© Patrick Bar

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Emmanuel Macron et les migrations vues de Tunisie : lire la réaction du FTDES

Publié le 29.09.2023

Nous publions ici une tribune du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), qui aux propos d’Emmanuel Macron, préfère ceux du Pape, récemment en visite à Marseille pour lancer un appel à l’hospitalité.

Les humains ne peuvent continuer à endurer « la misérabilité » des politiques de haine et de discrimination 

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » dixit le Président français Emmanuel Macron paraphrasant l’ancien premier ministre Michel Rocard. Une phrase qui n’a d’intérêt que pour ceux qui théâtralisent la souffrance des autres.  

En réalité, personne n’exige de la France ou de l’Europe d’accueillir toute la misère du monde, elle serait bien trop lourde à porter. Ce qui est par contre demandé, c’est d’être responsable face aux causes profondes de cette misère pour élaborer des réponses durables et équitables.  

La migration n’est source de « misère » qu’en conséquence des approches sélectives appliquées au droit. Une approche désormais sans complexe, s’alliant à des Etats africains incompétents et ravagés par la corruption, qui servent avant tout les politiques des grandes puissances et leurs économies. Au final, le système voulu par les grands de ce monde classifie les êtres humains sur la base de leur utilité, les assimilant à la misère quand « non désirés ». 

Le Président français s’est explicitement référé à la ville de Sfax comme point principal de départ des migrants. Cet acharnement à désigner un coupable est un procédé bien connu qui permet principalement de mettre sous silence les contradictions et les effets pervers des choix politiques opérés depuis des décennies. C’est ce même procédé qui a mené au sommet du pouvoir l’extrême droite dans une Europe en faillite morale.  

Les migrants n’envahissent pas, ils sont demandeurs d’hospitalité

Pape François

Le Président Macron a de nouveau pointé la conditionnalité de l’aide internationale par la collaboration à contenir les mouvements vers la rive Nord, allant jusqu’à invoquer la nécessité d’une présence des forces de sécurité européennes sur le territoire des pays du Sud.

Un choix voulu malgré les résultats et l’impasse que représente le processus d’externalisation des frontières européennes.

Il suffit de constater les résultats mitigés de la gestion franco-britannique d’une zone aussi réduite que La Manche pour comprendre que le discours politique en Europe n’obéit à aucune réalité et défis qui se posent à l’échelle du continent africain.

Le Président français, sur fond de surenchère et de lutte de pouvoir, pousse comme les autres les limites de l’approche sécuritaire à son extrême pour contenir le droit au mouvement. Il est pourtant bon de rappeler que la banalisation de la violation des droits fondamentaux, quels qu’ils soient, est une dérive dangereuse et fait le lit de l’autoritarisme.   

Alors que le Pape insiste sur le fait que les migrants « n’envahissent pas, ils sont demandeurs d’hospitalité », les propos du Président Macron ne mènent qu’à l’aggravation des tragédies humaines sur les rives de La Manche et de la Méditerranée. 

Les migrants s’isolent, continuent à subir la stigmatisation, les inégalités, l’instrumentalisation. La peur, sous l’impulsion de la compétition politicienne, contamine les populations et propage la haine et le racisme au cœur des sociétés.  

Nous avons désormais besoin d’une Europe responsable et solidaire, non pas pour accueillir toute la misère du monde, mais pour éviter au monde de sombrer dans le chaos. 

Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux  
Abderrahmane Hedhili, Président  

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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