’elles veulent rejoindre leur famille, parce qu’elles sont anglophones ou parce qu’elles nourrissent de vains espoirs d’accéder à une vie meilleure, des personnes tentent de franchir les quelques dizaines de kilomètres qui les séparent de la Grande-Bretagne.

    Barbelés et lames de rasoir

    En dehors de la parenthèse 2015-2016, quand le tumulte du monde a poussé plus d’un million de personnes vers l’Europe, et une partie d’entre elles vers la Grande-Bretagne, il y a toujours eu entre 1 000 et 3 000 personnes en transit bloquées à la frontière.

    Et, pourtant, ce n’est pas faute, pour les autorités françaises et britanniques, d’avoir tenu un discours de fermeté et mis en œuvre une politique de dissuasion. De manière très détaillée, le politologue Pierre Bonnevalle nous révèle que, depuis trente ans, quels que soient les gouvernements, une seule et même politique est menée : rendre les territoires situés sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord aussi inhospitaliers que possible.

    Nous avons donc vu pousser des barrières et des barbelés, nous avons appris ce qu’était une « concertina », ces barbelés couplés à des lames de rasoir. Nous avons vu des arbres abattus et des maisons murées. Nous avons aussi appris que mise à l’abri pouvait être synonyme d’expulsions violentes, et que la solidarité pouvait être un délit.

    Atteintes toujours plus fortes à la dignité, violation des droits des personnes exilées et destruction de l’attractivité de nos territoires sont les seuls résultats de cette politique. Vient s’ajouter le reniement constant et systématique de nos valeurs, celles qui fondent notre vivre-ensemble. N’est-elle alors que communication ? Une mise en scène pour montrer que l’Etat agit ? Mais qu’est-ce qu’une politique qui ne génère que maltraitance et violence ?

    Un dialogue citoyen

    Face à ce constat d’un échec flagrant de la politique mise en œuvre à la frontière franco-britannique, face à la violence qu’elle engendre pour les personnes exilées, mais aussi pour toutes celles qui vivent sur ces territoires, nous devons, aujourd’hui, regarder la réalité en face.

    Pour que ces personnes vivent dans des conditions dignes, pour que nos territoires ne soient plus constellés de campements et de bidonvilles, pour que nos valeurs soient respectées, le paradigme des politiques publiques mises en œuvre à la frontière doit changer. Ces deux rapports, mais surtout les maltraitances qui s’exercent chaque jour sur notre sol, nous incitent à l’exiger.

    Pour obtenir ce changement de modèle, nous devons, ensemble, engager un dialogue citoyen réunissant l’ensemble des forces vives des territoires du littoral de la Manche et de la mer du Nord et imaginer, collectivement, une politique respectueuse des droits de toutes et tous.

    Nous appelons toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à nous rejoindre pour lancer cette dynamique de convention citoyenne à la frontière franco-britannique.

    Principaux signataires : Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre solidaire ; Chrystel Chatoux, coprésidente d’Utopia 56 ; François Guennoc, président de l’Auberge des migrants ; Henry Masson, président de la Cimade ; Martine Minne, présidente d’Attac Flandres ; docteure Carine Rolland, présidente de Médecins du monde ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH) ; Antoine Sueur, président d’Emmaüs France ; Corinne Torre, chef de mission de la mission France de Médecins sans frontières ; Véronique Devise, présidente du Secours catholique-Caritas France.

    Liste complète des signataires : https://www.psmigrants.org/site/tribune-accords-du-touquet-fevrier-2003-a-fevrier-2022-mettons-fin-a-la-violence-et-a-linhumanite/

  • Dans les Balkans, les personnes exilées aux portes d’une “Europe forteresse” #JeudiPhoto

    Cette semaine, à l’occasion de la Journée international des personnes migrantes, notre regard se porte sur une Europe coupable de la négation des droits des personnes migrantes.

    Camp de Bira © Sophie-Anne Bisiaux

    Sophie-Anne Bisiaux, juriste pour Migreurop, a sillonné pendant plusieurs la mois route des Balkans, son appareil photo en main.

