© Patrick Piro

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Burundi : lutter contre l’érosion des sols grâce à l’agroécologie #jeudiphoto

Publié le 01.06.2023| Mis à jour le 26.07.2024

Grâce à l’agroécologie, les populations du Lac Nagitamo au Burundi ont réussi à s’adapter aux impacts du dérèglement climatique et à accroître leur production alimentaire.

Juillet 2017 © Patrick Piro

Un défi de taille face à l’érosion des sols

Nous sommes au bord du Lac Nagitamo, dans le nord du Burundi. Avec fierté et à la force de leurs bras, des villageois de la colline Kigoma puisent l’eau nécessaire pour les besoins domestiques de leur village et abreuver le bétail. Les collines verdoyantes à perte de vue contrastent avec leurs bidons jaune vif et leurs vélos recouverts par la terre ocre. Si les populations peuvent à nouveau se nourrir et s’approvisionner en une eau saine et de qualité, c’est grâce à une mobilisation collective et à l’instauration de pratiques agroécologiques pour lutter contre l’érosion des sols.

Il y a encore quelques années, les pluies dans la région — devenues irrégulières, imprévisibles et violentes à cause du dérèglement climatique — provoquaient des torrents qui balayaient les collines fragiles et les plantations jusqu’au lac. À chaque intempérie, le lac Nagitamo dont dépendent les habitants des collines devenait alors trouble et pollué par les sédiments. Les poissons ont commencé petit à petit à disparaître, fuyant vers des cours d’eau plus clairs.

Les défis de l’érosion et du ruissellement

Une pêche devenue hasardeuse, des semailles balayées, une ressource en eau polluée : dans les cases, on ne mangeait parfois plus qu’un seul repas par jour. En 2016, face à l’insécurité alimentaire qui gagne du terrain, le CCFD-Terre Solidaire se mobilise avec son partenaire régional INADES-Formation. Ils accompagnent et forment les populations aux pratiques agroécologiques pour les aider à s’adapter aux bouleversements climatiques. Les habitants et habitantes plantent des ceintures d’arbustes en courbes de niveau pour fixer et nourrir les sols. Ils creusent des fossés pour évacuer l’eau de pluie. Puis, ils bouturent tout autour du lac, des umureras : une variété de plantes qui permet de protéger et de solidifier les berges grâce à ses épines.

En l’espace d’une année, les habitants et habitantes ont aménagé plus de 200 km en courbes de niveau. Les résultats sont spectaculaires ! Grâce à des méthodes simples et respectueuses de l’environnement, l’érosion hydrique a été contenue, les plantations protégées et le lac assaini. Les rendements agricoles ont accru de 60% et le lac foisonne à nouveau de poissons.

Techniques agroécologiques pour réduire l’érosion

L’implantation de haies et de bandes enherbées ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’érosion des sols. Ces techniques permettent de réduire le ruissellement et de favoriser l’infiltration de l’eau, limitant ainsi l’érosion des pentes et des versants. De plus, l’utilisation de matière organique et de résidus de culture améliore la structure du sol et accroît sa fertilité. Les parcelles agricoles, autrefois vulnérables à l’érosion en nappe et aux ravinements, sont désormais plus stables grâce aux techniques d’agriculture de conservation. Les sols sont également protégés contre l’érosion éolienne, qui peut être dévastatrice dans les régions arides. L’aménagement de fosses et de talus permet de contrôler l’écoulement des eaux de ruissellement, minimisant ainsi le risque d’inondations et de coulées de boue.

La gestion des bassins versants est également essentielle pour prévenir l’érosion. En renforçant les berges et en améliorant la couverture végétale, les communautés locales peuvent mieux gérer les débits des cours d’eau et éviter l’envasement des plans d’eau. Les communautés paysannes utilisent des techniques culturales adaptées, telles que le semis direct et le déchaumage, pour maintenir la couche arable et prévenir la dégradation du sol. Le recours à des cultures de couverture et à la rotation des cultures permet de maintenir une surface végétale continue, réduisant ainsi les risques d’érosion. Par ailleurs, l’usage de barrages et de digues favorise la rétention des eaux, limitant leur écoulement rapide et donc les risques d’érosion.

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Ophélie Chauvin -

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