Publié le 15.01.2019 Mis à jour le 06.03.2019
Le résultat provisoire de l’élection présidentielle en République Démocratique du Congo, donnant vainqueur M. Tshisekedi, est terni par un processus électoral dévoyé et des institutions décrédibilisées. Pour la campagne « Tournons la page » et ses organisations membres, l’alternance ne se négocie pas, elle ne peut être qu’issue de la vérité des urnes, pour être véritablement démocratique.
La communauté internationale ne peut normaliser une situation qui porte les germes d’une escalade de la violence et de la perpétuation de l’impunité
La détermination des acteurs de la société civile, de l’opposition politique, de l’Eglise catholique et des citoyens congolais, avec l’appui d’une partie de la communauté internationale, a permis d’arracher le 30 décembre 2018, après deux ans de report, des élections générales censées produire un changement profond de l’espace politique. L’engouement des électeurs, malgré les risques de violences, a été très fort, prouvant la détermination des Congolais à obtenir l’alternance démocratique.
Malheureusement, le processus électoral a été marqué par des violations des droits fondamentaux des citoyens : coupure de la connexion internet et des télécommunications, arrestation et intimidation de militants de la société civile ou de l’opposition, exclusion des provinces de Beni, Yumbi et Butembo du processus électoral... Une logistique chaotique avant, pendant et après le scrutin, a discrédité profondément le système électoral, comme l’ont montrée les différentes missions d’observation de la société civile. La publication agglomérée des résultats de la présidentielle - et non par bureau de vote ou par circonscription, comme le prévoit la loi électorale - et la proclamation des résultats des élections provinciales sans que les centres de compilation n’aient commencé leur travail de recensement, viennent ajouter au discrédit de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et des résultats annoncés.
Pour nous, organisations signataires, l’alternance doit être totale et non un simulacre d’alternance qui consacre en réalité la continuité et l’illégitimité. Si l’expression populaire est confisquée de la sorte, la période à venir, notamment avec les élections locales prévues en mars, font courir le risque d’un nouveau cycle de violences.
Au vu de tout ce qui précède, Tournons la page :
Demande à la communauté internationale, les instances régionales, l’Union Européenne et ses Etats-membres :
Organisations signataires :
Campagne internationale « Tournons la page »
NDSCI
ASADHO
Secours Catholique-Caritas France
CCFD-Terre Solidaire
CNCD 11.11.11
Misereor
AEDH
Sur notre action :
Afrique subsaharienne République démocratique du CongoSur les thématiques :
Gouvernance Paix et conflit