    Elle a été témoin des violences inouïes que subissent les personnes exilées aux frontières. A cela, s’ajoute la multiplication des camps aux conditions de vie déplorables et indignes pour répondre à la stratégie européenne de dissuasion, d’hostilité et de contrôle des mobilités.

    Dans le canton d’Una Sana, en Bosnie-Herzégovine, la sur-concentration des personnes exilées, prises au piège des politiques de refoulements, alimente une crise de l’accueil qui divise la population locale.

    Suite aux protestations et à l’instrumentalisation politique de la question migratoire, les autorités de Bihac ont démantelé le camp de Bira, laissant de nombreuses personnes exilées contraintes de se réfugier dans des squats ou dans des camps déjà surpeuplés.

    En finançant une grande partie de ces camps mais sans apporter de soutien sur place, l’Union Européenne témoigne de la priorité qu’elle donne à la protection de ses frontières au détriment de la protection des personnes migrantes engagées depuis de nombreuses années le long d’un “exil sans fin”.

    Lire le rapport de Sophie-Anne Bisiaux  : Exil sans fin : chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans.

    Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et plaidoyer, nous agissons.

  • Réinventer l’accueil des personnes migrantes dans les villes

    S’appuyant sur l’exemple de la politique migratoire de São Paulo au Brésil, qu’il a participé à construire, le réseau Red Sin Fronteras, partenaire du CCFD-Terre Solidaire depuis 2012, agit auprès des villes pour développer un modèle fondé sur le respect des droits et la participation politique des exilés.

    Arrivées d’Europe et d’Asie à la fin du XIXe siècle puis des pays voisins d’Amérique latine, des personnes migrantes de trente nationalités résident aujourd’hui à Catamarca, région andine prospère et point de passage en Argentine avec le Chili, le Paraguay et la Bolivie. Mais ni la ville ni même l’État ne proposent de politique d’intégration pour les personnes étrangères, dont d’importantes communautés venues – par l’Espagne du temps de Franco- ou plus récemment du Pérou et de Bolivie pour travailler. Elles étaient alors souvent privées de droits ou contraintes de se rendre dans la province de la Rioja pour effectuer leurs démarches administratives.
    Face à l’absence de politique de protection des plus vulnérables, et notamment des exilés durant la pandémie, les acteurs locaux ont continué à porter des alternatives, jouant un rôle essentiel.

    Originaire de la capitale, San Fernando del Valle de Catamarca, Adriana Fadel, chercheuse au Brésil et militante au sein du réseau Red Sin Fronteras, connaît bien la politique inclusive de São Paulo. Elle suit aussi de près le travail du réseau sur les villes accueillantes. En 2019, de retour de Paris où elle a participé au lancement de l’Alliance autorités locales/société civile pour une autre gouvernance des migrations que soutient le CCFD-Terre Solidaire , elle a organisé des ateliers auprès des communautés étrangères pour qu’elles comprennent la force de l’alliance entre municipalité et associations afin de faire progresser les droits des personnes migrantes (voir encadré). Elle a également engagé sur ce sujet un dialogue avec la ville.

    Le premier conseil municipal de migrants d’Argentine

    Après plusieurs mois de travail avec les communautés migrantes, la ville de Catamarca, dont Adriana est depuis devenue conseillère municipale, met en place, en septembre 2020, un conseil municipal des migrants. La première expérience de ce type dans le nord-ouest de l’Argentine ! Son objectif : être un espace de consultation des exilés et des associations pour la construction de politiques d’accueil et d’intégration. Il se veut enfin un lieu de formation à la protection et à la défense des droits des migrants, notamment pour les élus et les différents fonctionnaires de la ville. La création de ce conseil souligne la volonté de la municipalité de promouvoir une vision interculturelle. Pour que ces orientations soient appliquées par les différents services de la ville, le Conseil des migrants crée un groupe de travail dont les membres sont élus parmi les différentes communautés, résidant à Catamarca ; son bureau est composé d’un Japonais, d’un Colombien, d’un Cubain et d’un Brésilien. Par ailleurs, le premier recensement des personnes immigrées a permis que cette population, jusqu’alors quasi invisible, soit prise en compte dans les politiques publiques.

