Arze Glipo, Philippines

Publié le 01.05.2006| Mis à jour le 08.12.2021

Aux Philippines, 60% de la population totale dépend de la terre pour vivre. Pourtant, le gouvernement philippin ne soutient pas les petits producteurs.

Le combat pour la souveraineté alimentaire

Paris, mai 2006

Malgré le développement du secteur tertiaire aux Philippines, presque la moitié de la population active travaille la terre, et 60% de la population totale en dépend pour vivre. Pourtant, le gouvernement philippin ne soutient pas les petits producteurs. Beaucoup de décisionnaires politiques sont soit eux-mêmes des figures de l’agrobusiness, soit liés à des intérêts nationaux ou étrangers allant de le sens d’une agriculture industrielle exportatrice.
Les barrières commerciales à l’importation de riz, maïs et produits de la mer ont été abaissées tandis que la production nationale stagne.
On se dirige vers un modèle qui ignore les besoins et les revendications des petits producteurs, pourtant si nombreux. Un modèle qui conduit de nombreux investisseurs étrangers à exploiter les richesses des Philippines : sur l’île de Mindanao, les ressources marines sont convoitées par les transnationales, tout comme les cultures de palmiers et d’ananas. D’ailleurs, pour accompagner ce processus, une loi prévoit de modifier la Constitution : jusqu’à présent, les compagnies étrangères ne pouvaient pas posséder plus de 49% des actifs d’une exploitation nationale ; la nouvelle loi, elle, porterait ce chiffre à 100%…

Des prix rémunérateurs
Face à cela, les organisations paysannes réclament des politiques publiques allant dans le sens de la souveraineté alimentaire : des prix rémunérateurs, des contre-propositions à l’abolition des barrières douanières promue par l’Omc.
Nous avons créé un groupe de travail sur la souveraineté alimentaire, qui réunit entre autres producteurs et consommateurs. Et notre travail de plaidoyer a déjà porté ses fruits : alors qu’une loi prévoyait de lever la totalité des restrictions à l’importation de riz (dont la production fait vivre 3 millions d’agriculteurs philippins), nous avons convaincu les députés les plus progressistes de voter contre cette loi. Elle a donc été rejetée.

Nous avons gagné une bataille
Mais nous n’avons gagné qu’une bataille. Le gouvernement philippin subit aujourd’hui de multiples pressions des gros pays exportateurs de riz, comme la Thaïlande, l’Inde ou la Chine. Et il n’est pas particulièrement enclin à défendre notre point de vue, bien au contraire…
Aujourd’hui, alors que nous sommes censés être en démocratie, la liberté d’expression subit de multiples restrictions aux Philippines et la répression vise particulièrement les Ong. Le gouvernement, comme les gros propriétaires terriens, n’hésite pas à s’en prendre aux membres de nos mouvements, qui ont déjà subi de lourdes pertes par le passé.

Propos recueillis par Raphaële Bail

Irdf (Integrated rural devlopment fund)
Depuis l’entrée des Philippines à l’OMC, le secteur agricole a fortement souffert, les petites exploitations familiales n’étant pas à même de résister à la concurrence internationale. L’action d’IRDF porte sur la dénonciation des conséquences de la libéralisation de l’agriculture, sur le niveau de vie des petits producteurs du pays.
Fondateur et coordinateur de l’Asia pacific network on food sovereignty et de la Task force for food sovereignty, l’Ong défend un développement rural basé sur la souveraineté alimentaire. IRDF renforce le plaidoyer des organisations paysannes, exerce un lobby au niveau national et une mise en réseau au niveau national et international.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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