    Lorsque le dialogue s’ouvre entre collectivités, associations solidaires et exilés, l’accueil est un moteur de changement social qui bénéficie à tous.

    Le Conseil a également lancé des actions de sensibilisation et des événements culturels, comme la fête des communautés, qui a donné plus de visibilité aux questions de la migration à Catamarca. Depuis son échelon local, le Conseil des migrants a ainsi permis une réelle prise en considération de l’enjeu de l’intégration. Un an après son lancement, en septembre 2021, le gouverneur de la Province, Raúl Jalil, a annoncé l’ouverture de l’Office national des migrations à Catamarca, autorisant les personnes migrantes à effectuer leurs démarches administratives dans la ville.

    Un laboratoire de pratiques nouvelles

    L’initiative de Catamarca est une expérience modèle pour le réseau Red Sin Fronteras et un véritable laboratoire de pratiques nouvelles riches d’enseignement. Elle traduit concrètement les principes fondateurs de l’Alliance pour une autre gouvernance des migrations : son engagement en faveur de l’interculturalité, l’approche transversale des politiques publiques, l’importance des actions de formation et de sensibilisa- tion. Accompagné par le réseau, Catamarca est un exemple de plus pour montrer, et même démontrer, que lorsque le dialogue s’ouvre entre collectivités, associations solidaires et exilés, l’accueil est non seulement possible mais est un moteur de changement social qui bénéficie à tous.

    Justine Festjens, responsable de l’équipe migrations internationales

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  • Les Balkans au cœur d’un chantage anti-migratoire de l’Union Européenne

    Le long de la route des Balkans, les personnes exilées sont victimes de violences et de violations de leurs droits. En cause, la stratégie de l’UE d’externaliser ses frontières. C’est ce que décrypte le rapport « Exil sans fin » publié par notre partenaire Migreurop. Sophie-Anne Bisiaux, l’auteure, nous éclaire sur ce travail de terrain qu’elle a mené.

    Le long de la route des Balkans © Sophie-Anne Bisisaux

    Les personnes migrantes victimes d’un exil sans fin ponctué de violences

    Sophie-Anne Bisiaux, juriste et chercheuse pour le Réseau Migreurop, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, a remonté pendant plus de 3 mois la route des Balkans de la Bosnie-Herzégovine jusqu’à l’Albanie en passant par la Macédoine ou encore la Serbie.

    Elle a été témoin de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les personnes exilées, bloquées aux portes d’une Europe forteresse et victimes de nombreuses violences par les autorités des Balkans, nouveau « chiens de garde » de l’Europe.

    « Ce que j’ai vu, ce sont des personnes entassées dans des camps insalubres, d’autres ensanglantées après avoir été refoulées illégalement par des garde-frontières violentes ».

    L’UE sous-traite des pratiques de refoulements violents

    De ses observations et de ses entretiens avec divers acteurs et personnes exilées, elle décrypte, dans son rapport le chantage anti-migratoire et la stratégie de l’Union Européenne d’externaliser ses frontières.

    En fournissant aux pays des Balkans des moyens financiers, techniques et opérationnels, l’Europe vise à se décharger de ses responsabilités en matière d’accueil, participe de manière directe à ces pratiques de refoulements violentes et promeut une vision ultrasécuritaire des migrations.

    « Et je pense que cela nous intéresse, car il s’agit de l’argent du contribuable européen qui est utilisé pour mettre en œuvre des politiques inhumaines, racistes et meurtrières ».

    “Invasion” aux portes de l’Europe ou image “fantasmée”

    En conclusion de ce travail d’enquête, Sophie-Anne Bisiaux vise à défaire l’image exagérée d’une « invasion » aux frontières européennes » loin de la réalité qu’elle a observée.

    « On parle en réalité de quelques milliers de personnes qu’il serait facile d’accueillir. L’accueil étant non seulement une obligation mais également une chance pour le pays d’accueil, comme cela est prouvée depuis longtemps ».

    Pour aller plus loin :
    Lire le rapport : Exil sans fin : chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans

  • Naufrage à Calais : des vies sacrifiées #JeudiPhoto

    Chaque jeudi, nous vous proposons un arrêt sur image pour prendre conscience, autrement, d’une fracture de notre monde sur lequel, par l’action collective et le plaidoyer, nous agissons.

    Cette semaine, notre regard se tourne sur le drame de Calais où 27 vies ont été emportées par les flots.

    Sur les dunes de la Slack, une réfugié irakienne rejoint le bord de mer, épuisée. Les autres passagers tentent de redémarrer le bateau, pressés par la police qui est proche. © Jeremy Paoloni

    Aux alentours des dunes de la Slack, une migrante irakienne rejoint à pied, épuisée, le bord de mer. Pendant ce temps, les passeurs et les autres personnes migrantes tentent de faire démarrer, tant bien que mal, l’embarcation de fortune. On entend le bruit des drones dans le ciel : la police n’est pas loin.

    Comme elle, ce sont des milliers de personnes qui tentent chaque jour de traverser la Manche au péril de leur vie.

    Mercredi 24 novembre, 27 vies ont été emportés dans les mers suite au naufrage d’une embarcation de fortune. 27 vies qui auraient pu être épargnées sans l’indifférence coupable de l’Etat, trop préoccupé à protéger ses frontières plutôt que les droits humains.

    Aujourd’hui est une journée de deuil et de colère. Le naufrage le plus meurtrier dans la Manche a eu lieu hier avec 27 morts, dont une femme enceinte. Malgré les alertes répétées des associations, l’Etat français n’a pas répondu à l’appel et se rend coupable

    Sylvie Bukhari-de-Pontual, Présidente du CCFD-Terre Solidaire.
  • Exil sans fin  : le chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans (Rapport)

    Notre partenaire, Migeurop, publie un rapport qui dénonce et décrypte le chantage anti-migratoire et les violences à l’encontre des personnes exilées le long de la route des Balkans. En cause, la stratégie d’externalisation de ses frontières par l’Union Européenne qui fait peser sur d’autres sa responsabilité.

    Sophie-Anne Biziaux chercheuse et juriste pour notre partenaire, le réseau Migreurop, a mené une enquête de terrain de janvier à avril 2021 pour produire le rapport : «  Exil sans fin – Chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans  ».

    «  Exil sans fin – Chantage anti-migratoire le long de la route des Balkans  »Télécharger

    Depuis plus de 20 ans, l’UE développe une coopération avec des pays non-membres (dits “tiers”) pour externaliser le contrôle de ses frontières. Identifiés comme des pays de départ, puis comme des pays de transit des migrations à destination de l’UE, les pays des Balkans ont été rapidement intégrés au cœur de cette stratégie d’externalisation.
    Ce, particulièrement, depuis la malnommée “crise migratoire” de 2015 lors de laquelle près d’1 million de personnes, venues principalement du Moyen-Orient, ont été comptabilisées le long de la route des Balkans, itinéraire reliant la Grèce à des pays de l’UE situés plus à l’Ouest, et notamment l’Allemagne. Sommés de s’ériger en gardes-frontières et en véritables “hotspots” au service de l’UE, les pays des Balkans sont aujourd’hui le théâtre d’une multitudes de violations de droits et de violences exercées à l’encontre des personnes exilées.

    Ce présent rapport est le fruit d’une enquête terrain menée en Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine du Nord, Albanie. Et en distanciel pour le Kosovo et le Monténégro. Il comprend plus d’une centaine d’entretiens réalisés auprès de personnes migrantes, d’ONG locales, d’avocats, de journalistes, de chercheurs, de personnes militantes.

    Le rapport se décompose en trois parties :

    La première examine la manière dont les dirigeants et dirigeantes de l’UE instrumentalisent le processus d’adhésion des pays des Balkans à des fins de contrôle migratoire.

    Le corridor « humanitaire ». Source Migreurop

    La deuxième s’intéresse à la transformation de ces pays en véritables “chiens de garde” des frontières de l’UE, en accordant une attention particulière aux pratiques de refoulements et aux violences comme outils normalisés de gestion des frontières.

    Aux frontières européennes, les chiens de garde de l’espace Schengen. Source Migreurop

    La troisième partie documente la mise en place de “l’approche hotspot” dans la région.

    Téléchargez le rapportTélécharger
    Téléchargez la synthèseTélécharger

    Découvrir l’action d’un des partenaires que nous soutenons en Serbie

  • Migrations : ces “villes accueillantes” qui font le choix de l’ouverture

    Récemment, de nombreuses villes dites “accueillantes” se sont mobilisées en faveur de l’accueil des personnes réfugiées Afghanes. Justine Festjens, Responsable Migrations Internationales, nous éclaire sur ces villes de plus en plus nombreuses à faire le choix d’une politique d’accueil envers les personnes étrangères.

    “Restons solidaires face aux frontières” happening artistique, Paris. © Jocelyn Rigault / CCFD-Terre Solidaire

    Qu’est-ce qu’une “ville accueillante” ?

    “Villes accueillantes” en France, “villes rebelles” en Italie ou encore “Communes hospitalières” en Belgique : de plus en plus de termes émergent pour décrire l’éclosion de villes qui dénoncent les politiques de fermeture des frontières et se positionnent en faveur de l’accueil des personnes exilées.

    Lire aussi : Palerme, ville-frontière vers une citoyenneté solidaire

    Mais qu’est-ce que signifie être une “ville accueillante” ? Tout d’abord, c’est une ville qui par définition ne s’oppose pas à l’installation et à l’accueil des personnes étrangères sur son sol.

    Au contraire, elle fait le choix politique de lutter contre l’exclusion des personnes exilées en mettant en place plusieurs initiatives pour permettre leur hébergement et leur intégration.

    En somme, c’est une ville qui s’ouvre à tous ses habitants, quel que soit leur nationalité ou leur papier.

    Porter cette dynamique d’ouverture au niveau des Etats

    Ces villes font face à la complexité de lutter contre le durcissement des politiques migratoires –qui se décident au niveau des états et dont elles sont tributaires.

    C’est pourquoi le CCFD-Terre Solidaire a lancé une alliance qui fonctionne sur deux leviers principaux : les autorités locales et la société civile.

    Les objectifs sont nombreux. Parmi eux, faire force commune pour répandre les bonnes pratiques afin d’encourager un changement de cap en matière de politiques migratoires.

    Ces villes sont la preuve vivante que l’accueil des étrangers n’est pas seulement un devoir, mais surtout une chance et une richesse culturelle.

    Lire aussi :

    Accueil des migrants : quand les villes montrent la voie

    Migrations : Le rôle des villes et des villages pour réinventer l’accueil

  • A la frontière franco-italienne : la solidarité s’exprime

    Direction les Hautes-Alpes pour le troisième épisode de notre série Migrations. Ce nouveau podcast nous embarque au cœur de la réalité migratoire, à la frontière franco-italienne. Dans un contexte de militarisation grandissante, nous découvrons le travail des organisations et des bénévoles qui tentent de venir en aide aux personnes migrantes.

    Depuis 2015, les dispositifs de surveillance et les effectifs de police se renforcent à la frontière franco-italienne pour contrôler les passages de populations en migrations. Le territoire aux abords du Col de Montgenèvre, a été foulé par près de 14 000 personnes exilées ces cinq dernières années. Elles sont accueillies par de nombreux bénévoles, parfois venus des quatre coins de la France pour participer à l’élan de solidarité qui s’est organisé dans le briançonnais.

    Tous Migrants

    Depuis 2015, l’association citoyenne, [Tous Migrants->https://tousmigrants.weebly.com/], mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux des personnes exilées dans la non-violence.

    Elle coordonne également les maraudes organisées pour aller porter secours aux personnes migrantes en difficultés dans les montagnes.

    L’Anafé

    L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) effectue régulièrement des missions d’observation et recueille des témoignages des personnes migrantes pour documenter les pratiques illégales opérées sur les étrangers aux frontières.

    Grâce à ces informations, et avec trente années d’expertise, l’association vient en aide aux personnes illégalement détenues ou refoulées, et renforce son plaidoyer pour réformer les législations et les pratiques abusives aux frontières.

    Lire aussi : Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    D’autres épisodes de Solidarité chronique sur les migrations

    • Podcast : immersion au cœur de la lutte des résidents des Foyers de Travailleurs Migrants
    • Migrations : une journée avec les associations engagées sur le terrain dans les environs de Calais (podcast)
  • Aux frontières, l’Anafé lutte contre les violations de droits des personnes exilées

    Face au durcissement des politiques migratoires européennes et à la militarisation des frontières, notre partenaire, l’Anafé, milite contre les conditions, trop souvent indignes et illégales, d’enfermement aux frontières et contre les pratiques d refoulement expéditif des personnes exilées. Une équipe du CCFD-Terre Solidaire a participé à une mission d’observation à la frontière franco-italienne et a été témoin de ces abus. Récit.

    Poste-frontalier de Montgenèvre. © Ophélie Chauvin

    Montgenèvre, 22 juin 2021.

    Il est 21h30. Dans les Hautes-Alpes, la nuit tombe sur la ville de Montgenèvre, plongée sous un épais nuage de brouillard. L’attractivité touristique de la ville s’est endormie et le silence surplombe les rues désertes.

    Cette ville frontalière est aujourd’hui un point de passage important, où chaque jour, des dizaines de personnes tentent de franchir la frontière par le Col de Montgenèvre pour rejoindre Briançon, situé à 12 kilomètres d’ici.

    Cahiers et stylos en main, des salariés et des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire assistent Emilie de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), pour réaliser une mission d’observation de nuit à la frontière.

    Deux groupes –l’un posté devant le poste de la Police aux Frontières (PAF), et l’autre sur le parking en face de la gare routière– observent les mouvements des forces de l’ordre et les procédures de contrôles qu’elles effectuent.

    © Ophélie Chauvin
    Les nombreuses personnes migrantes qui tentent chaque jour de traverser les montagnes pour rejoindre Briançon, font face à des violations de leurs droits. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Olivier observe les allées et venues des gendarmes qui patrouillent dans la ville et les sentiers de montagne. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    Des salariés du CCFD-Terre Solidaire assistent notre partenaire, l’ANAFE, lors d’une mission d’observation au poste-frontière de Montgenèvre, France. © Ophélie Chauvin.
    © Ophélie Chauvin
    Marianne et Olivier, salarié.e.s du CCFD-Terre Solidaire, observent les montagnes à la recherche d’éventuelles lueurs de lampes torches. © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin
    © Ophélie Chauvin

    Les dispositifs humains et matériels sont conséquents. Tout au long de la nuit, police aux frontières, police nationale, militaires et gendarmes patrouillent le long des sentiers de montagnes, et dans le centre-ville, à la recherche de personnes migrantes.

    Les forces de l’ordre sont équipées d’une large panoplie de véhicules ; 4×4, quad, voitures banalisées, fourgonnettes … Et disposent de tout un dispositif de matériel de surveillance : peu avant minuit, deux gendarmes s’engagent à pied dans un sentier de randonnée, équipés de caméras thermiques.

    Cette nuit-là, trois personnes seront refoulées vers l’Italie, mais le nombre est sans doute plus conséquent. Il est presque minuit, lorsque cinq policiers redescendent en fourgonnette vers la PAF et racontent à leur collègue : « on a traversé le Col et on les a choppé (…) ils étaient 15 », en déchargeant de leur coffre des sacs à dos et des tapis de sol.

    Les observateurs ont réitéré une mission d’observation le lendemain matin, jusqu’à 15 h, au même endroit. Au cours de celle-ci, cinq personnes seront interpellées et conduites au poste de la PAF.

    A écouter aussi : Podcast : immersion à la frontière franco-italienne avec les associations engagées pour le droit des personnes migrantes

    Le constat d’une frontière militarisée

    C’est cinq dernières, près de 14 000 personnes exilées ont foulé les sentiers transalpins à la frontière franco-italienne.

    Déterminée, mais de manière non-avouée, à endiguer cette immigration, la police aux frontières a renforcé depuis 2015 sa surveillance et ses contrôles dans la zone.

    Dans son rapport d’observation, Persona non grata, l’Anafé porte le constat d’une frontière « militarisée » où subviennent de multiples violations de droits. Ce rapport résulte de nombreuses missions d’observation et de recueil de témoignages de personnes migrantes, menés entre 2017 et 2018 à la frontière franco-italienne.

    Lire le rapport : Persona non grata – Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne

    Les personnes migrantes sont généralement refoulées de manière expéditive, après des interpellations liées à des pratiques de contrôles bien souvent discriminatoires, sans respect de leurs droits et sans avoir pu déposer une demande d’asile pour celles qui le souhaitent.

    Certaines peuvent être enfermées pour des durées plus ou moins longues dans des locaux attenants au poste de la PAF de Montgenèvre. Ces locaux, dépourvus de cadre légal, sont présentés comme des zones dites de “mise à l’abri” par l’administration.

    Elles y sont souvent détenues pendant plusieurs heures, sans eau ni nourriture, dans des locaux dégradés. Aucun mobilier ne leur permet de se reposer ou de dormir. Et la séparation entre hommes et femmes ou entre mineurs et majeurs n’est pas toujours respectée. A cela s’ajoute, des violences physiques et verbales, et des contrôles souvent discriminatoires.

    Poste de la PAF de Montgenèvre. A gauche, la zone de “mise à l’abri” © Ophélie Chauvin /CCFD-Terre Solidaire

    En 2019, l’Anafé a saisi le Conseil d’Etat pour demander la fermeture définitive de ces zones de « mise à l’abri » que l’association caractérise comme des zones de « privation de liberté », et poursuit toujours ce combat.

    Trente années de mobilisation, un combat qui se poursuit

    Grâce aux informations recueillies, l’Anafé lutte contre les abus opérés aux frontières par une action multidimensionnelle.

    L’association aide les personnes maintenues aux frontières à faire valoir leurs droits et effectue des suivis des personnes refoulées. Elle vise également à sensibiliser l’opinion publique sur ses pratiques abusives et illégales, et à renforcer son plaidoyer au niveau des instances nationales et internationales pour réformer les législations et les pratiques aux frontières.

    De par ses trente années d’expertise aux frontières et son dévouement sur le terrain pour les personnes exilées, l’Anafé a reçu en 2019, la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme de la République Française.

    Pour aller plus loin

    • A la frontière franco-italienne sur le chemin de l’exil (carnet de route)
    • Militarisation et chasse à l’homme à la frontière franco-italienne : le rapport glaçant de l’Anafé
    • Zones d’attentes : ces endroits secrets où les personnes étrangères sont privées de liberté
  • Jean-Marie : le sens du collectif

    Jean-Marie Tessier a rejoint le CCFD-Terre solidaire il y a une dizaine d’années. Pleinement engagé dans l’accueil des familles migrantes et dans la campagne des territoires accueillants, à près de 75 ans, ses journées sont bien remplies. Car ce militant de Charente-Maritime, à la fibre sociale chevillée au corps, est aussi depuis 9 ans président d’une structure d’Insertion par l’activité économique.

    (suite…)

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